AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,36

sur 228 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fable faustienne apocalyptique et sommet de noirceur humoristique.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/05/15/note-de-lecture-lovestar-andri-snaer-magnason/
Lien : http://charybde2.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          40
Voilà une histoire de science-fiction aboutie, passionnante et accessible aux réfractaires de la SF. Je lis en effet assez peu de ce genre car assez rebutée par l'aspect technologique qu'il peut revêtir. Mais ici point de description technique, on entre directement au coeur des concepts développés par le génial Lovestar, qui a révolutionné notre ère.

Tous les hommes (du moins dans les pays riches) sont devenus "sans fil", connectés à tous les objets qui les entourent, téléphone et ordinateur en particulier. Des caméras "papillons" et des clandestins récoltent toutes sortent d'informations sur eux afin de toujours mieux cerner les cibles marketing... Certaines personnes en dèche vendent une part de leur partie langagière pour devenir des "aboyeurs de pub"...

En découle une société marchande exacerbée façonnée par les deux dernières inventions de Lovestar : LoveMort (envoyez vos morts au ciel! ...littéralement) et InLove (trouvez votre seul-e et unique) par calcul mathématique !
L'auteur nous décrit les tenants et aboutissants de cette société avec une précision et un humour noir qui n'échappera pas au lecteur et fait la saveur du texte.

Il croise ainsi le destin contrarié de Indridur et Sigridur, Roméo et Juliette contemporains dont on suit les affres avec inquiétude et l'avancée de la dernière idée, plus folle encore que les précédentes, de Lovestar dont je ne peux rien vous dire sans vous gâcher le plaisir. La fin qu'on attend avec impatience sera explosive !
Commenter  J’apprécie          30
Un roman à l'imagination débridée qui met en scène le monde de demain complètement dominé par la société LoveStar du nom de son inventeur. Ce dernier est un scientifique extrémiste qui va toujours au bout de ses idées. Il réussit à connecter les personnes directement de cerveau à cerveau. de même la société LoveStar peut prendre possession des aires du langage d'un individu afin de lui faire crier des slogans publicitaires... LoveStar a également l'idée d'un nouveau mode de traitement des morts qui sont transformés en étoiles filantes. Une troisième idée de Lovestar est que l'on peut mathématiquement, par la voie des statistiques, trouver l'être qui sera votre seul et unique amour total. Malgré ces inventions, ou à cause d'elles, la vie des humains est toujours soumise aux mêmes difficultés quotidiennes : aimer, travailler, gagner sa vie, être respecté et reconnu... Il existe toujours des individus qui profitent du système et abusent de leurs pairs...
Le roman est assez touffu. Il est construit sur une alternance entre plusieurs chemins narratifs. Ce qui le caractérise le plus est l'imagination dont fait preuve à chaque page Andri Snaer Magnason qui ne se donne aucune limite. Cela peut être la limite du livre tant certaines pages sont farfelues voire potaches.
Commenter  J’apprécie          10
LoveStar, chef visionnaire d'une multinationale de la communication.
Ce livre pourrait se définir comme un conte métaphorique d'anticipation, à l'humour noir, voir grinçant.

Nous suivons les inventions de LoveStar :
- Des publicités très ciblées clamées par les mêmes consommateurs via leurs sens (cette idée m'a fait penser à une nouvelle de Damasio)
- Un programme trop parfait d'apparentement Homme Femme
- Une nouvelle méthode d'enterrement qui en met plein la vue.
- ...

Bienvenue dans une société dirigée par des pseudos Google Facebook et consort, un monde qui est le notre, poussant juste les idées des grandes entreprises 2.0 à leur paroxysme.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre, le début nous montrant comment est le monde de LoveStar sans nous en donner les codes.
Mais cela est dû à la construction éclatée de ce roman. Plus les pages se tournent, mieux nous comprenons.

