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sur 935 notes
Il fait bon retrouver Yeruldelgger dans une nouvelle enquête. Sur les steppes de Mongolie souffle toujours un vent glacial, des femmes sans âge cuisinent des raviolis de mouton, de la tête de chèvre en servant du thé au beurre salé, les yacks sont affectueux et les fonctionnaires corrompus, Saraa en veut toujours à son père et notre flic est plus déprimé que jamais. C'est peu dire qu'on est dépaysé mais qu'on rêve nous aussi de nous assoupir dans une yourte aménagée par la douce Solongo.
Comme dans le précédent opus, plusieurs intrigues se croisent mais toutes nous mènent sur les pas d'Erdenbat, l'horrible beau-père de Yeruldegger qui cherche à résoudre le meurtre de Colette et à retrouver le jeune Gantulga.
Pour moi, le charme opère encore dans ce second volume, l'atmosphère y est pesante, la noirceur de l'âme omniprésente et les personnages traînent de lourdes valises – une réelle solidarité les lie cependant même avec de nouveaux protagonistes venus d'Europe. Ils forment une bande disparate, jusqu'auboutiste, animée de bons sentiments, d'aspirations à une justice sociale assez éloignée de leur environnement. L'espoir naît cependant des capacités de certains à défier le danger, à affronter au péril de leur vie des hommes dénués de tout scrupules. C'est la magie d'un bon roman de nous proposer à la fois la version plus sordide de l'humanité et la possibilité d'espérer un peu.
Laissez-vous donc embarquer sans hésitation mais couvrez-vous bien !
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Voici la suite des aventures de Yeruldelgger, le commissaire à la Criminelle d’Oulan-Bator, cette fois dans l’hiver mordant de la steppe et les villes-fantômes de la Sibérie post-soviétique.
Il n’est pas indispensable d’avoir lu le premier tome de la trilogie, mais tout de même, dans une trame aussi dépaysante, cette première approche permet de bien entrer dans la psychologie des personnages que l’on a plaisir à retrouver. C’est le propre des héros récurrents. Yeruldelgger, encore plus taciturne et violent, surtout lorsqu’on s’attaque à ses proches, l’inspectrice Oyun, toute couturée des épreuves indicibles qu’elle a traversées mais qui pense avoir trouvé l’amour de sa vie, Gantulga le gamin des rues qui joue les caïds, Solongo la légiste amoureuse et surtout, celui que l’on ne nomme qu’avec terreur, le mystérieux Erdenbat, que l’on croyait mort à la fin du premier épisode, mais qui rôde toujours dans les parages, prêt à tout pour se venger.
Les ennuis pleuvent sur Yeruldelgger, qui a les « bœufs-carottes » mongols sur le dos. Mais il se préoccupe surtout de la disparition de gamins dont la piste mène à la frontière sino-russo-mongole, un monde sauvage saturé d’irradiations et peuplé de trafiquants en tous genres. Des pistes qui mènent jusqu’en Europe par la route septentrionale de la Soie, jusqu’au Havre où échouent les conteneurs, et où un nouveau personnage apparaît : un homme des services de l’ombre, d’origine arménienne, l’inspecteur Zarzavadjian, uns sorte de sympathique double de Yeruldelgger.
Dans le premier opus on se gavait des herbes ondulantes de la steppe, cet épisode-là nous plonge dans le blizzard des étendues figées à moins vingt degrés le jour et moins trente la nuit. On vous assomme dans une ruelle et quelques heures plus tard, vous être mort de froid … L’hiver est un personnage à part entière avec ses traces bien visibles dans la neige, ses trappeurs taciturnes, ses meutes de loups et ses militaires en hélicoptères pas toujours bien intentionnés. Les fils de l’intrigue sont bien embrouillés aux deux bouts de la chaîne, depuis la Sibérie jusqu’aux gravières du pont de Normandie. L’histoire vaut le voyage …
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Choc des cultures. Choc des époques.
Pour ces fiers nomades, héritiers de Gengis Khan, attachés à leurs traditions ancestrales et résistant à un monde moderne qui les englouti malgré eux. Pour ces yourtes se dressant orgueilleusement face à des buildings crevant le ciel. Pour ces yacks et ces loups libres dans une steppe immense que la ville rejoint peu à peu.
Le monde empli de paradoxes des romans de Ian Manook va au delà du voyage géographique. C'est également un voyage temporel qui plonge dans une Mongolie accrochée à ses coutumes et s'extrayant tant bien que mal d'un communisme révolu. Un voyage magique qui, dans ce tome, dépasse les frontières de la Mongolie pour aller jusqu'en France en passant par la Russie et la Chine. Comme dans un rêve, on navigue de Oulan Bator à Honfleur, de villes fantômes russes au port du Havre. On s'endort dans un monastère Shaolin pour se réveiller dans un bistrot normand.
Choc de lecture. Choc des sens.
Pour cette poésie que Mr Manook arrive à extraire du plus aride des paysages et de la plus lugubre des mines d'uranium. Pour ces personnages hors du commun que l'on espérerait réels tant ils ont de présence. Pour toutes ces émotions mêlées pendant cette lecture : tristesse, amour, cruauté, beauté et même magie et humour.
La plume de Ian Manook est d'une finesse et d'une intelligence rare. Tout y est décrit avec une telle justesse que, même la dernière page tournée, le vent dans la steppe me décoiffe encore et que les effluves des buuz et des khushuur flottent encore autour de moi. Inoubliable.
Je remercie Babelio et les Éditions Albin Michel pour cette découverte.

