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Si la triste destinée de notre héros de la Maison assassinée, Séraphin Monge, va bientôt se trouver enfouie sous une coulée de boue dans les montagnes bas-alpines, sa renommée ne va pas s’arrêter là, les villageois étant persuadés que les restes de ce malheureux ont le pouvoir d'empêcher un glissement de terrain de les engloutir à leur tour…

Rose a épousé Patrice Dupin, à la gueule cassée. Mais son corps se refuse au plaisir et bientôt c’est la vue même de son mari qui l’épouvante. Il va mettre fin à ses jours d’un coup de revolver. Rose fait alors construire un tombeau de marbre rose dans la propriété des Dupin, Pontradieu, dont elle a hérité et monte une expédition pour aller récupérer la dépouille de Séraphin…

Marie a enfanté trois fils avec Tibère, dans l’ardeur d’un plaisir qu’elle partage avec le fantôme de Séraphin auquel elle n'a jamais cessé de penser. Son père sur son lit de mort lui a confié que son mari avait tué Monge, et elle le soupçonne à son tour après la découverte des os des mains de Séraphin enterrés sous la cheminée…Tibère se suicide, alors que Marie va mettre au monde leur troisième fils, Ismaël, né aveugle.

Les deux veuves vont alors unir leur malheur et vivre à l’ombre du tombeau où les os de l’homme qu’elles ont aimés sont enfin réunis. Et un jour le miracle se produit : le petit Ismaël, qui avait été déclaré incurable par tous les médecins de la région, tombe sur une marche du précieux monument et retrouve la vue…

Il n’en fallait pas tant pour le tombeau devienne un lieu de pèlerinage et que le curé retrouve ses oilles. Mais à quelques kilomètres de là le glissement de terrain a repris de plus belle et la vie du village est menacée. C’est alors qu’éclate la seconde guerre mondiale. Et dans sa tourmente, tout devient possible, y compris arracher à leur douce sépulture quelques os miraculeux…

