AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,84

sur 448 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un peu aride à lire en raison de la rédaction (sous forme de chroniques de mestres, donc non romancé), mais en vrai, j'ai trouvé que c'était tellement passionnant que je n'ai pas vu les pages défilées. Après, je suis aussi très fan de la famille Targarien (à se demander ce qu'il se passe dans ma tête...), donc j'étais évidemment fascinée de découvrir leur histoire familiale, la conquête de Westeros, les alliances et les trahisons.
Commenter  J’apprécie          00
Peut-être dire à ton de moi que j'ai passé les 20 dernières années dans une grotte, mais je n'ai jamais ni lu ni regardé les oeuvres relatives au trône de fer.

Je fais quelques recherches et je me rends compte qu'on peut lire soit par ordre de sortie des ouvrages soit par ordre chronologique.
Bien sûr je me garde bien de regarder les deux séries télé relatives à l'oeuvre, et je choisis l'ordre chronologique.

C'est donc avec un oeil frais et neuf que je découvre cette grande saga.

Présenter un peu comme un récit historique et non pas comme une histoire fantaisy, ce premier volume nous plonge dans le règne de la maison Targaryen, de l'aïeul à l'origine de la conquête qui a réuni les sept royaumes, jusqu'à la centième année suivant ses exploits.

Au début on est un petit peu surpris par le mode d'écriture, on a un peu l'impression de lire un ouvrage historique comme on pourrait les trouver dans un manuel scolaire ou un essai décrivant le règne d'un roi de France ou des conquêtes Vikings.

Toutefois on fait vite abstraction de ça, et on se retrouve pris dans la fresque du règne de cette lignée incroyable, assurément la genèse d'un des plus importants univers de fantasy depuis les oeuvres de Tolkien.

Moi qui traînais les pieds à force d'entendre parler de game of thrones, de peur d'être déçu, je suis désormais impatient de lire la suite.
Commenter  J’apprécie          20
Feu et Sang peut surprendre au premier abord car cela ressemble plus à un récit historique qu'à un roman.
Nous commençons par Aegon Premier, dit le Conquérant car c'est lui qui rassemble les Sept Couronnes, ensuite nous connaitrons les règnes de ses enfants qui sont Aenys et bien sûr Maegon le cruel.

Nous finirons par Jaehaerys et sa reine Alysanne.
Nous savons tout ce qui peut se passer au cours des règnes d'une dynastie. Ici, celles des Targaryens.

L'auteur arrive à nous transporter au sein de cette famille qui a une histoire mouvementée.

Vivement le deuxième tome.
Commenter  J’apprécie          21
Contrairement au Trone de Fer dont j'avais lu les romans bien avant la Série d'HBO, j'ai démarré ce premier Tome après l'épisode 5. Première constatation, la Série démarre après ce Tome 1, et hormis quelques informations sur Vyseris, Dameon, Rhaenys et Vélarion, la série et le ce premier tome ne se spolient pas.

Deuxième constatation, dès les première pages c'est avec un immense plaisir que le lecteur que je suis est revenu parcourir Westeros et ses 7 royaumes qui n'étaient pas unifiés à cette époque (environ 100 ans avant la Série House of The Dragon et 300 avant le Trone de Fer). Outre les Targaryens qui sont au centre des 2 Tomes, les grandes familles telles que Starks, les Tully, Les Martell, Les Barathéons, les Manderly sont déjà là et bien installées. Les Manteaux Dorés patrouillent déjà à Port-Réal et la Garde Royale protège déjà exclusivement le Roi, déjà assis sur le Trone de Fer.

ce Premier volume démarre par la conquête et l'unification des 7 Couronnes menées par Aegon le Conquérant, dont le succès voit la mise en place d'un nouveau calendrier de référence (les années étant dorénavant comptés après la Conquete). et les Rois Targaryens se suivent sans se ressembler: du Conquérant qui prfère convaincre plutôt que d'imposer à Maéglor qui impose systématiquement jusqu'à Jaehaerys I le Concilaiteur, qui se maria à sa soeur et eu le règne le plus long


ici point de roman, l'ouvrage est écrit comme une chronique historique rédigée par l'archimestre Gyldayn de la Citadelle de Villevieille et retranscrite par GRRMartin ! Très peu, voir quasiment aucun dialogue n'est présent, par contre j'ai appréciée certaines zones floues ou spéculatives dont les "choses ont du se passer" puisque certains évènements ont été relatés de bouche à oreille, et donc potentiellement déformés, ce qui donne un côté réel à ces chroniques.

