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3,89

sur 675 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Alerte coup de coeur ! J'ai acheté ce livre en vide grenier une bouchée de pain sans vraiment savoir de quoi il s'agissait. J'ai finalement décidé de sortir cette histoire qui se passe pendant la peste noire au moyen-âge en Angleterre. Et quelle lecture mes amis ! J'ai dévoré ce roman en trois jours et j'en redemande !

Nous suivons ici un groupe de marginaux qui décident de fuir ensemble et malgré eux la peste noire. Parmi eux un vieil homme nommé le camelot, vendeurs de fausses reliques saintes et narrateur de cette histoire. Les voyageurs vont tour à tour rejoindre ce vieil homme afin de trouver l'endroit le plus sur d'Angleterre qui aurait pu être épargné par la peste. Chaque membre de cette troupe est totalement atypique et plus ou moins attachant. J'ai autant aimé que détesté le personnage de Narigorm, une petite fille blafarde qui lit l'avenir dans les runes. Elle est terrifiante ! Il y a aussi Cygnus le conteur, un poète qui aurait une aile de cygne à la place d'un bras. Vérité ou illusion?

Et c'est ce que j'ai préféré dans ce roman : ce léger flirt avec le fantastique et l'irréel. On ne sait jamais ce qui est vrai ou ce qui est imaginé car les croyances religieuses et païennes de nos protagonistes se mélangent habilement avec le réel. Après tout, au moyen age ont trouvait des explications divines et fantastiques dans à peu près tous les phénomènes naturels ou évènements que l'on croisait sur sa route. Et l'autrice joue parfaitement avec ces croyances qui prennent le pas sur le rationnel.

Le récit est totalement addictif avec révélations sur révélations car chacun des protagonistes cachent un secret particulièrement lourd. J'ai adoré les découvrir au fil des pages et certains m'ont scotché car je m'y attendais pas du tout! Et même si le rythme de ce roman est assez lent, je ne me suis pas ennuyée un seul instant car l'ambiance est particulièrement sombre et prenante ! On sent parfaitement le froid et la crasse que subissent les personnages.

En bref : Gros coup de coeur pour ce roman d'ambiance ultra addictif ! C'est avec plaisir que je lirais les autres romans de cette autrice qui se passent aussi au moyen age ! Une excellente lecture que je recommande !
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Ca fait un petit moment que j'ai terminé la lecture de ce livre, et je n'ai pas encore pris le temps de le critiquer. Pourtant, qu'est-ce qu'il m'a plu! Il est ici question du Moyen-Age; le vrai, celui des campagnes et non celui de la cour. Et c'est un milieu qui me parle vraiment, aussi dur soit-il. Bizarrement, je ressens, je comprends cette époque. L'atmosphère de superstitions est ici vraiment palpable, c'est un véritable fil rouge qui influe sur tous les événements du récit. J'avais déjà aimé "La malédiction du Norfolk", mais là c'est encore mieux! L'auteur s'est surpassée!

Les descriptions sont si réalistes qu'on a l'impression d'y être. L'austérité de la vie à cette époque est insoutenable dans sa banalité. On est en pleine immersion, comme si on faisait nous-même partie de la "compagnie", et du coup, la découverte du premier contaminé et l'effet que ça a sur la population sont + terrifiants que tous les livres d'horreur que j'ai pu lire réunis!

J'aime bien les chapitres qui ont des titres, ça permet de se situer dans le récit. le rythme du roman est celui des déplacements de la compagnie. Celui-ci n'est pas très rapide, mais jamais on ne voit le temps passer. L'atmosphère oppressante et les doutes qu'on ressent vis-à-vis de certains protagonistes nous tiennent en haleine tout du long et on s'y plie sans souci.

On suit longtemps chaque personnage, ce qui permet de les connaître dans leur intimité et donc de s'y attacher (enfin, pour Zophiel c'est + compliqué. Et Narigorm est difficile à cerner, changeante, inquiétante...) Camelot quant-à lui est plein de tact et fait office de "tampon" entre les autres personnages. On croit les connaître MAIS... et c'est ce "mais" qui fait toute l'histoire. On assiste ici à un débridement de comportements primaires, de violence et de sexualité. Mais l'humanité n'a finalement pas tant changé que ça. Si on gratte le vernis de la civilisation, le naturel revient au galop...

