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N°1675 – Septembre 2022

Le colonel ne dort pas -Émilienne Malfatto – Éditions du sous-sol.

Avant de lire ce roman, j'en ai feuilleté les premières pages. L'une d'elles fait allusion à Paul Aussarres (1918-2013) un colonel parachutiste qui terminera sa carrière comme général de brigade et qui, pendant la guerre d'Algérie, pratiqua la torture et la justifia au nom de la collecte de renseignements qui permettaient de révéler des futures opérations militaires et surtout des attentas terroristes et ainsi d'épargner des vies civiles et militaires.
Dans un pays en guerre jamais nommé, un colonel est chargé par ses supérieurs d'organiser des interrogatoires « musclés » pour obtenir des renseignements des prisonniers et ainsi participer à « la Reconquête ». Il va sans dire que ceux-ci subissent des tortures qui se terminent souvent par la mort. La mort, il l'a donnée pour la première fois dans un combat conventionnel où les choses sont simples, c'était lui ou l'ennemi ; on baptise « courage » ce qui n'est souvent que le résultat de ce raisonnement simple et on le sanctionne par de l'avancement et une médaille même si on le déguise en défense de la Nation et la liberté. Puis ce fut l'engrenage où la mort et la souffrance se sont imposées comme un moyen d'obtenir des informations. Là il n'était plus question de bravoure au combat, il est devenu, selon sa hiérarchie, un « spécialiste » de la torture, c'est à dire quelqu'un qui accepte, par conviction ou par sadisme, de se charger de ces basses besognes, de cette « sale guerre » que beaucoup réprouvent même si elle sert à démanteler les réseaux et d'épargner des vies amies. Il dirige maintenant avec zèle et sans états d'âme des « opérations spéciales », euphémisme qui caractérisent ces tortures où se mêlent sans qu'on sache très bien les distinguer l'obéissance aux ordres et le plaisir de faire souffrir et de tuer. Il est ainsi devenu quelqu'un qu'on respecte mais surtout qu'on craint parce qu'il est capable de pratiquer ces actes qui, en temps de paix sont condamnés par la loi mais qui en temps de guerre sont admis mais dont on ne parle pas. Cet officier supérieur a acquis en ce domaine « un savoir faire » recherché ce qui lui a permis de survivre aux changements de régimes politiques en se protégeant lui-même et son « travail » n'est plus de combattre sur le champ de bataille mais de faire parler les prisonniers dans ces locaux de la « section spéciale », d'être leur bourreau. Il met du coeur à l'ouvrage, devient un simple tueur parce que la hiérarchie a sa logique et veut des résultats. Ses nuits sont torturées par les fantômes de tous ceux qu'il a sacrifiés , ceux qu'il appelle des « hommes poissons » et cela l'empêche de dormir. Leurs corps démembrés reviennent à sa mémoire et tourmentent ce qui lui reste de conscience dans un macabre cortège, une impossibilité d'amnésie contre de l'insomnie, une sorte de torture mentale qui ne le quitte plus et se venge de lui. Il songe aux temps qui changent et qui peuvent lui supprimer ses fonctions et son pouvoir et cela le rendrait fou d'inaction, mais aussi au sommeil de la mort qui viendra pour lui comme une délivrance, avec le sentiment d'avoir fait son devoir et la honte de sa propre vie un peu comme une réalité qui mange la raison de tous. Il est cependant à craindre qu'il soit rapidement remplacé par quelqu'un d'aussi zélé que lui !
Un jeune soldat, qualifié d'ordonnance, assiste à ces séances de torture sans cependant y participer ni protester, en les désapprouvant certes dans son for intérieur mais en ne demandant pas une autre affectation, ce qui est une forme de lâcheté, de complicité mais aussi de sécurité qui protège sa vie, lui évite les combats meurtriers et lui permettra de rentrer chez lui sain et sauf.
Le décor de ce roman est volontiers flou, ce colonel n'a pas de nom, le décor est minimaliste et la ville où il réside est détruite mais l'auteure réussit a dessiner les contours d'une guerre barbare où tout anéantir est devenu la règle. On décrète même, au nom du renseignement indispensable, le droit de martyriser les prisonniers pour obtenir des aveux même si cette pratique n'est pas forcément nécessaire. Depuis qu'il existe, l'homme a toujours combattu contre ses semblables en cherchant à les détruire mais ces périodes troublées réveillent et favorisent ce qu'il y a de pire dans l'être humain qui ainsi, en toute impunité, peut se livrer à ses pulsions les plus noires. Dans une guerre dite «moderne » la recherche des renseignements est d'une importance capitale et on ferme parfois les yeux sur la façon de les obtenir. Il n'en reste pas moins que les « techniques » employées pour arriver à cette fin mettent en évidence la volonté de faire souffrir et de détruire son prochain, allant même jusqu'à l'acte gratuit et vicieux qui caractérise l'espèce humaine. Cela contraste évidemment avec les batailles du type napoléonien basées sur la stratégie et le mouvements des troupes sur le terrain qu'on enseigne dans les écoles militaires. Toutes les guerres ont leurs lots d'horreurs, de supplices, de meurtres et de viols perpétrés dans les rangs des soldats mais aussi sur les populations civiles qu ‘on nome « crimes de guerre » voire « crimes contre l'humanité ». On retrouve des charniers et les cadavres qui y ont été enterrés témoignent des atrocités subies et des exécutions sommaires. Ceux qui en sont les auteurs sont souvent connus et parfois jugés et la guerre qui gronde actuellement aux portes de l'Europe ne fait pas exception.
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COUP DE COEUR