Et l'imagination de l'auteur déjà constaté dans le trone de Fer est au rendez-vous, des dizaines de personnages, des dizaines d'anectotes et d'histoires persos, c'est encore une fois vertigineux. ! et puis des Dragons il yen a un peu plus que 3 :)

l me semble voir lu quelque part (désolé pour l'imprécision) que Feu & Sang serait le "Silmarillon de GRRMartin". L'objectif n'est pas atteint. Déjà parcequ'il ne couvre pas l'intégralité de l'univers avant le cycle du Tdf, ensuite parqu'il est nettement moins ardu et épique que l'oeuvre de Tolkien.










Commenter  J’apprécie          60
« Feu et sang », partie 1, de George R.R. Martin : quand un monde éclaire la nuit.

Ayant déjà dévoré tous les livres du monumental projet composant « le trône de fer » et étant frustré comme beaucoup de devoir attendre la suite depuis 2014 (sans pour autant bouder mon plaisir devant la série télévisée qui m'a globalement enchanté, même si, comme beaucoup, j'ai été un peu déçu par ses deux dernières saisons, moins par l'histoire en elle-même, d'ailleurs, que par la manière un peu expéditive dont elle nous a été servie…), j'ai d'abord trouvé suspect la parution de « Feu et sang » en 2018, ne pouvant pas m'empêcher de me demander ce qui poussait George R.R. Martin à aborder les origines de son oeuvre sans avoir eu la délicatesse de la terminer. Pour parler clair, je lui en voulais. Cela dit, je n'ai pas pu résister et j'ai fini par l'acheter avant de me reprocher ma faiblesse et finalement reléguer ces deux tomes sur une de mes étagères. Une fois calmé et ma curiosité reprenant au bout du compte le dessus, je viens juste d'achever la première partie et peux donc vous expliquer pourquoi j'ai eu tort de déprécier ce livre.

Il est vrai qu'au-delà de mes a priori déjà exposés, je craignais également de me confronter à cette somme considérable de pages constituant plus une chronique historique d'un monde onirique qu'un roman au sens classique, avec des personnages bien établis et une narration respectant les codes de la dramaturgie (vous les connaissez sans doute : le déséquilibre de départ, les questions soulevées auxquelles l'intrigue devra se charger de répondre tout en alimentant le suspense et enfin le climax libérateur juste avant le retour en eaux calmes). Pourtant, il m'arrive souvent de sortir des sentiers battus et je sais que le plaisir de lecture peut tout à fait surgir dans des oeuvres qui parviennent à casser ce carcan avec brio, l'histoire littéraire de ces dernières décennies peut en témoigner. Cela dit, je continuais à méjuger « Feu et sang » en considérant que son auteur avait visé un coup commercial, des ventes assurées grâce au succès préalable du « Trône de fer » tout en tentant de se hisser au niveau de Tolkien avec son « Silmarillion » (un livre qui m'avait un peu moins convaincu que le « Seigneur des anneaux », malgré son ambition et le souvenir encore vivace de certains passages épiques…). Je profite donc de cette chronique pour présenter mes excuses à George R.R. Martin, car j'ai été littéralement téléporté à Westeros dès les premières pages de « Feu et sang », et ceci pour ma plus grande joie. Loin de constituer un effet repoussoir, la multiplication des personnages, les récits entrecroisés, l'ampleur de la période abordée et la taille gigantesque de son terrain de jeu se mesurant à l'échelle continentale (avec ses marges incertaines), n'ont fait que susciter ma curiosité et, une fois lancé, je n'ai eu de cesse de me replonger dans ce livre pour l'étancher, parvenant à l'achever à une vitesse indécente (et peut-être même irrespectueuse vis-à-vis de la somme de travail consentie par l'auteur pour nous offrir cette nouvelle pépite). À tel point que j'ai décidé de me sevrer quelque temps avec d'autres romans avant d'entamer la deuxième partie. Cet aveu partagé, une seule question vaut la peine d'être posée : par quel miracle ce titre a-t-il réussi à sublimer des sensations déjà éprouvées à la lecture du « Trône de fer » ?

La réponse n'est pas simple… Et comme toujours, la qualité d'une oeuvre réside certainement dans l'alchimie équilibrée de ses ingrédients.

