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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De l'autre côté du mur a une couverture d'une telle beauté qu'elle ne peut qu'inciter à découvrir l'univers qu'elle recèle. Je me suis agréablement fait piéger dans le monde de Sibel.

Sibel, le personnage principal, est une jeune fille passionnée de danse, inconsciente du monde qui l'entoure, sage et obéissante. Mais petit à petit, plusieurs événements vont venir ouvrir son esprit, aujourd'hui si fermé.

Alors que l'on découvre le pouvoir de Sibel et de ses Soeurs, l'Art, d'une grande originalité, l'auteure développe au fil des pages un univers dystopique.

Ses Soeurs et elle vivent dans un monde fermé où l'Art prime. Elles consacrent leur vie à le développer. L'esprit et le corps sont unis, elles peuvent ressentir la nature pour appréhender leur quotidien. Points inimaginables, elles ne connaissent ni l'existence des garçons ni comment ont fait les bébés. Les Filles évoluent dans un univers dirigé par des lois absurdes et terribles. Jusqu'au jour où un garçon apparaît.

J'ai trouvé la plume de l'auteure poétique. Les mots sont beaux et bien choisis pour décrire les ressentis de Sibel. J'ai adoré lire l'histoire de ce personnage, des Filles et des Garçons.

Je note toutefois un manque de détails et d'approfondissement. J'ai également eu du mal à m'imaginer et à comprendre le pouvoir des Filles. Mais Agnès Marot nous concocte un préquel qui devrait répondre à toutes nos questions !

Un livre captivant, des personnages attachants et une fin aussi triste que belle. Je vous conseille de lire ce livre au rythme des pas de danse de Sibel !

Avis complet : https://paroledelea.wordpress.com/2015/05/13/avis-sur-de-lautre-cote-du-mur/
Lien : https://paroledelea.wordpres..
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C'est la première fois que je lis un roman d'Agnès Marot. Il y a des auteurs dont l'écriture est assez classique. Et, il y a ces auteurs dont la plume est sublime, me demandant un petit temps d'adaptation pour m'en imprégner et me plonger pleinement dans leurs ouvrages. C'est ce qui s'est passé ici.

Dans ce roman, nous découvrons une communauté composée uniquement de femmes. Les plus vieilles sont appelées les Mères. Dès le plus jeune âge, chacune se voue à l'Art mais c'est lui qui choisit quelle discipline et donc quel Art est attribué à qui, dotant ainsi la personne de capacités hors-normes. Chacune doit alors s'entraîner en dansant, en lisant, en peignant ou encore en s'exerçant à la musique ou au chant. On découvre un univers très original, complexe avec une intrigue en huis clos. Il m'a fallu passer quelques chapitres pour assimiler le sens véritable des termes employés ou la façon dont vivaient ces femmes. On comprend rapidement que des règles étranges régissent ce monde, interdisant notamment de se toucher pour éviter de perdre son Art et donc l'énergie qu'il délivre.

Nous faisons la connaissance de Sibel, une jeune danseuse, la meilleure de son groupe. Au départ, l'adolescente suit les consignes à la lettre, en pensant que sans celles-ci, elle serait perdue et malheureuse. Pourtant son amie Aylin, une peintresse, se pose régulièrement des questions sur leur monde, les mystères cachés de l'autre côté du mur. Elle fait des découvertes qui nous semblent futiles mais sont en réalité inconnues pour elle. Sibel est effrayée par les propos de son amie, elle la pense malade et essaie de la raisonner.

La vie de l'héroïne bascule le jour où une autre fille la touche, la coupant alors de son Art et l'obligeant à vivre recluse au sein de sa communauté. Sibel a l'impression d'avoir perdue une partie d'elle-même. Comme si cela n'était déjà pas assez horrible, elle va rencontrer une fille très différente de toutes celles qu'elle connaît… Il s'agit en fait d'Aslan, qui dit être un « homme ». Ce dernier lui parle de science. Une énergie différente, froide parcourt son corps. Et si le monde était diffèrent de tout ce que Sibel a appris? Que lui a-t-on caché d'autres ?

