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3,97

sur 545 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avais-je réellement besoin de vérifier que Olivier Mak-Bouchard était bien un enfant du Lubéron avant de débuter ce billet? Oui, tout de même, histoire de ne pas passer pour une fada, fan de chichourle!! Mais qui d'autre qu'un enfant du pays aurait pu me transmettre une telle tendresse pour ses racines? Je gardais un souvenir de touriste époustouflé de ma visite du village de Roussillon, et de son flamboyant sentier des Ocres orange, rouge qui dorénavant s'enrichissent du blanc minéral du mont pélé du Ventoux, du jaune d'un soleil qui a chauffé mon coeur, du bleu du ciel qui teinte la montagne du Lubéron à l'aube et au crépuscule, du vert des pins dont la cime ploie sous les assauts d'un enfant terrible nommé le Mistral.
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le Mistral fera désormais naître un petit sourire espiègle au coin de mes lèvres, je ne le considère plus comme le simple vent qui balaie une partie du Sud. Olivier Mak-Bouchard m'a bercée de son histoire, comme si l'eût été le personnage principal de ce roman désormais cher à mon coeur. Un peu comme lorsqu'on fait un beau voyage et que l'on tombe par un heureux hasard sur des "gens du pays" qui vous transmettent l'amour d'une région qui n'a plus de secrets pour eux.
Il y a la réalité du voyage avec une intrigue resserrée autour d'un chantier archéologique découvert par hasard par le voisin du narrateur, qui s'imbrique à merveille avec les légendes et mythologies du Lubéron, c'est ainsi que le charme opère...
La plume de l'auteur est légère et fluide, et si certains auteurs peuvent laisser l'impression de partir faire un tour en quad, ou a dos de chameau, nous sommes plutôt ici dans une berline tout confort qui laisse défiler une intrigue sans temps mort, émouvante et lumineuse de bout en bout. L'orage a éboulé une partie du mur de Monsieur Sécaillat, le voisin du narrateur, révélant des vestiges anciens. Que faire de cette découverte? C'est le début d'une parenthèse qui marquera à jamais les deux hommes. Je savoure, dans ma berline. Même quand l'auteur prend ce virage très serré auquel je ne m'attendais pas du tout et qui mène tout en haut du mont pelé, ma surprise se mue en une certaine admiration pour la façon dont ce livre est ancré dans cette terre de légendes, et abouti, assumé de bout en bout, réalité et mythe imbriqués à m'en tirer les larmes.
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Je venais vers cet auteur pour "le temps des grêlons" sur lequel je louche depuis la masse critique de janvier. Je l'ai proposé en achat à ma blibliothèque. "le dit du mistral" était là, lui, et n'a fait qu'attiser mon appétit de lire encore cet auteur fantastique.


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Un voyage poétique et enchanteur dans le Lubéron à la rencontre des mythes et légendes.

Un soir d'orage, le mur longeant le terrain de Monseur Sécaillat s'effondre sous le poids de la terre gorgée d'eau.
Intrigué par ce que cette brêche laisse entrevoir Monsieur Sécaillat va chercher son voisin, notre narrateur. Ils vont inspecter les dégâts et très vite découvrir ce qui ressemble sérieusement à des fragments de poterie.
Ni une, ni deux, ils commencent à dégager les pierres pour en avoir le coeur net. Très vite, leurs soupçons sont confirmés : de nombreux fragments de poterie sont mis à jour.
La raison devrait les conduire à stopper leurs fouilles approximatives et contacter la mairie pour officialiser cette découverte.
Mais s'ils font ça, c'est le début des ennuis et la fin de de leur tranquilité. Pendant des mois, le terrain sera envahi par des archéologues, Monsieur Sécaillat ne sera plus "chez lui" et ne pourra plus faire ce qu'il veut de son terrain.
Alors, conscients d'enfreindre la loi, les 2 voisins vont décider de déblayer eux-même la zone et de sortir tous les vestiges qu'ils vont pouvoir trouver doucement, progressivement et tenter de comprendre leur origine et leur histoire.
Notre narrateur prend un congé sabbatique de 3 mois pour aider son voisin. C'est le début d'une amitié très forte entre ces 2 voisins qui se cotoyaient de loin.

