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4,32

sur 4173 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alabama 1963 ;
1963, une année marquée au Etats-Unis par l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, par le discours contre la ségrégation raciale de Martin Luther King, la marche à Washington pour les droits civiques ….Alabama, Etat du sud où le racisme, la ségrégation et le Klan sont omniprésents.
A Birmingham, une petite ville d'Alabama, des fillettes disparaissent et sont retrouvées assassinées. La police mène l'enquête au ralenti et sans conviction… C'est là qu'entrent en scène les deux principaux personnages de ce roman, à savoir Adela Cobb une femme de ménage noire au caractère bien trempé et Bud Larkin, ancien flic blanc devenu détective privé passablement alcoolique, un brin raciste et bourru. Ces deux-là vont contre nature mener l'enquête et vont bousculer tous les codes pour retrouver le coupables de ces crimes atroces. C'est la réussite de ce roman, deux personnages complètement opposés qui vont finir par nouer une belle solidarité et une amitié. Des dialogues directs, vifs, précis. Des situations souvent cocasses. Des personnages secondaires qu'on a souvent envie de baffer. Bref un roman vraiment addictif très plaisant à lire.
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En 1963, l'Alabama, cet État du sud des États-Unis, était au coeur de la lutte pour les droits civiques. Alors que la ségrégation n'avait normalement plus cours, le KKK était encore en action, les Noirs continuaient de monter par l'arrière des bus, les espaces réservés aux Blancs existaient encore dans les parcs ou les laveries et il était fort mal vu de se mélanger.
C'est dans ce climat que se déroule le roman. La disparition de fillettes noires, la sollicitation d'un détective blanc alcoolique et irascible, Bud Larkin, pour mener l'enquête et l'implication de Adela, femme de ménage noire sont les principaux ingrédients.

On pense forcément à The help (La couleur des sentiments) auquel un clin d'oeil explicite est d'ailleurs fait.
Hélas, si l'intention est là, cet opus n'est pas à la hauteur de son modèle.

Les références aux grands moments de l'histoire américaine de l'époque sont évoqués de manière trop distante à mon gré pour que l'on ressente l'impact sur les personnages, notamment s'ils ne nous sont pas familiers.
Quant aux protagonistes, il leur manque un je ne sais quoi pour que l'on y croit entièrement, un peu plus de finesse dans l'évolution psychologique peut-être.
Enfin, la tension liée à l'intrigue s'atténue dans le temps. Certes, l'empressement tout relatif de la police est caractéristique de la situation qui traîne en longueur. Mais, le rythme de l'enquête en pâtit. .

Une histoire intéressante et réaliste qui manque un peu de souffle pour accrocher complètement.
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Une fois que vous vous emparez de ce livre, les pages se mettent à tourner toutes seules, soyez prévenu.e. le contexte, les personnages, le rythme de l'intrigue, l'humour toujours présent malgré la détresse, voilà quelques-uns des ingrédients de ce premier roman écrit à quatre mains.

Le contexte : nous sommes en Alabama en 1963, et si la déségrégation commence péniblement à se faire concrète, dans cette petite ville du Sud, la peur et le racisme n'ont pas pris une ride. Si le président Kennedy a exprimé ses velléités de changer les choses, il ne parviendra à rien de concret durant son mandat qui se termine brutalement à Dallas le 22 novembre de cette même année 1963. Comme vous le savez, c'est son successeur, Lyndon Johnson, qui en fera plus pour les droits civiques (voir la citation ci-dessous, qui n'est qu'un petit exemple). Ces événements, ainsi que la grande marche sur Washington avec le pasteur Martin Luther King, sont en toile de fond du roman.

Les personnages : une alliance improbable entre un détective blanc, Bud Larkin, viré de la police pour une faute grave, qui a sombré dans l'alcoolisme (là aussi, vous comprendrez pourquoi en lisant le livre) et une femme de ménage noire, Adela Cobb, veuve et mère de trois enfants qui, suite à une « blague », se met à faire le ménage chez Bud et dont le bon sens va aider ce dernier à enquêter sur ces disparitions et meurtres violents de petites filles noires. On peut penser, en moins complexe (mais pas moins intelligent), à La couleur des sentiments de Kathryn Stockett.