J'ai beaucoup aimé notre héroïne. Au départ, elle est très naïve, suivant aveuglement l'enseignement des Mères. Par la suite, elle découvre les « coulisses » et la partie réservée aux hommes. Sibel se réveille enfin, son monde n'est pas ce qu'elle croyait. Elle va de surprises en surprises mais celles-ci ne sont pas toujours bonnes à voir. Notre héroïne se questionne, elle cherche des réponses et nous dévoile la flamme qui sommeille en elle. J'ai adoré la voir changer. Elle est aimante, généreuse mais surtout très courageuse. Je ne pensais pas l'apprécier pourtant son évolution m'a fait changer d'avis.

J'ai aussi de l'affection pour Aylin. Elle est pétillante, a soif de connaissances. Elle doit se vouer à la peinture mais ressent pourtant une attirance pour autre chose. Elle a tellement d'amour pour Sibel, qu'elle tente de lui ouvrir les yeux, de l'éveiller tout en restant toujours prête à la soutenir.

Le personnage d'Aslan est intéressant. Très tôt, il a fait des découvertes sur le passé et la création de cette communauté. D'apparence fort et fier, il cache ses faiblesses. Tout comme Sibel, ce personnage connait une grande évolution et leur duo est incroyable.

Dans l'ensemble, Agnès Marot a imaginé des personnages riches et attachants. Elle nous fait vibrer pour eux. On passe par de nombreuses émotions allant de la joie à la tristesse. Il est impossible de rester indifférent à leur sort.

Plus on tourne les pages, plus on pénètre dans la noirceur de ce monde. On découvre comment ces personnes sont arrivés à vivre ainsi. L'univers est absolument fou. Agnès Marot est parvenue à me captiver. L'intrigue est haletante, aussi sombre que belle. Il est difficile de lâcher ce roman. Mais je me suis également laissée surprendre à plusieurs reprises, pensant que l'auteure allait prendre telle direction pour son intrigue alors qu'elle empruntait un autre chemin.

A travers cette histoire, Agnès Marot nous invite à la réflexion autour de la liberté, de l'importance de l'autre, du toucher, de l'amour. Mais la palette de questionnement est encore plus vaste. Elle pointe certains stéréotypes notamment en donnant l'Art et la beauté aux femmes quand elle attribue la Science et la force aux hommes. L'auteure ne se montre pas moralisatrice pour autant, elle nous laisse libre de nos pensées.

J'ai adoré les clins d'oeil cachés notamment les contes revisités et adaptés à ce monde ou encore le choix du prénom du personnage masculin vis à vis de la façon dont Sibel le perçois et le surnomme.

En bref, j'ai été charmée par ce livre. Nous avons l'Art et les femmes d'un côté, les hommes et les Sciences de l'autre, séparés par un mur, sans avoir conscience de l'existence du sexe opposé. La plume est magnifique et poétique. Agnès Marot nous transporte dans un univers original, sombre avec une intrigue captivante et un rythme soutenu. Elle nous fait vivre mille et une émotions pour ses personnages tout en nous invitant à réfléchir sur l'humanité.

Merci aux éditions Lynks pour l'envoi de ce roman !
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Quasiment 5 ans après son achat, je me suis enfin décidée à découvrir le premier roman d'Agnès Marot, aujourd'hui autrice de plusieurs textes connaissant un joli succès auprès des (jeunes) lecteurs. de la quatrième de couverture, je ne comprenais pas grand chose, si ce n'est qu'il s'agissait sans doute d'une dystopie pour la jeunesse. Après des mois davantage tournés vers la littérature contemporaine, pourquoi pas !
Quelques imperfections se cachent dans ce récit mais je ne boude pas mon plaisir, j'ai apprécié. Je dirais même que cette lecture m'a donné envie de plonger à nouveau dans la littérature imaginaire. Elle m'a divertie, elle m'a emportée ailleurs, elle m'a fait du bien tout simplement.