Ce roman m'a vaguement évoqué "Malefica" en ce qu'il s'agit d'un "road-trip médiéval", mais la ressemblance s'arrête à peu près là. Ici tout est beaucoup + approfondi. Les détails historiques sont véridiques et parfois étonnants. Par exemple, je ne savais pas qu'il y avait au Moyen-Age un fort antisémitisme en Angleterre. Sans doute celui-ci date-t-il des croisades? On se rend également compte que les "sorcières" n'étaient pas les seules victimes de l'Inquisition. L'hérésie était aussi motif de torture: les Juifs notamment étaient pourchassés.

La riche documentation de ce roman est une véritable plus-value, elle renforce la crédibilité de l'histoire. de +, j'aime les romans qui m'apprennent quelque chose. Tous ces contes, ces veillées... Les gens avaient + d'imagination que maintenant. Aujourd'hui tout existe, alors que reste-t-il à imaginer qui n'ait pas déjà été pensé?

La fin du livre est magistrale, le dénouement nous laisse abasourdi. Seul un petit indice un peu + tôt dans le récit pouvait nous mettre sur la voie, à condition d'y faire attention... Les notes historiques en fin de livre sont également bienvenues. En bref, c'est le meilleur roman médiéval que j'aie jamais lu!
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Admirable roman situé au Moyen-Age ce livre hésite entre le thriller et le conte pour adultes, où on retrouve -en plus du suspens- tous les éléments de la tradition orale : le thème du voyage où chacun se révèle à lui-même et aux autres, des situations qui se répètent en une progression qui aboutit à une crise puis à une fin ouverte laquelle permet à chacun de donner sa propre interprétation, tout en étant renvoyé à lui-même. Il y a du reste au cours du récit des veillées où chacun se raconte à travers une histoire qu'il improvise. de plus Il y a des éléments de légende et chaque personnage symbolise quelque chose de notre humanité.La vérité finit par surgir peu à peu du miroir des apparences, au fur et à mesure que l'âme de chacun traverse malgré lui le tain de ses mensonges sous l'emprise d'un sortilège qui le contraint à se révéler.
Bref un livre complexe, vivant, magnifiquement écrit, quelquefois un peu long mais prenant et riche de sens, et qui restitue en profondeur l'esprit du Moyen-Age. J'ai vraiment beaucoup aimé.
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Karen Maitland nous raconte l'histoire de neuf personnes qui prennent la route ensemble dans l'Angleterre médiévale afin d'échapper à la pestilence.
Des morts inexpliquées commencent à se produire. Qui peut être à l'origine de tout cela ?
La compagnie des menteurs est un livre addictif. le seul bémol, c'est que je l'ai trouvé un peu long à démarrer. Mais une fois prise dans l'histoire (les histoires ?) des personnages, je n'ai plus lâché le livre. Et quel final ! A aucun moment je ne me suis approchée de la vérité.
Un excellent roman que je recommande vivement.
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Au Moyen-Age, neuf personnes réunies par le hasard sillonnent à pied l'Angleterre pour fuir la peste, mais aussi leurs secrets...
Parmi eux, un camelot, deux musiciens italiens, un peintre et sa femme enceinte, un magicien, une servante, un conteur etc...

Chacun dans cette "compagnie" a son caractère, ses humeurs, son passé et surtout ses secrets...

Cette troupe hétéroclite est passée au crible, les personnages disséqués, l'authenticité de leur personnalité révélée progressivement.

