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sur 4113 notes
Mankell excelle en polars ! Mankell excelle en romans ! Mankell , un auteur XXL ! Une fois de plus , je me suis régalé...

Fredrik Welin , 66 printemps au compteur , vit en véritable ermite sur une ile de la Baltique . Véritable naufragé volontaire , il n'aspire désormais qu'à une seule chose , subsister en total retrait de tout et de tous et ressasser à l'envie cette tragique erreur qu'il commis , il y a de cela 12 ans , alors qu'il exerçait son métier de chirurgien . Son désormais seul et unique patient : Jansson , facteur hypocondriaque qui le gratifie de ses visites aussi régulieres que ses lassants maux illusoires . Flanqué d'un chien , d'un chat et d'une fourmilliere envahissante qu'il a laissé proliferer en plein milieu de son salon , Fredrik nourrit deux passions journalieres , véritables reperes dans ses interminables journées hivernales . Une totale immersion dans l'eau glacée et la rédaction de son journal sont désormais les rituels incontournables de son répétitif et morne quotidien . Il n'attend plus rien ni personne...Jusqu'à la surprise du chef ! C'est d'un oeil plus que circonspect qu'il revoit débouler ( en déambulateur donc piano piano le déboulé...) dans sa vie son premier amour qu'il abandonna il y a pres de 40 ans : Harriet . Rongée par un cancer qu'elle sait incurable , cette derniere n'aspire qu'à une seule chose avant de s'éteindre , découvrir ce lac forestier qu'il lui promit à l'époque ou leur avenir se conjuguait au pluriel . Deux avenirs diametralement opposés vont désormais devoir coexister , se redécouvrir , se supporter pour nous offrir un récit crépusculaire , ciment pourtant fondateur d'une renaissance inattendue...Etonnant non ?

Une envie de poilade ? Un irrésistible besoin de muscler vos zygomatiques ? Alors circulez , y a rien à lire ! Ce récit est le long cheminement de deux etres rongés par le remord et voués à se perdre le coeur lourd de regrets , l'ame meurtrie à jamais . Ce dont je suis sur , c'est que Mankell possede une plume incroyablement évocatrice vous prenant méchamment à la gorge...Solitude , hiver , cancer...Y a de quoi se tirer une balle et pourtant l'histoire est aussi prenante que surprenante ! Un road movie ténébreux de haut vol sous tendu par le plus beau des présents offert de la part d'une sursitaire à un déserteur : la vie ! Les cadavres ( humains ou animaliers ) pullulent . le paysage froid et glacé est à l'unisson . La nature , le corps et les ames sont soumis à rude épreuve ! Cependant , Mankell ne fait jamais dans la surrenchere et c'est fort de servir un récit à la noirceur d'ébene qu'il se fend d'autant de funestes et funebres tranches de vie . Rien à regretter , rien à jeter car chaque macabre découverte y trouve sa légitimité !
L'on suit donc , le coeur serré , une Harriet déclinante portée par la seule et unique volonté d'insuffler le peu de vie qui lui reste en cet amoureux fugitif qu'elle n'a jamais oubliée...De rebondissements en révélations , Mankell construit un récit touchant empreint d'une humanité bouleversante ! L'auteur vous prend dans sa toile et vous laisse étendu pour le compte , ivre de sentiments aussi contradictoires que complémentaires , tristesse et joie étant bien souvent de mise en ce bas monde...

Les Chaussures Italiennes , du sur mesure !!!
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Pour le facteur dont les déplacements hivernaux se font en hydrocoptère, Frednik Welin est le plus beau spécimen de misanthropie de cet archipel suédois.

Retiré depuis douze ans sur son îlot de la Baltique, cet ancien chirurgien sexagénaire partage son quotidien contemplatif avec deux animaux en fin de vie : une chatte et une chienne.
Au coeur de l'hiver, armé d'une hache, il descend chaque matin en peignoir de bain jusqu'au ponton et creuse un trou dans la glace avant de s'immerger nu. Cette séance de mortification lui permet d'oublier, l'espace d'un moment, les deux femmes dont la vie a basculé par sa faute à vingt-cinq ans d'intervalle.
Que ces deux femmes lui en veuillent encore aujourd'hui est hautement probable, c'est son intime conviction. Ses négligences passées ont blessé durablement deux êtres qui lui faisaient confiance et bien des années plus tard Frednik peine toujours à se regarder dans le miroir…

Alors que tout semble figé dans cette immensité blanche, le passé va pourtant rattraper notre ermite : une dame d'un certain âge descend un jour de l'hydrocoptère et derrière son déambulateur avance à petits pas vers la maison de Frednik.