Les premiers chapitres m'ont laissé un peu sceptique car je ne voyais pas trop où l'autrice souhaitait nous emmener. On y rencontre notre héroïne – Sibel – qui s'entraîne à son Art : la danse. le niveau et la pression sont élevés, une certaine animosité – ou au moins jalousie – semble régner entre toutes les danseuses. Sibel pourrait facilement devenir la meilleure danseuse du groupe mais son rêve se brise en une fraction de seconde, alors que l'une des autres adolescentes la touche. Dans le monde décrit par Agnès Marot, les contacts sont prohibés car souillent celui qui en est victime.
Isolée des autres filles pour ne pas risquer un autre incident, Sibel se morfond. Sa meilleure amie Aylin est la seule à ne pas lui tourner le dos mais cette dernière a des réflexions de plus en plus bizarres et surtout, des pensées défendues par les « Mères » ! Heureuse dans son petit monde étriqué et très codifié, Sibel va découvrir qu'il y a plus ailleurs, derrière tous les murs qui l'entourent. Peut-être que la vie qu'on lui a toujours vendue et imposée n'est-elle finalement pas si épanouissante que ça ?

J'ai sincèrement beaucoup aimé l'univers mis en place par Agnès Marot. On sent le huis clos qui vole en éclat. J'ai trouvé l'utilisation de la métaphore du théâtre très originale dans un texte Young Adult, elle amène beaucoup de réflexion et une mise en abyme très intéressante. Bien joué !
Dans ce roman donc, les héros semblent être constamment acteurs d'une pièce de théâtre dans laquelle ils jouent leurs plus beaux rôles, donnent le maximum d'eux-mêmes en s'oubliant ; contrôlés par des metteurs en scène tout puissants, aidés en cela par toutes les petites mains oeuvrant en coulisses, invisibles.
Ainsi, Sibel possède l'Art de la danse, Art qu'elle maîtrise plutôt bien. Son but est d'atteindre l'excellence, chaque jour un peu plus, peu importe le reste. Les autres filles dédient elles aussi leur vie à un Art sacré : la danse, la peinture, l'écriture ou le chant. de ces dons innés, une sorte de magie semble se révéler. Finalement, j'ai trouvé que cet aspect « surnaturel » n'était peut-être pas nécessaire à l'ensemble du propos et même qu'il paraissait en trop, décalé.

Autre petit bémol pour moi pendant cette lecture : la relation naissante entre Sibel et Aslan. Parce que oui, je ne vous l'ai pas encore dit mais notre héroïne va ouvrir les yeux sur son monde et sur ce qui se cache au-delà grâce à sa rencontre avec un spécimen incroyable… un garçon ! Filles et garçons étant éduqués chacun dans deux sphères qui ne se croisent jamais, aucun d'entre eux ne connaît l'existence de l'autre groupe.
Je ne vous livre pas une grosse révélation en vous annonçant qu'une romance adolescente va s'installer entre les deux héros. Ce n'est pas un défaut narratif à proprement parler pour moi, mais juste un élément auquel je n'accroche pas et qui ne me fait ni chaud ni froid. L'âge sans doute (j'ai le double de celui de Sibel) et ma non-passion pour les romances en général. La romance ne m'a pas gênée mais je n'y ai pas cru : trop rapide, trop exclusive, trop… Même si je conçois qu'une adolescente enfermée dans un huis clos tombera facilement passionnément amoureuse du premier garçon qu'elle verra, surtout si c'est celui qui la « sauve » (c'est un peu le principe du conte de fées, non?). Agnès Marot tente de créer une animosité entre eux, Sibel semblant haïr son sauveur auquel elle reproche sa nouvelle situation mais le lecteur n'est pas dupe, elle change vite son fusil d'épaule.