Le rythme : les chapitres courts, datés de début août 1963 à début janvier 1964, l'action qui avance grâce aux nombreux dialogues, l'alternance des points de vue font tourner rapidement les pages jusqu'à la révélation finale qui m'a semblé un peu tirée par les cheveux mais tout autant vraisemblable (je sais, ça peut paraître confus mais je ne peux rien vous révéler…)

L'humour : toujours présent malgré la noirceur de la situation, il permet à Adela, avec l'amitié de ses copines femmes de ménage, de passer les épreuves de sa vie de mère et de veuve. Les auteurs Ludovic Manchette et Christian Niemiec ne manquent pas de souligner la dérision du contexte ségrégationniste de l'époque.

Au final, un bon premier roman qui fait ressortir ce qu'il y a de pire et de meilleur dans l'âme humaine...
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Ce livre nous emmène en 1963 aux Etats-Unis en pleine ségrégations raciales. Les auteurs nous décrivent très bien l'environnement de cette époque. J'ai adoré suivre l'enquête menée par un duo de détective que tout oppose, celle d'un ancien flic blanc et d'une servante noire. Un duo haut en couleur et qui arrive à se compléter assez bien. J'ai tout de suite été happé parce ce polar, tant par son intrigue que par son suspens. J'ai été touché par ces personnages que tout oppose et qui vont apprendre à se connaitre. Une excellente lecture addictive et passionnante.
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Écouté en livre audio, je remercie l'actrice car elle a permis de rendre ce roman vivant. J'ai trouvé cette écriture à 4 mains de grande qualité d'autant plus qu'il y a beaucoup de dialogues, ce qui accentue la dynamique de ce roman.
Très belle histoire et à ma grande surprise ce sont 2 auteurs français qui évoquent une année charnière dans l'histoire politique des États-Unis (assassinat de JFK) et dans l'avancée des droits civiques des Noirs américains avec notamment le discours de Martin Luther King.
Belle découverte mais attention peut-être aux personnages un peu (trop) stéréotypés à mon goût, d'où mon 4 étoiles et non 5.
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Ouverture macabre : Alabama, USA, une paisible clairière inondée du cuisant soleil implacable d'août 1963, au milieu, inerte parce que sans vie, le corps d'une enfant de dix ans, noire, assassinée.
Très visuel, cinématographique même !

A partir de cette introduction qui place le lecteur au coeur d'un drame et d'une enquête à dénouer, nous pénétrons cette amérique ségrégationniste où le racisme ordinaire dicte ses lois ancestrales alors que les officielles vont être bientôt abrogées.

Nous intégrons une famille noire, dont la mère, récemment veuve, s'occupe de ses trois enfants en faisant des ménages dans les maisons bourgeoises blanches avec divers ‘bonheurs'.
Par le hasard de la recherche d'emploi, elle en viendra à ‘offrir' ses services à un ex-policier alcoolique au lourd passé devenu privé par la force des choses et que les parents d'une petite noire disparue (on imagine que c'est le cadavre en ouverture) missionneront pour retrouver leur enfant.

Un privé blanc qui travaille pour des clients noirs, une aberration totale!

Une abjection honteuse pour certains !

D'autant plus aberrant que la femme de ménage se verra confier des missions qui n'ont rien à voir avec chiffon ou balai lorsque d'autres corps de jeunes filles noires seront trouvées.

Autant (voire même plus) un polar situé dans un contexte historique délétère qu'un plaidoyer contre le racisme et le ségrégationnisme, une enquête à l'américaine avec son privé caricatural qui mène la dragée haute aux flics officiels dépassés par les événements parce qu'un peu bas de plafond. Une chasse au tueur en série qui intègre une dimension sociale et sociétale pour aborder ces thèmes douloureux sans en faire une thèse en bonne et due forme mais en leurs donnant cependant un bel éclairage invitant à la critique.
On y voit le blanc de l'époque (quid du présent ?) exprimer son côté le plus sombre (supériorité prétendue de sa race, indifférence à la problématique noire, KKK…) devant un ex-flic en perdition qui va se (re)construire en prenant conscience de l'intolérable situation dans laquelle vit une partie de la population pour le simple fait de sa couleur de peau.