Dans une grande ville d'un pays en guerre, le colonel, ombre grise à la tête de la Section spéciale, est un spécialiste de l'interrogatoire, un bourreau tortionnaire " simple artisan jamais esthète ". La nuit il ne dort pas, ses victimes viennent le tourmenter, de son premier mort à la guerre aux Hommes-poissons tous reviennent le hanter. "Il a bien compris son châtiment, cette peine à perpétuité prononcée par ses martyrs qui lui refusent l'amnésie même provisoire même de quelques heures seulement."

Son ordonnance, un jeune soldat de la Reconquête, assiste à son "travail" dans le sous-sol du quartier des tanneurs, en silence et en retrait du cercle de lumière où le bourreau officie en silence froidement, efficacement, entouré de ses assistants en formation. Il semble se désolidariser de ces actes. Alors que la Reconquête s'enlise dans la brume, que la Ville devient silencieuse, dans un grand Palais déserté, un général enchaîne les parties d'échecs solitaires et devient fou.

Ce texte sur la guerre et ce qu'elle fait aux hommes prend la forme d'une sorte de fable racontant une guerre qui n'est pas nommée dans une Ville qui ne l'est pas non plus. Il pleut sans discontinuer dans cette ville de brume et de brouillard.
Des chapitres où défile l'histoire de trois hommes, le colonel, l'ordonnance et le général alternent avec des chapitres en italique où le colonel s'adresse à ses visiteurs du soir, ses victimes devenues ses bourreaux après avoir pris possession de ses nuits. le colonel, l'ordonnance et le général n'ont pas de prénoms, ils n'existent que par leur fonction.
Les propos du colonel sont d'une force extrême, lui qui transforme les hommes en choses est conscient d'inspirer un mélange de respect, d'effroi mais aussi de répugnance "j'ai depuis longtemps perdu toute prétention à la sympathie à l'amitié à l'amour à la pitié", devenu un tortionnaire torturé par ses ombres, il ne connait ni sommeil ni oubli.
Pour tenir pendant les interrogatoires menés par le colonel, l'ordonnance se récite intérieurement les lettres que sa mère lui a envoyées depuis son arrivée, pendant que le général, enfermé dans son bureau du grand Palais de marbre, près de la statue du buste décapité du Dictateur de l'ancien régime, sombre dans la folie.