Malgré ces petits défauts narratifs, je sors de cette lecture convaincue, notamment par la plume de l'autrice. J'ai été surprise de découvrir un style parfois très poétique et je garde d'ailleurs en tête quelques descriptions de « mouvement » très belles. Lorsque Sibel danse et nous décrit sa sensation, c'est assez incroyable de justesse et d'émotions, je trouve. Une certaine délicatesse imprègne le texte ; c'est en adéquation avec la personnalité d'Agnès Marot, elle-même d'une grande douceur, il me semble.
Je suis persuadée que l'utilisation de la narration du point de vue interne saura toucher de nombreux jeunes lecteurs qui ne manqueront pas de s'identifier ou tout du moins de s'attacher à cette héroïne un peu antipathique au début mais qui révèle de belles qualités au fil des pages.

L'univers créé par Agnès Marot est d'une grande originalité, poésie et richesse. On peut regretter de seulement l'effleurer ici, alors qu'il semble y avoir tant d'autres choses à découvrir… Heureusement, l'autrice offre une préquelle – Notes pour un monde meilleur – dans laquelle elle revient sur les origines de cette histoire. L'occasion de prolonger un peu plus le voyage… et découvrir d'autres personnages que j'espère encore plus attachants et en relief que Sibel et Aslan.
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Je pensais sincèrement que ce roman n'était pas fait pour moi, vu certains avis, je m'étais dit que je n'allais pas l'apprécier, j'avais, donc, fait l'impasse dessus...Jusqu'à ce que je rencontre l'Auteur en Salon et j'ai tellement aimé sa personnalité que j'avais vraiment envie de découvrir son univers. du coup, je me suis lancée et quelle surprise ! J'ai beaucoup aimé cette histoire même si le début a été un peu laborieux.

En effet, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire à cause de l'univers qui est un peu mal amené : je ne savais pas trop où me situer, dans quelle époque, dans quel contexte, quels étaient les pouvoirs de nos personnages...mais, malgré tout, j'étais curieuse. Plus j'avançais dans le récit plus j'étais intriguée par toute cette communauté et par son fonctionnement....la suite et sur le blog
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Le début de l'histoire est très efficace, car elle happe le lecteur. On se retrouve à suivre cette jeune danseuse, Sibel , en s'interrogeant : pour qui danse-telle, où est-elle ? Comme l'héroïne, nous allons découvrir peu à peu la société dans laquelle elle vie, et ce qu'elle cache. Et c'est là tout l'intérêt de ce livre, cette société construite pour être une utopie avec ses coulisses peu reluisantes. Pour faire fonctionner ce microcosme, les maîtres des lieux ont établi de nombreuses règles. Celles-ci peuvent sembler étranges au départ, par exemple : le toucher est interdit, mais elles ont toutes une explication. En interdisant le contact humain, le développement de sentiments amoureux ou d'affection doit être limité et par conséquent la peine ou les conflits évités... Ou encore, pour contrôler les naissances, hommes et femmes vivent séparés.
(...)
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Cela fait maintenant une bonne quinzaine d'années que j'ai arrêté la danse, que mon petit justaucorps et mes chaussons de demi-pointes sont entreposés dans un carton « souvenirs » au côté de ma barbichette de Dormeur, vestige de mon premier spectacle de théâtre. Quinze ans que je rumine ma déception : je n'ai rien d'une bonne danseuse, je suis une sorte de pantin de bois sans aucune grâce qui s'efforce de ne pas confondre sa droite et sa gauche pour tenter de faire les bons mouvements au bon moment. Quinze ans que je rêve secrètement de reprendre la danse malgré cette douloureuse désillusion, malgré le divorce entre mon corps et mon esprit, malgré mon manque profond de coordination et de rythme … Autant vous dire que la première phrase du résumé m'a immédiatement donné envie de découvrir ce livre : j'avais envie, par l'intermédiaire de Sibel qui semble vivre pour et par la danse, de ressentir le temps d'un roman l'harmonie que je n'ai jamais réussi à atteindre et qui m'attire tant …

