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Je n'ai pas pu finir ce livre. Désolée...
Le meilleur se trouve dans l'avant-propos. Ma Jian est un écrivain dissident installé à Londres. Il explique que « China Dream » fait référence à un discours du Président Xi Jiping. Celui-ci l'a prononcé en 2012 deux semaines après avoir été nommé secrétaire général du Parti communiste au Musée national de Chine, un bâtiment stalinien « somptueusement rénové ». Il s'y tenait alors une exposition intitulée « la Route vers le renouveau » dans laquelle on retraçait l'histoire de Chine depuis 1839 jusqu'à nos jours en passant complètement sous silence les catastrophes causées par l'utopie communiste durant le Grand bond en avant et la Révolution culturelle. Dans son discours, Xi jiping a fait part de son rêve chinois de renouveau jurant que le prolongement du régime permettrait d'atteindre un niveau de prospérité inégalé et de rendre à la Chine sa gloire passée. Plus tard le ministre de l'Éducation a assuré que la pensée de Xi Jinping « trouverait sa place dans les livres scolaires, les salles de classe et « le cerveau des élèves ». Ma Jian va prendre l'expression au pied de la lettre et imaginer une dystopie qui tourne en dérision ce fameux rêve chinois.
Son personnage principal, Ma Daode est un fonctionnaire du Parti en charge du "Bureau du rêve chinois". C'est un fonctionnaire ventripotent alcoolisé qui a une demi-douzaine de maîtresses. il travaille pour effacer des esprits chinois "tous les rêves et souvenirs privés". mais 'il est lui-même hanté par des cauchemars récurrents datant de la Révolution culturelle. Avant de laver le cerveau des autres il doit donc laver le sien qui est très sale.


C'était une très bonne idée ! le problème c'est que Ma Jian n'est ni Georges Orwell ni Yan Lianke. C'est un récit embrouillé, très difficile à suivre, vraiment pénible à lire. On n'y trouve absolument pas la beauté de la langue chinoise si chère à son auteur. Aucun rythme, aucun style. L'humour est saboté par le manque de simplicité du récit. Il faut dire que le livre est traduit de l'anglais. Sauf le titre. Les gens de Flammarion ont utilisé "China dream" plutôt que "Rêve chinois". Li Xiping pensait certainement à Martin Luther King quand il a pondu son discours…
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Ma Jian fait partie de la diaspora des écrivains chinois. Ses romans n'ont aucun relai dans son pays natal.
Lors des deux premières pages de China Dream , Ma Jian nous expose la situation actuelle de son pays et le rôle qu'y tient Xi Jing Ping, président nommé à vie et développant dans des proportions inquiétantes son culte de la personnalité. China Dream , le rêve chinois est une réalité . Celle de devenir la première puissance économique mondiale à l'horizon 2049, pour fêter le centenaire de l'arrivée au pouvoir des communistes. c'est avec cet arrière plan que Ma Jian a construit un roman intéressant mais décousu.

Ma Daode est un haut dirigeant et tente de développer une puce neuronale qui effacerait le passé de chaque individu , laissant place à l'implantation du rêve chinois de Xi dans chaque cerveau. Cependant, son passé l'obsède et le ramène à la révolution culturelle (1966) et la mort de ses parents.

Beaucoup de bonnes idées dans ce roman , des passages très réussis comme celui de la résistance du village ...mais aussi trop de mélange entre fiction , réalité, vivants, morts qui donnent une sentiment de confusion.
Dommage car l'idée initiale , du lavage de cerveau (expression née en Chine) est intéressante.
Il n'empêche que l'on retrouve quelques caractéristiques des romans chinois : Cruauté, la révolution culturelle est bien décrite notamment dans les clivages humains qu'elle a pu engendrer, amour débridé, situation cocasse, nom de personnage exotique, insultes, lutte des classes...
Il manque juste le ciment, le fil conducteur qui eut pu rendre l'ensemble plus fluide.
Cela reste cependant une lecture rapide et agréable.

