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4.33/5   3 notes
Résumé :
À la fois surréaliste et politique, la poésie d'Aya Mansour est le témoignage poétique rare et puissant d'une jeune femme qui a grandi dans la guerre.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quel recueil incroyable nous offre Aya Mansour ici!
J'ai tout bonnement adoré cette lecture. Elle n'est pourtant pas légère et même loin de là puisque la mort reste le sujet central de ces textes. Pourtant, j'ai été émerveillée par la façon dont l'écrivaine a su jongler et jouer avec les mots pour leur faire dire ce qu'elle voulait. Avec des mots décrivant le quotidien elle a su me transporter dans son quotidien, celui dans lequel elle a grandi, la guerre.

Aya Mansour est une écrivaine et une journaliste Irakienne reconnue et pour cause. Elle écrit sur des sujets d'actualité, des faits de société, dénonce les inégalités et les discriminations. Féministe et activiste, elle est reconnue au Moyen-Orient et en Afrique du Nord pour sa poésie.

Dans ce recueil donc, l'écrivaine qui a grandi dans un climat de guerre ressuscite les morts avec ses écrits. La poésie pour survivre à l'horreur, la beauté des mots pour contrer les maux, raconter la mort pour rester en vie.

Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce recueil bilingue qui m'a beaucoup touchée. J'ai encore une fois vraiment adoré la plume de l'auteure et je me suis surprise à relire certains poèmes plusieurs fois consécutives pour ne les apprécier que plus.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
DES CHOSES QUI RESSEMBLENT À LA MORT


Extrait 1

Échappés des bouches des portes
des hurlements nous poursuivent
nous sortons
laissant aux maisons
le soin de garder nos larmes et nos ombres


Les cailloux sont
des larmes durcies
d’enfants qui ont oublié leurs yeux
sur les trottoirs
en attendant des lendemains


J’écoute le tonnerre
cri fulgurant
d’enfants en fuite
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Embouteillage
Et que ferons-nous
du vide résiduel
au coin de nos cerveaux
eh bien nous construirons des camps
pour les réfugiés
et nous les prierons d’y demeurer
pour l’éternité
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DES CHOSES QUI RESSEMBLENT À LA MORT


Extrait 2

Pour les morts nous sommes des fantômes
qui cherchent au cimetière
des ruelles
paisibles


Les patries nous font mal
comme une porte qui claque sur un seul
doigt


Mon âme est un morceau de viande
dans la boucherie du monde


J’entre dans le vase de ma cage thoracique
j’y entre et la fleur fanée n’est pas cueillie


[…]
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