Rédemption, tel est ton nom.

Un bon roman qui sait faire cohabiter avec intelligence le divertissement et la réflexion, le polar et la mise en abîme d'un fait historique et se dire, encore une fois, ‘que je suis bien dans mon pays et à mon époque' sans qu'il soit question d'une posture politique.
 
 
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Dès les premières pages, je suis en immersion totale (J'ai hâte de reprendre mon livre le soir, un signe qui ne trompe pas). Fort heureusement je ne me suis pas arrêtée à ma lecture d'«América» qui ne m'avait guère convaincu, car j'aurais loupé un agréable moment de lecture.
Evidemment, j'ai pensé immédiatement à « La couleur des sentiments » de Kathryn Stockett et sa magnifique Aibileen.
En 1963, le monde change doucettement, on le découvre avec Bud et Adela qui bien malgré eux, fédèreront la communauté blanche et noire. Bud, l'ex-flic, alcoolique, malmené par la vie et Adela, la femme de ménage courageuse et intelligente. Il y a de nombreuses thématiques dans ce roman, mais uniquement par petites touches : racisme, inceste, esclavagisme, KKK, homosexualité et un zeste de magie avec le très joli personnage de Gloria. L'enquête nous tient en haleine avec ce terrible assassin de petites filles.
L'atmosphère est bien rendue, les personnages sont attachants, le décor est planté, ne reste à attendre que le film. le scénario s'y prête à merveille, peut-être le but recherché …
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C'est un roman pour lequel j'ai eu d'excellents échos, comparé par son thème et son époque à La Couleur des Sentiments que j'avais beaucoup aimé. Et c'est alors toujours difficile pour le roman que l'on entame de combler toutes les attentes que l'on y avait mises ! Lu en 48 heures, je ne peux pas dire que ma lecture a été difficile ni désagréable d'ailleurs. Bien au contraire, j'ai suivi avec intérêt l'enquête autour des meurtres de ces petites filles afro-américaines dans le Sud des Etats-Unis dans les années soixante sur fonds de ségrégation raciale et de lutte pour les droits civiques. J'ai aimé le binôme d'enquêteurs improbable constitué par Bud Larkin, détective alcoolique à la Dick Tracy et Adela Cobb, femme de ménage afro-américaine qui se bat depuis le décès de son mari pour subvenir aux besoins de ses trois enfants et de son beau-frère handicapé vivant à ses crochets. Adela a du caractère et s'insurge bien malgré elle parfois contre les injustices sociales et les humiliations quotidiennes infligées par quelques-unes de ses employeuses, n'hésitant pas à leur jeter au visage leurs quatre vérités. Devant boucler ses fins de mois, remerciée plusieurs fois suite à ses coups d'éclats, elle est contrainte d'effectuer quelques heures de ménage dans le bouge du détective amoureux de sa bouteille. Sollicité pour enquêter sur la disparition puis bientôt la mort des fillettes par les familles mises de côté par la police à cause de leur couleur de peau, Bud embauche Adela pour inciter la communauté noire peu encline à faire confiance à un blanc à témoigner dans cette affaire sordide. le récit est fluide et les détails sordides sur la violence des meurtres nous sont épargnés. On progresse rapidement et on s'attache à ces deux personnages hors normes. Mon petit bémol se posera sur justement le côté un peu « cliché » des deux protagonistes qui m'évoque d'autres personnages croisés ailleurs au cinéma ou en littérature. Dans un second plan, j'ai trouvé dommage que l'évocation de cette époque trouble de l'histoire américaine ne soit pas plus prégnante dans le récit. Je m'attendais à ce qu'elle soit plus détaillée et plus intrinsèque à la trame du récit. Cela reste toutefois un très bon moment de lecture dont on aurait tort de se priver !
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Larmes et sourires @ the end quand le clap de la dernière séquence retentit. C'est peu fréquent, une lecture qui fait du bien avec un tueur en série qui court dans la nature pour assassiner des petites filles noires.
Un polar français, typé américain 'feel-good'.