Ce roman est une réflexion sur la guerre qui justifie que l'homme tue pour une cause noble, pour défendre la nation ou pour éviter d'être tué "les morts de la guerre ne sont pas des crimes, soldats", sur la perte de foi des soldats et officiers quand le conflit s'enlise, sur leur extrême solitude.
Emilienne Malfatto excelle dans la suggestion d'un monde peuplé d'hommes devenus uniformément gris dans une ambiance brumeuse, elle retranscrit parfaitement l'étrange atmosphère qui règne sur la Ville et chez les militaires.
Une histoire puissante, épurée mais dense, une écriture de toute beauté. Une lecture coup de poing essentielle tellement elle résonne avec l'actualité.




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Pas de cadre spatio-temporel, de protagoniste précis pour ce bref roman qui décrit un colonel, dans une ville d'un pays en guerre, spécialisé dans la torture pour obtenir des informations, colonel qui n'arrive plus à dormir. Obsédé par ses méfaits qui rôdent autour de lui pour mieux le ronger de l'intérieur, le colonel n'est que le symbole de son pays qui s'effrite, au même titre que le Général dont il tient ses ordres, et bien d'autres choses encore.

Réalité, rêve, douleur, désir de paix, culpabilité, devoir militaire auquel obéir coûte que coûte, tout se mêle en une alternance de prose poétique et de poésie prosaïque, pour mieux rendre compte des errements du colonel et du pays en guerre auquel il est lié. Prose poétique bienvenue, d'une grande force, d'une certaine beauté tragique et cynique qui rend universels, et ce colonel, et ce pays en guerre. Poésie prosaïque à mon sens beaucoup moins pertinente, en ce qu'elle n'apporte rien à la culpabilité qui ronge le colonel, en ce que la poésie n'est pas qu'un simple passage à la ligne : elle est pleinement forme pour faire sens, ce qui n'est pas, je trouve ici, le cas - de la prose aurait eu le même effet -.

Un roman certes intense, en sa fulgurance tant de brièveté que de propos, d'images…, un roman particulièrement juste quant à ce qu'il décrit, mais un roman à la poésie, en tant que forme, prétexte, qui lui ne lui apporte rien de plus, et qui devient un peu trop banale, d'ailleurs, chez nos romanciers contemporains.
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Ce livre était en lice pour le prix Landerneau des lecteurs 2022 (je faisais partie du jury).

Les prix sont l'occasion de lire des romans que l'on n'aurait pas forcément choisi ou lu, et qui sont souvent d'heureuses surprises. Cela permet donc de renouveler mes habitudes et de découvrir de nouveaux auteurs.

C'est la cas avec 'Le colonel ne dort pas', un roman puissant et court qui a pour thème la guerre. J'ai beaucoup aimé l'alternance entre les passages poétiques et le récit. L'absence de dialogues est sans doute voulu de la part de l'auteure. Personnellement cela ne m'a pas gêné.

Je me suis laissé happé par l'atmosphère mystérieuse. L'action se déroule dans une grande ville dont on ignore le nom. Cette histoire me rappelle d'ailleurs 'le désert des Tartares ' de Dino Buzzatti que j'avais lu il y a longtemps et que j'avais beaucoup apprécié.

