Petit séjour dans ce sanatorium en haute altitude, il est vrai que je n'en suis pas sorti indemne. Un roman sur le temps qui s'écoule. Pour ma part, si le personnage a pu vivre sans cette sensation du temps, de la répétition et de l'ennui, ca n'est pas mon cas. Entre disgressions philosophiques et soporifiques, quotidien d'un ennui mortel, discussions biologiques, religieuses et métaphysiques sans intérêt. Je me suis ennuyé du début jusqu'à l'abandon de la lente agonie.
"Un bel ennui" disait
Houellebecq, un ennui tout court pour moi. Et pourtant, des personnages complexes (d'après le Wiki, lu en diagonal, ils paraissent un peu plus fade...), Hans Castorp, personnage fade (la, on est d'accord) et sans aspérités, déchirée entre des influences contradictoires, qui aspire à des idéaux humanistes élevés, tout en étant tentée par des idéologies radicales (méchant communisme) et un rejet des cultures d'avant-garde.
Lodovico Settembrini représente l'idéologie des Lumières (un halluciné de l'arrière monde) et l'adhésion à la vie. L'action a pour lui une valeur éthique. Il se fait le mentor et l'éducateur de Hans Castorp, qu'il qualifie affectueusement d'«enfant gâté de la vie». Dans ce rôle, il souligne le caractère absurde de la fascination de Hans pour la maladie et la mort. Eh oui, c'est également un roman initiatique.... Il nous initie à la souffrance, ca aussi, je suis d'accord.
Léon Naphta représente l'extrémisme (le totalitarisme waaah). Son idéologie combine des morceaux hétérogènes venus de toutes sortes de radicalités, avec une vision du monde collectiviste contenant des aspects aussi bien communistes, anarchistes, que fascistes et chrétienne. Des valeurs religieuses et philosophiques centrales sont dépouillées de leur sens par cet homme. Naphta incarne un mode de pensée anti-humain et opposé aux Lumières. Ou un gros fourre tout de tout ce qui est mal, je ne sais encore trop.
Il rivalise avec Settembrini pour convaincre leur élève Hans Castorp, dont il soutient la transfiguration naïve de la maladie : dans la maladie reposent la dignité de l'homme et sa noblesse ; plus il est malade, plus il accède, en un mot, à un degré supérieur de l'humanité. Tout progrès ne peut être dû qu'à la maladie. Ces deux personnages sont des exemples comme cette problématique (qui aura le droit à plusieurs discussions soporifiques), toute une galerie de personnages tourne autour de Hans avec une fonction symbolique.
En conclusion, peut être que c'est le rythme, la traduction, les descriptions ou les personnages. Mais je me suis ennuyé, ce sanatorium fut une expérience étouffante et mortelle. Une expérience dont je ne suis pas sorti indemne...