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Citations sur Villa des Femmes (39)

La pierre de l’affûteur tournait toujours, ainsi que le monde autour de la maison, de ses jardins, de ses orangeraies. C’était une autre époque, où le vent soulevait les draps mis à sécher sur les toits, où l’on aérait les tapis en les jetant sur les rambardes de la terrasse et sur les plates-bandes, où l’on faisait son eau de fleurs d’oranger soi-même dans le garage et où le marchand de journaux arrivait à vélo, comme le facteur, avec son chargement de paperasse imprimée, de magazines et de journaux. Je le revois comme si c’était hier, celui-là, il entrait par le portail en face de moi, arrivait lourdement devant le perron en tanguant dangereusement, puis, tout en mettant un seul pies à terre et en me lançant un salut, au lieu de me tendre les quotidiens il les balançait ostensiblement à mes pieds, sur la première marche, comme il devait le faire sur les paillassons des appartements. Il m’énervait parce que je devais me lever et me pencher pour les ramasser. Je lui en faisais la remarque, je lui disais qu’il m’agaçait, que j’allais finir par lui mettre mon poing sur la gueule, mais il me répondait que je n’avais qu’à me bouger, ce n’était pas à lui de désenfourcher son vélo pour mes beaux yeux, avec tout ce qu’il transportait et nous avons passé vingt ans dans cette petite guéguerre.
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Je voyais le rougeole ment des explosions teinter le ciel comme des bouffées jetées par un grand brasier puis, une fraction de seconde après, retentissait le bruit qu'elles provoquaient, un ronflement si c'était au loin ou une détonation violentes c'était plus proche. Dans les moments de silence, j'entendais parfois des miliciens parler entre eux dans l'obscurité.
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Et cette solution, ce n’était rien d’autre que d’aller demander de l’aide à quelqu’un dont le seul nom, évoqué sous le toit des Hayek, pouvait résonner comme le tonnerre ou attirer sur nous la foudre, un nom que l’on ne prononçait plus depuis trente ans mais qui évidemment devait errer dans les consciences et hanter les mémoires, un nom que l’on n’avait plus entendu non plus durant longtemps avant qu’il ne s’impose à nouveau, au même titre que celui qui le portait, un revenant revenu puissant d’Egypte puis d’Arabie, l’amant des temps anciens, le fatal, l’inévitable Badi’ Jbeili.
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Il n’y avait plus que des femmes dans cette maison et j’allais devenir un peu leur eunuque, leur chauffeur et leur homme à tout faire, sans me douter que c’était de leurs querelles qu’arriveraient les premiers désordres, les prémices domestiques des grands chambardements qui allaient tous nous emporter.
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...je crois même que Skandar m’aurait empêché de faire quoi que ce soit qui pût entraver la liberté de sa fille, il aurait pris son parti. Il la sentait hautaine et forte, il en était fier et répétait à ceux qui le lui reprochaient : « Elle sait qui elle est et ce qu’elle vaut, elle ne se laissera pas faire. » Si bien que je ne disais rien, quand bien même je la voyais entourée de jeunes gandins ou de gauchistes barbus qui jouaient les Che Guevara. Je craignais qu’elle n’ait les mêmes envies que Hareth, rêvant d’espace comme lui, et qu’en se débridant ainsi elle ne prît déjà un peu le large, elle aussi.
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...il valait mieux aller à dos de mulet, comme nos ancêtres, puisque les mulets, par exemple, accèdent à des lieux escarpés où le cheval même ne va pas.
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Je m’en souviens comme si c’était hier.
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Dans la vie, si on recule une fois, on recule toutes les fois.
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Le patron jouait ainsi avec nos vies, il intervenait dans nos destins sans se demander si c’était normal, il pensait simplement que ce qu’il faisait était forcément bien pour nous.
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