Cher journal,
Je l'écoutais, elle, je le regardais, lui.
Elle m'expliquait que cela prendrait du temps mais que tout y irait bien, il allait et tournait autour du banc mais j'attendais qu'il ne tourne pas autour du pot.
J'attendais le second coup de semonce de papa mais papa n'ajouta rien de plus au discours de maman. Des regards complices, des sourires entendus, laissaient entrevoir une véritable connivence sur ce qu'il fallait dire au mot près, on ne pouvait rêver parents plus en harmonie.
Sauf que papa et maman c'était papa et maman mais sans le « et » d'union des parents mariés.
Inventer un mensonge grand comme Lardon-Léon, mon petit frère-n'aura pas suffit à les réunir de nouveau sous prétexte de me récupérer chez ma copine Carlotta.
Tout faux ! Enfin, un vrai autrement, sans brosse à dents dans le même verre, comme je ne connaissais pas quoi.
Lardon ne mouftait pas trop. Pour moi, c'était le point fin de chapitre. Et puis avec un coeur autour.
Maman a un amoureux. Ma vie est fichue !
Enfin, je crois !
PS : Cher journal, j'ai perdu deux dents, la récompense se multiplie avec le nombre de maisons, tu crois ?
: « Le journal de Nine »-Léopoldine pour maman et papa, Nine pour Nine car Nine, c'est plus cool et moins classique- s'inscrit dans la veine des journaux-romans drôles à la mode, illustrant au propre comme au figuré la vie des adolescents. Si le « journal d'une grosse nouille » et « le journal d'un dégonflé » se montrent extrêmement désopilant, anecdotes intimes et petites gaffes, celui de Nine de l'auteure
Geraldine Maillet évolue sur un ton plus tendre, situation oblige, un divorce c'est jamais très amusant. Entre petites illustrations rigolotes et confidences très privées, Nine déroule tous ses questionnements sur les quelques mois de changements, observant la reconversion du couple mythique « papa-maman, s'accoutumant à deux chez soi, redéfinissant le bonheur familial autrement, parfois avec un tiers personne.
Quelle est sa place dans l'amour de ces parents après une séparation ?
C'est court et charmant comme l'aiment les matrices de petits journaux intimes d'héroïnes ordinaires, naturelles et drôles. Une bonne proposition !