Ce polar publié dans la fin des années 1970 n'a malheureusement pas été pour moi une révélation. de base, je ne suis pas bon public pour ce genre de livres. Mais, il arrive qu'une bonne écriture doublée de personnages intéressants me fassent oublier mes à priori. Ici, c'est loupé.
Les dialogues n'ont rien de bien palpitant. Quand on lit cette oeuvre, à notre époque, les sujets de discussions des protagonistes semblent vus et revus. L'écriture est lourde et donc peu entraînante jonchée de redondances et pour laquelle il n'y a aucun travail de suspens. C'est horriblement plat !
Les personnages de cette histoire, tels qu'ils sont décrits, m'ont semblé être des campagnards. Et être campagnard, ne signifie pas être bête. Sauf que dans ce roman, c'est ce qui est malheureusement dépeint.
Les services de police semblent complètement incompétents et, étrangement on s'imagine un commissaire Laviolette semblable à un
Louis de Funès ou à un Fernandel tant cette histoire sérieuse frôle la comédie des années 70. À mes yeux, il manque à ce roman de vrais enquêteurs. Charismatiques, intuitifs, sombres, mystérieux peut-être ! Parce que les personnages qui créent cette intrigue s'oublient rapidement.
Le problème qui se pose ici, c'est qu'on a ni des personnages attachants, ni un paysage éblouissant. Tout s'oublie … Et, tout s'oublie trop vite.
Autre fait déstabilisant : l'auteur a passé une longue partie du roman à rapprocher les meurtres à la gastronomie. Qu'y a-t-il de si appétissant dans la vue d'un cadavre maculé de sang ? J'avoue ne pas avoir compris l'intérêt. S'il s'agissait de pointer du doigt son goût pour la gastronomie de terroir, pourquoi ne pas simplement insérer ce genre de répliques ailleurs ? Là où il n'y a pas un cadavre qui se noie dans son sang …
L'auteur aime mettre sa région en valeur. Mais malheureusement, quelqu'un qui ne l'a pas visité n'est pas charmé par ces descriptions longues et fades. En réalité, on a un peu de mal à réellement s'imager les lieux tant l'histoire est lourde. La quasi-totalité du livre a été pour moi d'un horrible ennui. À de nombreuses reprises, j'ai refermé ce livre en me demandant si j'allais réellement le reprendre. Mais, j'ai persisté ! Et arrivé à cinquante pages de la fin, je me suis dit : Enfin, des faits un peu intéressants !
À choisir, je préférerais choisir une oeuvre de
Pierre Pelot, que je ne trouve pourtant pas très rythmée, plutôt que ce roman qui reste pour moi une hymne au sommeil. Ce qui est dommage, car l'histoire de la fille handicapée jalouse de sa mère aurait pu être très très captivante. On aurait aimé que cette partie soit plus développée. Les personnages sont plus châtiés, ce qui les rend grandement intéressants. L'histoire aurait dû être prise à l'envers : suivre les traces d'Oreste et de sa soeur plutôt que de suivre celle du commissaire Laviolette.
Rappelons-nous toutefois que cette histoire a été publiée à une autre époque, et qu'à cette époque, les attentes des lecteurs étaient différentes. Plus les années passent et plus nous devenons exigeants. Il est donc difficile de donner un avis objectif compte-tenu de ce fait. Cet auteur a été reconnu à son époque et a été récompensé, alors je tenterais à nouveau l'expérience avec un nouveau livre.