Citations sur M pour Mabel (112)
Le succès, bouillant et bouillonnant comme un chaudron de sorcière, est une source de pression qu’il n’arrive pas à supporter. Et sans en avoir conscience, calmement, cruellement, il se met à saboter son propre accomplissement car réussir lui est insoutenable. Il est si facile de détruire.
"Des nuées de linottes, moitié moucherons, moitié notes de musique, rebondissent contre les haies qui entourent la maison de mon enfance - encore que le sentiment d'être ici chez moi soit ébranlé par l'absence de mon père. C'est la fin de l'hiver et je suis de retour chez ma mère. Les choses vont mieux désormais, je le sais, et je reviens ici de plus en plus souvent même si, d'une fois sur l'autre, j'oublie combien cela va être douloureux."
Les autours sont nerveux parce qu'ils vivent dix fois plus vite que nous et réagissent aux stimuli littéralement sans réfléchir . "De tous les faucons, écrit Richard Blome, un fauconnier du XVIIe Siècle, l'autour est sans doute le plus timide et farouche, envers les hommes et envers les chiens ; il faut davantage lui faire la cour comme une maîtrsese que d'user d'autorité en maître, car il sera enclin à ne pas oublier les torts et cruautés dont il aura pâti. Qu'on le traite avec douceur et il deviendra fort maniable et aimable envers son fauconnier."
« Il est un temps dans la vie où vous vous attendez à ce que le monde soit toujours rempli de nouveautés. Puis il vient le jour où vous comprenez qu’il n’en va pas toujours ainsi. Vous voyez que la vie va devenir une chose faite de trous. D’absences. De pertes. Des choses qui ont été là, mais qui ne le sont plus. Et vous réalisez également que vous devez vous développer autour de ces manques, entre ces creux … »
« Je commençais à comprendre que le monde est rempli de signes et de merveilles qui apparaissent et disparaissent. A comprendre que si vous avez de la chance, vous pourrez peut-être les voir. Une fois. Deux fois. Peut-être jamais plus….des évènements célestes terrifiants par leurs éloignements, mais cependant rassurants, car le monde est éternel, même si nous ne sommes qu’un fragment de sa course. »
Mabel n'est ni un duc, ni un cardinal, ni un hiéroglyphe, ni un animal mythologique, mais en cet instant, elle est plus qu'un autour : un esprit protecteur, ma petite divinité du foyer. Certains événements ne surviennent qu'une ou deux fois dans toute une vie. Le monde est empli de signes et de merveilles qui apparaissent puis disparaissent, et si vous avez de la chance, vous serez peut-être là pour les voir. J'avais cru que le monde arrivait à sa fin, mais l'autour m'avait sauvé, une fois de plus, et la terreur s'était enfuie.
Vous voyez que la vie va devenir une chose faite de trous. D’absences. De pertes. Des choses qui ont été là, mais qui ne le sont plus. Et vous réalisez également que vous devez vous développer autour de ces manques, entre ces creux, même si vous pouvez tendre la main à l’endroit où ces choses ont existé et sentir le terne éclat et la tension des lieux où les souvenirs se logent.
Dans J’ai l’Angleterre dans la peau, White a écrit l’une des phrases les plus tristes que j’aie jamais lues : « Tomber amoureux est une expérience de désolation, sauf lorsqu’on tombe amoureux d’un paysage. » Il était incapable d’imaginer un amour humain partagé. Il devait transférer ses désirs sur le paysage, espace vierge et désert, qui ne peut pas vous rendre votre amour mais qui ne peut pas non plus vous faire souffrir.
L'autour était un feu qui dévorait ma douleur. Il ne pouvait y avoir en elle ni regrets ni deuil. Ni passé ni avenir. Elle ne vivait que dans l'instant présent et c'était mon refuge.
L'autour avait empli la maison de sauvagerie comme un vase de lys l'emplit de son parfum.