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3,79

sur 141 notes
Wow ! 
Mais quel livre ! 

Une construction qui tient la route ;-) un peu moins pour certains de ses protagonistes, peut-être...à vous de le découvrir. 

Mais waouh, j'ai apprécié tous mes moments de lecture en compagnie de ce livre, il est bluffant de vérités, de surprises, de réflexions sur pas mal de sujets préoccupants  pour un jeune couple par exemple, ou pour un couple plus mâture, pour un père divorcé, comme pour un autostoppeur au long cours, pour une brillante et fortunée femme d'affaire...

Si vous ouvrez Aires, vous déambulerez dans les pensées de nombreuses personnes, des pensées qui, probablement, titilleront vos propres pensées, éveilleront vos propres réflexions sur la vie dans toute sa simplicité, sa drôlerie, ses failles, ses joies, votre façon de mener la vôtre, sur notre société actuelle, notre conduite, au sens propre comme au figuré ;-)

Une escapade bitumée impressionnante. 

Un auteur talentueux qui se renouvelle, la rencontre avec Aires est déroutante et carrément, fonctionne. J'ai trouvé ces pages brillantes. 

Mais, attention, la pause s'impose 😉

« Exit le routard et tout ce qui y ressemble. Sac à dos = paumé, louche, branleur, crado. Les gens se méfient. Les gens ont peur. Il faut les rassurer. Inspirer confiance. Confiance = maître mot. Ils veulent du bien rasé, les gens. du bien coiffé, bien habillé, du propsurlui. Ils réclament du cadre dynamique, ils plébiscitent du centre droit (qui peut pousser jusqu'à l'extrême pourvu qu'il soit décomplexé). Soit. Donnons-leur. Aussi trompeuses que puissent être les apparences, c'est à elles que l'on se fie. Tout se joue là : dans la représentation. L'emballage. On peut voyager avec seulement sa bite et son couteau, encore faut-il choisir le bon fourreau pour les transporter. »

Merci Mr Marcus Malte pour ce circuit savamment orchestré !

« Et la vie, la vie continue. »

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Au commencement…
Un descendant de l'humanité souhaite informer ses semblables de ce qu'était l'existence humaine à l'entame des années 2000, une ère présentée comme « le début de la fin ». Sa méthode : ouvrir un portail vers les pensées intérieures de divers protagonistes d'époque. Ces spécimens se trouvent sur diverses aires et sections d'autoroutes, lors d'une même journée d'août. Il en résulte un voyage immersif dans l'ère de l'individu, de la domination, du marketing, de la solitude, de l'autodestruction.

Ce que j'en retiens...
Une oeuvre puissante, parfois drôle mais très noire, d'une qualité d'écriture percutante. L'auteur nous plonge dans ce que la vie peut offrir de plus acide, en compagnie de personnages très contemporains, très seuls, que la société a réussi à mettre en pièces. Avec de la hauteur, outre la critique sociale, cette portion de voyage mène à un questionnement plus abstrait sur le sens de la vie quotidienne, sur la liberté individuelle, sur les réalités métaphysiques à la source de tous nos destins qui s'entrecroisent.