On dit d'un auteur emprunté qu'il est dans ses petits souliers ou qu'on le voit venir avec ses gros sabots ; certains, sans pitié, affirmeront même qu'il est à côté de ses pompes.
Henning Mankell donne au contraire l'impression d'un écrivain à l'aise dans ses baskets et son roman “Les chaussures italiennes”, publié en 2006, est assurément d'une grande pointure bien que le personnage principal, droit dans ses bottes, soit une tête de mule.
Point n'est besoin d'un chausse-pied pour s'y glisser avec bonheur !


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N'est pas ermite qui veut, même pour Fredrik Welin, reclus-volontaire sur son île perso fichée au large des côtes suédoises. Pour notre anti-héros solitaire, l'irruption surréaliste d'une vieille dame en déambulateur au milieu d'un lac de glace va en effet sonner l'heure du dégel et le début des embrouilles.

Vu comme ça, rien de très sanglant, mais la dame en question s'y entend quand même pour bouleverser l'existence de ses contemporains et justifier tranquillement trois-cent soixante-douze pages de péripéties ambiance grand-nord scandinave, forêts givrées et tempêtes sur la Baltique.

Certes, pour le surf et les cocotiers les fans de Magnum à Waikiki Beach pourront toujours repasser (Zeus, Apollon, au pied) mais ce remarquable roman, rugueux comme un aquavit de contrebande, parle aussi et surtout d'amour, de remords, de promesses ou de rédemption avec une intensité tout en retenue et une sobriété presque apaisante.

A la fois âpre et subtil, ce bouquin vous remue les tripes et l'âme. Après ça… vous prendrez bien un bon bain d'eau glacée ?!


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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J'ai emprunté ce roman à deux reprises déjà et à chaque fois, malgré un résumé qui me tentait, j'ai renoncé à le lire…
Cette troisième fois fut la bonne, si on peut dire.
L'écriture est magnifique, simple mais vraie, sans fioritures, pleine de justesse et d'émotions.
Justement, parlons émotions vu que c'est surtout de ça que parle ce roman dans lequel l'action n'est pas prioritaire.

Un homme vieillissant vit sur une île en Suède, il n'a pour seule compagnie que sa chienne et sa chatte, toutes deux en fin de vie.
Il voit régulièrement une sorte de facteur étrange qui vient surtout pour se faire ausculter alors qu'il ne souffre de rien et n'apporte que rarement du courrier.
Mais un jour, au bout de douze ans d'une sorte de réclusion volontaire, une femme débarque sur son île, une femme qu'il a connût il y a bien longtemps…
Et plus rien ne sera désormais pareil dans la vie de cet homme.

