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4,32

sur 4174 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand j'ai débuté ma lecture d'"Alabama 1963", j'ai ressenti comme un goût de déjà-vu. L'immersion dans l'Amérique ségrégationniste des années 60 que proposent les auteurs avait un petit quelque chose de familier. "La couleur des sentiments", "La couleur pourpre", "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" avaient déjà planté le décor, sans oublier les nombreux films visionnés sur la période. Et cerise sur le gâteau, j'ai lu en parallèle "Autant en emporte le vent". Tout ça pour dire que j'ai eu quelques craintes de "réchauffé" qui ont été assez vite apaisées par la tournure policière qu'a pris le récit.

Adela est mère de trois enfants, veuve et... Noire. Comme quasi toutes les femmes noires de sa connaissance, elle travaille comme femme de ménage chez des Blancs. La ségrégation raciale et le racisme battent leur plein en cette année 1963 où les Etats-Unis vont perdre leur jeune président Kennedy qui déclarait justement vouloir se battre contre la ségrégation. 1963 est en effet une année charnière dans la lutte contre le racisme qui imprègne les Etats-Unis, et plus particulièrement les anciens Etats sudistes où la suprématie blanche imprègne la vie quotidienne, politique, économique et sociale. En juin 1963, JFK prononce son discours sur les droits civiques, et deux mois plus tard, Martin Luther King proclame qu'il a un rêve, durant la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté.

Mais revenons au roman. Birmingham, Alabama, 1963. Adela fait donc le ménage pour des femmes blanches stupides, racistes, oisives et dominatrices. Sa vie est rythmée par les brimades et les injustices, les propos racistes et avilissants. Mais sa vie va soudain prendre un tournant qu'elle n'attendait pas lorsque l'un de ses employeurs, ex-flic déchu reconverti en détective privé, lui demande son aide pour enquêter sur la disparition suivie d'homicide de plusieurs gamines noires.

Ce roman est un témoignage quasi documentaire, en plus d'être un polar correct qui tire son épingle du jeu. J'ai été davantage intéressée par les interactions entre les différents personnages que par l'enquête en elle-même mais l'ensemble se lit avec intérêt ; le sujet amène forcément son lot d'émotions, notamment la colère et le dégoût.

Une découverte plaisante malgré un thème et un contexte qui restent douloureux encore de nos jours.


Challenge MULTI-DEFIS 2024
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Attiré par les nombreuses bonnes critiques , je me suis plongé dans ce livre et je ne l'ai pas regretté ... c'est mon premier grand plaisir de lecture
de l'année !
Moins policier que peinture sociale , "Alabama 1963" décrit ,
sans pesanteur ni pathos , l'Amérique des années 60 ,
la Ségrégation dans les Etats du Sud .
Avec du rythme , des chapitres courts qu'on fait défiler rapidement ,
des personnages attachants , des passages émouvants
et beaucoup d'humour ( malgré une intrigue sombre ) ,
ce livre se déguste avec grand plaisir .
Du fond , du sens et une plume alerte....ce premier roman est une réussite !
Je me suis régalé !
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A Birmingham, en Alabama, l'année 1963, des fillettes noires disparaissent.
Leur corps, souvent violé est découvert plusieurs jours après leur disparition.
La police fournit peu d'efforts pour mettre la main sur le coupable.
Bud, un ancien policier blanc devenu détective est chargé par les parents d'une petite disparue de retrouver le coupable.
Alcoolique, rustre, raciste, mal embouché, il commence son enquête.
Adela, sa femme de ménage noire l'aide dans ses recherches, ce qui n'est bien vu ni par les blancs ni par les noirs.
Un roman d'une forme classique qui nous tient rapidement en haleine.
Tous les problèmes de racisme, d'intolérance sont bien présents.
L'amitié improbable qui naît entre Bud et Angela est émouvante, et la fin du roman m'a arraché quelques larmes.
L'histoire est super bien construite.
On tâtonne, on avance, on croît trouver, on se trompe, on recommence à chercher.
La ségrégation ne facilite pas les choses.
L'ambiance de cette époque est parfaitement rendue.
C'est franchement une très belle histoire et super bien écrite.
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****

Alabama, 1963. Les journées d'été sont chaudes et étouffantes à Birmingham. Gloria n'en finit pas de ranger, laver, éponger... C'est une des nombreuses femmes noires à travailler au service des riches épouses blanches. Même si elle est habituée à être mal traitée, non respectée, humiliée, elle ne peut accepter que la ville ne s'émeuve pas de la mort de fillettes de couleur. En effet, depuis quelques semaines, les petites filles disparaissent et leur corps est retrouvé sans vie. Quand elle fait la connaissance de Bud, un détective en charge de l'enquête, elle ne se doute pas que sa vie va en être totalement chamboulée...

