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Chicago, les années 80, les années SIDA, l'histoire débute par un deuil d'un ami de Yale. Ce sera le commencement de la maladie qui se propage, des tests, des copains hospitalisés. Il ne restera que Fiona, la petite soeur de Nico, un ami décédé.
C est aussi une histoire sur l'art, très présent dans le livre.
Et puis on alterne les chapitres en 2015, où on retrouve Yale et Fiona. Fiona qui recherche sa fille depuis qu'elle a été sous l'emprise d'une secte.
C'est un beau roman qui alterne entre 2 périodes, intense en sentiment, en tristesse, le ravage du SIDA.
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Parce que j'avais adoré Chapardeuse, son premier roman, je n'ai pas hésité face à ce second roman de Rebecca Makkai sorti cette année.

Un bon gros pavé, une bande d'amis, deux trames de récit.

La première : Chicago, 1985-90. Yale enterre son ami Nico, décédé des suites du Sida. Il sait que pour lui et son groupe d'amis, issus de la communauté gay de Chicago, le pire est à venir. Face à l'arrivée de ce mal qui décime les homosexuels et les stigmatise d'autant plus aux yeux de leurs familles et de la société, les amitiés se soudent. Cette partie suit l'histoire de Yale, de son quotidien entre Boystown et le monde de l'art et de son amitié avec Fiona, la soeur de Nico.

La 2e trame se déroule en 2015. Nous y suivons Fiona, 30 ans après l'histoire de Yale, partie à Paris sur les traces de sa fille, enrôlée dans une secte sans laisser d'adresse. Hébergée chez un ami de jeunesse, elle va retrouver malgré elle des pans de son passé, entre douleur et nostalgie.

J'ai mis du temps à entrer dans l'histoire, surtout pour celle de Fiona, mais une fois attachée aux personnages je n'ai pas vu passer le récit et je n'ai surtout pas voulu qu'il se termine. Epoque terrible que celle de l'arrivée du Sida dans les années 90, thématique que j'avais déjà parcourue chez Irving ou dans des films tels que les excellents Dallas Buyers Club et 120 Battements par minute. Ici, l'objet du récit n'est pas le militantisme. C'est une fiction élaborée autour d'un sujet réel, historique et documenté qui se concentre sur l'intime de ces deux personnages. Autour d'eux, l'univers des angoisses, débats et dénis autour des premiers tests, le lien social parfois brisé avec la famille et le milieu professionnel, les politiques qui ferment les yeux mais aussi et surtout toutes ces belles choses qui font le pouvoir d'une communauté : la place de l'amitié lorsqu'il ne reste plus rien et de la fête et des paillettes comme ultime témoignage d'une époque qui se termine.

Malgré quelques longueurs, un gros brassage émotionnel et un bel hommage à ceux qui furent au centre de cette hécatombe.
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J'ai douté au début de l'histoire que le livre me plaise. Je ne sais pas pourquoi. Et en fait j'ai été happée par l'histoire, par ses personnages légers qui vivent le pire, par ses personnages malmenés qui ne cherchent qu'à vivre. C'est beau, et sans qu'on s'en rende compte on plonge avec eux dans la maladie, dans l'observation du corps dans ses moindres détails cherchant ce que l'on craint, dans l'observation des autres voyant ce que l'on craint, dans l'amour qu'on redoute de donner, de recevoir,... C'est très juste, c'est horrible et beau à la fois. Je recommande.
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550 pages sur le Sida dans les années 80 à Chicago? le sujet peut rebuter, tant on sent que l'humour ne sera pas de la partie. Ce n'est pas faux, l'humour ne s'immisce que très rarement! Mais Rebecca Makkai prouve son talent en présentant des personnages attachants, pour lesquels l'amitié l'emporte sur la famille. Pas édulcoré, mais jamais larmoyant, Les optimistes présentent une époque en proie à la peur, au doute, au manque de reconnaissance des autorités. Et les conséquences dans les années suivantes. Là est le point faible du livre. A la fois situé en 1985 et en 2015, cette seconde partie souffre de longueurs, d'un intérêt moins important. Mais quelle partie qu'est 1985! Un contexte historique & sanitaire présenté avec soin, presque documentaire, qui démontre l'avancée que nous avons vécu dans ce domaine en 30 ans. On peut reprocher à l'auteure d'étirer les détails, de prendre son temps à mettre en scène le sida et les retombées sur ce groupe d'amis. Car, ne nous leurrons pas, cette partie regorge d'analyse poussée, et d'une humanité sans faille. Ce livre est un hymne à la vie et à l'écoute.
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C'est un roman que mon dealer de @librairiereservoir m'a mis dans les mains : "Sûr que ça va te plaire ça, c'est merveilleux !" J'ai pris, me fiant à ses recommandations, et puis j'ai mis de côté...

