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Cet oiseau bleu me faisait signe depuis quelque temps, les critiques des Babeliots et ma bibliothécaire m'ont décidée à le suivre.
En 1915, en Turquie, commence le génocide arménien.
"...il n'y a sur les routes de la déportation, que des cadavres de femmes, d'enfants et de vieillards."
-"Les aléas d'un déplacement de masse en temps de guerre, monsieur l'ambassadeur...Et aucune preuve n'est jamais remontée jusqu'au gouvernement de ce que vous prétendez"
Deux façons d'apprécier la situation.
Ataxie et Haïganouche deux petites filles de 10 et 6 ans perdent très vite leur mère et leur soeur. Elles sont recueillies par une grand mère qui va les protéger, les nourrir (avec des graines trouvées dans le crottin).
Les Arméniens sont soit directement exécutés, soit emmenés aux portes du désert.
C'est un véritable massacre. Les Arméniens sont torturés, affamés, volés et violés, terrorisés, humiliés.
Les scènes décrites sont insoutenables mais bien réelles.
Dans cette période troublée aucun pays ne bouge le petit doigt pour arrêter le massacre.
Ataxie et Haïganouche vont être vendues comme esclaves à un médecin, c'est ce qui va les sauver d'une mort certaine.
Elles sont données à Assina , la fille du médecin, qui devient, encore adolescente, la deuxième femme de Soleiman.
Le mariage de cette très jeune fille nous emmène dans une société polygame où la femme ne sert que de"ventre". Sa vie n'y est que solitude, violence et humiliation.
Les deux soeurs sont séparées.
Assina et Ataxie vont fuire et commencer le long trajet qui les conduit en France où une nouvelle vie les attend.
Commence une deuxième partie que j'ai eu du mal à lire. Non pas qu'elle soit dépourvue d'intérêt, mais la première partie est si forte, douloureuse, inimaginable que mon attention s'est relâchée.
Il y a aussi beaucoup trop de personnages et pas mal d' invraisemblances dans leurs relations.
L'auteur s'est inspiré de la vie de sa grand-mère et tout est malheureusement vrai.
J'ai beaucoup appris sur ce génocide et la naissance de l'Arménie.
Je pense relire la deuxième partie un peu plus tard.
Les 3 étoiles ( seulement) sont dues à mon "décrochage".
Un livre qui marque.

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Depuis 2013, Ian Manook occupe régulièrement les rayons polars et thrillers de nos librairies, dans lesquels il s'est fait un nom. Mais cette fois-ci, il revient avec un roman beaucoup plus intime. Il nous raconte l'histoire de son pays d'origine à travers les destins croisés de personnages de l'époque.

Il débute son récit en 1915, au moment du génocide des Arméniens. Alternant entre plusieurs protagonistes de camps différents, de classes sociales différentes et de responsabilités différentes, il nous dresse le tableau des évènements. On découvre le drame sous toutes ses facettes et on le vit de l'intérieur.

Dans ces conditions de vie désastreuses, les personnages principaux apparaissent comme des lumières dans la nuit. Leurs caractères bien trempés, leur humanité débordante et leur solidarité à toutes épreuves, les rendent particulièrement attachants. On se passionne pour leurs aventures. On vit avec eux les épreuves qu'ils subissent. On éclipse un peu les exécutions, les lapidations, les déportations, la famine afin de mettre nos espoirs dans les exploits de ces héros et héroïnes.

Grâce à une plume agréable à la narration fluide, l'auteur a su remanier le tragique en épique. de la sorte, il a pu parler de ce conflit et des répercussions de la tragédie, sans tomber dans le documentaire ou dans le pathos. Comme dans les romans de Ken Follett ou de Luca di Fulvio, le lecteur assiste à des faits historiques tout en se divertissant. Ce mélange rend la lecture de la terreur beaucoup plus supportable.