Ce qu'ils vont découvrir dépassera toutes leurs espérances et viendra ébranler leurs croyances.
Et l'auteur nous emmènera dans un monde de légendes et de patrimoine local, mélant fantastique et forces surnaturelles.

C'est l'histoire d'une amitié, du Lubéron, de son histoire, du Mont Ventoux et de Vintur son Dieu, du Mistral, du vent, de l'eau et de la puissance des éléments.

Un récit poétique, initiatique, laissant le lecteur trouver les réponses, et faire courir son imagination.

J'ai aussi beaucoup aimé la présence du chat ; le Hussard. 3eme protagoniste de ces fouilles interdites. Majestueux, énigmatique qui accompagne l'air de rien les apprentis archéologues.

C'est un très beau 1er roman. Il y a comme de la magie dans cette écriture.






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Un violent orage frappe le Luberon. Au coeur du pays du Mistral, les intempéries, bien que peu nombreux, font des ravages. Une fois n'est pas coutume, Monsieur Sécaillat découvre avec stupeur qu'un des murs de sa propriété est complètement détruit suite à cette nuit agitée, quel ne fut pas sa surprise en inspectant les dégâts de découvrir des vestiges archéologiques. D'abord embêté par cette nouvelle qui conduirait des archéologues à retourner son terrain de part en part, il décide, avec son voisin, de conduire des fouilles clandestines. Une amitié hors du commun se crée alors entre les deux hommes qui, jusqu'à présent, s'évitaient soigneusement. À partir de cet instant se mêleront légendes, fables et patrimoines historiques, qui emmèneront les deux acolytes jusqu'aux origines du monde et surtout de leur région.

Le Dit du Mistral est un roman d'amitié, de mémoire et de transmission, c'est une réflexion sur ce que nos ancêtres nous ont légué et ce qu'il en reste aujourd'hui. Olivier Mak-Bouchard a su transmettre sa passion pour le sud de la France et dresse un paysage radieux des montagnes du Luberon. Bercé par le décor que dessine l'auteur, la lecture est fluide, généreuse et transpire le soleil. C'est un premier roman atypique entre roman, fable et mythologie.
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j'ai adoré ce livre, lu après les confinements, après les difficultés vécues en tant que soignante... une vraie bouffée d'air frais, un voyage dans de magnifiques paysages et une plongée dans des légendes incroyables... des vacances sans bouger de chez soi, formidable!
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Impossible de lâcher le roman avant de savoir ce qui se cache dans ces mystérieuses trouvailles archéologiques, sur un fond de mistral provençal, qui prend vie au fil du livre.
C'est un livre à la fois régionaliste, mais dans un sens très noble - il nous immerge dans une région que nous connaissons sans la connaître -, mais surtout rempli de vie : la vie qui remonte de la terre jusque dans les sources, la vie qui habite les animaux et qui les unit aux humains, la vie, enfin, qui n'empêche pas le narrateur de regarder ce monde mystérieux, et pourtant si réel, avec beaucoup d'humour !
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Avec cette lecture, j'ai retrouvé le pays natal du Mistouflon (qui est évoqué dans ce livre)  : le grand et le petit Luberon, authentique, rude, sa faune, sa flore si riche. le narrateur , cadre dans l'Éducation nationale, nous fait partager ses exploits d'archéologue amateur et clandestin. C'est coloré, c'est parfumé ,c'est même enivrant.
C'est un roman sur le partage , la complicité amicale, la transmission, l'amour de la terre ancestrale, celui de la langue provençale, des coutumes locales et un hommage à ce vent fada et qui rend fada le Mistral.
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Belle écriture, pour un roman poétique en terre du Mistral.
Une histoire à laquelle on accroche sans difficulté et on se laisse porter par sa lecture sans trop se rendre compte du temps qui passe. Je ne pensais pas, un jour, aimer ce genre de livre, mais je suis conquis par cette lecture. Je recommande.
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Un orage dans le Lubéron, un muret qui s'écroule, des tessons de poterie mis au jour, ainsi commence cette histoire au pays du Mistral. On est dans le Lubéron, le petit bout de paradis mis par Dieu dans ce bas monde, avec l'aide des quatre éléments, au matin du septième jour.

