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4,05

sur 1499 notes
Lu 250 pages sur 820. J'arrête. Rythme trop lent et où il ne se passe pas grand-chose, à moins que ce ne soit après un tiers de livre ? Hans Castorp, jeune ingénieur naval, vient pour trois semaines rendre visite à son cousin en cure dans un sanatorium, où lui aussi deviendra malade. Au fil des jours : lever, repas, balade, sieste, coucher, discussions avec médecins et autres résidents qu'il nous décrit avec mille détails. le jour d'après on recommence : lever, repas, balade, etc. Je sais c'est notre quotidien. Mais c'est ce que je fuis en lisant…
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La Montagne Magique est un incontournable de la littérature allemande, un roman au rythme particulièrement lent, qu'on prend plaisir à feuilleter à son rythme, un peu hors du temps comme l'est le principal protagoniste, Hans Castorp.
Ce jeune ingénieur naval, à peine émoulu de l'école, décide d'accompagner son cousin Joachim Niemssen à la maison Berghof, sanatorium chic de Davos.
Le début de son séjour, initialement prévu pour durer trois semaines, fait de lui une sorte de spectateur passif de ce microcosme de malades de la tuberculose, qui est en même temps un condensé de la société de l'époque, avec tous ses travers, ses rigidités et son charme quelque peu désuet.
Puis, les semaines passant, la Montagne Magique exerce son charme et fait progressivement sortir Hans Castorp du déroulement normal du temps.
Ainsi, peu à peu, il entre dans cet univers où le temps cesse de s'écouler et où, de composante essentielle de nos existences, il devient un accessoire négligeable.
Comme l'étanchéité du bocal fait échapper son contenu aux ravages du temps, le jeune Hans évolue dans cet environnement si particulier et, sous l'égide du pédagogue Settembrini, apprend certains rudiments de la vie tout en se trouvant en dehors de celle-ci, comme s'il étudiait la théorie sans jamais la mettre en pratique.
Au Berghof, aux côtés de Joachim, Hans Castorp apprend ainsi à travers des digressions nombreuses de l'auteur, le sens de la vie, l'inexorable écoulement de la vie, comme le contenu d'un sablier, la dialectique, les joutes verbales qui opposent Settembrini à l'affreux Naphta, et même l'amour en la personne d'une troublante patiente russe au nom français, Claudia Chauchat.
Constitué de sept longs chapitres, ce roman s'écoule au rythme du Berghof, auprès d'une kyrielle de personnages plus ou moins atypiques, lesquels apportent chacun une pierre à l'éducation du jeune Castorp.
A la différence du désert des Tartares, de Dino Buzzati, le jeune Castorp entre, comme Giovanni Drogo, de son plein gré dans un univers situé en dehors du monde et du temps qui le rythme. En revanche, contrairement à Drogo qui demeure tendu face au désert dans l'attente d'une hypothétique attaque, le jeune Castorp, lui, ne semble rien attendre de précis.
Dans un cas, c'est une attente qui mène aux confins de la vie, dans l'autre, c'est l'isolement volontaire d'un jeune homme qui sortira de sa torpeur sur l'ultime coup de tonnerre qui achève ce récit.
A la fois roman et essai, ce long ouvrage fait partie des jalons que l'on insère dans sa bibliothèque et qui, malgré un caractère qui peut paraître rébarbatif, constitue une lecture précieuse qui permet d'entrer un peu soi-même dans cet univers si spécial.
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Lire ce monument, je commencerai par dire que c'est un bonheur. Une chance.
Enlevons tout ce qui a entouré ce livre; Pourquoi pas ?
Je le lis, tout simplement... Alors il m'a bien fallu une centaine de pages pour devenir accroc. le temps que tout se mette en place, que l'on comprenne le temps justement, les symboliques portées par les personnages, et à un moment la lumière se fait. Et alors la lecture n'est plus que du petit lait que l'on déguste.
L'écriture de Thomas Mann, c'est du délice, l'oeuvre fait 700 ou 800 pages, mais comme j'en relis plein juste pour le plaisir : les descriptions, les portraits, sont absolument délicieux, méchants, vrais, incroyables d'intemporalité, j'en ai pas fini.
Il y a cette tuberculose. Ces mourants. Malades.
Son personnage principal, Hans, est assez banal et à la fin de roman, Thomas Mann le laisse, dans une sorte de jaillissement qui est la vie mais qui pourrait être aussi la mort.
Dans La Montagne Magique, Hans n'est qu'un passeur. Ce sont les autres "personnages" qui comptent. Et là, alors, l'histoire de l'Allemagne , les débats, les questionnements apparaissent. C'est compliqué. C'est passionnant, car ces débats, ces combats, sont d'actualité.
Quitte à être banale, La Montagne Magique, un monument, dans tous les sens, mais un plaisir car comme l'écriture est belle et utile, oui, utile, car chaque mot compte, chaque mot a un sens, et ce roman raconte la maladie, la mort, et le rapport que les êtres humains peuvent avoir avec ces deux là... A lire ou relire en ces temps.
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Une intéressante approche de la relativité du temps, celui de ceux d'en bas, les biens portant, et celui de ceux d'en haut, hébergés pour un temps indéterminé dans un sanatorium d'altitude pour personnes aisées. Ce temps est aussi le prétexte à toutes les discussions, la vie et la mort, la religion et la politique, la philosophie, la médecine, les sciences ..., et aussi la dissection de cette micro société. C'est certes un roman, mais ces longues discussions sont aussi comme une succession d'essais, datés de l'époque ou le livre a été écrit ( dans les années 1920). Selon vos centres d'intérêts, certains vous sembleront passionnants, d'autres désuets et d'autres encore d'une longueur à n'en plus finir. J'ai par exemple, en ce qui me concerne, beaucoup aimé l'approche du temps, moins les thèmes médecine et religion/politique. Malgré sa longueur, ce livre très bien écrit, alternant de façon équilibrée romanesque et philosophie se laisse, de façon surprenante, lire sans déplaisir. Aimé serait beaucoup dire, mais je n'oublierai pas la petite musique qui m'a bercé le temps de cette lecture, un peu comme ce qu'il me reste d'une très ancienne et aussi très longue lecture de la recherche du temps perdu.
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Pendant la longue lecture de la Montagne magique, l'envie m'est venue à trois reprises de lancer ce livre à bout de bras en criant à l'endroit des protagonistes "Mourez, mourez!" Malgré tout, j'ai persisté et j'ai terminé le livre. Je me demande bien pourquoi. Ceci dit, le livre n'est pas sans mérites, j'ai bien aimé les descriptions de la nature et du village, les discussions philosophiques, existencielles de Settembrini, etc. Mais, selon moi, l'histoire est inutilement longue. Il convenait sans doute aux gens prisonniers des sanatoriums...
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Sensation de vide lorsque Thomas Mann nous exclut de son livre comme il a exclu son héros Hans Castorp de son pays d'en haut pour redescendre, lui le « frêle enfant », dans le pays d'en bas oublié peu à peu pendant sept ans.

