Ces planches ont dû exister, il en reste de rares vestiges, mais suffisants pour que l'on ait la certitude que les petites estampes du XVIIe siècle ne sont pas des exceptions uniques, mais bien des colonnes subsistant de tout un temple écroulé dans l'oubli. Si l'on admet que l'allure du XVIe siècle, son attitude désordonnée et batailleuse, la lutte de la scolastique et de la philosophie rationnelle, le choc des sciences et des idées, physiques et géographiques, et l'imprimerie en plein épanouissement brochant sur cette éclatante conquête spirituelle, emportaient les grands artistes de l'époque vers des affirmations plus générales, moins pliées aux besoins particuliers, que seuls la librairie, la peinture et les arts de la plastique pouvaient clairement exprimer au gré de leurs créateurs, il ne s'ensuit pas que le règne de Louis XIII et celui de Louis XIV aient dû se plier à cette règle absolue.
La République de 1848 donne une place importante à l'imagerie populaire, aux placards muraux. Les artistes envoient leurs productions aux journaux de Philippon ou d'Aubert. Mais ce qui constituait le caractère artistique des invitations, menus, programmes, est relégué, sinon oublié. Pas une pièce surgissant tout à coup pour éclairer la vie civile et commerciale: il n'y a plus que la politique qui compte, et la politique est mauvaise inspiratrice en art.
C'est avec le XVIIIe siècle que commence, avec une abondance sans égale, le règne de la petite estampe. Aucune des situations n'échappe à son trait incisif, et les plus notables artistes font preuve de l'ingéniosité la plus gracieuse pour employer et contourner, au gré du sujet à embellir, un ornement, un rinceau, une recherche décorative. C'est vraiment l'épanouissement floral dans tout son charme.