Et l'auteur nous entraine dans un récit qui mêle réalité et légendes, personnages vivants et dieux de l'ancien temps, tout cela dans une langue qui emprunte beaucoup de termes au parler local, sans que cela ne sonne jamais faux.

J'ai aimé suivre ces deux hommes dans leur découverte de la dame blanche, ce récit qui glisse peu à peu dans le merveilleux, sans oublier le Chat, dont la silhouette illustre cette belle couverture. Je me suis régalée à lire ces légendes, à découvrir un peu plus l'histoire de ce pays au sein de la Provence, ce pays où souffle le dieu Mistral.

Une lecture en forme de conte, qui m'a transportée ailleurs le temps de quelques heures. Dieu (mais lequel ?), que le retour sur terre me parut fade et dénué de poésie.

Merci infiniment à Sandrine (HundredDreams) dont la critique enthousiaste a fait remonter ce livre du fond de ma PAL.
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Commencer l'année 2022 par ce bien joli roman est extrêmement enthousiasmant! Je ne suis pas trop roman du terroir comme on dit, et encore moins adepte de la Provence en plus mais j'avoue que là, la magie de l'écriture a opéré.
Nous sommes dans le Lubéron, vers Apt, et on sent la nature, le calcaire, la pierre, le soleil, le vent, les légendes (la description de la mésange charbonnière est en soi, à mes yeux, un passage absolument génial de ce livre ente autres (je l'ai mis en citation si cela vous tente)
Le narrateur nous raconte son histoire, sa Provence, son histoire riche et authentique, la présence de son chat, le Hussard, veilleur de la maisonnée et peut-être plus, et surtout la découverte par son voisin, Monsieur Sécaillat, après l'effondrement d'un mur de pierres dans son champs de cerisiers suite à un gros orage dont la Provence a le secret, de vestiges antiques et mystérieux.
C'est le début d'une aventure unique pour chacun d'eux et qui aura forcément des répercussions sur leurs proches.
On trouve deux parties dans ce roman si bien écrit. Une première avec des faits concrets si l'on peut dire et une seconde où l'auteur nous avertit avant de tourner la suite des pages qu'à partir de ce moment-là, il faut être prêt à laisser son imaginaire prendre le dessus.
Sincèrement, une sacrée belle découverte et un auteur qui pour moi a de belles oeuvres à écrire devant lui. C'est lumineux et on se prend à marcher nous-même sur les cailloux du Mont Ventoux ou dans le champs de cerisiers de Monsieur Sécaillat.
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Je sais qu'une couverture ne fait pas tout, mais c'est elle qui accroche notre regard, et va nous inciter à nous rapprocher d'un livre, plutôt que d'un autre. Cette couverture aux magnifiques aplats de couleurs a capté mon attention, me rappelant le fauvisme, Henri Matisse.
Puis le beau billet de Bichonbichette m'a donné envie d'aller plus loin.
Enfin, je dois ajouter que je n'ai jamais été déçue par les éditions le Tripode qui proposent ici un très beau travail éditorial.
C'est donc en toute confiance que j'ai commencé cette lecture.

*
Olivier Mak-Bouchard nous emmène avec lui dans le sud de la France pour une balade hors du temps, une petite parenthèse apaisante, pleine d'humour et de tendresse.
Le cadre est idyllique, les montagnes du Lubéron magnifiées par le chant des cigales, les champs de lavande caressés par le soleil, la présence du vent qui modèle les paysages.
Et l'on sent bien qu'en nous offrant cette merveilleuse palette de couleurs, de senteurs, d'émotions, et de souvenirs, Olivier Mak-Bouchard nous fait partager son amour pour cette magnifique région.

*
Lors d'une nuit d'orage, le mur mitoyen qui sépare deux propriétés s'effondre.
Le lendemain matin, les deux voisins découvrent dans les éboulis des fragments de poterie. Ils décident de mener illégalement des fouilles et de creuser pour savoir ce qui se cache derrière ce mur en pierre sèche.

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Etonnant ce petit roman au réalisme magique qui nous emporte comme le souffle du vent.
Le récit se fait voyage, mystère au coeur de la Provence, mais il revêt également une portée universelle par les thèmes abordés : l'amour, l'amitié, le partage, la transmission, la mémoire.
L'écriture de l'auteur, poétique, simple et chaleureuse, offre de belles images, participant à créer diverses ambiances tout au long du récit.