Sept ans de voyages dans les brumes de la vie, brumes réelles et irréelles, voyage initiatique en compagnie d'êtres fascinants et opposés. Voyage de « formation » au coeur de lui-même, tel est Hans Castorp au sein de la « Montagne magique ».

L'obscurantisme de l'un (jésuite) se rebellant face à la liberté démocratique, l'idée de progrès et la vertu des sciences défendues par l'autre (franc-maçon), nourrissent et tentent de s'approprier le jeune Hans bâti de convictions anciennes issues d'un XIXème siècle bourgeois, protestant et conservateur.

Des femmes, des hommes vivant en ce milieu clos qu'est un sanatorium élevé au-dessus de la vie dite « normale », des portraits d'humains avec leurs déchéances physiques plus ou moins importantes, une femme prototype de la sensualité difficile à assumer, un cousin bâti de fierté militaire, des rencontres émouvantes côtoyant la mort, des médecins : l'un réaliste et sans concessions, l'autre versant dans la psychanalyse voire dans l'étrangeté, etc… tout un monde que torturent la maladie et l'envie de vivre.

Puis il y a le temps, le Temps et les temps.
L'analyse, l'obsession, la recherche…
Au fil des pages, le narrateur en dévoile le besoin et la nécessité.

Les idées affluent, intemporelles pour certaines, marquées par l'époque (celle que l'on dit « belle ») pour d'autres, intransigeantes, implacables parfois, contradictoires.

Un fond politique flotte au-dessus de ce milieu bourgeois et argenté qui vit dans l'entre-soi : idées libérales contre étroitesse, anti-sémitisme, sociétés, richesse/pauvreté, éducation et jugements, cosmopolitisme bien ou mal accueilli (la « bonne » et « mauvaise » table) guerre…

Le livre est d'une richesse absolue qu'il faut appréhender lentement, lire voire relire tant les mouvements de tout ce monde clos soulèvent d'interrogations quant au sens (aux sens) de la vie.
Un foisonnement qui bouscule : musique et politique, humanisme,
grandeur de l'homme face à la mort, spiritisme, expériences, présences des éléments naturels, psychanalyse, philosophie, symbolique du chiffre 7, etc...

