Il est des livres dont la quatrième de couverture ne rend pas justice à l'histoire.
L'été des secondes chances est de ceux-là.
Si l'on en croit la quatrième de couverture, l'histoire est celle de Taylor, qui a pour habitude de fuir dès que les choses se compliquent. Mais, lorsque son père est atteint d'un cancer, elle est obligée de retourner dans sa maison de vacances où, plusieurs étés plus tôt elle a laissé sa meilleure amie, Lucy, et son premier amour, Henri. Et la voila soudain contrainte de faire face à ses souvenirs et à ses problèmes.
Si, comme moi, vous avez lu un certain nombre de livres de ce genre, vous vous attendez à ce qu'elle retrouve son premier amour devenu un canon et sa meilleure amie qui sera une vraie peste au début avant d'être sa plus grande alliée, le tout avec des révélations sur la famille et des grands moments où on ressert les liens.
Il y a de ça, bien sur, en toile de fond. Mais il y a aussi tellement plus. Il y a ce que grandir veut dire quand on n'a pas le choix, quand on est jeté brutalement dans l'âge adulte et que l'on doit faire face, arrêter de fuir.
Je ne sais même pas réellement pourquoi ce livre m'a fait autant d'effet. L'écriture est dépouillée, simple. Il n'y a pas de rebondissement compliqué, pas d'acte manqué qui rallongerait ou alourdirait l'histoire. Pas de scène pathétique non plus, qui tenterait de nous tirer les larmes.
Il n'y a que le temps qui s'égrène irrémédiablement, qui, chaque jour un peu plus, arrache son père à Taylor. le temps qui passe, inexorable, que l'on ne fuit pas, que l'on ne peut pas fuir. Et la réalité, la vérité, l'inévitable fin, nous heurte de plein fouet malgré tout. Une fin qui m'a fait pleurer comme lorsque petite fille j'avais du chagrin.
C'est un livre plein de tendresse et de délicatesse.
Morgan Matson force avec douceur Taylor mais aussi le lecteur à se souvenir des choses fondamentales de la vie. Comme le fait que parfois on a beau faire comme si ça n'existait pas, repousser tout loin de nous ou fuir, certaines choses nous rattrapent quoi qu'il arrive.
C'est un livre sur le deuil, sur la mort, sur la maladie. Mais c'est aussi un livre sur le courage, sur l'amour au sens large, sur le pardon, sur l'importance de dire « je t'aime ». Un livre qui vous submerge comme une vague géante avant de vous reposer en douceur, épuisé, bouleversé mais apaisé.
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