Pour l'avoir croisé dans des salons, je sais que Ian Manook est un être accueillant et généreux. Ce récit dégage exactement la même énergie. On sent toute la bienveillance de l'auteur qu'il met au service d'une odyssée instructive, trépidante et émouvante. Pour que l'on sache et pour que l'Histoire cesse de se répéter…
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Arménie, 1915. Dans le petit village d'Erzeroum vivent Araxie, 10 ans, Haiganouch, 6 ans, et leur mère Gaïanee. Lorsque des supplétifs de l'armée turque viennent les massacrer car elles sont arméniennes et chrétiennes, les deux petites assistent impuissantes à l'horreur, et se retrouvent orphelines. Lors d'une longue marche de déportation vers le désert syrien de Deir ez Zor, une certaine Chakée les prend sous son aile et leur évite le pire en négociant avec un médecin pour qu'il les accepte comme esclaves de compagnie de sa fille Assina, mais le chemin vers la liberté et la fin des violences est encore long...

C'est une très belle fresque sur l'histoire arménienne, en grande partie romancée à partir de l'histoire de ses grands-parents, que livre Ian Manook. Je ne connais que très peu le génocide arménien, sa mise en place (spoliation, exactions, camps de concentration), et les différents protagonistes et cela est très instructif, en plus d'être bouleversant. Je pense qu'il est difficile d'oublier la scène de la cascade (qui plonge dans un état catatonique la fille du consul allemand) ou encore le sort de Nazli, et j'ai du plus d'une fois sécher mes larmes. J'ai adoré suivre le parcours de ces fillettes, je me suis également attachée à Assina et à son sort. J'ai moins apprécié la dernière partie tournée vers le communisme, et je n'ai pas toujours compris l'intérêt des chapitres liés à Agop et Haigaz, là où ceux qui concernent les diplomates étrangers (surtout allemands, eux-mêmes effarés d'une telle cruauté) et leur prise de conscience sur la situation avaient toute mon attention.
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Beaucoup de faits tragiques de l'histoire sont peu connus et certains le deviennent grâce aux écrivains. le génocide arménien en fait partie, il a été reconnu tard en France (1984) et les Turcs ne l'on toujours pas reconnu.
A travers ce roman, Ian Manouk s'inspire de l'histore de sa grand-mère pour raconter les atrocités subies par las Arméniens.
L'histoire commence en 1915 lorsque l'extrermination se met en marche. Axarie et Haïganouch ainsi que des milliers d'autres sont déportés. Au cours du périple ellles sont séparées de leur famille et aidées par une femme Chakée, elles échappent à la mort en étant achetées comme esclaves par un médecin turc. Ce dernier les prends pour s'occuper d'Assina, leur jeune fille de 13 ans qui est promise comme seconde épouse à un riche homme d'affaires. Après le mariage d'Assina, les deux soeurs la suivent mais les violences de l'histoire continuent.Haïganouch est donné à un vieux derviche par l'époux d'Assina. Assina et Araxie s'enfuient pour fuire l'époux violent et se font passer pour soeurs. Parallèlement, nous suivons le destin d'Haïgaz et d'Agop, deux adolescents devenus soldats malgré eux et déterminés à venger leur compatriotes. A un tournant de l'histoire le destin de ces quatre personnages vont se croiser...et se retrouver en France.
Malgré les horreurs dénoncées, ce roman, digne d'une épopée est très bien construit et documenté. Les personnages très attachants vivent des aventures rocambolesques précipitées par le chaos et le désordre. Par le biais de ses personnages l'auteur dénonce la passivité des pays d'Europe qui n'ont pas tenté de stopper ce massacre. Un roman choral qui rend hommage à tous les Arméniens disparus et à la solidarité de la diaspora arménienne installée en France grâce à laquelle, nous lecteurs participons en lisant ce livre.
J'ai hâte de retouvé tous ces personnages dans le second volume!
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Le roman "L'oiseau bleu d'Erzeroum " inspiré par une histoire familiale, est un récit fictionnel intégré dans L Histoire dramatique des Arméniens dans la première partie du XXe siècle.

Si le fil rouge du roman est bien le génocide arménien perpétué par les turcs en 1915, les descriptions de l'exode et des massacres, dont la cruauté est inimaginable, ne concernent qu' une centaines de pages, difficiles mais très convaincantes.

La plus grande partie du roman se passe après le génocide. Il raconte à la fois l'histoire, plutôt mouvementée, des nombreux protagonistes, particulièrement celle de Araxie, Haïganouch et Assina, et L Histoire avec un grand H : montée du nazisme, du fascisme, purges staliniennes, Mustapha Kemal, l'incendie de Smyrne...