Importance de la post-face de la traductrice Claire de Oliveira qui affine notre lecture (analyse, éléments biographiques, époque).
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L'humour distillé par le ton du récit tient souvent au rapprochement, incongru, entre la perception légère ou futile, traduite par les protagonistes ou le narrateur dans leurs propos, de telle situation ou tel événement, et le caractère, objectivement dramatique au sens courant, de ceux-ci. Cet humour, mais surtout ce ton qui contribuent, entres autres facteurs, à donner au récit sa longueur hors normes, m'a beaucoup plu et régulièrement fait penser à celui que Greg a placé dans la bouche d'Achille Talon, qui, à plus d'un titre bien qu'en en restant fort éloigné, pourrait être qualifié de nouvel Hans Castorp. Mais ce point n'est pas central....

Cet humour, comme tout humour, distancie mais plus spécifiquement ici, dit ce temps-là: espace, temps, tout est dit? Certes non, et je ne peux faire preuve de moins d'originalité lorsque je mentionne ces éléments archi-connus d'analyse de l'ouvrage . Mais, très honnêtement, ce thème du roman, même s'il est illustré avec talent au plan littéraire par l'auteur, ce dernier probablement influencé par les travaux contemporains d'Einstein, m'a peu séduit car il est prétexte à de trop longs développements et n'est pas, à mon humble avis, porteur d'une idée très novatrice en dehors du domaine scientifique, à savoir la relativité du temps. La valeur ajoutée de Thomas Mann est cependant d'enrichir littérairement celle-ci par son association à la définition de référentiels spaciaux: le monde d'en-bas et celui d'en haut. L'exploitation de cette dualité, outre son effet sur la mesure (ou plus exactement la perception) du temps est de fait formidablement créatrice: c'est un monde, celui d'en haut, complètement nouveau qui naît de l'esprit et sous la plume de Mann dont il n'est presque pas nécessaire de souligner, s'agissant de sa durée de gestation, la parenté numérique avec la Genèse: 7 à dire vrai!

On ne peut douter que le fatras de pensées historico-sociologico-religioso-philosophico-métaphysico-hermétiques à vocation prétendument pédagogique qui remplit le fond de commerce des débats entre Settembrini et Naphta ait été intentionnellement rendu abscons par l'auteur. Je n'affirme pas là que ces débats soient absolument sans intérêt mais exprime l'avis qu'ils se veulent représentatifs de l'immense perplexité dans laquelle ont pu se trouver alors (et se trouvent encore aujourd'hui) les éducateurs devant les positions argumentées de façon plus ou moins rigoureuse, contradictoire et changeante des penseurs de tout temps (et espace). On ne peut que constater avec tristesse et découragement que la soif de s'éveiller par l'expérience à un autre lui-même déclenchée chez Hans Castorp par son séjour dans le monde d'en-haut aurait mérité une réponse plus structurante, sans pour autant être assuré que sa décision finale, et comme pré-encodée en lui-même, de retourner dans le monde d'en bas, en aurait été changée. Chers à canon!

Il est aussi question d'amours, sous diverses formes, exprimées plus ou moins explicitement et qui représentent une part tout à fait considérable parmi les thèmes abordés dans l'ouvrage. Les questionnements personnels de Thomas Mann en ce qui concerne sa propre sexualité s'expriment, de mon point de vue, presque sans censure bien qu'absolument pas de façon débridée et pour tout dire de manière fort belle encore qu'assez sophistiquée.

Plein d'autre choses à dire, mais je conclus.
Une belle oeuvre, poétique et rafraîchissante, qui, sans en pâlir, aurait pu être un peu plus compacte.