Petit avertissement, malgré la beauté de l'histoire, la profondeur des sentiments et la noblesse de certains actes, il faut s'accrocher, car ce roman est déchirant, et franchement, si vous traversez un petit coup de blues vous-mêmes, ça n'arrangera pas votre humeur.
Je suis contente de l'avoir lu pendant quelques jours ensoleillés, allongée sur une chaise longue, à l'ombre d'une cerisier avec le bruit des oiseaux et des grenouilles en fond sonore, car l'histoire est sombre, limite plombante, malgré de petites lueurs d'espoir, comme des éclats de lune dans une nuit noire.
C'était une lecture sublime, mais je suis contente d'avoir attendu le bon moment pour plonger dans cette atmosphère humide, froide et blanche comme les étendues de glace immaculée d'une certaine île, où la vie et la mort sont intrinsèquement liées.
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Ayé, je l'ai lu: "Les chaussures italiennes"! Après avoir longtemps tourné autour dans un pas de deux, proche du tango, je m'y suis plongée et je ne l'ai plus lâché, pour un slow amoureux et langoureux.
Ce roman simple raconte l'histoire d'êtres très complexes!
La curiosité l'emportant, nous nous laissons entraîner par Fredrik Welin, cet homme bourru et solitaire qui ne se comprend pas bien lui même mais que la vie va surprendre au tournant de ses vieux jours.
Le thème développé par Henning Mankell est universel: nous sommes notre propre ennemi bien souvent et nous nous laissons porter par la vie sans bien comprendre ce qui nous arrive comme de modestes fétus de paille...
Et puis un jour, la Surprise, sous la forme d'une rencontre, d'une belle découverte et crac, la glace se brise et les priorités prennent un tout autre chemin!
Une lecture qui ne laisse pas de marbre, vous l'aurez compris!
Alors enfilez ces somptueuses chaussures italiennes faites sur mesure et laissez vous mener par elles sur la trame d'une magnifique histoire!
Andiamo...
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Dans son île, héritage de ses grands parents, Fredrik Welin vit à l'heure des saisons en compagnie de son vieux chien et de son chat.
Ce Robinson a quitté la civilisation seul le facteur Jansson casse la routine de Fredrik avec ses maladies imaginaires.
Fredrik traine des fantômes qu'il essaie de fuir en plongeant son corps dans la glace, sortir de sa léthargie.
Un jour Harriet, un des fantômes débarque dans sa vie, ce petit bout de femme arrive en déambulateur sur la mer gelée.
Harriet a un cancer et avant de mourir vient réclamé son du, une promesse non tenue par son ancien amant.
Voilà la trame de cette histoire.
Ce roman de Henning Mankell, mon premier roman de cet auteur suédois m'a laissé un goût amer, cette histoire d'amour inachevée faite de lâcheté, de trahison, de non dit ,ce manque de courage m'a déstabilisé.
Il est vrai que je ne m'attendais pas à cette noirceur.
Ne vous méprenez pas j'ai aimé ce roman malgré des passages difficiles .
J'ai aimé Louise et sa fougue, Agnès et ses filles perdues, le facteur hypocondriaque, Harriet et son tempérament de feu, de beaux seconds rôles comme on dirait au cinéma.
Moi qui aime ces personnages torturés ,ces loosers aux grands coeurs Fredrik m'a déçu comme il a déçu tous les personnages féminins du roman .
Je vous invite à lire ce roman, et attention aux promesses non tenues.
Je dédie cette critique à mon âme soeur qui se reconnaîtra
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le solstice d'hiver sur une île de la Baltique est propice à glacer le sang dans les veines. le seul remède étant de combattre le mal par le mal : s'immerger quelques instants dans un trou de glace. C'est ce que fait chaque jour l'ancien chirurgien Fredrik Welin, reclus depuis douze ans dans cette maison familiale, après une erreur professionnelle qui le ronge.

A part le facteur hypocondriaque, il ne voit quasi personne. Jusqu'au jour où débarque Harriet, un ancien amour, qu'il a abandonnée. Elle se sait incurable et exige qu'il tienne sa promesse de jadis de l'emmener au bord d'un petit lac dans la forêt. Cette escapade en plein coeur de l'hiver est plus longue que prévue et apporte son lot de surprises dont Louise, 37 ans, fille de Fredrik qui ignorait son existence. Elle apparaît dans l'encadrement de la porte de sa caravane en peignoir rose et escarpins rouges. Elle a des occupations originales : la boxe, un amour irrépressible pour le Caravage, son mépris qu'elle adresse aux chefs d'Etats du monde entier et... les chaussures.

La rencontre avec ce vieux bottier italien reclus lui aussi dans les forêts glacées du Nord constitue l'un des très bons moments du livre , de belles pages d'anthologie: beaucoup d'humanité et de chaleur au coeur du froid polaire. Grâce à son savoir et son expérience plus personne n'aurait mal aux pieds !

L'autre grand moment est la fête organisée pour Harriet qui décline de plus en plus. Sept convives se retrouvent autour de la table familiale en plein été cette fois, dans la lumière et la chaleur des heures qui comptent vraiment.

Ce livre passe sans arrêt de l'ombre à la lumière, d'un passé de mensonges et de non-dits à un présent de vérité reconnue, de parallèles entre le grand-père mort et la petite-fille, entre le père et sa fille. Chaque personnage se donne la possibilité d'une rédemption, d'une réhabilitation de lui-même à ses propres yeux.

Le style littéraire d'Henning Mankell est brut, sans chichis, sans concession non plus. L'écriture n'est pas intense mais les situations le sont. le froid exacerbe le réalisme de la solitude et du face-à-face avec soi-même.

Lecture surprenante et prenante pour moi qui ne connaissais de cet auteur que le nom de son policier favori, Wallander.