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La réputation de Ma Jian n'est plus à faire : peintre, journaliste, écrivain, cet auteur chinois éclectique a derrière lui de nombreuses années passées à lutter contre la dictature communiste. Dans son livre « China dream », il dépeint une forme de schizophrénie métaphorique qui imprègne la société chinoise.
Ma Daode, le personnage principal, est un fonctionnaire directeur du nouveau « Bureau du rêve chinois ».
Cet homme replet aux multiples maîtresses, qui se prélasse dans son duplex avec sa femme, a grandi pendant la Révolution culturelle.
Il veut créer un implant du rêve chinois qui remplacerait la mémoire et les rêves de la population par les projets et ambitions du parti.
En parallèle, il est assailli par les souvenirs de son enfance et son adolescence, des traumatismes resurgissent, au fur et à mesure des pages.
J'ai trouvé ce roman très poétique. L'auteur fait preuve d'humour et même de tendresse pour ses personnages, la dérision et le grotesque parsèment ses lignes.
Une manière douce et presque délicate de lutter contre la dictature et l'oubli des grands drames qui ont jalonné l'histoire de la Chine.
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En exil depuis plus de 20 ans, banni de Chine pour "pollution spirituelle", Ma Jian continue de publier loin de sa terre natale, inlassable pourfendeur des dérives du régime en place. China Dream peut ainsi aussi bien se lire comme un pamphlet que comme une satire aux solides vertus caustiques où le ridicule le dispute au tragique. Cependant, Ma Jian mêle la réalité, déjà souvent incroyable et désolante, à la fiction dystopique qui n'y va pas par quatre chemins pour stigmatiser cette société orwellienne. le livre prend pour héros un haut fonctionnaire en bout de course, Ma Daode, directeur du Bureau des rêves, dont le but est d'éradiquer les souvenirs douloureux de chaque citoyen en les remplaçant par le merveilleux "rêve collectif chinois." de sombres desseins que notre homme a toutefois du mal à faire se concrétiser étant lui-même obsédé par son passé de la Révolution culturelle. L'époque actuelle et les funestes années 60 finissent par coexister de façon chaotique, non seulement dans l'esprit de Ma Daode mais aussi dans le roman, de manière tellement insistante que la démonstration en devient parfois irritante, dans un état de schizophrénie galopante. La fable en devient presque illisible dans ses dernières pages à mesure que l'état de Ma Daode se dégrade et que l'on plonge dans une sorte de délire incontrôlé. D'où l'impression mitigée que ressort de cette lecture singulière où en définitive il devient impossible de démêler le vrai du faux, la seule boussole restant le préambule écrit par Ma Jian qui lui est parfaitement clair et terrifiant.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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L'auteur, Ma Jian, est un dissident chinois, dont les livres sont interdits dans son pays. Exilé à Londres, il recourt à un mélange de farce cynique et d'informations quasi journalistiques sur son pays afin de dénoncer la situation politique établie par le président Xi Jinping et ses partisans.

Le personnage central est Ma Daode, directeur municipal de la ville de Ziyang. Sa tâche actuelle ? Participer au Rêve chinois en détruisant la pensée ancienne, les rêves anciens, pour laisser le champ libre à la nouvelle idéologie. En fait, permettre à la Chine, lors du centenaire de la république (2049, donc) de réaliser l' « unité mondiale » souhaitée par Gengis Khan !

Vaste programme ! les Chinois devraient se voir implanter une puce de l'oubli, celle du Rêve chinois. Fini, les souvenirs de la Révolution culturelle, les millions de morts, les intellectuels envoyés aux champs se faire rééduquer par les paysans. Finies aussi les luttes entre factions de Gardes rouges, plus violentes et plus ambitieuses les unes que les autres. Finies aussi les petites faiblesses des chefs, corruptions en tous genres et profits illégaux.

Oui mais. Finis aussi les joies tendres de la jeunesse, les douceurs de la vie au foyer, les amis étudiants, la famille, les rires d'autrefois. Finis aussi les deuils, les chagrins d'avoir mis au tombeau ses parents dans un cercueil en carton, faute de moyens dignes d'eux. Fini aussi le souvenir de ses parents, droitiers, comme ils disent, humiliés publiquement, sa mère torturée par les Gardes rouges, et leur double suicide par pendaison, en cachette dans le grenier où on a relégué la famille. Oubliée aussi, la trahison de Ma Daode qui a proposé aux Gardes rouges de détruire leur maison. Et le voilà devenu un notable du Parti, mais à quel prix !