Une citation soulignée...
« Après, avec le recul, on se rend compte qu'on ne contrôle pas grand-chose, finalement. Métaphore fluviale : la vie coule, la vie avance et on suit le courant, on s'accroche, un petit coup de gouvernail à droite, à gauche, un petit coup d'avirons pour éviter les plus gros rochers, on prend l'eau, on écope, on serre les fesses dans les rapides, on rame dans les bassins stagnants, on navigue à vue la plupart du temps et on essaye simplement d'atteindre la mer. Ce qui est assez juste. Mais cette mer qu'on s'efforce de rejoindre, qu'est-ce que c'est ? Est-ce la fin du voyage ou le commencement d'un autre ? Est-ce l'ultime destination – la même pour tous ? Est-ce que cela importe ? Comme le dit cet homme, assis à ses côtés, n'est-ce pas uniquement le chemin qui compte, et non le but ? le chemin est-il le but en soi ? »
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Le dernier roman de Marcus Malte :Aires est étourdissant à bien des égards...
Une fois de plus j'ai été épatée par le talent multiforme de l'auteur. D'abord l'écriture toujours aussi inventive, surprenante avec dans le prologue un florilège de jeux de mots, de calembours à couper le souffle et souvent fort drôles. Mais cette entrée en matière est suivie par un savoureux mélange de récits entrecoupés de flash d'informations, de publicités ou de courts poèmes. Récits qui alternent également avec des textes théâtraux, des extraits de journaux ou des parodies de tracts publicitaires. On s'aperçoit très vite à la lecture que ces "fantaisies" digressives n'ont rien de gratuit et que le jeu pour la lectrice ou le lecteur va être de trouver la clé de leur présence dans le roman... Présence aussi d'un humour noir ravageur qui est, à mon avis,l'un des points forts de l'écriture de l'auteur. Marcus Malte pense l'horreur, la met en mots sans jamais tombers dans l'obscénité. Un vrai tour de force à mes yeux ! En témoignent les violentes satires qui jalonnent le roman comme celle par exemple où il évoque les dessous croustillants d,une grande conférence internationale à Genève ou pire encore le passage où il imagine une nouvelle attraction d'un parc Disney le "Shoah Show" calqué sur les pires tortures des camps nazis...
Cette écriture vagabonde, iconoclaste joue aussi beaucoup sur l'effet de surprise et le dévoilement progressif d'une narration conçue comme une toile d'araignée à l'image de la trajectoire de vie de personnages qui, au début du roman, n'ont comme seul point commun que le fait de se trouver sur une autoroute, le même jour, à la même heure.
Je me suis très vite attachée à ces hommes et à ces femmes confrontés à des determinismes intérieurs - maladie psychiatrique ou physique, addiction, identité sexuelle refoulée - ou socio économiques qui les rongent, les obsèdent et les lancent dans une quête identitaire ou des choix perdus d'avance. Et c'est en cela qu'ils sont pathétiques, car nous savons depuis le début ou presque qu'ils s'acheminent vers un drame... Nous sommes à la fois en totale empathie avec eux grâce à la force et l'intensité des monologues intérieurs et aussi en connivence avec l'auteur qui nous laisse entrevoir à de multiples reprises la tragédie qui les attend. Fatalité, hasard, acte délibéré ? Rien n'est tranché... C'est aussi cette liberté laissée à la lectrice ou au lecteur de se faire son propre jugement que j'ai aimé. Car rien n'est simple et l'auteur laisse une belle place à l'incertitude et la complexité ! Qu,il s'agisse de questionnements existentiels, politiques ou socio économiques il nous renvoient à nos contradictions, à notre liberté de choix bien restreinte ou conditionnée par des éléments qui nous échappent....
On peut ne pas aimer ce roman car il est transgressif dans l'écriture et le contenu. Mais quand on accepte d,entrer dans le labyrinthe où nous entraîne Marcus Malte des le début c'est un vrai régal !
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Des destins qui se carambolent, une humanité qui coure à la catastrophe, l'existence en chorale telle qu'elle s'enfuit sur l'autoroute. Avec un bel humour, une jolie succession de jeu de mots qui miment les accidents de nos monologues intérieurs, Marcus Malte entremêle les destins d'un fugitif, d'un tueur sentimental, d'un routier, d'une communiste et d'une patronne, de tous ces gens dits ordinaires qui si bien font entendre cette colère où résonne notre monde. Aires offre une vision attendrie sur sa très réussie galerie de personnages, sur tout ce qu'elle parvient à dire de notre contemporain.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Magique. Simplement magie noire, comme une envoûtement. Ce sont les mots de l'auteur, ils nous emportent et on se laisse empoisonner, avec délice.
Parfois, l'intrigue importe peu. Parfois, les assonances suffisent.
Nous sommes des astres perdus, nos trajectoires anarchiques, tout se confond dans une tempête orchestrée par le grand architecte.
Le destin avant tout.
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Qui n'a jamais rêvé aux destinées de ces passants que nous croisons au hasard d'une gare , d'un port ou d'un aéroport ? C'est sur les autoroutes et leurs aires que Marcus Malte se livre à ce jeu qui convient à merveille à son talent de conteur . Roland,Frédéric dit « Glop glop » ,Peter,Sylvain et encore Catherine,Maryse, Zoé ,Claire et tous les autres dans leurs Kangoo,Scania,BMW,Peugeot …. Des bourges et des prolos ,des couples en amour ou en déshérence ,des familles décomposées , des solitudes, tous « airants » , réunis au hasard des routes , des accidents de la vie et de la mort par accident . Et , comme toujours chez cet auteur , le murmure du monde porté par la bande son des auto-radios , des chapitres d'information incongrues ( le top 10 des maisons les plus chères, celui des héritages laissés à des animaux ) vient s'insinuer dans le récit pour ne pas oublier la révoltante absurdité du monde où se déroulent ces vies et les nôtres. Marcus Malte renouvelle la forme à chacun de ses romans , joue sur tous les registres de la langue mais distille toujours sa petite musique pas toujours gaie (Dies Irae) mais éclairée par un humour acide. C'est très fort.
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"Aires" est un roman résolument original. Un roman qui ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire.