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Pour se reposer après les semaines épuisantes consacrées à la préparation de son examen d'ingénieur, le jeune Hans Castorp quitte Hambourg pour un sanatorium de Davos. Il y rejoint son cousin Joachim, soigné depuis plusieurs mois pour une faiblesse pulmonaire, et est censé n'y passer que trois semaines. « La patrie et l'ordre étaient non seulement loin derrière lui, mais surtout enfouis à des lieues sous ses pieds, et son ascension continuait de l'en éloigner. En suspend entre eux et l'inconnu, il se demandait ce qu'il deviendrait là-haut. » (p. 9) D'abord étonné par les habitudes des malades et des convalescents et désorienté par le rythme de cette vie consacrée aux soins et au repos, Hans finit par trouver ses marques et sa place, d'autant plus qu'il développe une maladie qui le contraint à rester plus longtemps dans les hauteurs. La compagnie morbide du jeune homme est aussi fascinante que dérangeante. Les longs argumentaires de Settembrini alternent avec les envolées fougueuses de Naphta. Et Hans s'embourbe dans une relation amoureuse des plus complexes avec l'affolante Clavdia Chauchat.

Happée. Je ne peux pas me décrire autrement tout au long de cette lecture. J'ai été fascinée par cette communauté étrange et forcée dans les montagnes. « 'Ce sont de jeunes gens, le temps ne compte pas pour eux, et ils vont peut-être mourir. Alors pourquoi veux-tu qu'ils prennent un air sérieux ? » (p. 65) La décomposition psychique alliée à l'atmosphère débilitante des lieux crée un malaise croissant et une angoisse diffuse qui ne lâchent pas le lecteur. « Ici, on révise ses conceptions. » (p. 12) Pris par la dilution du temps, Hans ne sait plus redescendre, revenir à la vie normale, et la durée de son séjour à Davos excède tout bon sens.

Thomas Mann m'a déjà séduite avec La mort à Venise et Les Buddenbrook. C'est un triplé gagnant avec La montagne magique qui me laissera longtemps une impression profonde.
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Un ami m'a mis au défi de lire ce roman-fleuve (le fameux ‘'t'es pas cap''). Comme je n'avais jamais lu cet auteur, le défi était doublé en quelque sorte.

Le personnage principal est un jeune bourgeois hambourgeois assez quelconque : «Il portait commodément et non sans dignité sur ses épaules la haute civilisation que la classe dominante de cette démocratie municipale de commerçants transmet à ses enfants. (…) Il avait le plus grand respect pour le travail, bien que, personnellement, le travail le fatiguât quelque peu ». Lorsque le roman commence il a vingt-trois ans ; il vient de terminer ses études «sans éclat ni bravos, mais très convenablement ». Avant d'entrer dans la vie active comme ingénieur, on lui prescrit ‘'un changement d'air'' et lui recommande d'aller passer trois semaines dans les montagnes suisses où se trouve son cousin, soigné dans un sanatorium.

Le jeune homme va plonger dans un monde où le temps paraît infini et laisse beaucoup d'espace à la réflexion et au débat d'idées ; une microsociété d'individus de toutes nationalités, de tous âges, de toutes cultures et de tous milieux dans laquelle la mort est omniprésente. Les sentiments, les défauts, les différences culturelles et les opinions sont amplifiés par la promiscuité.

Si vous souhaitez plonger dans un monde qui sera englouti par la première guerre mondiale (l'auteur a qualifié son roman de ‘'document de l'état d'esprit et de la problématique spirituelle de l'Europe dans le premier quart du XXe siècle''), foncez... Si vous aimez l'introspection, foncez…

Personnellement, lire ‘'La montagne magique'' m'a fait le même effet qu'écouter du Wagner : j'aime bien au début, puis petit à petit je trouve que ça devient répétitif, ça tourne en rond, ça me paraît long, puis très long… mais je vais quand même jusqu'à la fin parce qu'il y a de beaux passages à l'occasion. Je dois avoir un problème avec une certaine culture allemande !


PS – Est-ce qu'une partie de ma déception ne viendrait pas de la traduction ? le roman qui figurait dans ma PAL était l'édition 1987 (Livre de Poche, 2 tomes), traduction de Maurice Betz ; une écriture qui m'a semblé dater. ''La montagne magique'' a été publié en 2016 dans une nouvelle traduction de Claire de Oliveira, une version ‘'réenchantée'', qui ‘'restitue l'humour et la force expressive'' du roman, qui lui rend ‘'son humour et son tragique'', etc… Il faudrait que je puisse comparer. A suivre…

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Bonsoir a toutes et a tous.
Votre serviteur est de retour après un passage plus que délicat.
Merci a la personne qui a régulièrement pris de mes nouvelles , elle se reconnaîtra, c'est une grande dame a qui je souhaite l'apaisement sur le plan de la sante bientot.

