Connaissant très bien l'autisme, je n'ai rien appris avec ce livre. Et le petit problème que j'ai rencontré, c'est justement que je connaissais très bien l'autisme, et donc que le côté "apprenons ensemble à quoi ça ressemble" m'a rapidement agacée. Les auteures nous dépeignent un jeune garçon atteint du syndrome d'Asperger (une des multiples facettes de l'autisme, c'est pas compliqué, en général, c'est ceux qui passent à la télé et dans les reportages).
Magnus est tout ce qu'il y a de plus "typique" dans ses problématiques : tous les clichés y sont (attention, ça ne veut pas dire que ça ne correspond pas à une certaine réalité !). L'avantage, c'est que si vous découvrez ce syndrome à travers ce livre, vous apprendrez des choses, tout en lisant de la fiction. L'inconvénient, c'est que comme tout, c'est beaucoup plus complexe que ça. Au sein du syndrome Asperger, évidemment, mais aussi des autismes / TSA / ex-TED qui ne rentrent pas dans ce cadre. Parce que s'il y a beaucoup de témoignages d'Aspies (comme ils sont nommés dans le livre), c'est parce que ceux-ci sont verbaux (dans la grande majorité) ce qui n'est pas le cas (ou dans une bien moindre mesure) de la majorité des personnes avec autisme. Là, aucune mention d'une déficience mentale associée (au contraire, on est dans le cliché Sheldon Cooper aka je-suis-un-petit-génie) ou troubles du comportement avec agressivité.
Une fois qu'on a bien ça en tête, on peut y aller dans la découverte de ce livre.
Magnus est veinard dans son autisme. Il grandit, progresse, apprend, a la chance incroyable d'avoir une famille aimante et soutenante (parfois un peu trop), il fait des études, et trouve même un job.
Dans ce début de livre, j'ai souvent eu l'impression d'avoir affaire à une étude clinique plutôt qu'à un roman (et bon, j'en ai assez au boulot, les gars). Mais les auteures réussissent tout de même à rendre leur personnage attachant. Jusqu'à un certain point.
Parce que la deuxième partie m'a fait un effet étrange, je l'avoue. Obsédé par une enquête liée à son travail, Magnus se retrouve au bout du monde. Il devient alors très secondaire dans l'intrigue, et c'est assez brutal pour m'avoir gênée pendant la lecture.
Malgré tout, j'ai fini par apprécier cette partie, j'ai d'ailleurs trouvé que c'était celle qui faisait le plus grandir Magnus. Débarquer dans un autre pays, avec une autre culture et des règles sociales différentes, il y a de quoi être un peu déboussolé. Mais évidemment, pour quelqu'un qui a du mal à intégrer tout ça, comme Magnus, c'est encore pire. Mais c'est finalement là qu'il va le mieux réussir à s'adapter.
La quête identitaire de Navu était parfois brouillonne, j'ai pu me perdre dans les personnages ce qui m'a un peu freinée dans mon rythme de lecture. Et la fin m'a un peu fait lever les yeux au ciel (en terme de happy end, c'est quand même l'équivalent d'un Disney), mais j'ai quand même passé un bon moment avec ce livre.
D'ailleurs, je tiens à saluer l'initiative : ni témoignage, ni livre technique, c'est un vrai roman de fiction avec un héros atteint d'autisme, et je pense que c'est le genre de choses qui permet d'apprendre la tolérance...
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