« Les Échelles du Levant » Amin Maalouf (299 pages, Grasset)
Questionné par le narrateur qu'il vient de rencontrer à Paris, Ossyane, vieil homme, raconte son histoire mouvementée. Né d'une famille noble exilée, il nous guide de la Turquie au Liban, de la France à la Palestine, de la Résistance durant la seconde guerre mondiale à la guerre israélo-palestinienne, de l'amour passionnel à la déchéance la plus absolue. Le procédé littéraire (le récit enchâssé dans une rencontre avec le narrateur dont on ne saura finalement rien, si ce n'est qu'il se fait le porte-parole du héros), reprend une technique chère à Stefan Zweig. le ton très romanesque de l'épopée dramatique m'a fait penser à une Saga de Régine Desforges (« La Bicyclette bleue », « Alger, ville blanche…») dans cette manière de tricoter la petite histoire avec la grande, même si c'est chez Maalouf moins fouillé au plan documentaire. Il n'empêche que c'est très dépaysant, parfois surprenant (en particulier le dernier tiers du roman) dans les méandres épiques de cette vie si particulière, souvent très émouvante , ça se lit donc plutôt bien. Malgré des points de vue intéressants sur les questions de filiation et d'identité, je n'ai pas senti le même élan qu'à la lecture de « le Rocher de Tanios »), je n'y ai sans doute pas retrouvé la même qualité ou la même intensité poétique dans le phrasé.
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Un très beau livre, écrit en 1996, mais toujours tellement d'actualité ; au travers de ce vieux monsieur rencontré par hasard, l'auteur lui offre la possibilité de se raconter, sur fond de vie, malmenée par l'histoire, la politique et la guerre, on a le coeur qui se serre en pensant que aujourd'hui les choses n'ont pas changés bien au contraire, elles se sont aggravées et qu'il est bien triste de penser : ce sera comment dans 20 ou 25 ans ? que devrons vivre nos petits enfants ?
Ce livre, il faut le lire, lentement, et séparer la vie de ce monsieur et ce qu'il raconte, ce qu'il dit, ces pays qui se déchirent, qui tuent sur leur passage tant de pauvres gens, qui les font traverser le monde, vers l'inconnu. Il donne franchement à réfléchir.
4ème de couverture
Echelles du Levant, c'est le nom qu'on donnait autrefois à ce chapelet de cités marchandes pars lesquelles les voyageurs d'Europe accédaient à l'Orient. de Constantinople à Alexandrie, en passant par Smyrne, Adana ou Beyrouth, ces villes ont longtemps été des lieux de brassage où se côtoyaient langues, coutumes et croyances. Des univers précaires que l'histoire avaient lentement façonnés, avant de les démolir. Brisant au passage, d'innombrables vies.
Le héros de ce roman est Ossyane, c'est l'un de ces hommes au destin détourné. de l'agonie de l'Empire ottoman aux deux guerres mondiales et aux tragédies qui, aujourd'hui encore, déchirent le Moyen Orient, sa vie ne pèsera guère plus qu'un brin de paille dans la tourmente. Patiemment, il se souvient, il raconte son enfance princière, sa grand-mère démente, son père révolté, son frère déchu, son séjour en France sou l'occupation, sa rencontre avec sa bien aimée fugitive, Clara leurs moment de ferveur, d'héroïsme et de rêve, puis la descente aux enfers. Dépossédé de son avenir, de sa dignité, privé des joies les plus simples, que lui reste-t-il ? Un amour en attente. Un amour tranquille, mais puissant. Peut-être en fin de compte, plus puissant que l'histoire
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J'ai écouté la vie atypique du héros, j'ai bien aimé les points de suspension finaux. J'ai frémi à la lecture de certaines aventures, j'ai été triste pour lui à la découverte de certains faits.
Et contre toute attente, je n'ai presque pas ressenti d'empathie pour ce personnage à la flamboyance terne, au charisme fade...
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cette simplicité dans la lecture.
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Très belle histoire qui mélangent amour en temps de guerre entre deus personnes de confessions différentes à cheval sur deux continents. Très bien écrit.
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