Votre serviteur a choisi cet opus pour son retour, pour de multiples raisons ...
Certaines personnes estiment que des oeuvres peuvent changer profondément les personnes, en ayant achevé cette oeuvre, je ne peux qu'être en accord avec cette visïon.

Il y a de nombreux livres qui croisent notre route dans notre vie de lecteurs, rares sont ceux qui marquent durablement l'esprit ...

Thomas Mann est une rencontre majeure pour votre serviteur.
Le cinema contemplatif fait partie des plaisirs de la vie de votre serviteur, pour son calme qui cache la profondeur psychologique de l'existence, en decouvrant ce texte, une fois passé la présentation de l'anti heros du texte, votre serviteur a trouvé içi le bonheur d'une oeuvre contemplative ...
Ces oeuvres qui vous plongent dans un univers restreint, ou la lenteur occupe une place centrale, ou les etres se livrent à nu, sans aucune vulgarité , mais avec une finesse psychologique qui vous invitent à l'introspection ...
Thomas Mann invite son lecteur à une étude de soi meme, a une définition de son moi, au travers des personnages qu'il tisse ici, chacun possédant une épaisseur qui les rends "vivants " , par delà les mots et le papier...
Castorp c'est l'explorateur au coeur d'un monde inconnu, qui est celui de l'espèce humaine ...
Thomas Mann fait preuve içi d'une maîtrise absolue de l'art du romancier, celui qui consiste à faire vivre avec des mots, des etres qui n'existent pas, et parvenir à passionner le lecteur à leurs histoires ...
Pourtant, Mann n'a que fâire des rebondissements habituels d'un roman, Il construit son oeuvre comme une étude sociologique, psychologique, atteignant un niveau rare de perfection dans son travail..
Certes, Thomas Mann avait connu au préalable un sanatorium, ce qui lui apporte une connaissance des pratiques médicales, pratiques qu'il remets en doute régulièrement, allant jusqu'à insinuer a mots couverts que les médecins de ces endroits sont en quelque sorte des gourous, qui veulent tout savoir de leurs patients, se mêlant de leur vie la plus intime , sans que jamâis cela ne choque quiconque ...
La montagne magique c'est une oeuvre proteiforme, dont l'un des aspects évidents s'avère être la dénonciation de l'endoctrinement que pratique certains médecins dans des lieux fermés , ou les patients sont totalement entre leurs mains ...

Au millieu de cela, Castorp c'est un peu l'électron libre, celui qui arrive vierge de toutes aventures de vie, et qui va se voir "percuter " par cet univers aliénant et passionant, ou des etres humains devenus des objets d'études , se confrontent , s'affrontent et se perdent parfois ...
Ces rencontres vont faire de lui un homme accompli, qui va et c'est cet aspect qui a le plus marqué votre serviteur, comprendre que l'amour qu'il ne trouvait pas, etait deja tapi en lui, et ne pouvant s'accomplir , va alors s'incarner dans une autre personne, d'un sexe different, mais tellement semblable ....

Le merite immense de Thomas Mann, c'est d'avoir içi, mis au grand jour le fâit que l'homme et la femme ne font qu'un , et que les traits masculins sont egalement feminins et vice versa ...
Celles et ceux qui ont lus ce livre sauront de qui je parle, c'est l'un des mystères que votre serviteur se gardera bien de devoiler içi ...

De meme, Thomas Mann propose une galerie de personnages qu'il construit suivant les espoirs ,les rêves et les désirs de ces contemporains, rappelons nous que ce livre fut rédige au début du 20 eme siecle, il ne pouvait donc que fâire une photographie psychologique de ces contemporains, ce qui n'est deja pas la moindre des choses à réaliser !!

Les débats philosophiques , les affrontements entre les deux "maîtres " de Castorp, sont des passages uniques, immenses de par leur profondeur, leur intelligence...
Qui peut, hormis Dostoievski, înclure autant de debats philosophiques, de questionnement sur ce sujet, au coeur d'un roman ?

"La montagne magique " , c'est la démonstration que le roman peut être une oeuvre d'art contemplative, qui prends le temps de saisir l'humain dans toute sa complexité, sans masque, l'humain tel qu'il est, y compris au moment de son trépas ...

"La montagne magique ", c'est un cadeau que Thomas Mann offre à l'humanité, et en toute modestie, votre serviteur est obligé de reconnaître qu'il n'était plus le même homme après avoir achevé cette oeuvre d'art monumentale, qui doit être reconnue comme l'un des plus grands textes de l'histoire de la litterature...

Merci pour votre attention, portez vous bien et lisez des livres .
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