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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lorsque, en 2012, j'avais suivi une interview d'Alain Mabanckou pour la sortie de son ouvrage, conquise par l'auteur et sa philosophie, je m'étais faite la promesse de le lire.
Mais vous savez ce que c'est... il n'y a rien de plus volage qu'un amoureux des bouquins. On se pâme devant l'un et on se laisse emmener par le second qui se présente pour, l'idylle juste consommée, partir avec un troisième qui passait par là. Cependant, le libertinage littéraire a cela de bon que, ne s'engageant avec personne, on ne renonce jamais vraiment à aucun et un rendez-vous manqué n'est finalement qu'un rendez-vous remis. C'est ainsi que, cinq ans plus tard, "Le Sanglot de l'Homme Noir" et moi nous sommes à nouveau rencontrés.

En lisant la quatrième de couverture, j'ai craint d'y retrouver le même propos que celui de l'excellent Gaston Kelman dans son "Je suis Noir et je n'aime pas le manioc" et j'ai été très agréablement surprise en constatant qu'il n'en était rien. Si la trame de fond est la même, elle est abordée sous un autre angle et l'argumentaire développé porte sur des aspects différents.
Les deux ouvrages sont aussi éclairés l'un que l'autre et, pour ce qui me concerne, se sont avérés d'un apport particulièrement enrichissant sur le plan de ma réflexion sur un sujet duquel j'étais relativement peu ou mal informée.
Nous avons, en effet, beaucoup à apprendre des gens qui savent de quoi ils parlent et ont l'intelligence de le faire avec honnêteté et objectivité. Ils nous ouvrent à leur culture sans accabler la nôtre plus que nécessaire et de cette manière permettent une analyse constructive de la situation.
Ne se fourvoyant pas dans un affrontement stérile, victimisant pour les uns et accusatoire pour les autres, ils mettent en lumière les valeurs de chacun et la responsabilité de tous, portant l'accent sur la nécessité d'une prise de conscience réciproque comme seule issue nous permettant d'envisager un espoir d'Humanité meilleure.
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" le Sanglot de l 'homme noir"est le pendant du "Le sanglot de l 'homme blanc"qui est un roman ou plutôt un essai polémique écrit par le philosophe , romancier et essayiste français Pascal Bruckner en 1983 .
"Le titre de l 'essai , "Le sanglot de l 'homme blanc",reprend le poème de l 'écrivain anglais Rudyard Kipling , le Fardeau de l 'homme blanc publié en 1899 , qui apparaît comme une injonction intimant à l 'homme blanc le devoir de civiliser , de subvenir aux besoins et administrer les colonisés ( le fardeau pouvant être à la fois les populations , et le devoir en lui-même ) .Wikipédia
"Le Sanglot de l 'homme noir", lui , est un essai de Alain
Mabanckou .Dans ce court essai qui compte douze
chapitres où chacun de ces derniers porte le nom d 'un
roman ou d 'un classique : Négritude ,traite négrière ...
l''auteur s 'appuie sur son parcours personnel pour expliquer la façon de s 'intégrer à la société accueillante .
Comme exemple , il nous donne sa réussite dans la vie .
Il débute par son départ du pays natal , le Congo .Il
arrive en France muni de son baccalauréat .Il entame des
études de droit à Nantes puis à Paris .Il exprime son
amour de la langue française et la richesse de cette
dernière .Nous apprend ses voyages à l 'étranger . Au USA ,il est professeur de la littérature francophone et ses
cours , il les donne en français .
Il explique la notion du droit du sol contre le droit au
sang pour accéder et avoir la nationalité du pays d'accueil
l''auteur considérant son propre parcours personnel ,il
invite les autres Afro-quelque chose à se forger une
nouvelle identité en se tournant vers l 'avenir .
Personnellement , si Alain Mabanckou vivait en France ou
USA et si il a observé en direct à la TV comment a été
traité le citoyen Afro-américain ,George Floyd .Qu 'elle

aurait été sa réaction devant tant de bestialité ,d 'arrogance
et où on tue froidement et atrocement un citoyen de
cette manière criminelle et bestiale ?
On ne peut pas gommer de nos mémoires ce qu 'ont
subi nos ancêtres ?
A la lecture de cet essai , je me suis poser bien des
questions .Dans quel monde vivons-nous ? !





