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Le chant d'Haïganouch de Ian Manook, présentation
1947, à Meudon, Agop a décidé de rejoindre l'URSS où il est dit que les Arméniens sont les bienvenus. Il laisse Haïganouch et ses deux enfants.

En France, c'est la fin de la guerre. Il y a eu des déportations. Plus aucune naturalisation n'a lieu.

Avis le chant d'Haïganouch de Ian Manook
La fin de la Seconde Guerre Mondiale a eu lieu il y a moins de quatre ans. Les Arméniens qui vivent et travaillent en France ne sont pas si bien accueillis que ça. Ils doivent faire face au racisme. Pour certains, le but est de retrouver leur pays car ils se sentent déracinés. le communisme est en plein essor et l'URSS fait office d'eldorado car elle promet de rendre aux Arméniens leur pays. Ils sont nombreux à partir, en famille ou seuls. Après les premiers jours où tout se passe ç peu près bien sur le bateau, la dure réalité les rattrape, tout comme leur arrivée sous joug soviétique. Ils vont très vite déchanter. C'est le cas d'Agop qui n'a écoute personne de sa famille. Il souhaite faire venir les siens un peu plus tard. Grande gueule, il arrive à avoir des conditions moins pires que les autres. Mais jusqu'à quel point. Il prend sous son aile un jeune garçon. Très vite, il veut revenir en France. Ses exploits à Berlin vont lui permettre d'entrevoir l'espoir. Mais le régime stalinien a besoin de main d'oeuvre. Il déporte tant et plus dans les régions les plus reculées, les plus arides, les plus froides du pays. Condamnations ou pas, ils vont être des milliers à être déportés, pour quelques années ou sans espoir de retour car ils vont perdre la vie face à de telles conditions qu'ils ne supporteront pas ou parce que le régime soviétique va les considérer comme des opposants. Qu'ils soient arméniens ou soviétiques, il n'est pas bon de s'opposer à ce régime totalitaire. Tous sont surveillés, doivent faire attention à ce qu'ils disent. Ceux qui ont le pouvoir, un jour, en profitent. Mais un autre jour, ils peuvent être déchus. le régime soviétique n'hésite pas à abattre d'une balle dans le dos. Même quand on sort, après une arrestation, tout est contrôlé. Pas le droit d'aller dans les villes, pas le droit de quitter le pays et autres. Quelle vie pour tous et toutes. Ils sont, tout de même, quelques uns à aider les leurs, au péril de leur vie, mais ils le savent. Car leur vie ne ressemble à rien. Que dire des arts. Il ne faut pas s'opposer au régime; C'est le cas d'Haïganouch qui va perdre et son mari, et son fils. Elle n'aura pratiquement jamais de nouvelles de ce dernier. Il faudra de belles circonstances pour que cela se passe, il faudra prendre des risques, mais qui valent le coup.

Pendant ce temps, la vie en France continue, même si les nouvelles d'Agop n'arrivent pas. La famille est toujours aussi soudée. Renouer des relations, les faire jouer pour qu'il revienne, mais sans donner de faux espoirs à la principale intéressées et ses enfants.. Les adultes vieillissent et les enfants grandissent et deviennent, à leur tour, des adultes, qui tombent amoureux. Clin d'oeil à Françoise, la femme de Ian Manook. Cette jeune femme est tombée amoureuse d'un Arménien et elle a rejoint la famille, la grande famille. Mais pas très facile de s'intégrer lorsqu'une femme règne sur le groupe. Les Arméniens forment une grande famille, ils sont soudés, ils s'aident et aident les autres, également. Les fêtes sont gigantesques et montrent une très grande solidarité et l'amour de l'autre.

Un livre politique qui détaille et qui est un devoir de mémoire pour tout ce que les Arméniens ont subi. Un coup de pied, également, au gouvernement français, qui les a abandonnés, qui ne s'est jamais préoccupé d'eux, même lors d'une visite officielle. Les rencontres n'ont rien donné. Les représailles ont été encore plus importantes.