J'adore les romans où le personnage principal fait de l'introspection sur lui-même. L'écriture est soignée et chaque mot a son importance.
De la vraie littérature.
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L'homme est le seul être vivant à faire la guerre et, pour vaincre l'ennemi, à utiliser les moyens les plus abjects et les plus avilissants.
Tous les matins, dépêché par les leaders de la Reconquête, le colonel se rend au centre de commandement, ancien palais de l'ex-dictateur. Tous les matins, il va travailler. Son travail est répétitif, à la manière de Sisyphe condamné à rouler inlassablement une pierre en haut d'une montagne. Son travail consiste à torturer.
Ses nuits d'insomnie sont hantées par les Hommes-poissons, fantômes de ses premières victimes de retour pour se venger en lui infligeant des supplices semblables à ceux qu'il dispense quotidiennement. Comme s'il endurait une « peine à perpétuité » d'un Prométhée devant expier éternellement sa faute, le « virtuose » du scalpel ne connaît pas le repos. Pour lui, la mort serait un soulagement, une façon de faire cesser la souffrance.
Pourquoi un homme somme toute bien ordinaire est-il amené à être aussi cruel avec ses semblables ?
C'est la guerre qui est la clé d'explication. La guerre, le colonel y a été confronté alors qu'il était « jeune trop jeune ». Dans un réflexe de survie, il tue pour la première fois. Puis vinrent les Hommes-poissons électrocutés sur injonction de l'adjudant, alors qu'il n'était qu'un simple soldat. Et c'est en obéissant aux ordres qu'on devient un exécutant déshumanisé des besognes les plus viles.
Dans le palais, le colonel côtoie le général, inactif alors que »l'offensive s'enlise », réduisant de facto le nombre de candidats au martyre, sombrant dans la folie devant la pluie qui tombe sans relâche comme une métaphore de la chute annoncée. Il affronte aussi l'ordonnance, regard silencieux et réprobateur, pensant à ceux qui l'attendent chez pour mettre à distance l'horreur de ce qu'il voit et la peur de devenir un bourreau, à l'image du « spécialiste » de la torture qu'il voit opérer.
Ce que le colonel exécute inlassablement, l'autrice l'évoque à peine, laissant le lecteur imaginer ce qui se passe dans les sous-sols du palais.
De même, elle ne nomme ni les personnages, réduits à leurs grades, ni l'époque, ni le lieu. Pourtant, c'est en Amérique latine, dans un roman de Gabriel García Márquez, que j'ai eu l'impression d'être transportée, une Amérique latine qui a inventé en littérature le réalisme magique.
Roman sur l'absurdité de la guerre que les hommes font sans tenir compte des leçons du passé, répétant sans répit les mêmes erreurs, « Le Colonel qui dort » est un huis clos oppressant et glaçant plongé dans un décor où tout est gris et flou pour mieux souligner l'impression de désespoir.
On ressort de cette lecture secoué par la force du propos. Même si on peut avoir une impression de déjà-lu.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Texte court certainement, puissant peut-être, plaisant non, décevant oui (Que sur toi se lamente le tigre était tellement beau), le colonel finit par s'endormir et j'en fais autant ... Je cherche à comprendre : je suis passée à côté de quelque chose, texte court, je vais le relire. Deuxième lecture, pareil, je n'entre pas dans ce roman pourtant tant attendu. Peut-être sa construction ? Ou alors, le sujet, trop violent, qui vient se caler sur le dernier journal de 20heures ? Je n'ai pas la réponse, mais ma déception est bien là.
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Vous voulez des lieux communs sur la guerre,

'les morts de la guerre ne sont pas des crimes'

sur la cruauté,

mais 'On ne peut plus faire souffrir un cadavre'.

sur la culpabilité,

comme le colonel,

vous ne retrouverez que le dernier et grand sommeil, dans cette ville où il pleut sans cesse et où tout est gris.


On a beaucoup - et trop vite - comparé ce livre au Désert des Tartares.