« La nuit étincelait : des serpents d'étoiles ondulaient dans le noir de l'océan, leurs écailles ricochaient en constellations ésotériques. »
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Des citations de grands auteurs classiques ouvrent chaque chapitre, une belle façon de leur rendre hommage.

"Le soleil fait chanter les cigales, mais, avant de mourir, elles chantent une dernière fois au clair de lune, parce que la lune c'est le soleil des morts."
Paul Arène

Si la première partie du roman m'a fait tout de suite penser à l'écriture de René Frégni, plutôt descriptive, lyrique et ancrée dans la réalité, autant dans la deuxième partie du roman, j'ai senti que sensiblement, l'auteur prenait d'autres chemins, plus secrets, plus magiques.

« Vous ne voyez pas la montagne tout de suite, vos yeux ne font pas encore la différence entre le noir étoilé et le noir océan du massif. Une à une, les étoiles timides se dévoilent. La lune fait apparaître les sommets puis les crêtes, et la masse du Luberon se laisse enfin deviner. On ne le voit pas vraiment, mais on sent qu'il est tout autour, avec ses bruits qui ressemblent à des murmures, ses taillis profonds qui résistent au regard, ses bêtes que l'on devine de sortie pour profiter de la fraîcheur. C'est angoissant : l'obscurité et le silence cachent mal tout ce qui est là, qui épie, aux aguets, mais qui demeure invisible. »

Ainsi, l'auteur s'affranchit de ces auteurs pour livrer un roman atypique et personnel.

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Le second atout est de nous faire voyager dans le temps. Présent et passé s'intercalent, s'ajustent, s'entremêlent puis se confondent.
L'intrigue mélange plusieurs histoires : les récits de vie du narrateur et de son voisin, les contes de notre enfance, les légendes du Mont Ventoux auxquelles s'invitent des personnages historiques, les coutumes locales, les fouilles archéologiques pour un récit foisonnant et émouvant.

« Il doit se rappeler que les légendes, si elles sont racontées pour faire rêver, introduire une part de mystère dans un monde terne, sont aussi racontées pour expliquer l'incompréhensible, démêler l'indémêlable. Il devra garder à l'esprit que toutes les légendes, sans exception, ont un fond de vérité. On ne sait jamais de quoi il retourne exactement. La part du vrai, la part du faux, bien malin celui qui arrive à les démêler. »

Ainsi, le roman rebondit en permanence, entraînant le lecteur dans des directions inattendues. Tel un équilibriste, l'auteur s'applique à maintenir une frontière aux contours imprécis et perméables, entre rêve et réalité, imaginaire et surnaturel.

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Cette lecture m'a procuré beaucoup d'émotions diverses : mélancolie, tristesse, surprise, sérénité, plaisir, gaieté.
J'ai aimé cette belle relation qui se crée entre ces deux hommes très différents, et à travers leur amitié naissante, les belles valeurs qui sont sous-jacentes : générosité, bienveillance, respect, complicité, partage.
J'ai aimé creuser dans la terre, à la recherche de traces de notre passé, curieuse et même impatiente, de savoir ce qui se dérobe au regard.
J'ai aimé ces belles descriptions, ces beaux paysages, le vent qui s'impose et rend fou.
J'ai aussi aimé ce chat qui se promène de pages en pages, autre narrateur de l'histoire.

« Hussard est un gros chat tout blanc, à l'exception de ses pattes qui sont noires, des coussinets jusqu'aux genoux. C'est pourquoi nous l'avons appelé le Hussard : on aurait dit un chasseur alpin pourvu de grandes bottes de cuir noir, et longeant le mur de la Peste. Toujours est-il que, ce jour-là, de son pas cadencé et martial, le Hussard remonta notre chemin, nous doubla sans coup férir, et s'avança jusqu'à notre porte d'entrée. Il nous attendit sur le paillasson, fier de son nouveau titre qu'il nous restait à apprendre : maître des lieux. »

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Plus qu'une histoire, « le Dit du Mistral » est un premier roman original, capricieux comme le Mistral dans lequel l'auteur livre à ses lecteurs un roman qu'il est difficile de classer, à la fois roman du terroir, conte, fable mythologique.
Un coup de coeur que je vous invite à découvrir.
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