Lien : http://sous-les-paves-la-pag..
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Suite de « Yerruldegger », ce polar est toujours autant plein de péripéties. L'action se situe en Mongolie, dans sa capitale Oulan Bator. Cette ville est extrêmement sordide, elle a perdu sa spécificité mongole pour ressembler progressivement à n'importe quelle capitale.

Puis l'intrigue se déroule dans la steppe, où la nature est déchainée (vents violents, glaces et gelées), en Russie dans des villes fantômes et … au Havre !
L'histoire est racontée en très courts chapitres, avec de nombreuses surprises. L'ennui est impossible et il arrive même parfois de rire très franchement. le seul petit défaut est la pléthore de personnages portant des noms mongols compliqués et il est préférable de lire très vite cette intrigue fourmillante de crainte de ne plus pouvoir suivre.
Le « fond » soviétique de ce roman est très excitant, plein de mystère, de logique digne des meilleurs romans d'espionnage, de références à des faits réels qui brouillent les pistes. Par exemple, Manook évoque la ville russe où Khodorkovski (ce PDG condamné pour escroquerie et évasion fiscale) a été emprisonné. Les russes voulant s'y rendre doivent posséder un passeport. Il n'y a qu'un seul hôtel pour les voyageurs, toujours plein pour décourager les amis et la famille du célèbre prisonnier de venir dans cette ville perdue … ville non seulement isoléee mais polluée par les mines d'uranium tout autour.

Le bien et le mal non plus trop de place, c'est la vitesse et l'intelligence qui l'emportent.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Il y a quelques temps, je l'ai trouvé à disposition dans une boîte à livres…(quelles merveilleuses inventions, tout de même)

Tout d'abord intriguée par le titre à consonances étrangères, je fus d'autant plus intéressée par le synopsis. La Mongolie, un pays si loin, si mystérieux…. j'ai succombé pour les steppes immenses, les grandes villes désillusionnées post-soviétiques où l'espoir n'existe plus, pour les petits villages perdus et oubliés vivant « à la dure » et suivant les moeurs ancestraux, pour un pays que je veux connaître.

Ce roman est un thriller politique et psychologique finement mené. Pendant trois jours j'ai vécu dans une yourte traditionnelle, dans un appartement d'Oulan-Bator mais j'ai aussi voyagé en Chine, en France… tenue en haleine par une action à rebondissements. Si mon intérêt était présent dès la première page, il ne m'a pas quitté jusqu'au dernier mot.