Dans ce premier roman, on sourit et on pleure, on déteste et on s'attendrit, on doute et on se questionne.

L'histoire pourrait être plutôt banale. Une petite ville des Etats-Unis, qui a beaucoup de mal à accepter la déségrégation, ne voit pas un tueur de fillettes noires comme véritablement menaçant. Un président assassiné plus tard, un KKK virulent qui brûle une croix devant une fenêtre et des policiers racistes, et voilà que le rythme s'accélère.
Cette plongée dans l'Amérique nous renvoie des épisodes sombres et violents. le roman éclaire encore sur la haine et la bêtise humaine. Mais les auteurs ont eu la très bonne idée de mettre sur notre chemin 2 personnages que tout oppose mais qui force la tendresse. Gloria et Bud brave tous les regards et les âmes offusquées pour sauver les fillettes des griffes du tueur.

Si vous ouvrez Alabama 1963, vous êtes assurés de passer un très bon moment de lecture. Puisse ce duo improbable en inspirer beaucoup...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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Le titre nous plonge tout de suite dans les États-Unis de cette année là, avec l' assassinat de Kennedy et les manifestations anti-racistes.
A Alabama, plusieurs petites filles noires disparaissent puis sont retrouvées mortes. La police enquête mollement.
Adela, jeune femme noire illettrée mais fine, énergique et n'ayant pas la langue dans sa poche, se retrouve, suite à une blague, femme de ménage de Bud, détective blanc bourru, alcoolique et raciste comme l'étaient à peu près tous les Blancs à ce moment-là.
Les parents d'une petite fille noire disparue font appel à Bud pour la retrouver, et Bud, pour aller dans les quartiers noirs, propose à Adela de l'accompagner..
Ainsi commence une relation d'abord explosive, puis amicale, entre ces deux personnages.

L'intrigue est rondement menée, les faits s'enchainent avec, toujours, l'arrière-plan politique et sociologique et la discrimination au quotidien.
On le vit, ce quotidien, dans cette petite ville où ces deux communautés se côtoient sans jamais se mélanger.
Mais la société évolue, et bientôt les drames vont rapprocher les habitants...
Les deux auteurs sont scénaristes et cela se ressent dans ce livre où l'on voit les images défiler sous nos yeux !
C'est vivant, efficace, bravo à eux donc pour ce très bon polar !
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Dans le livre, à un moment un personnage lance une devinette :
Pourquoi ce sont les Noirs qui sont esclaves et pas les blancs ?
La réponse  : parce que si c'était les Blancs on ne pourrait pas les voir dans les champs de coton !
Une réponse de bon sens, mais aussi absurde et qui n'a pas lieu d'être tout comme cette ignoble discrimination raciale , qui comme un couvercle recouvre les États du Sud des États Unis.