De 1985 à 2015, on suit l'histoire de Fiona, mais aussi des amis de son frère, Nico, mort du sida. de Chicago à Paris, Fiona est une jeune femme, puis une quinquagénaire, qui se cherche, qui cherche sa fille, qui vit pour les autres, et dont le destin sera marqué par l'épidémie honteuse.

Je suis une môme des années 80, j'ai grandi avec le sida, j'en ai eu aussi peur que du Covid, et je regrette encore qu'on n'ait pas pu, en 40 ans, faire les mêmes avancées en matière de vaccin que celles qu'on a fait en un an pour le Covid... Mais là n'est pas le sujet de ce roman !

Ce roman n'est pas une histoire militante, ou politique. Ce n'est pas non plus un truc mièvre ou niais. C'est réel. Ça raconte le stress du test, la contamination au sein des couples, ce qu'elle dit des accords passés en matière de monogamie... Ça raconte des hommes montrés du doigts, dont on refuse qu'ils utilisent les WC par peur de la contamination, qui mourront seuls dans des lits réservés, et dont on taira la cause du décès...

Bref, c'est un bouquin qui m'a beaucoup touchée, une histoire qui nous renvoie dans une autre époque, et qui nous fait forcément repenser à ceux qu'on a pu connaître dans nos vies et qui sont partis de cette saloperie avant que les traitements ne soient vraiment efficaces.
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Je ne sais pas à quoi faisait exactement référence le titre "Les Optimistes" parce que j'en ai arrêté la lecture à la page 150, peu concernée par l'histoire des personnages, peu attirée par le style, par la dilution des chapitres des et par une histoire que j'ai trouvée un peu terne malgré des thématiques abordées assez fortes mais un peu perdues dans des digressions ennuyeuses.
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The Great Believers (Les Optimistes en VF), c'est une sacrée histoire, du genre qui touche à des dizaines, voire à des centaines d'existences, qui se divise entre deux continents, deux époques et deux urgences, qui cache derrière sa belle couverture jaune pétard une bien sombre histoire, qui aurait pu sombrer dans un certain nombre d'écueils, du misérabilisme au mélodrame, mais qui trouve au contraire son ton propre, subtil et dévastateur. C'est enfin l'un de ces romans américains multi-primés qui chamboulent la critique, qu'on s'attend à trouver surestimés et dont on réalise au contraire combien ils ont mérité toute l'attention qu'ils ont reçue. C'est formidablement réussi, en somme.

The Great Believers, c'est ce titre splendide que les éditeurs français ont choisi tout à fait correctement de choisir par Les Optimistes, mais que je préfère encore en anglais, qu'on pourrait transcrire littéralement comme "Les Grands Espéreurs". J'en aime la polysémie du beau mot qu'est "believers", exprimant à la fois un aspect presque religieux, comme des "croyants", mais aussi une idée de détermination, d'assurance, comme des "convaincus". Ces grands espéreurs, ce sont le produit d'années de doute, de perte et d'antagonisation de leur cercle social par le reste du monde, si vicieuse et si durable qu'elle en est presque venue à les empoisonner en leur propre sein et à leur inoculer le virus dévastateur de la méfiance et du silence, fléau contre lequel ils ont fini par opposer leur seule arme, ce fameux mélange de foi et de certitude, mélange bizarre et contradictoire dans lequel on arrive parfois à puiser l'espoir. Ces grands espéreurs, ce sont les personnages que l'on s'apprête à voir traverser toute une vie, et surtout à aimer.

