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Alternant entre deux temps et lieux, ce roman de Rebecca Makkai se veut être celui de l'hécatombe du sida, alors que le virus était méconnu, les malades stigmatisés, les politiques publiques abjectes et la communauté gay décimée. La moitié des chapitres vit la tragédie à Chicago (de 1985 a 1992) ; l'autre ses répercussions, échos éternels et fantômes trente ans plus tard à Paris (en novembre 2015) alors que Fiona, témoin/soeur/amie des malades d'alors, recherche sa propre fille disparue après avoir vécue dans une sorte de secte...

Les chapitres consacrés au Chicago des années 80 sont magnifiques, bouleversants, déchirants. Cruauté et tendresse. Les personnages y sont beaux mais nombreux, certains méritaient davantage. Les chapitres parisiens en 2015 me dérangent : l'auteur avait la volonté de décrire l'empreinte de l'épidémie sur le temps long, la cicatrice des survivants, au lieu de quoi elle semble chercher à théoriser par la fiction des fonctions inégales (la maternité ratée de Fiona, la carrière de Richard...). Ne ressort qu'un exercice littéraire, un projet (d'ailleurs assumé dans de très longs remerciements terminaux) peu convaincant, auquel la période des attentats parisiens qui servent de décor devait donner du relief ; vraiment ? le télescopage me semble malheureux, voire outrancier. Je referme donc ce roman en demi-teinte, conservant Yale, Charlie ou Asher dans un coin de ma mémoire et le reste aux oubliettes.
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C'est Philip Roth je crois qui disait qu'il fallait le recul d'une génération pour écrire de manière pertinente sur une époque. Une remarque que m'a évoqué ce roman, qui visite avec beaucoup de pertinence et de sensibilité les "années sida", et les traces que leur ahurissante violence ont laissées.

"Les optimistes" s'ouvrent en 1985 dans le milieu gay de Chicago sur une célébration d'enterrement, celui de Nico, frère de Fiona, premier de la bande d'amis à tomber au champ d'horreur dans une guerre sourde qui ébranlera jusqu'au plus stable : Yale, qui voit partir dans la tourmente son couple, ses illusions et son avenir.
En parallèle, on suit Fiona trente ans plus tard à Paris, sur les traces de sa fille en révolte contre sa mère car elle porte en elle comme un virus invisible les stigmates de l'engagement sans failles de sa mère auprès de son frère et de ses amis.

Certes, il y a des longueurs dans cet épais roman, mais ce sujet me touche particulièrement, et on tient là un de ces romans américains contemporains comme je les aime, qui captent l'air d'un temps, avec des personnages parfaitement incarnés dans des scènes criantes de vérité, souvent poignantes.

La tragédie du sida et ses ravages auprès d'une jeunesse non armée méritait sa fiction. Il y en a eu et il y en aura sans doute d'autres, mais celle-ci me parait particulièrement juste, en ce qu'elle ravive de très mauvais souvenirs.


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C'est l'histoire de Yale et de tant d'autres, qui vivent à Chicago dans les années 80. Ils sont gays et commencent à vivre dans la peur du sida, cette maladie qui les emportent les uns après les autres...

C'est très émouvant d'entrer dans cette communauté, dans cette nouvelle famille car bien souvent la famille d'origine leur a tourné le dos. Ils prennent soin des uns et des autres. Mais combien de temps pourront-ils encore le faire ? Qui restera ? Plus rien n'a le même sens. L'infidélité qui aurait pu être surmontée n'est rien face à l'exposition à la contamination.

Une deuxième intrigue se bâtit en parallèle, celle de Fiona. Elle est la soeur de Nico, mort dans les années 80 de la maladie. Son histoire à elle se situe en 2015 à Paris. Elle est a la recherche de sa fille qui lui a tourné le dos. A trop vivre dans le passé, trop marquée par cette époque terrible, n'a-t-elle pas aussi raté quelque chose ?

J'ai vraiment beaucoup beaucoup aimé ce livre. Je suis trop jeune pour me rappeler l'arrivée de cette épidémie, mais en lisant des livres comme celui ci, que j'ai préféré à un autre sur le même thème, N'essuie jamais de larmes sans gants, je me dis que c'est aussi un devoir de mémoire de lire ces livres.