Le point positif que j'y vois, c'est que cet ouvrage peut nous éloigner des métiers de la guerre et de la torture..
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Intense, bleu-nuit, d'ombre et de lumière, il est dans ce crépusculaire, corne de brume. Livre de guerre, l'emblématique, l'avaleuse d'humanité.
L'atmosphère est oppressante et parabolique. Les destinées de ces hommes qui du général, du colonel, et de l'ordonnance, voix qui s'entrechoquent.
La narration est la guerre en elle-même, en Ukraine ou ailleurs de par le monde. Elle forge un livre sensible et hautement politique. Crucial, il est un devoir de lecture. Les scènes sont au ralenti dans un brouillard figé et glacé. le colonel, bourreau nocturne qui ne dort jamais et attend ses proies. Lui-même dévoré par ses actes et l'anéantissement de ses valeurs morales. Il ne le sait pas. Peut-être jamais, ou pas encore. Monstre tueur, l'insomnie, contre-poison pour son âme. Mais en a-t-il une ?
« Vous mes victimes et moi ça fait
beaucoup de monde
pour une seule couverture. »
L'ordonnance, jeune homme au front pâle, spectateur soumis aux scènes des crimes, lui dont la mère le pense comme un enfant à bercer. Où est-il dans les limbes des tortures ? Assis dans l'ombre parmi les ombres qui retiennent tout ?
« L'ordonnance est un jeune homme à qui on répète souvent qu'il a la vie devant lui et qui a, au contraire, l'impression d'avoir trop vécu. »
« Pendant tout ce temps, derrière lui, en dehors du cercle de lumière, l'ordonnance se récite intérieurement les lettres de sa mère qu'il a reçues depuis son arrivée, puisque c'est la seule lecture autorisée aux soldats de la Reconquête... »
Le général, fou, dictateur d'une grande ville anonyme, la guerre comme friandise. Les ordres de sa hiérarchie le confortent dans ses délires. « Petit général de pacotille . »
Trois hommes, la destruction à petits feux. Ils sont dévorés par l'ombre intestine.
« Depuis que son subalterne zélé a cessé ses rapports, le général, il faut bien le dire, a perdu le fil de la Reconquête. Il a perdu aussi tout intérêt pour la chose. Comme si ce qui l'avait tenu debout tout ce temps _ La Victoire, la Cause la défense de la Nation _ avait enfin révélé son vrai visage de château de cartes, une construction illusoire et fragile jetée à bas par un coup de vent. »
« Le colonel ne dort pas » est un livre lisible dans toutes les langues du monde entier. Il est la cartographie de nos faillites et de nos trahisons, de nos faiblesses et de la gloire de nos résistances mentales.
Réaliste, dévorant, surdoué, on est au coeur de cette grande ville fantomatique, on ressent et on voit, on tremble et on retient notre souffle.
Après « Les serpents viendront pour toi » prix Albert-Londres du livre et « Que sur toi se lamente le Tigre » prix Goncourt du premier roman.
Cette apothéose littéraire d' Emilienne Malfatto est un salut pour nos consciences.
En lice pour le prix Landerneau des lecteurs 2022. Publié par les majeures Éditions du sous-sol.
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Le colonel est un spécialiste. 

Un spécialiste de l'interrogatoire, et ce depuis des années.

Il exerçait déjà ce métier du temps de l'ancien régime, pendant la guerre, et aujourd'hui au temps de la Reconquête.

Mais le Colonel a un problème : il ne dort pas, chaque nuit ses victimes viennent lui rendre visite, se présentent à lui dans l'état où il les a laissées, après avoir obtenu d'eux ce qu'il en attendait ou pas. 

Parce qu'il y en a qui n'ont pas parlé ... 

Dans un style factuel, Emilienne Malfatto nous décrit cet homme et ses insomnies, sans jamais trop s'attarder sur les sévices qu'il exerçait, juste dans l'évocation de ses souvenirs, ceux d'un homme qui n'a fait que son métier.

De la meilleure façon possible.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire, dans le déroulé de la vie de cet homme décrit sans empathie, sans aucun affect.

J'avais beaucoup aimé 'Que sur toi se lamente le Tigre', j'attendais beaucoup de celui-ci, certainement trop ! 

Dommage. 

Je remercie la FNAC, qui m'a fait parvenir ce roman bien en avance de sa publication, dans le cadre de sa première sélection pour le Prix du roman FNAC 2022.
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Le colonel, qui est devenu le 'spécialiste', ne dort plus, rongé par le remords et hanté par les fantômes de ses victimes. Il est aussi un peu flou, ses contours ne sont pas bien définis. Il a commencé sa carrière de bourreau sous un régime et le poursuit sous un autre, simple instrument du pouvoir quel qu'il soit. Les combats continuent, la torture aussi, quand va-t-il enfin pouvoir se reposer ?
Le roman oscille sans cesse entre deux mouvements : la nuit, nous sommes dans la tête du colonel, qui cauchemarde éveillé en vers libres et, le jour, nous suivons la progression de la guerre, ou guérilla, dans un pays et une époque jamais nommés.
L'autrice nous envoûte avec sa prose à la limite de l'incantation. Un livre court, mais marquant.
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