Le regard de Ma Jian est acéré, éminemment critique, partisan bien sûr. Pourtant, je retrouve sous sa plume ce que j'ai moi-même observé en Chine, et c'était bien avant Xi Jinping. Commissaires de quartier, chargées (c'étaient des femmes) de faire avorter celles qui prétendaient avoir plus d'un enfant, abandon des enfants nés hors la loi, impossibilité pour eux d'exister socialement : ni déclarés, ni scolarisés, ni soignés. Et ces étudiants de la Place Tian'anmem, brillants, auxquels il a été demandé de choisir entre droit à l'étude et internement. C'était en 1989. Mais la vie est-elle plus facile aujourd'hui en Chine pour ceux qui voudraient penser par eux-mêmes ? L'idée de l'auteur, celle du lavage de cerveau via un implant de puce, est peut-être farfelue et presque amusante. Jusqu'à quel point ?

Quant à cette volonté de s'imposer comme première puissance mondiale, on en a vu les effets sur les vieux quartiers de Pékin et de Shanghai, pour ne citer que ces deux villes : destructions des maisons anciennes, de quartiers entiers aux populations déplacées, pour construire immeubles de bureaux, parkings et zones industrielles à leur place. Nous ne reverrons à peu près rien des anciens hutong de Pékin, pas plus que le quartier des Légations, démolis pour faire place à des gratte-ciel.
Le progrès ? Je ne sais pas. En tous, cas, à quel prix... !

Ma Jian fait intervenir un « guérisseur qi gong », susceptible d'aider Ma Daode à faire le tri entre ses pensées anciennes à oublier (trop dangereuses) et celles qu'il veut garder. Moyennant finances, fortes finances. Là, je regrette de devoir dire à l'auteur : stop ! le qi gong ne permet rien d'aussi farfelu et, pratiqué par des gens de qualité, ne s'assortit pas de cette cupidité. Mais dans ce domaine, je ne suis pas impartiale, moi non plus !!

En conclusion, un livre à lire absolument, l'esprit critique ouvert et la volonté d'aller s'informer ailleurs également, pour ne pas tomber dans ce que reproche l'auteur à la Chine actuelle : la pensée monolithique.
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Farce cynique et déjantée, China Dream tombe à point nommé comme un pendant fictionnel teinté d'onirisme au passionnant essai "Dictature 2.0: quand la Chine surveille son peuple " qui dresse un portrait documenté et assez terrifiant de la Chine de Xi Jingping, nouveau grand timmonier résolument décidé à embarquer son peuple dans le rêve chinois qui renversera les valeurs occidentales.

La promotion du rêve chinois, c'est précisément le boulot de Ma Daode, fonctionnaire corrompu jusqu'à l'os, finançant ses multiples maîtresses à l'aide des pots de vin reçus, et qui rêve de la mise au point d'un implant contrôlant pensées et souvenirs de chaque citoyen.
À défaut de puce implantée, c'est la réminiscence de son passé que Ma va devoir s'affronter à l'occasion de son intervention officielle sur un site qui va être détruit (à l'image des milliers de villages rasés depuis trente ans pour construire la Chine nouvelle ), ce site étant le village dans lequel il commit les pires exactions pendant la révolution culturelle quelques cinquante ans auparavant. Dès lors, Ma est envahi de souvenirs qui perturbent sa personnalité et sa carrière, et qu'il doit à tout prix faire disparaître.
Roman militant d'un dissident particulièrement original et talentueux, China Dream peut surprendre avec sa tonalité tragico-burlesque très décalée mais vaut vraiment le détour pour sa mise en perspective d'une société chinoise moins en phase qu'il n'y paraît avec les rêves de grandeur d'un Parti toujours aussi omnipotent et plus que jamais décidé à contrôler les esprits.
Sans jeu de mot déplacé, on rit beaucoup à cette lecture mais on rit jaune, tant le propos est glaçant.
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Je remercie Babelio et les éditions Flammarion pour m'avoir permis de lire et apprécier ce livre dont l'auteur Ma Jian m'était totalement inconnu.
J'ai attendu quelques jours pour avoir un peu de recul sur ce livre avant d'en délivrer une critique.
L'avant propos est un vrai coup de poing qui vous plonge dans la réalité chinoise actuelle avec tout le cynisme de ses acteurs principaux.
L'écrivain Ma Jian, interdit de publication en Chine, et exilé à Londres nous invite dans un voyage littéraire entre la situation actuelle et l'époque de la révolution culturelle de Mao. Ces deux époques se superposent constamment dans ce qui les unit: la violence, l'endoctrinement, la peur, la détresse, la corruption, tous ses points communs qui s'entremêlent au cours du roman.
Ma Daode, directeur du Bureau du Rêve Chinois, a une mission importante: le rêve chinois de renouveau national doit pénétrer le cerveau de tous les résidents de la ville de Ziyang. Il souhaite ainsi développer une puce neuronale pour éliminer tous les souvenirs du passé.
Mais voilà que son passé malgré lui refait surface d'une façon inattendue, qui peu à peu le possède, le domine et on découvre son passé qui se relie à des faits très cruels qui se déroulaient sous Mao: délation de sa propre famille, les tueries entre les divers groupes des Garde Rouges. Ses souvenirs se manifestent et la moindre transgression est punie, et notre protagoniste de part sa position sociale qui lui permet d'avoir maîtresses et dessous de table, se retrouve peu à peu seul et rejeté.