Merci aux éditions Les Escales et à Netgalley pour cette lecture.
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Chicago 1981, Nico est le premier mort du sida de la bande. Ils sont gays, ils aiment la vie, mais découvrent sa brièveté, le traumatisme de la maladie, la douleur de ceux qui restent et la violence de l'ostracisme ambiant. Un roman qui, malgré la dureté de son sujet, est lumineux, empreint d'amour, d'amitié, d'humanisme communautaire et d'espoir en l'avenir. Un hymne également à Chicago et à ses musées d'art.
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Rebecca Makkai nous raconte dans ce roman le début des années Sida à Chicago, à travers les ravages que l'épidémie va causer dans la communauté homosexuelle de la ville de 1985 au début des années 90. S'intercalent avec ce récit une partie contemporaine, où Fiona, soeur et amie de nombreuses victimes de l'époque, vient à Paris à la recherche de sa fille, et va y vivre les attentats de Novembre 2015.
J'ai beaucoup aimé ce livre. L'auteure peint avec beaucoup d'empathie la difficulté de cette époque pour les homosexuels, leurs questions sur cette maladie peu connue, les tests fiables ou non, leur rejet et systématisation par l'Amérique bien-pensante (C'était à peine mieux en France). Sa peinture de ce groupe de jeunes hommes m'a profondément émue : leurs réactions si différentes envers la maladie, l'amitié entre eux et avec Fiona, les nombreuses personnes qui vont graviter autour des personnages principaux. L'alternance avec l'époque actuelle est la bienvenue, elle permet de souffler et nous permet de comprendre petit à petit à quel point cette époque a pu influencer la vie de Fiona, en particulier dans la relation avec sa fille.
J'ai trouvé cependant certains passages un peu longs : je pense à la partie sur le legs des tableaux et l'histoire de Nora. Pour moi l'ampleur donnée à cette partie nuit un peu au roman, en nous détournant de ce qui pour moi reste sa force : la description de l''impact du sida que ce soit dans les années 80 ou encore aujourd'hui pour les heros du roman.
Merci à NetGalley et aux éditions Les escales pour l'envoi de ce roman
#LesOptimistes #NetGalleyFrance
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Une histoire en deux temps.
La première démarre à Chicago, avec l'arrivée du virus du sida dans la communauté gay de la ville et la deuxième à Paris, 30 ans plus tard avec la recherche d'une fille par sa mère.
Quel rapport entre les deux ?
Le souvenir de ces jeunes hommes mort beaucoup trop jeunes et l'impact que cette perte a eu sur ceux qui restent.
La partie des années 1985 est vraiment, pour moi, une réussite. on replonge dans cette époque où le virus fait son arrivée et cible particulièrement la communauté homosexuelle masculine, et est vue comme une punition pour leur mode de vie déjà stigmatisée. Et pourtant on découvre des personnages tellement humains et tellement "normaux" avec les mêmes envies, la même joie de vivre, les mêmes doutes et les mêmes craintes.
Chronique d'une époque tellement bien racontée.
Par contre l'intrigue de 2015 m'a beaucoup moins intéressée, et je trouve qu'elle n'apporte pas grand chose de plus au récit.
Ce livre reste une ode à l'amour sous toutes ses formes.
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La lecture des "optimistes" n'est pas vraiment une partie de plaisir, comme le titre pourrait le laisser croire.
555 pages sur le fléau du sida... avant de vous lancer, soyez conscients de la difficulté.
L'action se passe essentiellement à Chicago, dans la communauté gay et le milieu des galeries d'art.
Rebecca Makkai, qui s'est consciencieusement documentée, ne nous épargne rien sur la maladie, depuis les premiers symptômes jusqu'à la déchéance des corps en fin de vie.
J'ai eu beaucoup de mal à tenir sur la longueur du roman car le sujet est sinistre, malgré les passages positifs évoquant la force des sentiments, la solidarité entre les malades et certains de leurs proches, le début des initiatives de soutien aux victimes.