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Dans ce court essai, chaque chapitre porte le nom d'un roman ou d'un classique de la littérature. Alain Mabanckou y parle de négritude, d'intégration, de traite négrière, par les blancs, mais il dénonce aussi les crimes de la colonisation par les tribus noires d'Afrique subsaharienne, rejoignant par exemple Leonora Miano sur le sujet. Il nous parle découverte, intégration, égalité, identité nationale. Il nous questionne et nous explique ce ressentiment qui peut subvenir entre un afro américain et un noir d'Afrique.
S'il parle couleur de peau, il souligne avant tout la beauté de la tolérance et de la communauté d'âmes, évoque humanité et solidarité, reconnaissance et accomplissement de soi. Il exprime l'amour de la langue française, la richesse de la littérature, les rêves qu'elle peut engendrer ou aider à accomplir.
C'est un très court texte, mais tellement dense, fait de mots pour comprendre, pour se poser des questions, pour aller vers l'autre. Un essai qui nous ouvre l'oeil et l'esprit, à lire et relire.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Dans "Le Sanglot de l'Homme Noir", Alain Mabanckou se livre à une réflexion sur la perception de l'Homme noir dans nos sociétés modernes et à une analyse sur les préjugés liés à la différence, qui parasitent les relations entre individus. Pour étayer son propos, il s'appuie sur son expérience personnelle, nourrie de rencontres diverses, et se réfère à des penseurs, des écrivains, des hommes politiques d'hier ou d'aujourd'hui qui se sont eux-mêmes penchés sur cette problématique.

On comprend d'emblée, grâce à la lettre que l'auteur rédige à l'attention de son fils, et qui sert de préambule au texte, que l'un de ses buts est d'exhorter l'Homme noir à cesser de se définir par le sanglot, c'est-à-dire à se défaire de son statut de victime.
Un statut hérité d'une histoire certes lourde...
Reprenant le point de vue de Frantz Fanon, dont il cite des passages de l'essai "Peaux noires, masques blancs" à plusieurs reprises, l'auteur nous rappelle entre autres que c'est le blanc qui a créé l'image du noir telle qu'elle a longtemps été véhiculée, construite à partir du sentiment de supériorité que colons et autres esclavagistes éprouvait vis-à-vis des populations africaines.
Mais c'est surtout au présent qu'Alain Mabanckou souhaite s'attacher. Et c'est à nous tous -blancs et noirs-, aujourd'hui, qu'il incombe de se débarrasser de ces carcans, de repenser l'humanité dans sa globalité, dans son universalité, en considérant tout ce que les hommes ont en commun (tout en acceptant le respect de leur diversité) au-delà de leurs particularités physiques.

En effet, la plupart des anecdotes relatées démontrent que les idées reçues ont la vie dure... Par exemple, nombreux sont ceux pour qui "français" est encore synonyme de blanc.
Une absurdité, selon Mabanckou, puisque cela revient à nier non seulement la réalité contemporaine, mais aussi celle de l'histoire du peuplement de nos nations occidentales, fruit de multiples mouvements de populations. Une société qui refuse cette évidence et qui souhaiterait vivre repliée sur elle-même serait vouée à la sclérose, se privant d'opportunité d'enrichissement, d'évolution.
De plus, le principe qui consiste à associer nationalité et couleur de peau implique que l'on serait, en fonction de cette dernière, "naturellement" français. Or, cela revient à dédaigner la valeur d'une nationalité que l'on s'est choisie, et que l'on a dû, en quelque sorte, mériter.

Il ouvre ainsi un questionnement plus vaste sur la notion d'identité, et notamment celle d'identité nationale. Que doit comprendre ce concept ? Doit-il être bâti sur des critères de race, de culture, ou bien sur celui d'un sentiment d'appartenance commun aux individus, quelque soit leur origine raciale, sociale ?
Pour Alain Mabanckou, le territoire est dans l'esprit de celui qui estime lui appartenir. Ce n'est pas l'implantation géographique qui compte, c'est cette notion de rattachement que l'on garde à l'esprit.
Ainsi, regrouper les individus en fonction de leur couleur de peau est une grossière erreur. Il y a davantage de points communs entre un blanc et un noir qui ont partagé des années d'existence au sein d'un même quartier, d'une même ville, voire d'un même pays, qu'entre un français à la peau noire et un habitant de l'Afrique !

L'essai d'Alain Mabanckou est très intéressant dans la mesure où il est extrêmement lisible d'une part, mais surtout parce qu'il pose certaines questions sans tomber dans l'attitude manichéenne qui consisterait à opposer blancs et noirs dans un rapport de domination induisant mépris chez les premiers et ressentiment chez les seconds. Il nous met en garde contre l'intolérance et le fanatisme, ces derniers n'étant l'apanage ni des noirs ni des blancs, mais celui de tout individu refusant l'intégrité de l'autre.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Un essai passionnant sur l'identitéafricaine et les multiples manières de l'appréhender; L' auteur nous montre tous les "clichés" et hypocrisies qui existent et sont véhiculés et qui faussent notre vision de choses.
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Ce livre reflète bien la société d'aujourd'hui, a je suis plus que fièr de la représentations de l'africain colonisé expliqué par Alain Mabanckou
Toujours aussi bon ^^
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