L'Alabama est l'un de ces États gangrené par le racisme, le Ku Klux Kan.
Birmingham en ce mois d'août 1963 , sommeille sous une chaleur écrasante.
Et sous cette chaleur de plomb, " rien ne troublait le repos de la belle endormie "
"La petite fille ne serait pas découverte avant plusieurs jours. Peut être  que si elle avait été blanche.... mais elle était noire "
C'est le début de la disparition de plusieurs petites filles noires.
Le père de la première victime va demander à un détective privé blanc, alcoolique d'enquêter sur la disparition de sa fille. ( quand on est noir il vaut mieux s'adresser  à un détective plutôt qu'à la police.) . Bud Larkin va accepter de s'occuper de cette enquête. 
Bud Larkin vit dans un gourbi sans nom. Ses collègues vont lui trouver une femme de ménage.  Il s'agit d'Adela Cobb, femme noire veuve et mère de trois enfants.
Celle ci est déjà au service d'autre Blancs ou Blanches.
Sur fond de ségrégation  Bud Larkin et Adela Cobb vont lentement faire cause commune pour enquêter sur ces disparitions.
Fait de nombreux dialogues fins et savoureux, Ludovic Manchette et Christian Niemiec nous entraîne dans les tréfonds de L'Alabama et des États Unis qui en cette année 1963 enterreront leur président assassiné.
Bien sûr il s'agit d'un roman " noir ", d'un polar mais là n'est pas seulement le propos.
C'est surtout la découverte de ce duo improbable entre Bud et Adela. de ce duo qui va ouvrir les yeux sur la situation raciale, qui va ouvrir les yeux sur une communauté qu'il ne connaît pas.
C'est un roman d'émotion, de ressentis pour lequel les auteurs ont réussi par l'humour et les dialogues à ne pas apesantir  les situations.
Mais les situations sont là,  réelles,  dures, émouvantes.
Le roman fermé,  nous restons accrochés à  Bud, Adela et à ses hommes et femmes qui ont du se battre pour leur dignité et le respect de leurs droits
Audemus jura nostra defedenre. ( Nous osons défendre  nos droits) . Devise de l'Alabama




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Birmingham, Alabama. Ludovic Manchette et Christian Niemiec ont choisi de situer leur récit en 1963, une année historique pour le mouvement des droits civiques aux États-Unis : c'est au début de cette année qu'a lieu « la campagne de Birmingham », une manifestation non violente menée entre autres par Martin Luther King, en vue de souligner les inégalités que continuent de subir les Afro-Américains, qui va mener à des affrontements et à des émeutes; le 11 juin, deux étudiants noirs font leur entrée à l'Université de l'Alabama, ce que tente d'empêcher le gouverneur George Wallace qui s'oppose à la déségrégation du Sud; le 28 août a lieu « La Marche sur Washington », où Martin Luther King prononce son discours célèbre « I have a dream »; et le 15 septembre, le Ku Klux Klan commet « L'Attentat de l'église baptiste de la 16e rue », faisant sauter une bombe qui va tuer quatre fillettes noires…

Pendant la même période, un tueur en série sévit, s'attaquant à des jeunes filles noires et semant les cadavres et la consternation auprès de la communauté. Lottie et Ellis Rodgers cherche leur petite fille Dee Dee. Elle a disparu depuis plusieurs jours lorsqu'ils se présentent au bureau du détective privé Bud Larkin, après des démarches infructueuses auprès de la police qui n'a entrepris aucune recherche. Ce dernier est dans un sale état; renvoyé de la police, il boit du matin au soir et s'occupe à l'avenant de ses affaires, lorsqu'il s'en occupe… L'arrivée inopinée d'Adela dans sa vie, une femme de ménage noire qu'il engage et qui va lui être d'une grande aide pour ouvrir des portes qui autrement lui seraient fermées, entre autres, va le confronter à ses préjugés racistes et à ses angles morts. L'entrelacement de la petite histoire à la grande, les chapitres courts et les dialogues savoureux entre des personnages souvent hauts en couleur et attachants, bien qu'un peu manichéens pour certains, font d'Alabama 1963 une lecture bien rythmée et agréable à lire, qui a attiré mon attention sur cette période foisonnante de l'histoire du sud des États-Unis.
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Deux mondes parallèles ponctués de violence, deux personnages aussi différents que possibles : un privé blanc, alcoolique et une domestique noire, veuve, à l'humour un peu insolent.

La ségrégation régit la vie de tous. Qui va s'intéresser à la disparition de petites filles noires ? Un flic déchu et une femme empathique qui s'imagine la déchirure que serait la perte de sa fille.

Un couple atypique, dérangeant pour l'époque violente mais complémentaire ; une enquête prétexte à la rencontre de deux mondes que tout oppose et pourtant... Bud est bien conscient d'avoir besoin de l'aide d'Adela sans vraiment le dire, quant à Adela, l'attitude de Bud la pousse à se surpasser : apprendre à lire et à conduire, prendre du recul.

Ce roman est addictif, noir et lumineux. Des dialogues savoureux empreints d'humour parfois. L'époque prête a cette rencontre hors normes qui va aiguillonner les deux communautés.