C'est une évocation vivante du Moyen-Age, des coutumes et superstitions de l'époque et cela en fait un roman passionnant, tant du point de vue historique qu'au niveau de l'intrigue
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Il est des livres que l'on quitte à regrets après avoir lu la dernière page tant le récit a fait une forte impression sur son lecteur et ce roman est l'un des rares que je conserverai pieusement et que je relirai probablement plus tard tant je l'ai apprécié.
A travers les mésaventures d'un groupe d'individus regroupés par le plus grand des hasards autour d'un camelot, vendeur de fausses reliques mais véritable vieux sage, c'est toute une époque historique qui est brillamment illustrée, cette terrible année 1348 pendant laquelle la peste noire frappe l'Angleterre poussant sur les routes les paysans apeurés qui cherchent à tout prix à éviter la contagion.
Les neuf personnages que nous suivons tout au long du récit se regroupent pour se protéger et mettre en commun leurs maigres ressources mais bien sûr la cohabitation n'a rien de facile et les antagonismes ne vont pas tarder à survenir d'autant plus que chacun porte un lourd secret qui pourrait bien être mis à jour par la mystérieuse fillette aux cheveux blancs Narigorm qui lit dans les runes l'avenir et aussi d'autres choses...Osmond et Adela le jeune couple épris qui vient d'avoir un bébé sont-ils vraiment mari et femme ? Jofre le trop joli jeune homme au talent musical exceptionnel ne lorgne t'il pas trop souvent les garçons qui passent à sa portée ? Que cache Zophiel le marchand irascible , dans des boîtes qu'il dissimule jalousement au fond de son chariot, et Cygnus le jeune handicapé qui se prend pour un cygne est-il aussi innocent qu'il parait l'être ?
Au fil du périple à travers le pays dévasté par la peste noire, les morts se succèdent et la troupe se réduit (clin d'oeil au trop célèbre roman de ma chère Agatha que je ne citerai pas ...en raison de son récent changement de titre !).
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce n'est pas un roman policier mais un roman d'atmosphère qui chemine lentement aux pas de cheval qui accompagne le groupe et qui peu à peu fait la part belle au fantastique et cette émergence dans un récit historique parfaitement documenté est totalement crédible et absolument passionnante.
Contrairement à "la malédiction du Norfolk" qui malgré ses grandes qualités historiques m'avait vraiment déprimée en raison de sa profonde noirceur, j'ai apprécié la finesse dont l'auteur a fait preuve dans la construction des personnages insistant sur l'ambiguïté qui est inhérente à toute personne humaine. Chacun est bien sûr capable du pire, mais aussi du meilleur et l'espoir renaît même au plus profond de la nuit.
Je ne peux que recommander chaleureusement ce livre qui constitue en plus une très bonne introduction historique pour s'imprégner d'un contexte médiéval riche et contrasté.
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Il s'agit d'un road trip médiéval à travers l'Angleterre, en 1348, alors que la peste cerne les villes, les ports semant terreur et mort. Les gens fuient sans vraiment savoir où aller. Sur les routes, ils se rencontrent, se croisent et certains décident de voyager ensemble, voyager et survivre en groupe est potentiellement plus simple et moins dangereux que seul.

9 profils évidemment différents, qui n'auraient jamais dû se rencontrer s'il n'y avait pas eu cet évènement déclencheur. On participe à la constitution du groupe, on fait connaissance avec chacun des protagonistes, lentement, chapitre par chapitre. le narrateur est le camelot, un vieux bonhomme qui se débrouille en vendant des reliques sur les marchés.

Le rythme du texte est lent, aussi lent que le pas de Xhantos la fidèle jument qui tire le chariot sur les routes embourbées de l'île. La narration reprend environ 6 mois de vie (et de mort) de la petite troupe. Il s'agit d'un automne et d'un hiver froid, humide, particulièrement humide. L'atmosphère est pesante, la maladie, la mort, le jour qui décline rapidement, la brume et le brouillard quasi permanent, la neige, le froid, la boue … Les auberges ne sont illuminées que par quelques chandelles dont la flamme vacille aisément.

J'ai vraiment apprécié dans le texte un mélange de conte, de fantastique, d'allégorique. Pas mal de philosophie et d'aspect métaphysique : la mort y est omniprésente, la religiosité, les croyances également. Les loups-garous, les sortilèges, tout y est présent mais de mon point de vue savamment dosé pour emporter le lecteur sans le lasser.

J'ai comme à chaque fois convoqué quelques lectures antérieures et j'imagine très bien Gribouille préparant un parfum dans ces rues sombres d'Angleterre, de même que Nivard de Chassepierre proposant ses gouttes de verre soufflées sur les marchés.

Entre histoires fantastiques et morts inexpliquées, le livre tient en haleine et donne vraiment envie de découvrir, chapitre par chapitre qui sont ces 9 voyageurs, quels sont leurs secrets, leurs mensonges et qui et comment ils vont survivre et réussir à passer le cap de l'hiver mortel.
Inutile de dire que la description de villes fermées, de voyageurs bloqués des semaines durant dans des ports, sans savoir quand ils pourraient repartir, ces situations m'ont aussi ramenées à une époque bien plus récente où un autre fléau s'est abattu sur le monde, une époque que l'on aurait jamais pensé vivre en imaginant que ces mesures extrêmes n'avaient plus cours depuis des siècles.

