C'est l'histoire d'une rencontre ratée, entre ce roman et moi. Et pourtant, je l'avais repéré dès sa sortie, je me réjouissais de le lire, et je me préparais à l'aimer. Las, ça n'a pas pris.
L'intrigue avait tout pour me plaire : sous la forme d'un polar,
Dominique Manotti raconte les assassinats d'Arabes survenus d'Août à Novembre 1973 à Marseille. J'ignorais tout de ces événements, et ce roman m'a permis de mesurer combien la Guerre d'Algérie continuait de ronger le cerveau des Pieds-Noirs rapatriés à Marseille, et de découvrir comment les politiciens de l'époque (de Defferre à
Pasqua) soufflaient sur les braises pour servir leurs intérêts et ceux de leurs amis. Dans ce contexte, s'inspirant de faits réels, l'auteur brode une enquête policière autour de la mort d'un adolescent d'origine algérienne.
Cependant, la multiplicité des personnages, et les rivalités entre les différents services policiers, les nombreux clans, les associations en tous genres, se sont heurtées aux limites de mes capacités de concentration. Surtout, je n'ai pas réussi à adhérer au style de
Manotti, beaucoup trop sec et journalistique à mon goût. J'ai donc eu du mal à terminer ce livre, et j'en suis vraiment déçue, d'autant que l'indignation de l'auteur face à cette page arrachée des livres d'Histoire est palpable, et que je la partage.
Mais ceci n'est que mon ressenti ; surtout, qu'il ne vous empêche pas de vous faire vous-même votre opinion, car ce roman mérite d'être lu pour qui aime gratter où ça fait un peu mal.