Une partie de l'histoire que je ne connaissais absolument pas et qui est réellement enrichissante. le lecteur ne peut que compatir pour ses destins, qui sont si bien racontés. Ian Manook démontre, une nouvelle fois, son talent de conteur, qui sait changer de thème selon le sujet qu'il souhaite traiter. Coup de coeur, oui, pour ce roman, même si je n'ai pas eu ces montées d'émotion – jusqu'à pleurer – comme pour le premier.
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Après avoir survécu au génocide Arménien, deux soeurs Araxie et Haïganouch ont été séparées sans savoir ce que l'autre est devenue, elles vont toutes deux construire leur vie. Araxie installée en France a épousé Haïgaz et sa soeur de coeur Agop, ils ont construit leur vie même si Araxie restent hantée par l'absence de sa petite soeur. Après la seconde guerre mondial Agop fait le choix de partir en URSS où Staline a promis aux Arméniens la construction d'une nouvelle Arménie. Laissant femme et enfants, leur promettant de revenir dans quelques mois si le rêve n'était qu'une chimère et avec une seconde mission si possible retrouver Haïganouch qui vivrait en URSS. Malheureusement le rêve est loin de la réalité et ces Français vont se retrouver prisonniers de leur espoir déchu car au bout du voyage la misère les attend mais aussi les camps de travail. Quant à Haïganouch traqué par le pouvoir va avoir à vivre de nombreuses épreuves et malgré sa cécité, elle va grâce à son talent et sa bienveillance échapper à bien des malheurs.

Le premier tome m'avait bouleversé, très difficile l'histoire du massacre de ce peuple est méconnue et ce roman permet à l'auteur de rendre hommage à toutes ces victimes oubliées mais surtout à sa famille. le second tome nous rapporte une nouvelle page terrifiante de l'histoire de ce peuple. Je n'ose comprendre comment un gouvernement peut traiter son peuple de cette manière et faire régner la terreur mais ne peut comprendre aussi comment notre gouvernement a pu troquer des hommes contre d'autres et ne pas s'enquérir de leur sort ensuite. Cette plongée en URSS est terrifiante, comment vivre avec une épée de Damoclès en permanence au-dessus de la tête, certains profitent des instants de grâce sachant que cela peut s'arrêter n'importe quand, d'autres ne peuvent eux que subir, c'est tellement incompréhensible sans oublier ceux qui font de leur mieux pour aider les autres tout en survivant eux même aux répressions. Merci à l'auteur de nous offrir l'histoire tragique de sa famille pour ne pas oublier se pan dramatique de l'histoire. J'ai beaucoup appris en lisant ces deux romans qui nous touchent en plein de coeur et malgré l'horreur, j'admire le courage et la résilience de toutes ses personnes. 