Dans un premier temps, abordons la forme, car « Feu et sang » se présente comme un livre d'histoire intradiégétique (un grand merci à « Babar des bois » pour cette précision !) : cette chronique existe donc dans le monde du Trône de fer où elle a été rédigée par Gyldayn, un archimestre de la Citadelle. Ainsi, ce récit n'offre que le point de vue d'un historien sur les évènements passés, ce qui permet à son auteur authentique, George R.R. Martin, de souligner des manquements, proposer des interprétations en admettant que la vérité reste difficile à cerner, voire dessiner en creux la personnalité même de celui qui raconte, d'ailleurs non dépourvue d'un certain humour, le tout exprimé dans un style un peu désuet tout à fait cohérent avec l'identité de son rédacteur fictif… En outre, on peut toujours imaginer que des écrits postérieurs seront susceptibles de préciser, d'approfondir, voire au contraire de contredire ce travail, permettant ainsi à George R.R. Martin de se libérer du carcan de cet ouvrage s'il en éprouve la nécessité. Grâce à lui, il fait également cadeau à ses lecteurs d'un jeu consistant à rechercher des discordances entre ce mémoire et d'autres à venir ciblant les mêmes périodes, la confrontation des différentes versions pouvant servir à traquer la vérité. Je pense que certains s'en amuseront, ce qui nous promet la tenue de nombreux conciles à ce sujet ! Bref, vous l'avez compris, j'ai été séduit par ce dispositif original qui a facilité mon immersion dans cette odyssée.

Bien entendu, il s'ajoute à d'autres points forts et en premier lieu la qualité des personnages évoqués dont certains me paraissent dignes des plus grands récits mythologiques. Je ne les citerai pas tous ici, mais j'ai été marqué évidemment par Aegon Ier et sa conquête, son rapport complexe à ses deux soeurs et épouses Visenya et Rhaenys, leur trio formant l'emblème des Targaryen, le dragon à trois têtes. le développement de son fils Maegor (le cruel) est également particulièrement réussi, de même que celui, plus classique dans la représentation donnée du « bon roi », de son neveu Jaehaerys (le conciliateur) et de la reine Alysanne dans son pendant féminin. Cela va de soi, à côté de ses monarques, de nombreux personnages secondaires valent le détour et je pense notamment à Meria Martell, la vieille princesse de Dorne surnommée « le crapaud jaune », Rogar Barathéon, colosse émérite à la hache, Alaric Stark et son caractère bourru, le septon Barth et ses conseils avisés, Rego Draz le Grand Argentier venu des cités libres pour remplir les caisses du royaume, etc. J'arrête là, car la liste pourrait certainement encore s'étendre sur bien des pages, presque autant que celles composant cet ouvrage…

Et puis, bien sûr, il y a l'Histoire constituée d'une multiplicité de récits enchâssés qui se nourrissent les uns des autres au fil du temps pour dessiner le véritable sujet de ce livre, finalement son personnage principal et le seul qui compte, le monde de Westeros. Car là réside le projet de George R.R. Martin, se métamorphoser en Dieu pour nous offrir la contemplation d'un univers engendré par son esprit. À ceux qui moquent son ambition, questionnent les raisons qui le poussent à mobiliser tant d'efforts dans cette création et se demandent dans quels buts il nous la propose, je réponds que le simple plaisir éprouvé à la découvrir pourrait déjà suffire à la justifier. Cela dit, elle ne se limite pas à ça. Non, en nous racontant la résistance de Dorne, les luttes de pouvoirs qui secouent la maison Targaryen comme celles qui conduisent ses concurrentes à lui disputer le trône, les interrogations autour de la meilleure manière de gouverner, de manipuler les foules, d'utiliser ou non la peur pour soumettre ses ennemis et le peuple, notamment par l'utilisation excessive ou appropriée de la puissance des dragons, le conflit entre la Foi et le roi (dont on connaît ensuite les derniers soubresauts dans le « Trône de fer »…), les enjeux moraux et leurs rôles dans la gestion des affaires des hommes, tous ces thèmes et bien d'autres sont explorés à travers « Feu et sang » et constituent donc le véritable sel de ce récit, son intérêt supérieur, tout comme ils étaient et sont toujours au coeur de la saga principale. Alors non, cette lecture ne se limite pas à une simple évasion. Elle me paraît bien plus essentielle !

Lien : https://noiraucarre.com/2021..
Commenter  J’apprécie          10
Écrit à la manière d'une chronique royale. Se lit très bien même si j'ai préféré la traduction du trône de fer à celle-ci.
Commenter  J’apprécie          30
Les fées se sont-elles penchées sur le berceau de George R.R. Martin le 20 septembre 1948, afin de lui offrir les dons de l'imagination et de la créativité ? On peut se poser la question en refermant ce premier tome de Feu et Sang, car l'homme est définitivement doué pour l'invention d'univers alternatifs, de chroniques historiques imaginaires, de noms de lieux et de personnages, tout comme pour la description des forteresses qui peuplent Westeros.

