AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur M pour Mabel (112)

J'étais certaine que c'était l'alcool qui renforçait son comportement autodestructeur, car c'est un trait courant chez les alcooliques que de faire des projets et des promesses, à eux-mêmes et aux autres, avec ferveur et sincérité, dans l'espoir d'une rédemption.
Des promesses qui sont systématiquement rompues par la peur, le découragement, par toute une série de raisons qui dissimulent un désir très profond d'anéantir leur personnalité brisée.
Commenter  J’apprécie          20
Il est un temps dans la vie où vous vous attendez à ce que le monde soit toujours rempli de nouveautés. Puis vient le jour où vous comprenez qu’il n’en va pas du tout ainsi. Vous voyez que la vie va devenir une chose faite de trous. D’absences. De portes. Des choses qui ont été là, mais qui ne le sont plus. Et vous réalisez que vous devez vous développer autour de ces manques, entre ces creux, même si vous pouvez tendre la main à l’endroit où ces choses ont existé et sentir le terne éclat et la tension des lieux où les souvenirs logent.
Commenter  J’apprécie          20
Si vous voulez vraiment voir quelque chose, il faut juste être patient et savoir attendre. Il n'y avait pas eu de patience dans mon attente, mais le temps s'était quand même écoulé et avait doucement fait son oeuvre de magie.
Commenter  J’apprécie          20
Si seulement nous ne nous battions pas pour défendre des paysages qui nous rappellent une identité imaginaire! Si seulement nous nous battions plutôt pour défendre les paysages vibrants de vie dans toute sa diversité!
Commenter  J’apprécie          20
Assise dans la pénombre avec l'autour, je me sens bien plus en sécurité que je ne l'ai été depuis des mois. En partie parce que j'ai désormais un but. En partie aussi parce que j'ai enfermé le monde à l'extérieur. Je peux désormais penser à mon père. J'ai commencé à réfléchir à la façon dont il avait affronté les difficultés. Mettre une lentille entre lui et le monde n'était pas seulement le moyen de se protéger du simple danger physique, mais de toutes ces autres choses qu'il devait photographier. Des choses horribles, tragiques : accidents, collisions ferroviaires, villes au lendemain de bombardements. Il s'inquiétait de ce que cette stratégie de survie soit devenue une habitude. "Je vois le monde à travers une lentille", avait-il dit un jour, un peu tristement, comme si l'appareil était toujours là, l'empêchant de se sentir partie prenante, quelque chose qui le séparait de la vie des autres.
Commenter  J’apprécie          20
Je suis repartie le coeur chantant. J'avais l'impression que ma famille avait augmenté d'environ deux cent personnes, et que tout irait bien désormais. Merci, papa, ai-je pensé. J'ai toujours soupçonné que tu étais une légende, et il apparaît que tu en étais une, véritablement.
Commenter  J’apprécie          20
Le monde dans lequel elle vit n'est pas le mien. La vie va plus vite pour elle, le temps s'écoule plus lentement. Ses yeux peuvent suivre les battements d'ailes des abeilles aussi facilement que nous suivons ceux d'un oiseau. Que voit-elle exactement ? Mon cerveau fait des acrobaties pour essayer de l'imaginer, parce que cela est impossible. Mes yeux possèdent des cellules photoréceptrices sensibles à trois couleurs : le rouge, le vert et le bleu. Les faucons, comme tous les autres oiseaux en voient quatre. Cet autour perçoit des couleurs que je ne peux distinguer, jusque dans le spectre des ultraviolets. Elle voit aussi la lumière polarisée et peut suivre les ascendants thermiques qui s'élèvent, tourbillonnent et se mélangent aux nuages. Elle peut suivre les lignes de force magnétique qui quadrillent la surface de la Terre. La lumière qui emplit ses pupilles noires et profondes est enregistrée avec une précision si terrifiante qu'elle peut voir avec une absolue clarté les choses que je suis incapable de distinguer dans le flou général. Les griffes d'une hirondelle de fenêtre qui file au-dessus de nos têtes. Les veines irriguant les ailes d'un papillon blanc qui poursuit son chemin hésitant au-dessus des moutardes dans le fond du jardin. Et je reste là, avec mes faibles yeux d'humain submergés par la lumière et les détails, tandis que l'autour observe tout avec la gourmandise d'un enfant qui remplit un cahier de coloriage, gribouille joyeusement, juxtapose les couleurs et s'approprie les pages.
Commenter  J’apprécie          20
Au cours de ces mois en compagnie de Mabel, j'ai appris qu'on ne se sentait plus humain une fois que l'on avait fait l'expérience, ne serait-ce qu'en imagination, de ne pas l'être. J'ai également appris qu'il est dangereux de confondre la sauvagerie que l'on attribue à quelque chose et la sauvagerie qui l'anime. Les autours sont des êtres de mort, de sang et de carnage, pas des prétextes pour commettre des atrocités. Leur inhumanité doit être préservée parce que leurs actions n'ont absolument rien à voir avec les nôtres.
Commenter  J’apprécie          20
Dresser un autour et ne pas le laisser chasser, ce serait comme élever un enfant et ne pas le laisser jouer. Mais ce n'est pas pour cela que j'avais besoin d'elle. A mes yeux, elle était lumineuse, vitale, sûre de sa place dans l'univers. Toutes les cellules de son être bouillonnaient de vie, comme si, de loin, on la voyait auréolée d'un petit panache de vapeur s'élevant en spirales et rendant toute chose autour d'elle légèrement flou en de sorte que le moindre détail de son être se détachait fièrement.
Commenter  J’apprécie          20
Personne ne m’avait jamais dit que l’autour était joueur. Ce n’était pas dans les livres. Je n’avais jamais imaginé que cela soit possible. Était-ce parce que personne n’avait jamais joué avec eux ? Cette idée m’a profondément attristée.
Commenter  J’apprécie          20





    Autres livres de Helen Macdonald (2) Voir plus

    Lecteurs (581) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1726 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}