L’une de ses distractions favorites était de ruiner la vie des femmes. Avec sa haute taille, sa prestance et son magnétisme, elles étaient pour lui des proies faciles. Il les faisait passer par toutes les transes de l’adoration, puis il les abandonnait. C’est ce qu’il a fait avec sa propre sœur… celle qu’il avait essayé de violer. Elle a été sa maîtresse pendant un an. Lorsqu’il l’a abandonnée, elle a commencé à se piquer et a pris la direction du petit théâtre. Elle est morte ici, en 1923, après avoir pris une trop forte dose d’héroïne.
- Ses invités devaient tous crever de jalousie
- Ce n'était pas de jalousie qu'ils crevaient
Docteur, je ne suis pas responsable ! C'était le fils de Belasco !
L'homme esquissa un sourire.
- Alors, adieu, dit-il, et il s'éloigna.
- Je pense qu'il a voulu dire au revoir, dit Edith.
Barret sourit tandis que la vitre se relevait.
"Barrett repassa de nouveau les faits dans sa tête. La liste de tous les phénomènes qui avaient été observés dans la maison Belasco. Il faudrait réparer l'installation électrique, installer le téléphone, aménager la piscine et le sauna pour qu'il pût s'en servir."
Il n’y a jamais eu rien de semblable dans l’histoire des maisons hantées : un seul esprit, mais d’une force si terrifiante qu’il peut créer ce qui paraît être un réseau complexe d’apparitions différentes. Une seule personnalité prenant le masque de douzaines d’autres, tirant à boulets rouges sur le corps et l’esprit de ceux qui pénètrent dans sa maison, utilisant sa puissance comme un soliste jouant sur un gigantesque clavier infernal.
Qu’était devenue la force venimeuse ?
Le principe de base, dit Barrett, est que tout phénomène a un fondement naturel. Nature au sens large, bien sûr, dont le concept déborde celui qu’en donne couramment la science, mais nature tout de même. Cela est également vrai des prétendus phénomènes physiques, la parapsychologie n’étant, en fait, pas autre chose qu’un prolongement de la biologie.
Pas étonnant que cette maison eût fait tant de victimes. Elle avait une atmosphère qui favorisait incroyablement les hallucinations.
J’ai eu une enfance merveilleuse. Mes parents m’adoraient et je le leur rendais bien. Ils étaient spirites, et je suis devenue spirite.