Il est possible qu'un lecteur devienne un sourcier, mais pour cela il est nécessaire que le poète que l'on découvre nous y invite. Tel est le cas pour le recueil de
Fabien Marquet dont le titre «
Tenere » nous fait revenir à cette langue ancienne et « morte » qu'est le latin. Première source donc à laquelle s'abreuver et qu'il faut re-tenir ! À l'infinitif, le verbe possède un sens injonctif et suppose une tension, une obligation de ne pas lâcher prise, de maintenir l'effort ou le cap.
« Oh Fontaine était pour moi si loin des sources » p.24
Renouer avec le latin, c'est reprendre la première déclinaison : le rosa, rosae. Un grand motif du poème et comment faire avec un tel poncif déjà présent dans la
poésie latine et reprise à satiété à la Renaissance (Mignonne, allons voir si la rose…), jamais oubliée jusqu'à la rose du Petit Prince, jusqu'à
La rose de personne de
Paul Celan ou aux roses de
Rainer Maria Rilke, à moins que ce ne soient celles de
Robert Desnos avec « Rose, c'est la vie » dans
Corps et Biens. Et cette fleur est aussi un prénom féminin comme c'est le cas dans la strophe du poème page 9 :
« Moi jeune Parque
je rôdais sous le vent en rafale
près des blockhaus
où des passants
avaient écrit quelques vers de
Rose Ausländer »
(Extrait de la note de
Dominique Zinenberg à lire Francopolis).
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