PS: il n'y a aucunement besoin d'avoir lu le tome 1 pour comprendre celui-ci
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Comme beaucoup d'entre vous, j'avais été positivement emballé par la première enquête de Yeruldelgger. J'ai donc retrouvé avec beaucoup de plaisir la Mongolie et les différents protagonistes créés par Ian Manook dans ce second volet, intitulé "Les temps sauvages". Celui-ci commence d'ailleurs sur les chapeaux de roues, entre morts violentes, assez originales pour certaines, et climat extrême des steppes. Un début véritablement captivant ! Malheureusement, la suite n'est pas forcément du même calibre : l'intrigue, se déroulant entre plusieurs pays (dont la France !), devient un peu tortueuse, abusant de développements pour certains peu réalistes (particulièrement celles impliquant une horde de loups). Dommage...
Bref, si la mise en place de l'intrigue est vraiment réussie, ses développements et sa conclusion m'ont un peu laissé sur ma faim. Quelques petits bémols qui ne m'empêche pas d'attendre avec impatience la sortie du troisième tome de Yeruldelgger.
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Et revoici le commissaire Yeruldelgger, plus border line que jamais.
Un an après la précédente enquête on retrouve la même équipe, pour des enquêtes apparemment sans lien, mais qui finissent par ce rejoindre autour d'un personnage central.
Mais cette fois, Yeruldelgger n'est plus au commissariat pour coordonner ses équipes, Oyun doit prendre le relais. Il disparait, mène ses enquêtes personnelles pour l'honneur des disparus qui lui sont proches.

Alors qu'on se dit que, comme dans le précédent ouvrage, le commissaire, toujours à vif, va encore prendre des coups et se faire rappeler à l'ordre, l'enquête prend un nouveau tournant, vers l'international.
Quel lien peut-il bien y avoir entre le Havre- Honfleur et la Mongolie ?
Un homme, toujours. Yeruldelgger va-t-il enfin mettre la main dessus ?

Les temps sauvages, où l'art et la manière de réorienter une enquête pour lui donner un nouveau souffle.
Les temps sauvages, c'est toujours une Mongolie avec ses grandes steppes sous le blizzard, sauvage, et sa ville principale, Oulan Bator, le progrès, et la mondialisation (à sa manière). le tournant est difficile à effectuer, et certains plongent dans les failles de cette république encore fragile.
Les temps sauvages, un livre qui me semble parsemé de références de lectures de l'auteur, à moins que je ne me trompe ?


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Retour du héros venu de Mongolie au nom quasi imprononçable !
J'avais réellement apprécié le premier livre et j'avais donc hâte de découvrir le second. Il faut quand même avertir les lecteurs, mieux vaut avoir lu le premier livre intitulé (simplement) « Yeruldelgger » pour bien comprendre celui-ci, sinon on risque de ne pas comprendre toute la psychologie du personnage.
Dès le début, on retrouve agréablement ce qui a fait le charme du livre précédent : une enquête policière accompagné d'un dépaysement total dans un pays ou les températures plongent en dessous de moins 20 degrés ! (je l'ai lus quand il faisait froid dehors, cela à apporter un petit plus dans mon voyage…)
Tous les ingrédients d'un bon polar y sont : enquête, meurtres, complot, bon flic versus mauvais flic, service secret, etc.
Par contre, j'ai un peu décroché quand l'auteur (français) décide d'expatrier son enquête en France. Cela part peut être d'une bonne intention pour changer un peu la géographie et le rythme du livre, mais franchement j'aurai préféré rester en Mongolie. Pour moi c'est le seul point négatif de ce livre. La fin, après nous avoir fait passer par toutes les émotions, laisse penser à une éventuelle suite…

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Dans la série "Mon tour du monde en polars", voici donc un épisode en Mongolie. Dépaysement assuré avec en plus, une cargaison bien remplie en termes d'aventures et de rebondissements, des personnages bien carrossés avec ce qu'il faut de flics fatigués, d'agents secrets à la veste très réversible, de militaires corrompus et autres joyeusetés. Bref, ça déménage (il faut dire qu'avec les températures là-bas, il vaut mieux s'agiter) et on ne s'ennuie pas.