D'un côté les hommes, de l'autre les femmes. D'un côté la Science, de l'autre les Arts. Séparés depuis des générations, tant et si bien que chacun a oublié l'existence même de l'autre. Sibel est une Danseuse d'exception, amie du vent qui la soutient dans ses chorégraphies, amie de la nature qui lui offre son énergie et sa sérénité. Sibel est heureuse. Jusqu'au jour où la loi des Mères est bafouée : une de ses camarades la frôle, la touche, la souille et la brise. Isolée de ses Soeurs, Sibel tente désespérément de retrouver le lien qui l'unissait à son Art. Mais dans le jardin, c'est tout autre chose qu'elle trouve : une fille étrange et disgracieuse, inhabitée par l'Art, qui se définit comme un « homme » ... A cet instant précis, l'univers tout entier se disloque pour Sibel : se pourrait-il qu'il y ait quelque chose, de l'autre côté du mur ? se pourrait-il que les Mères ne connaissent pas tout, ou pire encore, qu'elles leur aient menti depuis toujours ? Gagnée par une inexplicable soif de liberté et de connaissance, Sibel se jette à corps perdu dans cette nouvelle danse vers l'inconnu et la révolte …

Des dystopies, j'en ai lu pas mal, ces dernières années …. Mais j'ai rarement été aussi conquise qu'avec de l'autre côté du mur. Agnès Marot nous offre un récit d'une beauté inouïe malgré la noirceur du futur qu'elle nous dépeint. Un futur qui s'appuie, malheureusement, sur la tendance actuelle à séparer les arts et les sciences : si un enfant à des prédispositions pour les mathématiques, on voudra en faire un champion d'échec (hors de question qu'un scientifique dans l'âme aille faire de la peinture sur soie !), et si au contraire il a des aptitudes pour le patinage artistique, on attendra de lui qu'il fasse un bac l'(parce que c'est bien connu, les artistes sont nuls en science). Les stéréotypes ont la vie dure, et l'autrice a fait le pari de les exploiter à l'extrême pour créer ce monde dystopique, où hommes et femmes, science et art, sont séparés, chacun ignorant même l'existence de l'autre. Les Filles suivent aveuglément les lois des Mères, convaincues que celles-ci oeuvrent pour leur bonheur – après tout, c'est ce qu'on leur apprend depuis le plus jeune âge – et les Fils font de même avec les lois des Pères de leur côté du bâtiment, de leur côté du monde.

On s'en doute bien, les choses ne vont pas en rester là : il n'y aurait pas d'histoire sans élément perturbateur pour venir remettre en question et en cause l'ordre établi. Sibel subit cet élément perturbateur : elle est loin d'être aussi curieuse et rebelle que son amie Aylin, dont les extravagances et questionnements l'effrayent. Elle n'aspire qu'à s'unir toujours plus à son Art, à parfaire toujours plus ses pas de Danse, à avancer toujours plus vers la perfection. Elle est heureuse, ou du moins se croit heureuse. C'est la question sous-jacente de toute cette histoire : peut-on réellement être heureux quand on vit dans l'ignorance complète ? peut-on vraiment être heureux quand on vit sans liberté ? sans même savoir ce qu'est la liberté, ce qu'est la vérité ? Sibel va découvrir avec horreur et stupéfaction ce qui se cache dans les « coulisses » de son monde qui s'avère n'être qu'un gigantesque théâtre où tout est factice, où tout est mensonge. Cruelle désillusion pour cette adolescente bien formatée, qui n'était pas prête à affronter cette vérité. Mais est-on un jour prêt à découvrir qu'on nous a menti, manipulé, trahi ?