J'ai passé un très agréable moment avec ce livre intelligent et suis content d'avoir persévérer au-delà des 100 premières pages.
Commenter  J’apprécie          32
Love Star est un monde effarant où l'amour de « Love » décide de tout. « Love » vous indique, -par le biais d'une programmation scientifique implacable car tellement probante-, qui aimer afin de connaître le vrai bonheur, celui écrit selon Love Star... Dans ce système, rien n'est laissé au hasard, c'est dire que le libre-arbitre n'a plus de raison d'être, et l'on peut même se connecter aux zones langagières de votre cerveau pour vous imposer les mots à vomir, les slogans à promulguer, surtout pour ceux qui sont contraints de devenir une machine à meugler de la publicité, sans compter les hébergeurs clandestins, qui sous couvert de bonnes intentions, (exit la noblesse de l'amitié), vous incitent à vous dévoiler, afin de dresser le rapport qui pourra inventorier vos goûts, habitudes, relations, et ce, dans le but ultime de généreusement vous proposer les produits qui sauront vous plaire à goût sûr…
Quant à Love Mort, il s'occupe de votre mort, et donne à cette dernière étape une majesté inédite en faisant exploser dans l'espace feu votre enveloppe corporelle, puisque les chairs ne sont bien évidemment plus vouées à se décomposer sous terre ; la nouvelle humanité étant vouée à se défaire au maximum de ses liens avec ses origines et avec la putréfaction qui lui est inhérente. La Science nouvelle a fait l'Homme Nouveau… Et la nouvelle chair de l'homme réside dans la connexion et le sans fil. La marginalité reste pourtant officiellement permises, il suffit pour ce faire de s'exclure de tout ce qui fait un monde ultra-relié et ultra-connecté, et d'accepter d'en subir les contraintes comme de devoir composer un numéro de téléphone (plus ou moins certain et plus ou moins « trouvable ») afin que votre chasse d'eau puisse être enclenchée… Exemple fort prosaïque, mais à peine problématique et emblématique de ce qui menace les libertaires résistants…
Pourtant, au départ, Love Star était un homme amoureux de sa femme et des oiseaux, il choyait l'une et étudiait les modes de communication des autres ; sauf qu'au final, il a trouvé… Dieu… Où disons qu'il réalise l'Apocalypse !!!
Et dans cet enfer de nouveautés technologiques, pavé de bonnes intentions (comme il se doit), il y deux amants qui tentent de nager à contre-courant de tous les autres ; et de ceux-là mêmes qui justifient à eux-mêmes la probité de leurs décisions en se servant d'un autre outil implacable mis à leur disposition, à savoir : Love Regret. Celui-ci est un service qui vous indique à coup sûr que vous avez fait le bon choix, et que toute autre décision vous aurait inéluctablement conduit à la mort….
Alors, dans ce monde pré et pro-formaté, deux amants, deux résistants, Ingridur et Sigridur se retrouveront Adam et Eve dans un nouveau jardin d'Eden, lequel leur échoit en partage, en récompense de leur ténacité à ne pas vouloir pour eux ce que d'autres avaient décidé… Ils n'auront succombé ni à la voix, ni à la voie de Love Star, ils auront fait le choix du libre choix, et le Paradis sera leur nouveau terreau…
Bouleversant récit à la croisée de « 1984 » et de « L'écume des jours » (pour toute la folle inventivité de l'auteur), drôle parce que cruel et onirique à la fois, et terrible car il pousse à l'excès toutes nos tendances à la « servitude volontaire »... La preuve est faite que l'on ne se méfie jamais assez des rêves que l'on veut nous faire rêver, et que l'on ne cultive jamais assez notre propre jardin… La soumission intellectuelle est pire qu'une fainéantise, c'est un crime commis contre soi-même…
Commenter  J’apprécie          40
Partez pour un voyage complètement déjanté ! La jaquette nous prévient que « rien n'arrête une idée » et c'est le moins qu'on puisse dire… Des idées, l'auteur en a à la pelle et il va jusqu'au bout de ses pensées, complètement folles, mais parfois cruellement plausibles !

La première partie du roman est consacrée à l'exploration de ce monde hors du commun : un futur débarrassé des câbles, où les gens restent néanmoins constamment connectés à tout et à tout le monde via les ondes. Cette nouvelle société futuriste fait marrer autant qu'elle fait peur : la publicité omniprésente, la possibilité de visionner en direct dans sa tête n'importe quel endroit sur terre, le rembobinage des enfants mal embarqués dans la vie, le calcul des âmes soeurs, et j'en passe. Tous les aspects de la vie (la mort, l'amour, la famille) sont passés au crible pour « améliorer » la société grâce à de nouvelles technologies révolutionnaires… qui finissent par ôter tout libre-arbitre.

Une fois cet univers mis en place, on rencontre enfin nos deux héros, Sigridur et Indridi, fous amoureux, jusqu'au jour où on les prévient qu'ils ne sont pas des âmes soeurs. Bien au contraire, Sigridur a été « calculée » et son véritable amour l'attend bien sagement dans le département de LoveStar. Comment se révolter contre une machine qui entend bien avoir le dernier mot, coûte que coûte ? Leur histoire est désopilante et révèle bien des surprises.

Le roman souffre malheureusement de grosses longueurs, notamment lors des passages sur LoveStar, le créateur de tout ce cirque, et il faut attendre une bonne centaine de pages pour découvrir l'histoire d'Indridi et de Sigridur. Il faut parfois s'accrocher pour comprendre tout cet univers et les nombreuses digressions, mais il vaut vraiment la peine, ne serait-ce que pour rencontrer « les aboyeurs », ces personnes débitant en rue des publicités ciblées en fonction des gens qu'ils croisent.

On tombe plus d'une fois dans l'absurde, en se disant « Non, il n'a pas osé, quand même… ». Mais si ! Dans ce roman, il faut accepter de se laisser happer par cet univers délirant et il devient une vraie mine d'or tant on passe de découvertes en découvertes. L'auteur parvient à nous faire rire tout en pointant le doigt de façon très judicieuse sur les dérives possibles d'une société hyper-connectée, vers laquelle nous tendons de plus en plus.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (503) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4922 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}