Les auteurs bousculent les conventions, nous font découvrir cette année 1963 avec ses évènements tragiques : la mort de Kennedy, le discours de Luther King, les écoles mixtes et les heurts que cela va engendrer, le klan. Les personnages secondaires Miss Gloria, Shirley et sa cousine, Nelson, Walt et les autres constituent une galerie indispensable pour comprendre le contexte de l'époque.

Un roman captivant, savoureux, dur et tendre que l'on ne peut quitter avant l'épilogue. La couverture rappelle un film de Clint Eastwood que l'on verrait bien adapté celui-ci.

Cette histoire à la fin émouvante est un coup de coeur. À lire absolument !
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En Alabama en 1963, la vie n'est pas tendre pour les afro-américains. Racisme ordinaire, insultes quotidiennes, mépris institutionnalisé, ségrégation dans tous les espaces publics. Adela Cobb, veuve à 30 ans, élève seule ses 3 enfants. Femme de ménage chez des familles de blancs, elle essuie chaque jour des remarques, des sous-entendus en plus de nettoyer leur souillure. Sur un malentendu, elle commence à travailler pour Bud, un flic renvoyé de la police, devenu privé.
La petite ville de Birmingham est confrontée à la disparition et aux meurtres de plusieurs fillettes noires et la police, dans un premier temps pas très concernée car les enfants assassinées n'ont pas la bonne couleur, peine à trouver des pistes.
Bud est engagé par une des familles pour retrouver le meurtrier. le privé, tout autant empêtré dans ses représentations que le reste de ses concitoyens, se heurte rapidement dans son enquête au silence des noirs qui ne souhaitent pas lui parler. Il demande alors à Adela de l'accompagner.
C'est le début d'une belle coopération, Adela est futée et n'a pas la langue dans sa poche. Elle est touchée par ce grand flic, toujours entre deux verres, dont elle devine la souffrance cachée. Au fil du temps, ils apprennent à se découvrir et à se respecter.
C'est un très bon moment de lecture, les personnages sont plutôt sympas et les dialogues parfois percutants. Je regrette un peu que l'enquête ne soit qu'une toile de fond à la peinture d'une société profondément raciste, sous pression du Klu Klux Klan qui terrorise alors les noirs comme les blancs. L'année 1963 marque une rupture pour les Etats du Sud et le reste de l'Amérique, la société ségrégationniste perd du terrain et, malgré l'assassinat de Kennedy, le combat pour les droits civiques des noirs tend à l'emporter. C'est cette évolution que les auteurs ont cherché à dépeindre. du coup, l'intrigue est un peu bâclée dans sa conclusion. Mais ne boudons pas notre plaisir, c'est plutôt réussi dans l'ensemble !

Challenge ABC 2021/2022

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En août 1963, en Alabama, un état de l'Amérique du Nord où la ségrégation raciale est violente, Adela Cobb est une femme de ménage noire qui travaille chez des Blancs. Elle devient l'employée de Bud Larkin, un détective privé oisif, alcoolique et raciste quand des petites filles noires disparaissent et sont retrouvées assassinées. Bud est engagé pour enquêter, il sollicite l'aide d'Adela pour pénétrer au sein de la population noire, ce qui est très mal perçu par beaucoup d'habitants. Néanmoins, l'enquête du détective progresse, contrairement à celle de la Police qui se désintéresse totalement de ces meurtres. Adela reçoit les confidences d'une jeune fille et d'une de ses patronnes qui semble savoir des choses sur ces affaires. Cela sera-t-il suffisant pour arrêter le tueur ?

J'avais beaucoup entendu parler de ce roman qui se déroule aux Etats-Unis dans les années 60, sur fond de ségrégation et de Ku Klux Klan. le contexte m'a beaucoup intéressée.
Les chapitres sont très courts dans ce roman et la lecture avance rapidement, j'ai eu personnellement beaucoup de plaisir à découvrir ce livre.
Par contre, j'ai trouvé le côté enquête policière assez léger et peu fouillé, on n'a pas besoin de se creuser les méninges car l'enquête est simple, ce n'est pas de ce côté qu'il faut chercher l'intérêt de l'histoire. J'aurais apprécié que cet aspect soit plus approfondi car cela reste vraiment sommaire et le dénouement m'a même paru un peu trop simpliste pour être vrai.
J'ai donc été plus sensible au contexte historique et au climat général qu'à l'enquête elle-même mais j'ai quand même passé un agréable moment avec ce livre.
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