Roman intéressant qui permet d'apprendre ou de réviser des moments de l'histoire du XXe siècle. Les personnages de fiction sont bien dessinés et en grande majorité attachants, à l'exception bien sûr de ceux dont les actions sont motivées par la cruauté, le cynisme et la méchanceté.

Le génocide arménien est évoqué dans Mairig, le livre écrit ,sur sa mère, par le réalisateur d'origine arménienne, Henri Verneuil .
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L'histoire du génocide arménien en Turquie en 2015. Atroce. Insoutenable. Intolérable.

Scene de tortures, de viols, de violences dont seront témoins et victimes Araxie, Againouch, Schakée, Agop et Aigaz.

Face à un tel déferlement de violence et de haine, une seule solution: l'exil pour fuir et se reconstruire, l'incompréhension chevillée au corps.

Un roman à la fois intense par la qualité de sa documentation dans la première partie et plus convenu par l'histoire des personnages dans le second volet.
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Ce roman, poignant, s'ouvre sur une scène d'une violence et d'une horreur absolues. Les petites Araxie et Haïganouch vont traverser, à partir de ce moment-là, les événements de la grande Histoire du XXe siècle, en ayant commis le crime ultime d'être nées filles d'un peuple en butte aux visées expansionnistes et nationalistes d'un autre peuple. Et les crimes commis à l'encontre du peuple arménien, le génocide commis par les Turcs, les persécutions sous Staline, se passeront sous les yeux indifférents de nos lâches nations, au nom de la real politik.

J'ai été très émue par les faits décrits par Ian Manook, les horreurs auxquelles ont survécu les membres de sa famille (et quel humain digne de ce nom ne serait pas touché, je me le demande). J'ai replongé dans l'histoire du XXe siècle, vue par un angle autre que le mien (et il est toujours bon de changer de point de vue, dans la vie).
Petite faiblesse dans cette histoire très puissante, les relations interpersonnelles entre les survivants, m'ont moins convaincue (même si un peu de rose et de positivité était, ma foi, fort nécessaire dans cette histoire si sombre).
En conclusion, je ne peux que vous recommander cette lecture un peu éprouvante, mais si nécessaire, à l'heure où resurgissent, plus toxiques que jamais, les tendances à l'exclusion et au massacre des peuples perçus comme différents.
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"L'oiseau bleu d'Erzeroum" de Ian Manook

Ian Manook est un écrivain voyageur (la Mongolie et les polars de Yerudelgger, l'Islande avec "A l'Islande", "Askja" et "Heimaey", le Brésil avec "Mato Grosso", les U.S.A sous le nom de Roy Braverman avec "Hunter" et "Crow")...
Là nous partons en Arménie, près d'Erzeroum, en Turquie orientale (plateau Arménien), et c'est un voyage au coeur des origines arméniennes de l'auteur (Ian Manook étant l'anagramme de Manoukian, ce n'est plus un secret). Il nous raconte, au cours des vicissitudes de l'histoire, celles du génocide arménien de 1915, le parcours romancé de sa grand mère à travers l'histoire de deux soeurs Araxie et Haiganouch.
Celles-ci chassées par les Turcs musulmans de L'Ittihad de Talat Pacha, qui avait planifié le génocide, vont tout perdre, famille et maison. Elles vont traverser la Turquie, lors de la longue marche vers le désert de Deir er Zor, devenir esclaves à Alep, fuir vers Smyrne (Izmir) puis vers Beyrouth et la France et l'Urss. Un horrible chemin de croix pour ces chrétiens orthodoxes qui fit plus d'un million de morts et historiquement un combat pour faire reconnaître leur culture, leur pays...
Au cours de cette fresque historique de 1915 a 1939, C'est finalement l'histoire de l'Arménie, de ceux qui sont restés dans cette Europe de l'Est, et de sa diaspora, en France, aux Etats Unis, ainsi que les liens que l'horreur de la déportation, de l'exil ont resserrés entre les survivants.
Si la première partie est très noire, décrivant des épisodes épouvantables de la déportation, la suite est une aventure, parfois rocambolesque, des deux soeurs qui croisent la Grande Histoire (les guerres, la montée du fascisme, le Front populaire, la dictature soviétique). C'est vivant, comme l'énergie nécessaire à la survie en enfer, et celle de la nécessaire reconstruction vers une meilleure vie après l'horreur. Des personnages à fort caractère les entourent, mama Chakee, la vieille qui les a sauvé de la mort et fera tout pour elles. Haigaz et Agop, deux Fedai qui vont croiser leur pas, Christopher Patterson, l'intrepide américain mi-espion mi-humanitaire, Hovannes le solitaire...
Tous tiennent un rôle important dans ce canevas, scénario improbable, comme toutes les histoires folles de ces sagas familiales de ces migrants, réfugiés...
C'est aussi l'histoire de cette France qui vient d'ailleurs, et qui construit le pays dans les usines de voitures, les laveries industrielles.
C'est magnifique, facile à lire, et nous apprend que l'humanité, par ses luttes, son désir de vivre, sa solidarité, arrive toujours à surnager dans l'horreur des guerres, des pogroms, génocides. Une saga à mettre entre toutes les mains et les yeux des lecteurs qui aiment les romans historiques.
Je vais m'empresser de lire la suite, "le chant d'Haiganouch" de Ian Manook
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Ian Manook, en racontant l'histoire de sa grand-mère, nous plonge dans le dramatique génocide des Arméniens perpétré par l'Empire Ottoman en 1915 et il retrace le parcours de ce peuple martyre jusqu'aux débuts de la seconde guerre mondiale en 1939.