Une duologie que je ne peut que vous conseiller même si j'avoue rester sur ma faim à la fin! J'espère sincèrement un tome trois mais je pense en effet que cette fin ouverte laisse présager une suite! 
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Issu d'une famille Arménienne immigrée en France , Agop décide de répondre à l'appel de Staline et part en Arménie pour préparer le retour au pays de toute la famille. Mais le rêve devient très vite un cauchemar. le retour s'avère quasi impossible, Agop et tous les migrants se retrouvent prisonniers de l'URSS de Staline, d'un système totalement fou et meurtrier. En France la vie continue avec Haïgaz et sa femme Araxie qui rêve de retrouver sa petite soeur Haîganouch dont elle a été séparée en Turquie, et la femme et enfants d'Agop. le roman se déroule sur 3 plans, la France, l'URSS d'Agop et l'URSS de la petite soeur Haïganouch. Un roman captivant grâce auquel on prend conscience de la dureté des régimes totalitaires et de la folie du système mis en place par Staline. La peur, l'arbitraire, la méfiance, la violence, le meurtre personne n'est à l'abri.
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Quelle tragédie que ce peuple arménien endure. Et après ce génocide certains se retrouvent prisonniers des soviétiques avec leur système de terreur. On retrouve l oiseau bleu, la poétesse séparée des siens , qui se cache et parle à la lune pour transmettre des pensées à sa soeur.
Ce livre magnifique nous arrache le coeur en nous faisant connaître ces déracinés qui maintiennent leur arménie dans leur tradition , chanson , cuisine, cérémonies.
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Autant le dire tout de suite, il vaut mieux avoir lu le tome 1 (l'oiseau bleu d'Erzeroum) car les personnages et leur quête ont un sens qu'on comprend mieux dans la chronologie.
Ce roman historique, qui commence en 1947, nous parle du sort de la diaspora arménienne en France et de ce désir de reconstruire l'Armenie lorsque Staline incite les exilés à revenir sur leurs terres...
On suit toujours l'épopée familiale des soeurs tertchounian, Araxie et Aiganouch.
Les familles se sont agrandies, Haigaz est marié à Araxie et Agop à Haiganouch (Assina).
Haiganouch (la vraie soeur d'Araxie)est exilée avec son fils Assadour en Sibérie et connaîtra le froid, la misère, les atrocités du régime stalinien
Agop, va partir en Arménie, à Erevan, et cette tête brûlée, plein d'espoir pour son peuple, va tomber de haut. La dictature de Staline trompe son monde, à coup de purges, de déportations, de déplacements des frontières... La peur d'être éliminé par le KGB créé une paranoia permanente.
Le climat est glacial et lourd, on louvoie avec les personnages entre la menace de mort système d'pour survivre.
A travers la vie de ces courageux Arméniens, inventifs, travailleurs et déterminés à vivre et ensemble, c'est une saga pleine de vie, de rebondissements, de pleurs et de rencontres salvatrices, qu'écrit Ian Manook (c'est l'histoire de sa famille). On traverse l'Europe et l'Urss, en bateau, en camion. Les soeurs se retrouveront elles ? Les contraintes, l'immensité du territoire les sépareront elles définitivement ?
Il y a dans ce livre, le chant d'Aiganouch, aveugle ( devenue , en Sibérie, la Doudorova), concertiste passionnée de Liszt, qui voyagera, en concert, par la poésie, par le jazz manouche de Zazou, le camarade d'Agop... Un leitmotiv musical qui entretient l'espoir quand tout semble perdu, et qui fait le lien entre les destins tumultueux, tragiques, comiques et surprenant de toute cette "smala".
Ce roman est un vrai coup de coeur car il permet de comprendre ce peuple arménien dans sa diversité, ses origines, sa culture et plus largement ce qu'est l'exil, la solidarité d'une communauté. Oh, certes, on est secoués par la violence de la dictature'stalinienne. C'est très bien écrit, avec du rythme, de courts chapitres, alors c'est un roman noir, mais j'ai passé un très bon moment de lecture et de voyages et je garde en tête ce chant d'Aiganouch, le regard vers le ciel...
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Après avoir lu « L'oiseau bleu d'Erzeroum », on retrouve dix ans plus tard nos quatre personnages principaux, Araxie et Haïganouch les deux soeurs, Haïgaz et Agop les deux amis.
Cette fois le destin d'Haïganouch et la volonté d'Agop de rejoindre "son" Arménie nous transportent dans l'univers kafkaïen soviétique. Car l'Arménie est une République Socialiste Soviétique.
L'épisode méconnu des transférés de 47 est très intéressant.
Du génocide aux goulags, du Moyen-Orient à la Russie soviétique, les deux romans nous offre une remarquable fresque du peuple arménien marqué par la souffrance, la douleur mais aussi par la joie de vivre.
C'est très romancé mais très agréable et utile, surtout en ce moment.
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2 ans que j'attendais la suite de « l'oiseau bleu d'Ezreroum »avec impatience et une certaine crainte!! Les suites sont rarement à la hauteur du 1er tome. le début était un peu poussif car il était nécessaire de rappeler qui était qui, ainsi que la situation en France dans l'immédiate après guerre. La séparation du monde en 2, les jeux et enjeux politiques, l'Arménie fait partie de l'union soviétique qui veut bien, dans sa grande générosité, accueillir au sein de son union les arméniens exilés partout en Europe.
Agop, le mari d'Haiganouch décide de tenter sa chance et de partir en éclaireur, tâter le terrain et faciliter le retour des autres si le futur paraît possible la bas.