Feu et Sang est un prélude à la saga du Trône de Fer. Présenté sous la forme de mémoires de l'archimestre Gyldayn de Villevieille, le récit nous conte l'histoire des Targaryen : leur arrivée à Peyredragon après le Fléau de Valyria, leurs vues sur Westeros, leur conquête, l'unification (parfois sanglante et souvent difficile) des sept couronnes.
On y découvre aussi le "sang du dragon", ces hommes et ces femmes qui ont fait la grandeur ou la honte de la maison Targaryen. Et tous sont passionnants à leur manière, y compris Maegor le Cruel et Saera Targaryen. On se rend compte, au fil des pages, que les Targaryen ont été une grande lignée et qu'ils ont apporté de nombreux avantages à Westeros : construction de routes ou modernisation de voies déjà existantes, eau potable, salubrité publique, abolition du droit de cuissage, amélioration du sort des veuves (entre autres).

Le récit ne se contente toutefois pas de nous parler des dragons et de leur maître car d'autres personnages sont mis en scène par Martin. On fait donc connaissance avec plusieurs seigneurs et dames dont on retrouvera les descendants dans le Trône de Fer : les Stark de Winterfell, les Lannister de Castral Roc, les Baratheon d'Accalmie, les Tully de Vivesaigues, les Aryn, les Frey, les Tyrell, les Hightower,... Tout ce beau monde se croise au gré des conflits, des alliances, des conseils du roi, des joutes et des diverses aventures qui animent le récit.

Feu et Sang est donc une belle réussite, digne de la saga d'origine de Martin. Les fans du Trône de Fer devraient adorer en apprendre plus sur les différentes maisons de Westeros et sur les ancêtres de Daenerys.
Commenter  J’apprécie          100
Le succès de la série télévisée « Game of thrones » rend désormais superflu toute présentation de l'univers de Westeros ou de son auteur, G. R. R. Martin, qui s'attelle depuis maintenant neuf ans à l'écriture du sixième et pénultième tome de la série. Neuf ans, c'est long. Heureusement, les fans ont la possibilité de patienter en se tournant vers d'autres écrits de l'auteur situés dans le même univers, bien que consacrés à des personnages et des époques différents. Outre les novellas mettant en scène le chevalier Dunk et son écuyer l'oeuf, l'auteur a récemment sorti un ouvrage intitulé « Feu et sang », une histoire des rois Targaryen de Westeros racontée par un archimestre de la Citadelle de Villevielle. Publié initialement en un seul volume, le roman a évidemment fait l'objet d'une scission en version française, ce qui illustre une fois encore le profond respect que portent les éditions Pygmalion aux textes qu'ils publient et à leurs lecteurs. Fort heureusement, le premier tome est désormais disponible en poche chez J'ai lu, à un prix plus raisonnable. L'occasion pour les amateurs de se voir narrer l'unification du royaume de Westeros sous le règne des premiers Targaryens, depuis la conquête du continent par Aegon Ier jusqu'à la mort de la reine Alysanne (pour la première partie). Au cours de ces quelques quatre cent pages, G. R. R Martin retrace les événements qui ont eu lieu sous le règne des quatre premiers Targaryens, qu'il s'agisse des intrigues de cours, des guerres, des rébellions, des morts et naissances signifiantes, ou des bisbilles plus ou moins conséquentes opposants les membres de la famille royale. Tout commence avec l'arrivée d'Aegon Ier et ses soeurs, Visenya et Rhaenys, qui, venus de la lointaine Valyria, débarquent à Westeros et conquièrent un à un les sept royaumes de Westeros (même si le cas de Dorne est un peu particulier). Aenys succédera à son père des années plus tard, tout comme son fils après lui, mais tous deux laisseront un souvenir fade de leur passage sur le trône de fer, à la différence du second fils d'Aegon, Maegor le Cruel dont le règne est davantage détaillé. le troisième « gros morceau » de cette histoire des premiers Targaryens est consacré au règne de Jaehaerys et Alysanne qui, avec Aegon, sont considérés comme les principaux artisans de l'unification du royaume.

