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3,69

sur 161 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai bien aimé ce retour aux origines de l'auteur, plus de 20 ans après son départ d'Afrique. On ressent toute l'émotion d'un homme qui retrouve ses racines , son enfance, des conditions de vie qui lui sont devenues étrangères, le fantôme de sa mère, le dénuement omniprésent. Il n'appartient plus vraiment à ce pays, et pourtant... il se retrouve dans ces gamins qui sont heureux de jouer en tongs avec un pneu dans la poussière.
Un beau récit sur l'enfance et le deuil ainsi qu'une description haute en couleurs de Pointe-Noire.
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Il a bien cru qu'il n'y retournerait jamais. Mais après 23 ans d'absence, il est revenu, pendant un mois, sur les terres de son enfance et de sa jeunesse. Toute l'oeuvre d'Alain Mabanckou est en grande partie autobiographique mais Lumières de Pointe-Noire l'est encore davantage. Un vrai récit sur les racines qui, cette fois, ne se pare pas des artifices de la fiction. Quoique. Avec l'écrivain d'origine congolaise, toute scène s'évade peu ou prou du réalisme et semble appartenir plus au registre du roman que du documentaire. Il est donc de retour, l'auteur de Verre cassé et il revoit les personnages, certains ont inspiré ses livres, et les lieux qui l'ont formé à la vie. Tout a changé et pourtant il retrouve des atmosphères qui lui sont familières comme s'il n'était jamais parti. C'est un film qui se déroule sous les yeux de l'auteur, chaque chapitre en porte un titre, avec des flashbacks qui remontent à loin, quand Mabanckou était un petit africain. Les portraits se succèdent, celui de la mère, dont il n'a pas assisté aux obsèques et dont il ne visitera pas la tombe, en premier lieu. Les morts et les vivants se côtoient naturellement et apparaissent tour à tour dans ce livre cocasse, nostalgique, ironique et généreux. L'émotion est là, bien sûr, mais l'auteur la tient en laisse dans un style plus sobre et moins concassé que d'habitude. C'est son livre le plus personnel, celui des souvenirs enfouis et de la constante fuite du temps.
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Ce livre autobiographique ne m'a guère emballé et pour tout dire je m'y suis fort ennuyée. D'abord, l'écriture très plate,m'a plus fait penser à un compte-rendu qu'à un récit. D'autre part les remarques concernant les traditions africaines sont noyées dans un ensemble de souvenirs personnels qui n'intéressent pas forcément le lecteur lambda. N'est pas Pagnol qui veut et le récit des souvenirs d'enfance demande à mon avis moins de lourdeur.
L'auteur donne à chacun de ses chapîtres le titre d'un film ou d'un livre (notamment ceux de Pagnol !) et sans doute se croit-il drôle. C'est loupé.
Bref j'ai lu des récits sur la vie en Afrique infiniment supérieurs à celui-là, qui, concernant sans doute surtout son auteur, ne m'a interpellé d'aucune manière.
Dommage, j'aurai aimé en apprendre plus sur la vie au Congo.
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Qu'il est frustrant d'aborder l'oeuvre d'un auteur par un livre comme Lumières sur Pointe-Noire… Il s'agit d'un récit autobiographique, auto-sublimé, auto-décrypté, auto-complimenté, auto-commenté… L'auteur le dit lui-même, Lumières sur Pointe-Noire est une clé de lecture pour son oeuvre entière, pour sa vie aussi.

Mais si l'écriture y est envoûtante, si les images, les parfums, les sons y sont palpables, nets, intenses, le lecteur souffre d'un dangereux manque de liberté lorsqu'il aborde ce texte.

Impossible, d'abord, de laisser son imaginaire travailler les figures des personnages, puisque chacun de ceux que le lecteur serait amené à croquer pour lui-même sont donnés en photographie à la fin des chapitres.

Il n'y a aucune place pour le code, ou le non-dit, l'écriture est peut-être douce mais le récit est grossier. C'est un reportage que nous donne à voir Alain Mabanckou, avec toute la violence des images que cela implique. Non pas que ces visages soient dérangeants, mais seulement parce qu'ils nous forcent à réduire à néant notre travail de lecteur. L'auteur nous dicte chacun de nos mouvements. Il nous dit comment il faut penser, comment il faut imaginer, quand il faut être triste, ou quand il faut avoir pitié. Ce manque de modestie n'est pas seulement déroutant, il dégoute.

L'auteur le dit aussi, il est rentré au Congo pour écrire un livre. Qu'il ressente le besoin de recharger sa batterie d'écrivain ne pose a priori aucun problème. Ce qui dérange, c'est qu'il cherche à le cacher derrière un acte de deuil.

Avec sa famille, il semble honnête cependant. La distance froide qui le sépare aujourd'hui de ceux qui ont partagé son enfance est à peine voilée. Il semble vouloir nous présenter les personnes qui ont inspirées les personnages de ses romans. Et pourtant, comme victime de sa propre fiction, il parvient difficilement à nous masquer sa propre déception. Et pour combler ce manque, il agrémente son récit de légendes, de gris-gris, de fruits exotiques et de souvenirs, car au moins, les souvenirs, eux on peut les saupoudrer de fiction sous couvert des années.

Pièce centrale de son oeuvre, sa mère. le deuil est grossier, et il sonne faux. Qui sommes-nous pour juger ? Certes, mais en nous ouvrant la porte de ses souvenirs, l'auteur prend le risque de partager son deuil avec le lecteur. Or pour ma part, je ne peux accepter ce rôle de légitimation. Tout d'abord parce qu'il nous est imposé : nous n'avons pas d'autre choix que d'accepter que le portrait de cette femme dans sa chambre d'hôtel représente sa mère, et que son geste final l'autorise à rentrer, serein. Peu nous importe, finalement, qu'il n'ait pas envie d'aller sur la tombe de ses parents. Alors pourquoi ressent-il tant le besoin de s'en justifier ? le portrait de cette femme, dans sa chambre, était là depuis le début –et il nous précise même que depuis des années, il n'a jamais quitté cet emplacement. Alors, comment s'empêcher de penser qu'arrivé à la fin de son voyage, comme arrivé à la fin de son livre, l'évidence lui ai apparue, terrible : il a oublié son deuil. Alors tout à coup, il tombe sur ce visage, nous en parle, nous dit que c'était elle, que ça ne pouvait être qu'elle. Forcés d'y croire, lui-même y compris, il ferme la chambre de son hôtel, l'air satisfait. Il peut cocher la case « maman » après avoir coché la case « livre » et la case « cousins ».

C'est cette prétention qui enveloppe le texte qui, malheureusement empiète sur la beauté de l'écriture de Mabanckou dans Lumières sur Pointe-Noire.

Ce récit est donc bien plus un reportage qu'un roman. Il s'agit bien plus d'un scénario que d'un morceau de littérature… de quoi décevoir ses plus fervents lecteurs, et rebuter ses potentiels nouveaux adeptes…
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