Bien sûr, chacun découvrira ce que lui même vivra, la réalité derrière les promesses, la vraie vie dans une Arménie qui n'est pas la leur, les promesses non tenues ou pire, les trahisons et les délateurs! L'union soviétique à son pire moment.
Passionnant absolument, d'autant plus que nous nous approchons des années 60 et que certains personnages politiques bien connus de tous font leur apparition.
Le tout émaillé de détails précieux sur la vie des arméniens en France, leur culture, leur cuisine, leur exubérance bon enfant et leur façon de s'adapter.
Un vrai régal à la hauteur des attentes!
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Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'union soviétique de Staline fait miroiter aux exilés Arméniens un retour aux sources sur leur terre natale pour bâtir une nouvelle Arménie. le Chant d'Haïganouch mêle judicieusement la petite et la grande histoire et nous dévoile un nouveau chapitre de l'histoire tragique de la nation arménienne. Dans le sillage d'Agop, de Paris à Erevan puis en Sibérie, l'auteur nous détaille les déportations massives, les camps de travail, la peur et les souffrances constantes. En insistant sur l'absurdité totale du système soviétique basé sur la coercition, la terreur et la délation, Ian Manook dépeint une effarante inhumanité appliquée à grand échelle et qui dépasse de beaucoup le seul sort dramatique réservé au peuple arménien. Il alterne les chapitres consacrés aux errances d'Agop avec ceux s'attachant aux joies mais aussi aux désillusions de sa famille et de ses proches restés en France. D'anciens protagonistes réapparaissent, le récit introduit aussi de nouveaux personnages, dont certains s'illustreront dans l'Histoire, et s'intéresse en parallèle au destin mouvementé d'Haïganouch et son fils. Ian Manook en profite également pour appuyer avec causticité sur la responsabilité de la France dans sa surprenante complaisance à l'égard des Turcs puis par la suite des Soviétiques, égratignant au passage certains hommes politiques de premier plan. Une page historique terriblement douloureuse et singulièrement négligée dans les livres d'Histoire. Les destins des uns et des autres se croisent, se mêlent, apportant une dimension passionnante au récit mais, il est dommage que l'auteur abuse outre mesure des heureux hasards et des coïncidences inespérées qui nuisent pour le moins à la plausibilité effective de l'ensemble. Quoi qu'il en soit, c'est bien écrit, la construction est parfaite, pleine de poésie en dépit des horreurs évoquées et on suit avec intérêt les aventures aussi bouleversantes qu'instructives et captivantes de ces personnages passionnés, attachants et remarquables.
Une nouvelle réussite pour cet écrivain créatif, atypique et profondément inspiré.
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C'est avec plaisir et émotion que j'ai retrouvé les personnages de L'Oiseau bleu d'Erzeroum. Nous sommes cette fois après la seconde guerre mondiale.
Araxie, Haïganouch (Assina) et leurs mari et enfants sont installés depuis les années 20 dans la banlieue parisienne.
Agop se laisse tenter par les sirènes soviétiques de faire venir les Arméniens pour reconstruire l'Arménie sur des terres soviétiques.Il part seul en éclaireur en 1947, par bateau. Mais sur place, il est confronté à l'administration soviétique dans toute sa dureté et les espoirs sont déçus dès le pied posé à terre.
On suit en alternance les chapitres qui lui sont consacrés sur les 13 ans de son périple soviétique, ainsi que les chapitres consacrés à la poétesse Haïganouch (petite soeur d'Araxie) qu'on retrouve également, et ceux consacrés à la famille restée en France.
Tous ces chassés-croisés s'entremêlent et s'organisent pour tisser la trame de ce roman.
Mais j'ai rarement été aussi énervée à la lecture de la chute de ce roman, que je refuse d'accepter. Non, Ian Manook ne peut pas nous faire ça, ou alors donnez-nous la suite des aventures de ''la pianiste Anouchka Doudorova et de son mari manchot''!
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Cet auteur est un écrivain que j'affectionne particulièrement. Après l'oiseau bleu d'Erzeroum, j'ai retrouvé avec passion l'histoire de sa famille. le courage, l'entraide et la générosité sont les valeurs de ses grands-parents. Ils ont à coeur de les transmettre à leurs enfants.
Ce roman est sombre et poétique. Il se lit avec effroi et délectation. Il informe sur les horreurs staliniennes et les bassesses de Mitterand tout en nous plongeant dans la gastronomie arménienne et la résilience lumineuse des populations soviétiques malmenées par les décisions de leurs leaders. Une lecture essentielle car elle apporte connaissances et bonheur.

L'histoire :
Comme des milliers d'Arméniens, Agop, répondant à l'appel de Staline, du Parti Communiste français et des principales organisations arméniennes de France, quittent sa famille et embarquent en 1947 à bord du Rossia dans le port de Marseille. Mais au bout du voyage, c'est l'enfer soviétique qu'il découvre et non la terre promise.

Sur les bords du lac Baïkal, Haïganouch, une poétesse aveugle, séparée de sa soeur lors du génocide de 1915, aujourd'hui traquée par la police politique, affronte elle aussi les tourments de l'Histoire.

Des camps de travail d'Erevan aux goulags d'Iakoutsk, leurs routes se croiseront plus d'une fois, au fil d'une odyssée où la peur rencontre l'espoir, le courage et l'entraide. Agop et Haïganouch par viendront-ils à vaincre, une fois de plus, les ennemis de la liberté, pour s'enfuir et retrouver ceux qu'ils aiment ?
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