L'auteur que je découvre avec ce roman, nous décrit la vie quotidienne d'un enfant pas comme les autres. Il a un handicap particulier car il est "né avec un violon dans la tête".
Les parents se posent beaucoup de questions sur cette anomalie rare que même les médecins ne s'expliquent pas et le garde à la maison pour le surveiller. Finalement les médecins l'autorisent à vivre une vie "normale" et à aller à l'école.
A l'école, on le surnomme Stradi, comme stradivarius parce que son violon qu'il ne maîtrise pas bien, se met à jouer quand il ne s'y attend pas, dérangeant les autres en classe, perturbant leur concentration.
Lui-même ne connait aucun repos, il est épuisé par son violon qui ne le laisse jamais tranquille et ne lui fait appréhender le silence que lorsqu'il se trouve en vacances au bord de l'océan.
Malgré les difficultés de sa vie, la souffrance liée aux traitements médicaux, le fait de n'être jamais invité à un anniversaire, Stradi reste optimiste. Il a de qui tenir car son père a toujours été un être inadapté à sa façon et un passionné qui invente tout et n'importe quoi. Sa mère est plus réaliste, elle est enseignante et va lui donner quelques bons conseils comme cesser de parler aux oiseaux et de chanter avec eux devant les autres...on le prendrait pour un fou, n'est-ce pas ? Ce qu'il n'est pas.
Stradi voit arriver avec joie dans sa classe, Max, un autre enfant handicapé. Il a un handicap nettement plus visible (une jambe plus courte qui le fait boiter) et Stradi mesure sa chance de pouvoir cacher le sien ce qui n'est pas le cas de son ami. Tous deux aiment la musique ce qui les rapproche. Ils deviennent amis pour la vie.
Un jour, Stradi rencontre Lélie qui va devenir l'amour de sa vie, mais ses parents à elle vont tout faire pour les séparer. Ils rêvaient d'un garçon "normal" pour leur fille. Mais encore une fois, Stradi ne s'avouera pas vaincu, il va chercher à comprendre comment s'en sortir sans que les autres ne le définissent qu'à travers son handicap au lieu de s'intéresser à lui, vraiment pour ce qu'il est et ce qu'il a à leur apporter.
Bien entendu, le sujet de la différence et du handicap ne peut laisser personne indifférent, mais malgré des passages touchants, c'est un livre pour lequel j'ai encore une fois, un avis mitigé, bien que j'ai aimé le titre et la couverture.
La première partie du roman nous décrit avec beaucoup de tendresse, l'enfance de Stradi, ses souffrances, ses renoncements mais aussi ses rêves et ses joies quotidiennes. Les mots employés par l'auteur sont très justes. Il traite le sujet de façon fantaisiste et poétique, et il ne manque pas d'humour ce qui donne beaucoup de légèreté à ses propos. Il fallait y penser au violon dans la tête avec tout ce que ça entraine de conséquences mais aussi de musique, de rythme et de joie ; à la bouteille qui contient les derniers mots du grand-père de Max et qu'il ne faut surtout pas ouvrir car les paroles s'envoleraient à jamais ; à l'entreprise qui classe les idées ; au musée qui contient tous les cadeaux reçus au cour d'une vie.
Certains dialogues sont très beaux et démontrent aussi une certaine "folie" de la part des parents qui aident finalement leur enfant à mieux grandir et à accepter son handicap tel qu'il est, puisque personne n'y peut rien.
Mais j'ai trouvé à un moment donné de ma lecture que trop de fantaisie tuait l'originalité des propos et que certaines rencontres sonnaient faux. Cela m'a empêché d'entrer totalement dans ce roman et dans cet univers décalé, et je m'y suis même dans la seconde partie, par moment un peu ennuyée. Bien que j'aime l'humour décalé, l'absurde, la poésie en général et bien là cela n'a pas fonctionné tout au long de ces 350 pages. Quel dommage ma lecture avait si bien commencé !
C'est finalement un livre que j'ai terminé en me forçant, espérant que ma lecture me révèlerait quelque chose d'inattendu, ce qui n'a pas eu lieu, malgré de très belles idées et de belles phrases, des propos plein d'humanité et de tolérance sur le handicap et la différence.
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