L’humour féroce de Pierre Magnan, son merveilleux talent de conteur, nous offre un récit captivant…On y retrouve tous les ingrédients d’un grand roman, des personnages truculents, une plume riche et sensuelle plongée au cœur des mœurs des villages de Provence où se mêlent faits réels et miracles, passions humaines, ravages de la nature et de la guerre dans une épopée délirante qui traverse le vingtième siècle...sans jamais tomber dans le macabre ! Un chef d'œuvre !
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Encore une fois Magnan surprend par cette faculté de faire prendre corps à la Provence et ses provençaux . En donnant une suite a " la maison assassiné" avec la mort de son héro il fait revivre les personnages du livre en donnant plus de consistance à l'histoire.
De nouveaux personnages apparaissent avec des profils bien fouillés.
C'est une histoire incroyable d'amour fou ( et je pense à Giono) qui vire franchement à l'amour mystique morbide et reliquaire.
Magnan rend bien l'ambiance étroite du village replié sur lui-même avec ses cancans, ses médisances, ses jalousies, ses mises au pilori de ceux qui ne sont pas comme les autres Il analyse ( et même psychanalyse ses personnages ) parfaitement les sentiments comme la haine, la culpabilité, l'hypocrisie, la croyance aveugle , l'amour aveugle
Les héroïnes sont des personnages complètement hors normes, entières et névrosées personnes fortes mais très malsaines qui sèment la mort, le malheur autour d'elles par négligence , bêtise et aveuglement . Pourtant cette puissance de vie qui les anime semble leur donner raison
La Provence avec ses vents froids et brusques cette terre difficile qui fait vivre avec parcimonie ses habitants vient bien en soutient des personnages.
on voit,aussi, apparaître dans ce livre le futur commissaire Laviolette , avec son caractère bien trempé, qui sera le personnage principal de plusieurs livres
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Pierre Magnan est un est des écrivains qui me touche le plus. Encore une fois, la charme a opéré. Je ne suis pourtant pas du tout originaire du Sud, mais son langage, ses paysages, les prénoms, les toponymies, les us des uns et des autres sont vrais. Tout me plait : chaque phrase est non seulement merveilleusement bien écrite, mais l'histoire des personnages, de la Provence, la grande histoire même, la sociologie, la psychologie, me réjouit à chaque ligne.
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Pour ceux qui se demandent : Jean Giono a -il-eu une descendance littéraire ? La réponse est évidemment non : il ne peut pas y voir deux Jean Giono, mais par contre, s'il n'a pas des enfants légitimes (en littérature, s'entend), il a eu des enfants naturels qui, s'ils n'ont pas retenu tout à fait sa manière, ont bel et bien gardé son héritage fait de terre et d'eau, de ciel et de montagne, d'hommes et de femmes faits de chair et de coeur, d'amour et de haine, bref un héritage d'une ampleur et d'une richesse immenses.
Au premier rang de ces épigones (en enlevant de ce mot tout ce qui pourrait rappeler une imitation quelconque), Pierre Magnan se situe à la toute première place. Humblement. Car s'il a toujours reconnu tout ce qu'il devait à son maître, il n'a jamais voulu expressément « mettre ses pas » dans les pas de Giono, encore moins enfiler ses chaussures. Même si c'est le même chemin : ces routes de Haute-Provence battues par le soleil et par le vent, et parcourues par des personnages à la fois très simples et très compliqués, frustes et profonds, à la limite du fantastique, mais d'un fantastique quotidien, qui sort des éléments, de la terre et de l'eau, de l'air et du feu.
Pierre Magnan, pour l'essentiel, nous laisse deux ensembles importants : le diptyque de la « Maison assassinée » et les enquêtes du gendarme puis du commissaire Laviolette, auxquels il faut ajouter quelques romans, nouvelles et récits autobiographiques, tous écrits d'une belle plume, sensible et ensoleillée.
Le diptyque de la « Maison assassinée » est composé de deux romans : « La Maison assassinée » (1984) et « le Mystère de Séraphin Monge » (1990). Même décor, mêmes personnages, une intrigue qui se perpétue d'un livre à l'autre, et pourtant deux romans très différents l'un de l'autre : le premier se présentait comme une enquête policière relative à un meurtre commis bien des années auparavant, une enquête sans policier, où l'énigme se doublait d'une quête d'identité, dans le cadre d'une nature aussi belle que rude, comme ses habitants. le second, beaucoup plus romanesque, est en même temps plus fouillé : Séraphin Monge que l'on a vu enfourcher sa bicyclette à la fin du premier roman, a semble-t-il disparu dans un glissement de terrain. Mais, ce mort qui de son vivant était mal aimant et trop bien aimé, est paradoxalement plus présent dans la tête des habitants, particulièrement chez les femmes qui l'ont aimé. Les questions que l'on se posait dans le premier livre trouvent ici quelques réponses, mais d'autres questions surgissent liées à un autre passé, celui de la guerre.
L'auteur joue avec le lecteur : quel est le mystère de Séraphin Monge ? Celui de sa vie ou celui de sa mort ? ou encore son action au-delà de sa mort ? Pierre Magnan, avec finesse, sensibilité et astuce, entoure d'un flou brumeux les questions qui pourraient se poser et les réponses qui ne sont jamais tout à fait convaincantes. Son talent, c'est de marier cette ambiance un peu nébuleuse, proche du fantastique, avec des personnages d'une belle netteté, bien dessinés, parfois abrupts et rudes, parfois doux et aimables (au sens premier : qu'on se prend à aimer). On n'oubliera pas Séraphin, Rose et Marie, et tous les autres héros de cette tragédie antique où les personnages sont menés par une destinée aveugle, où la mort et la vie, inextricablement mêlées, font danser les humains dans une ronde fantasque, tragique souvent, éclairée par moments par des rayons de soleil, rares mais chaleureux.
Et la langue de Pierre Magnan épouse cette histoire pleine de mystère et d'ombres, avec subtilité et sensibilité, avec aussi truculence et réalisme, sans perdre de vue un seul instant l'humanité de ses personnages, leurs défauts, leurs faiblesses, mais aussi leurs forces (surtout chez les femmes) et, par-dessus tout, la puissance d'un amour fou qui va au-delà de la mort.
Pierre Magnan n'est pas Giono, non, il ne cherche pas à l'être. Il se suffit à lui-même. Un grand auteur, chantre de son pays, peintre magnifique d'une région qui ne l'est pas moins. Un écrivain dont les oeuvres se dégustent comme ces petits vins de caractère qu'on trouve du côté de Pierrevert et de Manosque…
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C'est toujours un plaisir pour moi de relire les romans de Pierre Magnan. Mais lorsqu'il dépasse les 300 pages, il perd sa finesse habituelle. Comme pour "Les courriers de la mort", une petite centaine de pages en trop m'ont déçu. L'histoire s'en trouve embrouillée, déséquilibrée.
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Le plus étrange des Magnan. Un personnage à la Kaspar Hauser.
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Séraphin est mort. Mais son corps est l'objet d'une quête de lapart de ses amoureuses ,Rose et Marie . Et voilà que la dépouille de l'archange vengeur suscite des miracles et des catastrophes . Et la guerre (de 40 maintenant est là !) . Un roman sombre infusé de fantastique.
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Provence alpine, 1920-1945 : le roman machiavélique de l'amour – presque – plus fort que la mort.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/04/23/note-de-lecture-le-mystere-de-seraphin-monge-pierre-magnan/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Aucun ange ne s'est penché sur le berceau de ce Séraphin, il semble que des êtres soient voués à subir les affres d'un destin auquel il ne peuvent échapper. C'est bien là le sort de Monge qui même isolé dans la montagne, tentant d'expier son héritage se voit périr, absorbé par la terre qui l'a vu naître. Quel dommage avec tant de possibilités de passer à côté d'une vie qui aurait pu être remplie de bonheurs simples, et pourtant rien ne sauvera Séraphin, même sa dépouille se verra être le coeur de luttes incessantes. Cette destinée malheureuse Magnan nous l'avait dévoilée dans le premier tome et nous la confirme ici. Etait-elle utile cette suite ? Pour les fans sans doute, elle permet de développer certains points de l'histoire, de confirmer des situations, de rendre justice. Et puis le charme de la Provence de Magnan est bien présent et donne un peu de douceur à la brutalité du récit.