Le choc est rude pour notre jeune héroïne, et le lecteur partage sa peine. Et sa stupeur, au fur et à mesure des révélations. Comment a-t-on pu en arriver là ? La question semble sans réponse … jusqu'à ce qu'on se plonge dans la préquelle, intitulée Notes pour un monde meilleur. le décalage entre le titre – reflétant la volonté d'Isaac, « héros » de cette préquelle – et la réalité racontée dans de l'autre côté du mur a de quoi faire rire ou pleurer. Comme beaucoup de scientifiques, Isaac a toujours été persuadé d'agir pour construire ce monde meilleur dont il rêvait. C'était devenu son obsession, l'attrait du progrès technologique, tant et si bien qu'il s'est laissé dépasser par la Science … et tout est parti en vrille. Car tout le monde n'est pas aussi altruiste qu'Isaac – que j'affectionne beaucoup malgré ses erreurs dramatiques – et il y a toujours quelqu'un pour transformer cet idéal fort honorable en quête de pouvoir et de gloire. Et il y a aussi la question de la paix, de la sécurité : pour atteindre ces deux objectifs, que peut-on et doit-on sacrifier ? Peut-on abolir les libertés et l'amour au nom de la prospérité ? Ce livre a l'avantage de nous présenter à la fois la genèse et l'écroulement de ce système, et c'est vraiment très intéressant, d'autant plus que le jeu de miroir est vraiment bien mené !

En bref, vous l'aurez bien compris, je suis à la fois sous le charme et sous le choc ! C'est un livre aussi doux que cruel, aussi beau qu'effrayant. Il y a la rudesse de ce monde, de ce futur, placé sous le signe du respect des règles et des interdits pour le bien de tous – c'est du moins ainsi qu'il est présenté, et aussi ce que pense Sibel et ses camarades –, et la tendresse de cette rencontre inattendue, de cet amour naissant, de l'éclosion du papillon de la liberté. Sibel et Aslan sont tellement attachants, on a envie de les soutenir dans leur quête de savoir et de bonheur réel, on a envie de les voir sortir de cette prison qui s'ignore. On rêve avec eux et pour eux, on tremble avec eux et pour eux, on rit avec eux et pour eux. En clair, on se laisse complétement embarquer par cette histoire, où les opposés s'attirent, où les paradoxes s'entremêlent. La plume d'Agnès Marot est juste magnifique, c'est un vrai régal, on se délecte ! Si vous n'avez pas encore eu l'occasion de découvrir cette merveilleuse histoire, allez-y les yeux fermés. Qu'est-ce que j'ai aimé, mais qu'est-ce que j'ai aimé !
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Dès les premières pages, je fus charmée par la plume poétique de l'auteur. Cela faisait bien longtemps que je ne fus pas captivée par un roman dès le début. Puis au fil du récit, en découvrant ce « monde » et son organisation, je n'ai pu m'empêcher de penser au film mythique « Métropolis ». Mais revenons au roman.

Nous suivons Sibel, une jeune demoiselle qui vit exclusivement auprès d'autres femmes et se consacre entièrement pour son Art, la danse. Jusqu'à un événement imprévisible, elle ne se posait aucune question de l'ordre établi et de la consigne de n'avoir aucun contact. Tout le contraire de son amie Aelyn qui n'arrive pas à s'épanouir avec toutes ces règles et doute de leurs biens faits.
Mais Sibel, sans l'avoir voulue, a été touché par une de ses camarades. Une première fissure apparaît dans sa vie bien cadrée. La conséquence de cet « accident »: La perte de son art et la sensation d'exclusion au reste du groupe. Mais la plus importante et la plus effrayante est celle de « disparaître ». Comment cela se passe t-il ? Que deviennent les « disparues ».

Perdue et se sentant démunie, elle va tout faire pour retrouver son Art. Malgré le soutien de son amie et les directives sévères de mère Leilan, Sibel va devoir quitter tout ce qu'elle a connu après sa rencontre avec « Cette Personne ». Un être sans aucun trait féminin, à la voix grave. C'est la fin d'une illusion pour se retrouver dans « les coulisses », lieu qui lui apportera la vérité sur la conception de leur monde.