Ils s'appellent Yale, Richard, Julian ou encore Charlie, font partie d'une même bande d'amis jeunes, gays, tous plus ou moins artistes, et surtout laminée par le sida qui a fini par atteindre la ville de Chicago en cette fin des années 1980. Ils s'apprêtent à connaître, et ont déjà entamé, des années de douleur indicible, au fil de diagnostics incontrôlables, de traitements inaccessibles, coûteux ou foireux (au choix), d'une valse des enterrements auxquels ils ne seront souvent même pas conviés par la famille, parce que pas assez sophistiqués, fréquentables ou bien portants, parce que c'est comme ça, qu'il est des choses dont on ne parle pas, ou jamais comme il le faut, et que la maladie a toujours été l'une d'entre elles, surtout lorsqu'elle se superpose à l'homosexualité, à la jeunesse et à une soi-disant responsabilité des personnes atteintes, responsabilité qui n'est en réalité que le rejet primaire et agressif d'une société qui n'a jamais cherché à comprendre ou prévenir cette crise.

Les grands espéreurs ont été jeunes, et beaucoup le resteront pour toujours, mais certains s'en sont réchappés, à commencer par Flora, la petite soeur de l'ancien meilleur ami de Yale, emporté très tôt par la maladie. C'est elle qu'on retrouve dans l'autre versant de l'intrigue, en 2015, à Paris, où Flora se rend pour retrouver la trace de sa fille unique après des années de silence. Ca fait déjà trente ans qu'elle n'a plus vingt ans, qu'elle grandit sans son frère, qu'elle se débrouille comme elle peut, mais quelque part, tout ça la poursuit encore, et il n'est pas exclu que son drôle de voyage expiatoire à Paris soit aussi pour elle l'occasion d'expliquer, de comprendre et de partager cette époque de deuils, de mauvaises nouvelles et de maturité construite bien malgré elle.

On alterne ainsi entre ces deux temporalités, ces deux douleurs distinctes, l'une immédiate, brûlante, l'autre mieux comprise, mieux intégrée, mais toujours aussi lancinante. le roman n'est curieusement pas aussi sombre que ce que l'on pourrait croire après ce résumé : c'est aussi une histoire d'art, de création (à travers le personnage de Yale, galeriste de profession), de transmission (beaucoup), d'amour (surtout), de famille (malgré tout) et de mémoire. On s'y trouve ému, amusé, railleur ou attendri, on y voyage, on y espère, on y apprend l'acceptation.

The Great Believers n'est pas l'histoire d'héros, de victimes fauchées en pleine jeunesse, de larmes qu'on arrache aux lecteurs ou de transcendances hypocrites qu'on inventerait à ces jeunes hommes malades. le récit ne fait pas de mystères, ne ménage pas le moindre faux-semblant, et sans faire dans les présages sombres ou les effets d'annonce, reste toujours honnête avec son lecteur et ne cherche jamais à créer de retournemnt de situation, de suspense insoutenable ou d'une quelconque forme d'intrigue autour du sort de ses protagonistes. On sait ce qu'on lit, on sait où l'on se dirige, on sait à quoi s'attendre, et on n'en est que plus bouleversé par le récit. le tout témoigne d'une pudeur et d'une délicatesse qui forcent le respect : rien n'est censuré ou retenu, et on a largement de quoi être bouleversé par la réalité de la maladie, du deuil et de l'injustice, mais on n'est pas non plus confronté à des détails inutilement déshumanisants ou humiliants. Yale et ses amis n'existent peut-être pas, mais ils demeurent le reflet de milliers de de malades qui ont aimé, souffert, espéré, patienté, voulu et parfois tout perdu. Et ça, Rebecca Makkai ne l'oublie jamais. C'est une vie, sans destin ultime à achever, sans coïncidences éblouissantes à tout bout de champ, sans plan suprême couvé par une divinité quelconque. Juste une poignée d'être humains tour à tour touchants, égoïstes, faibles, passionnants et menteurs, dont subsiste l'énergie, l'envie et la bienveillance.

C'est aussi un sacré long roman, auquel on consacre plusieurs journées, voire quelques semaines, de lecture absorbée, le temps de laisser infuser cette histoire dense et complexe, de s'attacher surtout à toute sa bande de personnages, et de savourer combien l'autrice a su décrire avec intelligence et inventivité la dynamique particulière qu'ont les relations amicales et amoureuses entre de jeunes hommes, cette spontanéité, cette gratuité, cette brusquerie parfois aussi, le tout encore nuancé par le contexte ô combien particulier de l'époque, intensifié par l'urgence propre à ces existences menacées. Un soin tout particulier est en effet porté à l'atmosphère générale de ces années-là, de l'Amérique de Reagan, de ses malaises, de ses termes nouveaux, de ses perspectives en pointillés, pour un résultat aussi subtil que marquant.