Une fable sans fioritures qui nous dévoile comment le pouvoir actuel répond à cette phrase bien simple qui recueille une vison de l'avenir assez effroyable: " à George Orwell, qui avait tout prédit"

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J'avais beaucoup d'attente et étais ravie à la sortie de ce livre. Peut-être d'ailleurs trop d'attentes, ou je me suis sûrement un peu trop imaginé ce à quoi pourrait ressembler un tel roman, ce qui pourrait expliquer ma déception à la fin de ma lecture.
Quoiqu'il arrive, enfin un livre dont l'histoire se déroule sous "l'ère" Xi Jinping. Ce court roman est une sacrée critique de la société actuelle, et surtout de la politique en place. L'auteur nous donne d'ailleurs le ton dès les premières lignes de sa préface. Ce livre, évidemment censuré, comme tous les autres de Ma Jian, nous dresse le portrait de Ma Daode (Daode voulant dire "morale, éthique" en chinois), un haut fonctionnaire comme tant d'autres dans ce pays : corrompu, baignant dans la luxure, vulgaires et collectionnant les maîtresses (douze plus précisément ici). Cet homme bedonnant, croyant plus que tout au "Rêve chinois" prôné par le président, a cependant un souci : il n'arrive pas à se détacher de son passé et des expériences violentes qu'il a vécues.
Il fallait oser, même à des milliers de kilomètres, d'écrire un livre ayant pour sujet un des Leitmotiv de Xi Jinping. Ce rêve chinois qui n'a cure des sentiments du peuple et qui écrase tout sur son chemin : des villages sont par exemple rasés (avec ou sans la permission des habitants), les locaux n'ont que très peu d'indemnités, les pots de vin sont omniprésents, ce qui favorise évidemment les riches, l'intérêt du peuple passe après l'intérêt pécuniaire, impossible de se fier aux hauts fonctionnaires, culte de la personnalité etc.
Hormis cette critique, le roman met également bien en lumière la difficulté des Chinois à oublier le passé, le passé ressurgissant à tout moment dans le présent, notamment la Révolution culturelle, événement traumatisant de leur Histoire où des milliers de gens sont morts et où la violence et la dénonciation (même de parents) étaient quotidiennes. L'oubli, le silence, des choses tant souhaitaient par le parti pour pouvoir avancer et faire croire au monde que la vie est belle et le passé sans tâche...

Petit bémol tout de même, je n'ai pas apprécié l'écriture, que j'ai trouvé simple, sans style particulier (est-ce dû à la traduction ? D'ailleurs Ma Jian l'a-t-il écrit en chinois puis sa femme l'a traduit en anglais ou l'a-t-il directement écrit en anglais ?). Les passages sur la Révolution culturelle, bien sûr que des choses ayant existées, tombent parfois un peu dans le pathos. Avons-nous déjà lu trop de livre sur le sujet ? En tout cas certains auteurs ressentent toujours le besoin d'en parler pour panser leurs plaies et surtout demander aux lecteur de ne pas oublier.
Autre bémol : pourquoi garder un titre anglais : "China Dream" ? "Le rêve chinois" était tout aussi bien et renvoyait également au discours du président.