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Chicago, années 1980. Yale et Charlie sont en couple exclusif depuis plusieurs années lorsqu'ils assistent à une soirée rendant hommage à un de leurs amis, Nico, qui vient d'être enterré. Cette soirée est un pied de nez au fait qu'ils n'ont pas pu se rendre à l'enterrement par refus des parents du jeune homme, ne voulant pas faire savoir au monde que leur fils était gay, et qu'il est mort de cette terrible maladie qui commence à faire des ravages un peu partout aux Etats-Unis. C'est par l'intermédiaire de Yale, à partir de cette soirée, que nous suivrons l'irruption brutale du SIDA dans le milieu gay de Chicago, et les tensions, désillusions, drames que cela entraîne, non seulement pour lui, mais aussi pour son entourage proche : Charlie, son compagnon, mais aussi Terrence, Julian, Teddy, Asher… Dans le même temps, nous suivrons Fiona, petite soeur de Nico, très proche des amis de son frère, en 2015, à Paris, alors qu'elle est à la recherche de sa fille, qui est partie sans lui donner aucune nouvelle, et dont elle vient enfin de trouver une trace. Quel lien entre les deux histoires, exceptés Nico et l'amitié entretenue entre Fiona et Yale, me direz-vous ? Et bien Fiona, lorsqu'elle part à Paris, se fait héberger par Richard, ami de la bande et devenu grand photographe vivant désormais outre-Atlantique : elle va, de fait, non seulement rechercher sa fille, mais encore se remémorer son passé, et les années qui ont bouleversé leur univers à tous. Les deux temporalités et narrations vont ainsi se mêler, toujours alternativement, un chapitre après l'autre, tout au long du récit.

Les Optimistes est un roman que j'ai trouvé particulièrement réussi en ce qui concerne la description des années 1980-1990. La période est en effet remarquablement campée par le personnage de Yale, tour à tour sensible, touchant, parfois drôle, en tout cas terriblement réaliste, et en tout cela extrêmement attachant, qui permet de raconter avec beaucoup de justesse, sans à aucun moment entrer dans un pathos larmoyant qui aurait pu faire perdre en crédibilité à l'histoire, cette terrible période qui verra la mort, en premier lieu, de nombreux jeunes gays dans le monde entier.

J'ai été moins convaincue par la partie concernant Fiona, même si j'en ai bien compris l'intérêt : elle permet, avec une remarquable justesse elle aussi, de mettre en évidence les sentiments complexes des « survivants », ceux qui ont vécu le drame, plus ou moins directement – ici, Fiona s'est occupée, non seulement de son frère malade, mais aussi, ensuite, de certains de ses amis, qui étaient également ses amis, ou encore ceux qui sont séropositifs et vivent depuis de nombreuses années sous trithérapie -, et qui ont parfois du mal à vivre en dehors de celui-ci, malgré les années passées.

Une lecture touchante donc, que j'ai vraiment appréciée, même si l'une des deux parties m'a moins intéressée : les plus de 500 pages du roman ont été, malgré tout, lues en seulement quelques jours, preuve de l'intérêt que j'y ai porté. Je remercie les éditions Les Escales et NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce roman.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Cela fait déjà deux mois que j'ai terminé ce roman et je suis encore incapable de dire si j'ai beaucoup aimé ou si j'ai simplement passé un moment agréable avec cette lecture.

Je préfère prévenir tout de suite, la prise en main n'est pas des plus aisée, il m'a fallu bien 150 pages avant de commencer à trouver du plaisir à la lecture de ce roman complexe. Et même après, la lecture pourra sembler pesante à certains lecteurs, de par le sujet déjà, pas des plus joyeux contrairement à ce que pourrait faire croire le titre, mais surtout parce qu'il s'y trouve de longs passages où il ne se passe pas grand chose. Personnellement, cela ne m'a pas gênée, je peux apprécier des romans contemplatifs ou très lents, du moment que la plume est agréable. Et j'ai trouvé la plume de Rebecca Makkai à la hauteur. Mais je sais par contre que ça peut en rebuter plus d'un et si vous êtes à la recherche d'un roman où il y a beaucoup d'action, passez votre chemin pour celui-ci car les 600 pages, même si j'ai globalement apprécié ma lecture, je les ai vues - et senties - passer.