Guerres, alliances, trahisons, tragédies… : l'action se situe trois cent ans avant les événements relatés dans « Le trône de fer », mais la recette reste la même. Ce qui change, en revanche, c'est la manière de narrer ces événements. Car si la série d'origine adopte la plupart des caractéristiques des oeuvres de fiction traditionnelles (narration à la troisième personne, alternance de points de vues, présence de dialogues…), « Feu et sang » se veut au contraire une retranscription de chroniques historiques. On a donc affaire à un texte dense, quasiment exempt de dialogues, écrit à posteriori et dont le seul narrateur est le mestre qui raconte les événements. Ce choix d'un narrateur unique est cela dit largement contrebalancé par la multiplicité des sources (et donc des points de vue) évoquées par l'auteur qui, en bon historien, prend le temps de questionner les textes et témoignages qui lui sont parvenus et de pointer du doigt leurs limites (authenticité douteuse, parti pris de l'auteur, lacunes...). Cette compilation de dates et d'événements pourraient, à première vue, paraître rébarbatives et relevées du pur verbiage réservé aux fans inconditionnels de la série. C'était sans compter le talent de conteur de G. R. R. Martin, qui prouve une fois encore ici qu'il est de la trempe des très grands auteurs. Car ces chroniques se révèlent absolument passionnantes du début à la fin, tant par la forme que par le fond. Outre les règnes successifs des premiers Targaryens, l'auteur retrace la naissance de Westeros tel qu'on le connaît, avec ses institutions, ses traditions, son histoire. On assiste par exemple à la création de la ville de Port Réal située à l'embouchure de la Néra (là où Ageon le Conquérant aurait débarqué pour la première fois) et qui, au fil des ans, évolue du petit village à la ville grouillante et désorganisée, pour ensuite finir par être réaménagée afin de mieux coller à son statut de capitale du royaume. On remonte également aux origines de la construction du Donjon rouge, ainsi que de la création de la Garde royale, de la fonction de Main du roi, et même du trône de fer lui-même. Sans compter les détails donnés concernant l'instauration de telle loi, telle taxe, tel impôt…

Déjà particulièrement étoffé dans la série d'origine, l'univers de Westeros acquiert ici une épaisseur folle tant l'auteur pousse à son paroxysme le degré de précision et la complexité de sa création. Un travail d'autant plus colossal que l'auteur se permet le luxe de poser en permanence les jalons d'autres histoires, notamment via l'évocation des îles et continents qui entourent Westeros mais dont celui-ci n'a pas toujours une bonne connaissance. Difficile de réfréner sa curiosité à la mention des îles d'Été, ou d'Asshaï-lès-l'Ombre, la ville noire des ensorceleurs, ou même de l'ancienne Valyria que l'on sait habité mais par des créatures dont on ignore (et redoute) la nature. Si l'envie de repousser les limites du continent est bien là, il faut reconnaître que le lecteur a déjà suffisamment affaire avec un Westeros plus ancien que celui que l'on connaît, mais qui nous semble néanmoins familier. Et pour cause ! Car si les personnages diffèrent, les dynasties, elles, demeurent, aussi retrouve-t-on pléthore de Starks, de Lannister, de Barathéon, de Tyrell et j'en passe. L'occasion de changer de perspectives et de comprendre comment telle famille a obtenu tel territoire ou telle position, et donc comment des alliances ou des inimitiés ont pu naître et être entretenues au fil des générations. On découvre par exemple la manière dont les Barathéon ont gagné leur blason et leur devise, mais aussi d'où vient au château d'Harrenhall sa sinistre réputation, ou encore la raison pour laquelle les relations entre la couronne et Dorne ont toujours été particulièrement tendues. La famille Targaryen occupe évidemment le devant de la scène et l'auteur revient à de multiples reprises sur ce qui fait leur spécificité : leur physique, leurs dragons… et leur pratique du mariage entre frère et soeur. Un sujet abondamment discuté dans le royaume et qui fournit l'occasion à l'auteur d'aborder en détail l'évolution des relations entre la couronne et les représentants successifs du pouvoir religieux (dans un premier temps farouchement hostiles à la pratique).