La famille d'Araxie et d'Haïganouch vivait en paix dans la ville d'Erzemoun en Anatolie quand le triumvirat musulman dirigeant l'Empire turc ordonne de déporter toute la population chrétienne vers le désert de Deir-ez-Zor, en vue de son extermination.

Un long périple commence alors pour les deux soeurs et leurs compatriotes qui survivent à la famine, aux massacres, aux épidémies et à l'esclavage, endurant les souffrances d'un difficile exode.

D'Erzeroum à Alep puis de Smyrne à Beyrouth, leur chemin les conduit en France où de nombreux arméniens sont regroupés dans des camps de réfugiés à Marseille.

Trouvant d'abord un travail dans les tréfileries de la région lyonnaise, ces expatriés s'installent finalement à Paris. Embauchés dans les grandes usines de région parisienne, ils participent aux premiers mouvements populaires et reconstituent progressivement une communauté arménienne unie, pour une paix de courte durée que viendra assombrir la montée du fascisme.

Si j'ai trouvé le début de ce roman déchirant tant le calvaire des Arméniens m'a semblé insupportable, la façon qu'a le récit de se transformer en une grande aventure humaine et historique, redonne un souffle positif au destin poignant de ces jeunes chrétiens d'Orient.

J'ai été autant émue par le terrible témoignage de ces déracinés, que j'ai aimé suivre leur périple foisonnant de rencontres hors du commun, de lieux chargés d'histoire et d'un brassage passionnant de cultures.

Ian Manook a réussi à apporter avec ce grand roman historique, un éclairage réaliste sur le génocide des Arméniens qui nous rappelle la profonde admiration et l'éternelle solidarité que nous leur devons.
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Ce roman basé sur la vie de la grand -mère de l'auteur m'a surpris car il ne ressemble pas à la trilogie des polars mongols que je connaissais de Ian Manook dont je découvre ici la véritable identité qui est Manoukian.
Il porte témoignage du vécu tragique des massacres et déportations des Arméniens en 1915 par les Turcs.
Le scénario est prétexte à raconter les années où le monde va basculer dans la guerre de 39/45 et on va parcourir l'échiquier du monde où se jouent intrigues politiques, jeux dangereux pour la suprématie et les possessions territoriales et surtout le triomphe des idéologies.
Le choix de trois petites filles comme héroïnes entraine un récit foisonnant, dense en rebondissements, peu nuancé dans les personnages nourri d'aventures où l'horreur n'est pas voilée. Les premières scènes peuvent faire fuir les âmes sensibles. Cela reste toutefois un message de résilience et d'amour pour ne plus recommencer à sombrer dans la folie sanguinaire contre les minorités ethniques et religieuses.
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