Une histoire très visuelle. Les deux auteurs réussissent à camper l'atmosphère directement, on la voit la ville, on les voit les noirs d'un côté, les blancs de l'autre, on la sent bien la ségrégation dans les 1001 petits détails de la vie quotidienne d'une noire et de ses copines, familles, voisins en 1963.

On découvre 2 héros principaux très typés: Adela, maman solo, pleine de bon sens, les 2 pieds sur terre, qui gagne sa vie chez les autres, les blancs. Bud, revenu de tout, le blanc bougon stéréotype du raciste, qui s'écroule bourré ivre et dont la journée commence à 13H.

Toute une galerie de personnages vient s'ajouter au récit, tous haut en couleurs et chacun tellement bien croqué, qu'on les voit réellement évoluer sous nos yeux en s'y attachant très vite.

Le résultat pour un premier roman à 4 mains est convainquant, il ferait un très bon film. Un excellent moment. A découvrir et à lire sans modération.

"Birmingham, Alabama, 1963. le corps sans vie d'une fillette noire est retrouvé. La police s'en préoccupe de loin. Mais voilà que d'autres petites filles noires disparaissent...
Bud Larkin, détective privé bougon, alcoolique et raciste, accepte d'enquêter pour le père de la première victime.
Adela Cobb, femme de ménage noire, jeune veuve et mère de famille, s'interroge : " Les petites filles, ça disparaît pas comme ça... " Deux êtres que tout oppose. A priori.
Sous des airs de polar américain, Alabama 1963 est avant tout une plongée captivante dans les États-Unis des années 1960, sur fond de ségrégation, de Ku Klux Klan et d'assassinat de Kennedy."

C'est sûr que de ce roman, ce n'est pas l'écriture qu'on retiendra, les figures de style, l'aspect novateur. C'est une jolie histoire bien troussée, dont les pages se tournent toutes seules et qui j'insiste, fait un bien fou. Un mélange entre la couleur des sentiments, Les figures de l'ombre et ......
A découvrir et à lire sans modération.
- Lecture du 28/08/2020 -

Remq: le terme Negro en anglais n'était pas péjoratif à l'époque. Il signifiait « noir » et ne doit pas être confondu avec nigger qui voulait dire nègre ou négro en français. Ce n'est qu'avec l'apparition de l'expression Black Power en 1966 qu'on lui a peu à peu préféré le mot black , qui a fini de s'imposer au milieu des années 1970.
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Adela Cobb, une femme de ménage noire, se fait renvoyer de son emploi car son jeune fils, obligé d'attendre dehors, a donné la main à la fille blanche de la voisine.
Pour remplacer l'emploi perdu elle se rend, à la suite d'une annonce, chez Bud Larkin un détective privé qui enquête sur la disparition d'une fillette noire. le couple Rodgers l'ayant engagé devant l'immobilisme de la police. Suite à la découverte du corps de la fillette et les disparitions d'autres fillettes noires, Larkin entraîne Adela dans son enquête pour pouvoir s'ouvrir les portes des familles noires.

L'enquête n'avance pas, d'une part car la police se désintéresse de la disparition de noirs, d'autre part car le détective privé, suite à un malheur qui la frappé, est la plupart du temps saoul.

C'est grâce à une relation d'Adela que le détective privé va être mis sur la piste du serial-killer. Une dernière partie peut être un peu trop rapide par rapport au reste du récit.
En effet pendant une grande partie du roman les auteurs se focalisent sur la vie personnelle d'Adela, et les rapports difficiles noirs-blancs dans un état des plus ségrégationniste du pays.

Si l'on a aucun mal à s'attacher au personnage d'Adela c'est plus difficile pour celui de Larkin. Ce n'est que sur le final du roman que l'on découvre une face cachée de sa personnalité.

Un bon roman policier malgré de nombreuses longueurs sans rapport direct avec l'enquête.

Lien : https://imaginaire-chronique..
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