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Marc Alyn (Autre)Charles Camberoque (Autre)
EAN : 9782862661858
Nouvelles Editions Loubatières (30/11/-1)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Une biographie de cet écrivain qui a été qualifié tour à tour de poète symboliste, de romancier surréaliste, d'historien et de don Juan parisien.
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Paris--Quai de l' Hôtel de Ville- boites des bouquinistes- Samedi 16 décembre 2023

Fort jolie trouvaille , hier soir, auprès de Luc, un bouquiniste des quais, quai de
l' Hôtel de Ville...en sortant de la Bibliothèque Forney...

Luc, ancien journaliste, bouquiniste passionné, propose dans ses boites un joli choix de Littérature , de Beaux-arts et d'ouvrages sur les métiers d'art...

J'ai honte...la lecture de cet écrivain singulier est en attente...de mon côté, depuis des lustres !

Il fallait un déclic...et le voilà ;Jean- Louis Malves admirateur inconditionnel de Delteil, qu'il a rencontré dans les années 1960, grâce à André de Richaud...

Je me suis aussitôt plongée dans cet ouvrage bien fringant ( en dépit de ses 3 décennies / 1992) et une découverte gigantesque m'y m'attendait : une amitié incroyable et une correspondance précieuse pendant plus de 40 ans, jusqu'à la mort de Joseph Delteil) avec un autre grand de la Littérature : Henry Miller !

"Dans " le Sacré Corps", au sein de la rubrique intitulée " Mes Amis", entre les pages relatives à André de Richaud et à Montherlant, avant celles concernant Pierre-André Benoît, Louis- Ferdinand Céline et le peintre Jean Dubuffet, il consacra trois chapitres à Henry Miller,
" notre moderne Cervantès...un mélange de Sancho Pança et de Don Quichotte."

Jean- Louis Malves montre excellemment combien Joseph Delteil reste difficilement classable....Tour à tour qualifié de poète symboliste, de romancier surréaliste, d' historien ou de Don Juan parisien...il reste une véritable énigme...pour les uns et les autres.
Hormis ses talents de poète- écrivain, il possédait un autre talent rattaché à sa terre du Sud; il cultivait et fabriquait son propre vin !

"Il préférait ceux qui posent les questions à ceux qui systématiquement prétendent apporter des réponses. Il se méfiait aussi comme de la vérole de toutes ces bonnes âmes qui cherchent par tous les moyens à faire le bien, à faire, selon leurs propres convictions, le bonheur des autres.
"La formule " faire le bien" est la plus néfaste du monde : c'est la formule de Torquemada, des guerres civiles et religieuses, des colonisations. Primo: "n'emmerde personne", écrivait- il dans " La Delteilherie".Que de conflits, n'est-ce pas, gigantesques ou anodins, pourraient être évités si seulement les hommes parvenaient un jour à faire leur cette devise de Delteil ?"

Bibliographie ainsi qu' un très beau cahier de photographies noir & blanc de Charles Camberoque complètent cette excellente publication...

Mes prochaines curiosités : un texte personnel de Delteil, sorte de
" testament littéraire ": " La Deltheillerie" ainsi que la Correspondance privée de Delteil et d' Henry Miller...pendant plus de 4 décennies !

Vive nos Bouquinistes qui nous offrent à longueur d'année , par tous les temps..la plus vaste librairie en plein air...et des rencontres aussi sensationnelles qu'improbables !

.En ces temps où la Mairie et la Préfecture de Paris leur font de sacrées misères...( en vue des J.O) ...Si on le peut
" géographiquement", allons leur rendre visite,leur apporter soutien , solidarité et qq sous. !!..
C 'est ce que je vais faire désormais, lorsque j'irai travailler à la Bibliothèque Forney ; ce qui se présente actuellement plus fréquemment...Voilà...Toutes mes excuses pour cette parenthèse...pour nos amis, " marchands d'esprit"...qui enchantent notre capitale et les bords de la Seine...sans oublier ce toujours trop méconnu, Joseph Delteil...

L'auteur- biographe va jusqu'à qualifier très joliment son ami, Delteil de " Créateur d'étoiles " !
Rappelons que Jean- Louis Malves a " commis" 4 ouvrages sur Joseph Delteil, dont un concernant la rencontre de Delteil et de Camus...Autre lecture que j'ajoute à mes prochaines curiosités !



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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il préférait ceux qui posent les questions à ceux qui systématiquement prétendent apporter des réponses. Il se méfiait aussi comme de la vérole de toutes ces bonnes âmes qui cherchent par tous les moyens à faire le bien, à faire, selon leurs propres convictions, le bonheur des autres.
"La formule " faire le bien" est la plus néfaste du monde : c'est la formule de Torquemada, des guerres civiles et religieuses, des colonisations. Primo: "n'emmerde personne", écrivait- il dans " La Delteilherie".Que de conflits, n'est-ce pas, gigantesques ou anodins, pourraient être évités si seulement les hommes parvenaient un jour à faire leur cette devise de Delteil ?

( p.139)
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" Francois d'Assise " n'est évidemment pas destiné aux seuls catholiques.Il s'adresse à " l' honnête homme" de toute race et de toute religion et même agnostique, libre- penseur et athée. Delteil, en effet, y parle fort peu du ciel mais beaucoup de la terre et des " cinq monstres modernes ", qui, selon lui, la rongent: l' Usine " le grand tintamarre des industries...la civilisation caricature"
l' Agglomération, " cette séquestration de l'humanité" en d'énormes villes concentrationnaires, " gigantesques éponges absorbant tout à la ronde, chair et esprit", le Robot ou " l'homme décervelé", le Travail forcé, "le travail comme destin", nouvelle idole de l'homme alors que la Bible en avait fait la punition du péché, et la guerre permanente, " chaude ou froide, éclatante ou larvée "...et finalement la bombe atomique.

( p.103)
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Dans " Le Sacré Corps", au sein de la rubrique intitulée " Mes Amis", entre les pages relatives à André de Richaud et à Montherlant, avant celles concernant Pierre-André Benoît, Louis- Ferdinand Céline et le peintre Jean Dubuffet, il consacra trois chapitres à Henry Miller,
" notre moderne Cervantès...un mélange de Sancho Pança et de Don Quichotte."

( p.138)
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Quand je vois un homme, je l'allège de son képi, de son sabre, de ses médailles ou de ses diplômes...N'être qu'un cerveau, quelle horreur !
Moi, je préférerais encore n'être qu'un pied.

Joseph Delteil

( p.75)
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