Le mot de la fin : la couverture est très originale, elle a été pensée et conçue par l'artiste chinois Ai Weiwei, lui aussi dissident.
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Grâce à Ma Daode, haut fonctionnaire, la Chine va avancer à grand pas, vers ce Rêve Chinois voulu par le Président Xi Jing Ping... président nommé à vie.
Xi Jing Ping l'a chargé de développer une puce neuronale, "l'Implant du Rêve Chinois" qui sera greffée dans les cerveaux. Ainsi tous les "souvenirs qui ne cessent de refaire surface sans prévenir seront directement envoyés au Ministère de la Supervision".
Tout ça bien sûr pour servir les ambitions et le culte démesuré de la personnalité de Xi Jing Ping.
Un rêve qui n'est qu'un "mensonge de plus concocté par l'État pour effacer les souvenirs douloureux des cerveaux de ses citoyens et les remplacer par des pensées joyeuses. Des décennies d'endoctrinement, de propagande, de violence et de tromperie ont rendu le peuple si apathique et confus qu'il ne sait plus différencier les faits de la fiction." nous précise Ma Jian
Beau projet devant être mis en oeuvre par un dirigeant qui aimerait bien que son propre passé personnel ne remonte pas trop à la surface... Garde Rouge, il a dénoncé sa famille qui se suicida..
Mais ce passé remonte à la surface...
Un passé que la Chine mégalo comme son Président cherche également à refouler..Les cimetières des personnes exécutées pendant la Révolution Culturelle sont recouverts pas des dalles de béton sur lesquels se regroupent, sur ordre, les familles à l'écoute des discours mobilisateurs du Président
Fiction et vérité historique, présent et passé se mêlent, rendant confus parfois le discours de Ma Jian.
La critique du régime actuel est partout présente, mégalomanie du Président Xi Jing qui ambitionne de devenir Maître du monde, et dépasser les Etat-Unis, passé peu reluisant de certains dirigeants représentés par Ma Daode qui mène une vie de débauche avec 12 maîtresses auxquelles il envoie des textos pendant les réunions du Parti....Sans oublier la réplique du train bordel dans lequel se détendait Mao.
On frise parfois le délire, mais un Rève Chinois bien préoccupant, pour lequel Ma Jian nous alerte
Dystopie et Histoire se mêlent pour dénoncer la politique chinoise actuelle et ses dangers, ses doubles (ou plus) discours.
C'est bien le rôle d'un dissident. Ma Jian vit en exil
Autre dissident, Ai Weiwei qui a peint cette "forêt d'arbres morts monumentale" qui se trouvait à l'entrée de son exposition à la Royal Academy de Londres. Ma Jian précise : "Dans ces branches brisées, je vois la violence de l'autocratie, les fragments de l'être et le désir de liberté de l'âme humaine."
En exergue du livre est mentionné "À Georges Orwell, qui avait tout prédit".
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Ma Jian, auteur rayé des listes officielles des écrivains chinois et des recueils de fiction chinoise, qui ne peut être mentionné dans la presse, continue de poursuivre son combat afin que le peuple chinois puisse un jour "affronter les chimères du passé, penser sans peur des représailles, l'esprit et le coeur libérés".
L'expression "lavage de cerveau" (xinao) a été inventée par les communistes de chine.
"J'ai écrit China Dream motivé par ma colère contre les fausses utopies qui asservissent et infantilisent la Chine depuis 1949 mais aussi pour reprendre la période la plus brutale de son histoire récente des mains d'un régime qui continue à la refouler"
Dans ce livre l'auteur va se mettre, et nous mettre via la forme narrative retenue, dans la peau de Ma Daode, tout nouveau directeur du "bureau du Rêve Chinois".
Cet homme, à la fois ridicule, corrompu, infidèle, bref détestable, a une peur bleue de ses rêves, dans lesquels ses vices et turpitudes, ses interrogations vis à vis de ses pairs et du régime prennent forme.
Aussi il se met à espérer et va jusqu'à proposer la création d'une puce électronique à implanter dans le cerveau de chacun et chacune afin d'éviter tout écart vis à vis de la bien pensance.

Mélange d'absurdités réelles et inventées, Ma Jian, nous décrit la Chine du Président Xi Jinping, toujours attentive à la réécriture de son histoire, via un régime tyrannique.
Roman parfois drôle, ses trop nombreux passages confus et caricaturaux en amoindrissent la force du témoignage.
Dommage...
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