Bref, une lecture « médiévale », un livre de plus de 500 pages, autant d'improbabilités pour moi et contre toute attente un vrai coup de coeur !!

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Company of Liars
Traduction : Fabrice Pointeau

ISBN : 9782266207522

"La Compagnie des Menteurs" est paru pour la première fois en France chez Sonatine même s'il vous est désormais loisible de vous le procurer en Pocket. Il ne faut donc pas s'étonner de le voir présenté comme un thriller alors que les termes "thriller fantastique" conviendraient nettement mieux. D'accord, je vous rassure, vous aurez votre lot de cadavres assassinés et même mutilés - pour deux d'entre eux - de brigands de grand chemin - lépreux qui plus est et n'ayant par conséquent même plus peur de la justice du Roy car quel bourreau oserait pendre un lépreux ? - de personnages inquiétants et de violences diverses. Disons tout de même, à la décharge de tous, que nous sommes en 1348, année où la Peste commence à se répandre en Angleterre, et que les temps ne sont pas précisément à la gentillesse et à la compassion.

Le groupe qui va constituer "La Compagnie des Menteurs" se compose, à l'origine, de huit personnes. Dans une ville qu'il traverse, il récupère sans le savoir un "passager clandestin", Cygnus, conteur de son métier, qui doit fuir les lieux parce qu'on le suspecte (à tort) d'avoir violé et tué une petite fille. Enfin, il faut compter avec Xanthos, la jument au caractère bien trempé qui mène tout ce petit monde vers l'est car on s'imagine, d'ailleurs bien à tort, que la Peste n'y a point encore frappé.

La tâche de nous conter l'affaire de A jusqu'à Z est confiée à un certain Camelot, lequel, jusqu'ici, gagnait sa vie sur les routes en vendant de fausses reliques, des onguents, des herbes et autres petites choses innocentes que les braves gens sont toujours heureux de se procurer au cas où la protection de Dieu et de la Sainte-Vierge ne suffiraient pas ... de tempérament pondéré, aimable, d'esprit ouvert et cultivé, nul mieux que lui ne sait ramener le calme lorsque les esprits s'échauffent. Et ils s'échauffent souvent ... Surtout à partir du moment où la guérisseuse Plaisance, qui a recueilli la petite Narigorm, intègre le groupe, au tout début.

Narigorm est une enfant singulière, tant par son physique que par sa façon d'être. Ses cheveux sont blancs, ses yeux d'un bleu froid, sa peau neigeuse et son truc à elle, pour gagner sa petite vie, c'est de tirer les runes nordiques, métier qui convient d'ailleurs à merveille à son apparence de déesse des Neiges en miniature. Elle sourit rarement, rit encore moins mais se sent visiblement au mieux de sa forme quand elle prédit des choses déplaisantes ou quand on lui présente un cadavre, même si c'est celui de Plaisance par exemple, qui l'a pourtant soignée alors qu'elle était gravement malade.

Camelot est le seul à se méfier assez vite de cette enfant qui, quand on l'observe suffisamment, n'a rien d'une enfant et certainement pas les motivations. Zophiel, possesseur de la charrette et de la jument, et par ailleurs véritable poison ambulant, toujours prêt à semer la discorde, voire pire, entre les membres du groupe, finit lui aussi par la regarder avec méfiance. Mais, si opposés que soient Camelot le Modérateur et Zophiel l'Extrémiste, tous deux ont bel et bien peur de la petite Narigorm. le lecteur cartésien, qui en tient pour son thriller classique, en conclura que tous deux, manipulateurs de par leur métier (Zophiel exhibe dans les foires la momie d'une "sirène" et joue aussi bien souvent le bateleur aux tours de magie redoutables), pressentent simplement en leur jeune compagne une personnalité encore plus douée. Les amateurs de fantastique, eux, et bien que Narigorm fasse allusion un jour à la Morrigan celtique, songeront plutôt à Héla, la déesse nordique de la Mort et fille de Loki, le dieu du Mal.

Long, très long, noyé sous la pluie acharnée qui pourrit les moissons, le voyage vers l'Est voit peu à peu disparaître, sous divers prétexte, l'un, puis l'autre des membres de la Compagnie. Il semble qu'un loup - qu'on ne voit jamais et qui pourrait être bien un serviteur de l'Evêque local, lequel veut récupérer certains objets de cultes volés par un prêtre défroqué (non, je ne vous dirai pas qui c'est, et puis quoi, encore ? - les suive avec patience, réchauffant leurs nuits les plus froides par de longs hurlements qui, en réveillant la peur dans leurs veines, leur fait oublier tout le reste : l'inconfort permanent, le froid glacial, les couches inconfortables, les couvertures trop minces, le peu de pitance dans leurs estomacs engourdis.