J'aime beaucoup ce type de roman où le personnage principal se rend compte que le monde qui l'entoure n'est que mensonge, que la vérité est bien plus sombre et qu'il va lutter pour que celle-ci soit connu de tous. Ici, c'est une jeune fille qui n'a jamais rien remis en cause qui va se heurter à la réalité. Un monde où le contact humain est interdit, hommes et femmes sont séparés, Art et Science dissociés et sous la dominance de « Maîtres ». L'évolution de la protagoniste est très intéressante à suivre ainsi que son raisonnement: N'est-il pas mieux de rien savoir et continuer à vivre selon les règles établies ? Qui sont les Maîtres et quels sont leurs rôles dans ce monde ? Pourquoi la présence de ce « garçon » lui est-il indispensable ? Qu'est ce qu'il y'a au-delà du mur ?
L'intrigue est très intéressante et bien mise en place par l'auteur. Elle décrit avec détails les différentes parties de ce monde et la place de chacun. Il est assez troublant que le but premier de celui-ci était pour le bien de tous alors qu'il ressemble à un état totalitaire. Je vous laisse découvrir la raison lors de votre propre lecture.

J'ai passé un bon moment en découvrant ce monde particulier malgré mes petites interrogations qui restaient en suspens à la fin de ma lecture:
– Il est tout de même étrange que peu de personnes est remis en cause les règles ou qu'il n'y est jamais eu de rébellions collectives.
– On suit beaucoup les pensées de Sibel tout en observant son évolution face à ces vérités qui surgissent les unes après les autres. Au point d'occulter un peu les autres personnages et leurs sentiments. Non qu'ils soient effacés et non travaillés, mais j'aurais aimé plus en savoir sur les Maîtres, Mère Leilan et son lien avec Sibel etc…

CONCLUSION:
Après m'être plongée dans ce roman par curiosité, je suis très vite tombée sous le charme de la plume de l'auteur. Intrigue fort intéressante et univers bien particulier, vous aurez plaisir à découvrir les différents mystères de ce « monde » et sa raison d'être.

Le seul petit reproche que je peux faire est la place que prend le personnage de Sibel, occultant un peu les autres qui sont, pour certains, fort intéressants et qui méritaient d'être un peu plus dévoilés.
Mais c'est tout de même avec un grand sourire, la tête pleine d'images que j'ai savouré la fin ouverte. Je suivrais de près cette auteure qui a su mettre en agitation mon imagination.
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De l'autre côté du mur et un roman qui possède quelques défauts. Il manque notamment de développement et les sentiments des personnages auraient mérité d'être peaufinés, de prendre plus leur temps, mais tout ce que l'auteure a composé est crédible. Les événements se succèdent rapidement, sans temps mort ce qui donne un rythme très bon à l'intrigue. Mais, si on passe vite d'un instant à un autre, apprenant toujours quelque chose ou assistant à un passage important, les choses se suffisent à elle-même, même si j'en aurai parfois voulu plus. J'ai beaucoup aimé les idées de l'auteure, son écriture, qui est très fluide et très agréable, et au final, si j'ai quelques petites réticences, j'ai passé un excellent moment ayant du mal à poser le livre pendant ma lecture. Une très belle découverte.
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L'univers de Sybel m'a enchanté ! L'histoire est très originale, ça fait du bien de sortir des sentiers battus ! Toutefois, j'ai trouvé que le rythme était un peu trop rapide au départ. On s'attarde pas assez sur les évènements, sur les descriptions. M'enfin, ça participe aussi à la fraîcheur du roman. Les mots coulent comme un petit ruisseau dans une jolie forêt, c'est envoûtant ! (oui, bon, moi c'est sûr, niveau poésie, c'est pas la même chose).
Les personnages sont très touchants, tous autant qu'ils sont. Personnellement, je voyais la tête du lion de Narnia à chaque apparition d'Aslan et j'avais envie d'y faire des câlins parce qu'Aslan il a l'air tout doux. J'ai apprécié l'explication d'Agnès à la fin, qui nous informe que ce n'est pas une référence à C.S. Lewis mais que le mot lui-même, en turc, désigne l'animal. Ceci explique celà.
Quant à la plume, et bien j'en ai déjà parlé, c'est chantant et rafraichissant. C'est un très bon moment de lecture, qui laisse comme un goût de coucher de soleil, d'odeur de pluie en été, de vent d'hiver quand on ouvre les volets le matin sur la campagne immaculée, enfin bon, vous m'avez comprite, ce livre, il envoie du pâté.
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