Malgré tout le bien entendu sur le premier épisode, Yeruldelgger, du nom de son héros récurrent, je n'avais malheureusement pas eu le temps de le lire. Pas trop gênant, même s'il semble qu'il ne manquait pas non plus d'action. On comprend au fil des pages que le commissaire Yeruldelgger n'a pas chômé, qu'il a même dû affronter le mal au coeur même de sa famille (un beau-père en figure de proue du crime organisé, ça la fout mal pour un flic) et que son équipe n'a pas été épargnée, notamment l'inspecteur Oyun, jeune femme encore marquée par les séquelles de l'attaque sauvage dont elle a été victime. Malheureusement pour eux, le crime ne prend jamais de vacances, les cadavres se ramassent à la pelle même dans les lieux désertiques les plus improbables. D'Oulan-Bator aux montagnes de l'Otgontenger, des plaines de Sibérie aux ports de Honfleur et du Havre, aucun répit en vue.
Il y a d'abord la figure de Yeruldelgger, sorte de justicier qui peine à dompter sa sauvagerie naturelle réveillée par l'accumulation des crimes qui jalonnent sa route. Et ce, malgré l'enseignement du Septième Monastère, celui des moines Shaolin. Ce côté border line est parfaitement en phase avec le climat de la Mongolie, tout comme les rapports très virils qui règnent dans son équipe, même du côté de ses éléments féminins. Il y a le pays lui-même, coincé entre Chine et Russie, encore marqué par le joug communiste, un terrain propice à la corruption comme tous ces anciens bastions finalement abandonnés à leur sort et peinant à trouver le chemin qui mène à la démocratie. Un pays qui oscille entre modernité et traditions, entre immeubles hérités de l'architecture collectiviste et yourtes ancrées dans la culture mongole.

Ici, on peut mourir écrasé par un yack tombé du ciel ou être sauvé d'une bande d'assassins par une meute de loups. Ici se côtoient citadins et nomades à l'hospitalité chaleureuse matérialisée par la tête de chèvre rôtie qu'ils servent à leurs visiteurs. Ici, on met du beurre et de la farine dans son thé et l'on sert les gâteaux avec de la crème de yack. Ce contexte, finement inséré dans la trame romanesque constitue une bonne partie du succès de l'histoire.

Pour le reste, on apprécie les moeurs un peu brutales des enquêteurs qui néanmoins ne manquent pas de références littéraires (notamment les philosophes et écrivains français), les ramifications d'un vaste trafic impliquant des jeunes adolescents envoyés aux quatre coins d'Europe pour constituer des escadrons de voleurs, ce qui nous vaut une étape à Honfleur et la connexion savoureuse avec l'équivalent français de Yeruldelgger, qui mériterait à lui tout seul un spin off.

Alors bien sûr, c'est un peu violent, pas toujours très moral mais bon, le voyage vaut le détour, ne serait-ce que pour les coutumes locales, la trame géo-politique complexe, les poursuites en moto-neige et le comparatif entre gastronomies française et mongole.

Du très bon polar !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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J'avais adoré le premier tome mais j'ai été perdu dans ce dernier tome. Bien sûr il y a de nombreux rappels sur le premier tome mais comme je l'ai lu y a plus de trois ans, j'ai eu du mal à me souvenir. Pas facile donc de s'y retrouver. En plus l'histoire est assez embrouillée et même si j'adore le personnage de Yeruldegger, il ne m'a pas vraiment convaincue. J'ai beaucoup aimé en revanche sa collègue qui vit une belle histoire d'amour avec un beau militaire. Mais ce dernier, est- il celui qu'elle croit ??
Cette critique peu flatteuse, ne m'empêchera pas de lire encore cet auteur car j'ai beaucoup appris au cours de mes deux lectures, sur les moeurs mongols.
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