Dans les derniers chapitres, Camelot, comprenant qu'il ne parviendra jamais à faire admettre aux survivants la malfaisance innée de Narigorm (en fait, ils commencent à le prendre pour un vieux fou), tente une manoeuvre désespérée pour la mettre hors de combat et s'en retourne chez lui - vers son passé. Et mon billet n'ira pas plus loin, sous peine de vous révéler deux chutes, la première concernant Camelot et la seconde, bien sûr, vous vous en doutez la petite Narigorm.

Si vous n'avez rien contre le Moyen-Âge, les histoires plus ou moins fantasmagoriques, les cadavres qui s'amoncèlent et les chutes bien tournées, lisez "La Compagnie des Menteurs." Il y a, certes, quelques longueurs mais cela ne m'a pas semblé déparer le récit. La preuve : je me suis procuré dans la foulée "Les Âges Sombres", du même auteur. Si vous ne recherchez qu'un thriller classique, par contre, passez votre chemin. ;o)
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Un coup de coeur!!!! J'ai tellement hésité à me le procurer, étant une fan inconditionnelle du Moyen-Age, voyant les critiques tantôt élogieux, tantôt dubitatifs! J'ai bien fait de suivre mon instinct, parce que ce livre m'a entraîné dans cette époque dans laquelle j'aurais aimé vivre (hey oui il en reste encore des comme moi), et contrairement à certaines critiques, je trouve qu'on ne s'ennuie pas une seconde!!! Entre les morts, l'intrigue autour du loup, et la découverte de ces personnages énigmatique, j'en ai eu pour mon compte! Cygnus a été mon préféré, son histoire et sa mélancolie constante m'ont touchées. Découvrir la vérité sur Zophiel m'a fait comprendre son caractère. Bref, je vais aller découvrir les autres livres de Karen Maitland, de ce pas!!
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Une vraie révélation que cette écriture précise, ces ambiances assombries par la peur, la peste, la pluie et l'hiver qui arrive, ces personnages abîmés par la vie, autant physiquement que psychologiquement, ces lieux, ces évènements, la vie à cette époque. En ce XIVème siècle hanté par la peste et la mort qui marche dans ses pas, ce groupe de voyageurs constitué au hasard des rencontres est improbable. Comme leur rencontre qui se fait presque contre leur volonté. Leurs noms sont synonymes d'histoires que l'on attend, dont on espère qu'elle nous sortira de notre incertitude mais de Zophiel, Jofre, Narigorm, nous saurons très peu, toujours trop peu. Leur histoire demeurera close, malgré les vents contraires qui parfois soulèvent, brièvement, un pan des multiples voiles dont leurs secrets s'entourent. Ils ne partagent rien que leur marche, le mauvais temps, les mauvaises rencontres et la peur. Nous devrons faire comme eux, avec cette inaccessibilité à qui ils sont, à ce qu'ils sont, nous imposant de ne nous attacher qu'à ce qu'ils font et ce qu'ils disent, sans prétendre comprendre ce qu'ils pensent, espèrent ou désirent. le récit se déroule à l'allure de leur pas, un rythme qui nous rappelle qu'à l'époque et longtemps, les gens ont voyagé à pied. Une lenteur oubliée de nos jours où les voyages sont des déplacements dont la valeur s'estime au temps perdu ou gagné ! L'écriture est pérégrinations, en même temps que chronique ciselée de ces temps obscurs et reculés, tant ce qu'elle décrit, les êtres comme les lieux, semblent plus que vraisemblables, réalistes. le lecteur pénètre l'authenticité de ce monde d'ignorances et de superstitions, dans lequel la violence côtoie la mort, dans la boue d'un hiver rude et pluvieux et comme eux, nous attendons avec impatience ou espoir que le froid et le gel viennent mettre un terme à la peste. Cheminant de conserve avec cette compagnie, c'est sur la voie de leur passé qui semble être aussi celui de leur rédemption qu'ils nous conduisent. La leur, certainement, la nôtre aussi, d'une certaine manière. Autant de contraintes pour le lecteur, qui font de ce roman, un grand récit et une belle plume.
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