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Attention spoiler : Cette critique contient des éléments qui peuvent dévoiler des éléments du roman "la maison assassinée" de Pierre Magnan.

Cinq ou six ans après la publication de "la maison assassinée" en 1984, Pierre Magnan a éprouvé le besoin de revenir sur l'histoire de son héros Séraphin Monge. le roman initial centrée sur le retour de Séraphin dans son pays natal, sur la découverte du crime qui a frappé sa famille une vingtaine d'années auparavant et sa vengeance me semblait se suffire à lui-même. A la fin du livre, le sort de Séraphin et de la plupart des personnages était scellé.
Je ne sais pas ce qui a motivé Pierre Magnan. Mais "le mystère de Séraphin Monge" n'est pas à proprement parler une suite. Par contre, si je reprends l'analogie que j'ai utilisée dans la critique du roman "la maison assassinée", concernant la mythologie grecque, on peut retrouver ici les mêmes concepts.
En effet, Pierre Magnan reprend en main les destins des autres personnages du roman "la maison assassinée" pour approfondir et détailler ce qui a déjà été raconté sans s'attarder.
Par exemple, les destins des trois femmes vainement amoureuses de Séraphin dont il avait déjà donné quelques clés sont repris et détaillés à la manière de la "saga" de la famille des Atrides qui fait l'objet par les poètes tragiques grecs de plusieurs développements dans les pièces de théâtre sur tel ou tel personnage (Oreste, Agamemnon, Iphigénie). Magnan ne remet pas en doute la saga initiale. Simplement, il réexamine en détail le destin de Marie Dormeur ou de Rose Sépulcre ou de la famille Dupin.
L'exemple le plus criant est celui où Rose sépulcre, après avoir découvert que Séraphin Monge est mort accidentellement dans une coulée de boue, décide qu'il convient de retrouver la dépouille pour l'enterrer en "terre sacrée". accessoirement dans son pays natal. Il y a indéniablement de l'Antigone et de son combat acharné pour une sépulture de son frère Polynice, dans le personnage de Rose qui ira mettre en jeu sa vie pour cet objectif. Mais on peut trouver d'autres figures ou analogies où certains personnages s'efforcent de combattre le destin susceptible de tuer, telle Marie Dormeur qui enferme sous clé ses deux fils ainés qui veulent combattre pendant l'Occupation, l'un avec les fascistes français, l'autre pour la Résistance afin de tenter de les préserver de la mort.
L'autre aspect important du roman c'est la présence bienfaisante de la sépulture de Séraphin Monge qui protège ceux qui s'en approchent. Au grand dam des autorités ecclésiastiques qui ne veulent pas qu'on parle de miracle même si de troublants évènements se produisent …
Il y a un aspect très certainement ironique et narquois dans l'écriture de Pierre Magnan dans lequel on retrouve son pacifisme qu'il mesure (sans le dire) à l'aune de celui de son maître à penser Giono. Une grosse pincée d'anti-cléricalisme, peut-être aussi ?
Une certaine ironie aussi en faisant apparaître au coin du bois un personnage dépenaillé, maigre et pacifiste, un certain Laviolette dont Magnan fera dans bien d'autres romans, un commissaire de police bien en chair, truculent et bon vivant…
Là où on retrouve certains aspects propres à Giono, c'est dans ces descriptions d'amour fou ou morbide où par exemple, Marie se donne physiquement à des hommes en qui elle ne voit que l'image de Séraphin, seule capable de lui déclencher l'orgasme. Elle n'osera pas donner à son premier né le nom de Séraphin mais elle le nommera Ange …
Le roman est intéressant et se lit avec grand intérêt. Je ne sais pas si ce prolongement du roman initial s'imposait vraiment …
Je répondrai positivement pour les deux tiers du roman qui explicitent et développent des zones d'ombre du roman initial. Cependant, il y a quand même un peu (beaucoup) de délayage surtout vers la fin du roman qui n'apporte plus vraiment grand-chose à l'histoire en particulier tout ce qui concerne l'évêché ou la famille Austremoine qui remet le couvert un peu inutilement sur l'histoire du lieu où est mort Séraphin Monge.
Je vais mettre une note en retrait d'un point par rapport à "la maison assassinée", ce qui le classe, de toutes façons, parmi les bons romans.
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