Même si le travail réalisé par l'auteur pour enrichir toujours plus son univers est incroyable, le plus impressionnant reste malgré tout la formidable galerie de personnages qu'il est parvenu à créer. Ils sont presque une centaine à défiler en l'espace de quatre cent pages, et pourtant jamais le lecteur n'a l'impression de n'être confronté qu'à des noms, et non des êtres de chair et de sang. le plus grand talent de l'auteur vient en effet de sa capacité à donner une vraie consistance à ses personnages, alors même que certains d'entre eux ne sont présents que le temps de quelques lignes. La plupart des personnages secondaires exposés (et, encore une fois, cela représente un nombre colossal) pourrait ainsi tout à fait se retrouver le héros ou l'héroïne d'un roman à part entière tant l'auteur parvient, en peu de mots, à mettre en scène des destins exceptionnels. Difficile de ne pas être captivé par le Vautour de Dorne, la cheffe des rebelles Jeyne la Vérolée, le septon Lune, les épouses noires de Maegor le Cruel, ou bien la capitaine Elissa Farman. En ce qui concerne les personnages, il convient d'ailleurs de saluer la place conséquente accordée dans l'oeuvre de Martin aux femmes, et ce alors même que la société qu'il met en scène est clairement patriarcale et inspirée du Moyen âge. Guerrières, rebelles, capitaines de navire, reines, putains… : les profils ne manquent pas et permettent d'aborder de nombreuses problématiques liées à la condition féminine, qu'il s'agisse de la jeunesse des mariées, du taux atrocement élevé de mortalité en couches, des viols occasionnés par le droit de cuissage, du sort peu enviable des deuxièmes épouses de seigneur une fois devenues veuve… Parmi toute la galerie de personnages mis en scène, les plus développés reste malgré tout les membres de la famille royale et leur entourage, et là encore les femmes se révèlent particulièrement touchantes ou impressionnantes, qu'il s'agisse de l'inflexible Rhaena Targaryen, de son intrépide fille Aerea, ou encore de la reine Alysanne et de ses filles au tempérament tous très différents (l'occasion cette fois d'aborder la question de la mortalité infantile élevée).

« Feu et sang » a à la fois tout et rien à voir avec la série du « Trône de fer » avec laquelle l'ouvrage partage le même univers et les mêmes ressorts scénaristiques. La forme, elle, diffère considérablement mais le résultat n'en est pas moins passionnant, plein de suspens, de sang, de fureur, de tragédies et de surprises. A lire absolument.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          201
Je suis rentrée dans ce bouquin en pensant retrouver le même esprit que dans les tomes du Trône de Fer. Je m'imaginais un "prequel" , qui expliquerait la création du royaume de Westeros, où je retrouverais les ancêtres des personnages que j'ai tant aimé suivre, trois cent ans avant.
C'est en fait un vrai livre d'Histoire, et si le style est complètement narratif et les personnages tellement nombreux qu'il faut véritablement se concentrer pour suivre, je n'ai au final pu qu'être admirative devant le talent de l'auteur.
La précision d'orfèvre de la création du Trône de Fer, de l'unification de Westeros, l'évolution de la famille Targaryen au fil des années, les nombreux combats, alliances, et trahisons deviennent passionnants, et reflètent le travail gigantesque abattu pour réaliser ce roman. On assiste à la création de la Garde Royale, la construction du Donjon rouge et de Fossedragon, l'urbanisation de Port-Réal..même la mise en place du réseau routier de Westeros est intéressante!
Il aurait été plus complet avec une carte, je trouve, ( comme dans la saga GOT) pour mieux cerner toutes les subtilités des stratégies militaires ou les déplacements à travers le royaume. Mais j'en ai trouvé une de mon côté et ai pu ainsi replonger presque physiquement dans cette oeuvre.
Lien : https://instagram.com/danygi..
Commenter  J’apprécie          40
Au début, j'ai eu beaucoup de mal au début à me plonger dans l'histoire. J'ai finis par rependre du début, c'est après cette deuxième lecture que j'ai pleinement apprécié ce roman. J'ai beaucoup aimé d'être dans la passé de la série du Trône de fer. On en apprend plus sur la ligné des Targaryen. Les Targaryen n'ont toujours pas été une lignée de "fou".
Le point de vue adopter par l'auteur n'est pas le même que la série. Ici, c'est plus une trace écrite de l'histoire des Targaryen.
Je regrette un peu que l'auteur n'est adopté le même style d'écriture.
Un premier tome très bon, qui peut que donner envie de lire le deuxième tome.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (1313) Voir plus



Quiz Voir plus

Le Trône du Fer, Tome 9 : La Loi du Régicide

Quel est le nom de l'enfant que Davos cherche à sauver des griffes de Mélisandre ?

Petyr Frey
Aegon Snow
Belon Stone
Edric Storm

10 questions
241 lecteurs ont répondu
Thème : Le Trône de fer, tome 9 : La Loi du régicide de George R.R. MartinCréer un quiz sur ce livre

{* *}