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Un beau roman. Les personnages avec leurs défauts et leurs failles ne sont pas particulièrement sympathiques, cependant ils sont attachants et l'histoire est prenante. le texte se lit bien, il est fluide. Je renouvellerai l'expérience avec Henning Mankell. Cet auteur est une belle découverte. Ce roman, j'attendais beaucoup de le découvrir, je ne suis pas déçue. Un livre que je recommande.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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« Je me sens toujours plus seul quand il fait froid ».
Ne voulant avoir affaire à personne, et surtout pas à lui-même, Fredrik s'est isolé dans une ile proche de Stockholm, difficile d'accès, entourée de glace une bonne partie du temps.
Avec une vielle chienne sourde, et une vieille chatte vagabonde.
Bien sûr, parfois, il s'étonne de l'absence absolue de contacts, de téléphone, de courrier, de visites, sauf celle du facteur qui lui annonce immanquablement qu'il n'a pas de lettres ; mais il a voulu ça, depuis 12 ans, ce désert glacé, ce vide, cette vie creuse.
Apparaît un beau jour, au milieu de la glace, son ancien amour, qu'il a abandonné il y a presque 40 ans, sans un mot d'explication, sans lui dire au revoir, abandonnée, point.
Sa vie change, entre les accusations d'Harriet bien compréhensibles, sa volonté à elle qu'il accomplisse au moins la dernière promesse qu'il lui a faite avant de s'éclipser en douce, l'approche de la mort de la réapparue, sa solitude à lui, et sa certitude que la mort est proche aussi pour lui ( Fredrik a 66 ans, et Mankell est mort à 67)
Dans « les chaussures italiennes »le narrateur de Mankell fait un bilan de ce qu'il a fait, mal, la plupart du temps : il a fui l'amour d'Harriet, sans raison, il a fui aussi lorsqu'il a été confronté à un problème grave. Il s'est fui lui-même. le temps a passé, peut être est-il trop tard. Sortira-t-il de la prison sans barreaux qu'il s'est construite ?

La vieillesse confrontée au néant et à l'inutilité de son existence, voilà ce que nous présente Mankell, voilà ce que chacun de nous devrait envisager.
Sa vie change pourtant avec l'arrivée inopinée de cette mourante : durant sa fête d'adieu, où les vivants et les morts sont unis, il parle « de la surabondance et de la simplicité .De la perfection et de l'accomplissement qui n'existent peut être pas mais qui se laissent parfois entrevoir dans la compagnie de bons amis par une belle soirée d'été. L'été suédois était capricieux, certes… mais il pouvait être d'une beauté étourdissante. »
La vieillesse confrontée aussi à ses anciennes trahisons : pourquoi trahit-on ? pour ne pas être trahis , par peur de nous mêmes , par peur de sentiments trop intenses, par peur de perdre le contrôle. Par peur.
Truffé de rebondissements, d'allers et venues, de réapparition d'autres témoins gênants du passé, ça déménage dans l'ile autrefois inoccupée.
Au fur et à mesure que Fredrik voit le vide de son existence, elle se remplit de façon bigarrée et imprévue.

LC thématique octobre 2021: Cap au Nord
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Henning Mankell donne vie à Frederik Welin qui vit très seul, sur une île héritée de ses grands-parents, au nord de la Suède.
C'est une homme blessé : douze ans plus tôt il a fait un erreur impardonnable dans son métier de chirurgien.
Arrive un jour Hariet, une femme qu'il a connue, aimée et abandonnée il y a trente-sept ans. Elle a une maladie incurable et lui demande d'aller admirer le lac qu'il lui avait promis de voir à cette époque.
Ils s'en vont avec la voiture de Frederik et à partir de ce moment Frederik va rencontrer d'autres personnes qui vont devenir très importantes pour lui.
Il reviendra sur l'île où il sera beaucoup question de la mort.
Le titre "Les chaussures italiennes" occupe une place comme un fil que l'on retrouve pendant tout le livre dans de nombreux passages.
La première fois, il parle des chaussures auxquelles son père, serveur dans un restaurant accordait beaucoup d'importance et on se doute bien à la fin qu'il va encore être question de chaussures et pas n'importe lesquelles.
C'est un livre magnifique avec des réflexions très philosophiques, admirablement écrites.
C'est un roman noir mais tellement riche en émotions partagées avec moi, lectrice.
De plus, la traduction d'Anna Gibson est très réussie.
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