L'auteure nous plonge dans les années 80, à Chicago, en pleine expension du SIDA, considéré encore à l'époque comme une maladie dont seuls les homosexuels peuvent être touchés, ce n'est pas pour rien d'ailleurs qu'on la nomme le "cancer gay". L'épidémie est bien présante, galope à la vitesse de l'éclair dans la communauté homosexuelle, les gays se scrutant à la moindre lésion suspecte, bien conscients qu'attraper le virus signifie la mort dans l'année. Comme il s'agit d'une maladie ne touchant qu'une minorité, qu'une frange bien déterminée de la population, elle n'intéresse finalement pas grand monde, après tout c'est de leur faute et de leurs moeurs dissolues qu'ils finissent pas tomber malade, il faudra attendre que les hétérosexuels soient à leur tour touchés pour que la recherche avance, mais ça c'est une autre histoire.
Le roman s'ouvre sur l'enterrement du frère de Cecilia, fauché dans sa vingtaine par ce terrible virus. Ses copains se regardent les uns les autres, se demandant lequel sera le prochain.
Nous retrouvons ensuite Cecila, trente ans plus tard, à Paris, à la recherche de sa fille partie sans laisser d'adresse où la joindre.
Les deux époques finiront bien entendu par se rejoindre, répondant en écho l'une à l'autre.

Comme je l'écrivais au début de ce billet, il m'a fallu du temps pour entrer dans ce roman dont le rythme est lent, très lent même parfois. Il ne s'agit pas du genre de livre qu'on peut lire à la vitesse grand V car l'écriture est riche et le détail semble être la norme. J'ai eu la chance d'avoir une journée complète devant moi pour le terminer (sans raconter ma vie, mon compagnon était en télétravail et moi en congé, quoi de mieux à faire alors que de lire le temps qu'il termine sa journée), ce qui m'a alors permis de me plonger à bras le corps dans la seconde moitié. Je pense qu'il s'agit typiquement du genre de roman qui a besoin qu'on s'y implique et s'y immerge totalement.
Quant aux personnages, même s'ils sont très bien décrits et qu'on a le temps de s'y attacher, je n'ai pour ma part pas réussi. Je suis malheureusement restée simple spectatrice - ou plutôt lectrice - moi qui aime me tenir à leur côté en général.

En résumé, un roman que j'ai trouvé intéressant et instructif mais dont l'écriture m'a laissée en dehors de l'histoire, malgré le talent de l'auteure. A découvrir si les rythmes lents et les moments où il ne se passe pas grand chose ne vous rebutent pas.
Pour ma part, je relirai avec plaisir un autre roman de Rebecca Makkai.

Lu en février 2021
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Émouvant et juste, reposant sur une recherche historique sérieuse à propos de l'épidémie du SIDA à son moment le plus critique (années 80-90) et ce dans une ville où celle-ci fut relativement peu documentée : Chicago. On y est assez loin de San Francisco, le "paradis" gay ou encore de New York, haut-lieu de l'activisme. Par conséquent la manière dont les gays furent traités, en tant que premières victimes "visibles" de l'épidémie , reflète probablement avec davantage de justesse l'attitude moyenne de l'Amérique "profonde", au départ mélange de déni et même d'une sorte de satisfaction honteuse de voir ces "débauchés " ainsi punis pour leurs pratiques sexuelles "débridées". Les personnages sont fictionnels mais terriblement crédibles. Si vous avez dans votre entourage un ami homosexuel d'une cinquantaine d'années, vous le reconnaîtrez peut-être au moins partiellement dans cette galerie haute en couleurs et vous reconnaîtrez aussi son récit du passage d'un court âge d'or à un enfer qui engloutit tant de jeunes talents, dans un tourbillon de souffrances, suspicion et culpabilité dont les rares survivants qui purent tenir jusqu'à l'arrivée de traitements fiables portent aujourd'hui, seuls, le lourd héritage. Pour ceux qui connaissent mal cette communauté cette lecture me semble encore plus essentielle pour comprendre et apprendre, peut-être, la tolérance voire une certaine affection pour une communauté composée d'êtres dont le point de vue sur le monde vaut d'être connu. Enfin certaines réflexions se retrouvent pourvues d'une résonance étrange au regard de la pandémie que nous connaissons actuellement.
Deux bémols : c'est un peu long et la communauté lesbienne est, comme d'habitude, quasi totalement ignorée. Moins affectée par le sida ? Peut-être. En tout cas beaucoup moins visible ici encore...
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