C'est enfin et surtout un roman qui témoigne d'un travail de recherche tout en profondeur et humilité de la part d'une autrice qui se sait bien éloignée de la réalité qu'elle décrit, comme elle en témoigne à la fin de l'ouvrage, elle qui est blanche, mariée, hétérosexuelle, que la maladie ne touche pas, et qui fournit donc tous les efforts nécessaires pour donner à son récit l'honnêteté, la spontanéité et la justesse dont il a besoin. The Great Believers frappe par le profond respect que son écrivaine porte de toute évidence à ses personnages, par le soin qu'elle a porté à leur raconter une vie juste, fictive certes, mais à tout instant crédible et bien équilibrée.

Tout n'est pas parfait, notamment au niveau des réactions de certains personnages (comme Claire, dont le rejet de sa mère frôle parfois la caricature), mais le roman compense en sincérité et en lucidité ce dont il manque parfois en équilibre. Avec un texte aussi long et aussi riche, il était évident que le rythme ne serait pas égal, mais on ne peut honnêtement que saluer l'effort de cohérence et de stabilité fourni tout au long du texte, qui parvient à capter l'attention du lecteur tout au long de son déroulement.

Lisez donc The Great Believers, l'histoire d'une forme d'optimisme et d'énergie qu'on n'a pas l'habitude de voir en littérature, l'histoire de vies qui changent, pour tenir, pour s'émerveiller, pour s'aimer, l'histoire de ce qui demeure, et de tout ce qu'on pourra réinventer.
Lien : https://mademoisellebouquine..
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Pour toutes les personnes qui ont survécu aux SIDA dans les années 80 (souvent sans le faire exprès) il est impossible de ne pas se souvenir de l'hécatombe que fût cette maladie (et ça n'est pas fini hélas), ni même de la honte qui l'entourait, des fausses informations qui circulaient et des relents homophobes, racistes et moralistes qui allaient avec.
Ce roman n'est pas des plus fins, il y a beaucoup de clichés, de bons sentiments et de nombreux soucis de traductions dirait-on ! (mots manquants, ponctuations aléatoires, phrases au sens étranges).
Mais c'est une lecture fluide qui a le mérite de se placer du côté d'un personnage jeune qui a vu mourir son frère, ses amis et qui n'a jamais lâché leurs mains. Une jeune fille traumatisée comme peuvent l'être les rescapés de guerre, qui va devoir vivre avec l'absence et le souvenir de la dégradation physique qui allait avec le Sida.
C'est à Chicago qu'elle implante ce roman qui rappelle aussi les années Reagan et sa politique de santé scandaleuse, les premiers pas d'Act-up et du militantisme actif et la jeunesse de ces victimes décimées en si peu de temps.
Il y a aussi la solidarité au sein d'une communauté soudée dans la maladie et des histoires individuelles minées par la mort jamais très loin.
La partie qui se passe aujourd'hui est un peu moins réussie, pas déplaisante mais un peu poussive à mon goût.
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Ce roman très finement construit mêle les époques et les récits. La partie années 80, avec sa communauté de jeunes gens insouciants rattrapés par l'épidémie du sida, est particulièrement bien rendue, un univers et des sensations marquantes.
La partie moderne, et notamment parisienne, m'a beaucoup moins convaincue, je l'ai trouvée moins fouillée alors que les ressorts sont là. Quoiqu'il en soit, les deux époques dialoguent très bien et j'ai dévoré ce gros roman jusqu'à la fin !
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De Chicago dans les années 80 à Paris dans les années 2000, du Sida au terrorisme, on suit quelques personnages survivants ou disparus avant l'heure . Familles et avant tout liens amicaux, indéfectibles ou pas sont le fil rouge de cette longue période tourmentée, dévastatrice. Sentiments, amour, sexualité à l'heure de la maladie... Rebecca Makkai raconte une époque, la vie, l'espoir, la mort avec une empathie pour tous ces personnages, empathie jamais pesante. Un beau roman même si l'optimisme du titre n'en est pas le trait prédominant.
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