Déjà l'écriture de Marcus Malte est pointilleuse, exigeante, millimétrée. Ça ressemble à de la pâtisserie moléculaire. C'est audacieux et vivant, tragique et captivant.

En dire plus sur cet excellent livre surprise serait en dire trop. Une histoire de chassés-croisés, de destin, d'avenir, de présent, d'apparences, de silences, de colères sourdes, d'engagement, d'amour, et chut. Je m'arrête là.

Une excellente découverte.
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Plusieurs personnages à bord de leur véhicule, sur l'autoroute et les aires de repos, avec en fond, la radio, les informations et les slogans publicitaires. Marcus Malte utilise ce cocktail pour faire un roman sans vraiment d'intrigue, ce sont des biographies avec leurs drames, leurs amours, leurs doutes et leurs espoirs. Un certain cynisme, un sens de la dérision qui faite rire, mais le dénouement dramatique noircit un peu trop le tableau.
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Roman inclassable par sa présentation, son style, très personnels, d'une grande puissance d'évocation, qui en font un roman très noir car l'auteur se moque avec une ironie bien pessimiste de notre société, de nos habitudes, de nos lâchetés.
Les premiers chapitres nous présentent chacun des personnages différents : une famille, un couple qui va se séparer, un paumé et d'autres encore. Ils ont un point commun : ils roulent sur l'autoroute et s'arrêtent donc de temps en temps sur les aires de repos, symboles de la médiocrité de notre civilisation.
Puis Malte reprend ses personnages à tour de rôle, toujours par chapitre dont le titre est constitué des caractéristiques du véhicule concerné. On se doute que toutes ces trajectoires finiront par se rejoindre, mais ce ne sera pas pour faire la fête !
Au milieu de ces récits, l'auteur insère divers éléments apparemment insolites, comme des notes de frais, des paroles de chanson, les dernières nouvelles et les publicités crachées par l'auto-radio. Ces éléments ne sont pas là par hasard, ils contrastent avec les propos des personnages et ajoutent une touche certaine de pessimisme.
Marcus Malte adore les calembours, invente souvent des mots de son cru, et parfois il en fait un peu trop. Cela m'a dérangé au début, mais une fois que l'on est pris par l'atmosphère du roman, ce n'est plus un problème.
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Aires m'a décontenancée, m'a surprise, m'a tantôt embarquée puis finalement débarquée, au bord de la route, plutôt soulagée de quitter ces personnages désabusés et filant droit vers le crash fatal. Ovni littéraire caustique et désespérant, Aires est un roman diablement bien écrit, ça c'est un fait, - Markus Malte l'a prouvé avec le garçon - mais tellement éloigné de ce que je connaissais de cet auteur, que je n'ai pas réussi, dans la longueur, à rester attentive.
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