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sur 7506 notes
Première lecture au collège ce qui remonte ! Et je n'en ai gardé aucun souvenir… Ni négatif, ni positif. du coup, j'ai profité de mon projet de lire ou relire des grands classiques pour me relancer dans cette nouvelle De Maupassant. J'avais une vague idée du sujet traité mais c'était un peu un saut dans l'inconnu.

La nouvelle nous est présentée sous forme de journal intime, avec une chronologie s'étalant sur quelques mois et où notre narrateur, un bourgeois normand, nous narre des phénomènes de plus en plus étranges. Ce choix de narration est tout particulièrement efficace pour ce genre terreur/angoisse. On est au plus près du narrateur, on ne voit que son point de vue et surtout on ressent de façon plus prégnante son angoisse qui monte crescendo. En quelque sorte, le lecteur entre dans la folie qui gagne notre héros.

Difficile de savoir d'ailleurs si nous sommes vraiment face à une créature surnaturelle. Il y a bien entendu des preuves au fur et à mesure mais le lecteur n'ayant que le point de vue du narrateur, est-ce bien vrai ? le doute est permanent. le héros est peut-être tout simplement en train de basculer dans la folie et il imagine tout cela. Et ce doute donne une touche un peu plus angoissante à l'histoire.

Maupassant mène avec brio cette nouvelle. Sans fioriture, nous donnant assez d'informations pour nous angoisser sans pour autant nous en donnant assez. Il y a cette part de mystère qui prédomine. La fin amène au comble de l'horreur mais pas pour la raison à laquelle on pense. La folie de l'homme finit par conduire à l'inimaginable. La dernière phrase est d'ailleurs surprenante, à l'image du récit. Nous donnant une « fin » sans pour autant la conclure vraiment. Un petit choc qui pourtant avec le recul est juste parfait.
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Recueil de nouvelles d'un auteur classique.
A la base, je ne suis pas très "classique", mais il faut bien en lire de temps à autre, histoire de ne pas restée inculte !!

Le Horla, la plus célèbre nouvelle qui a donné son titre à ce livre.
Dans cette histoire, pas de référence à une religion quelconque, au diable ou autre esprit malfaisant. Juste une impression (vraie ou fausse) d'être en compagnie d'un esprit, d'une entité, qui prend peu à peu le contrôle du narrateur.
A mon niveau, en tant que lectrice, m'est resté une impression d'inachevé.
Dommage, je m'attendais à autre chose.

Les autres nouvelles se laissent lire, facilement.
Mais je n'en retiendrai pas grand chose.

Bref, ce n'est pas que j'ai aimé ou pas ce livre... Je ressens une grande indifférence face à cette lecture.
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En lisant le Horla, Maupassant sait absolument bien nous parler de ces "influences mystérieuses qui changent en découragement notre bonheur et notre confiance en détresse". Tout ce qui est invisible comme l'air est plein de puissances dont on n'a pas la connaissance mais sont bien existantes et inexplicables.
Il s'agit bien du mystère de l'invisible non détectable par nos cinq sens mais tellement présent qu'on ressent une sensation de danger menaçant ou encore d' appréhension d'un malheur et peut-être même l'approche de la mort.
La peur, l'angoisse, les cauchemars qui reviennent toutes les nuits, cette énergie qu'on nous a puisée et qui fait qu'on est anéanti. Est-ce cela perdre la raison?
Tout est fait pour créer le doute, l'incompréhension en soi, est-ce donc ça le début de la folie?
Ou bien est-ce l'imagination qui nous joue des tours, qui nous teste en nous faisant dire qu'il y a des "mystères effrayants et des puissances surnaturelles" ou encore seraient-ce des êtres invisibles qui vivent avec nous et sous notre toit.
A chacun de savoir ce qu'il en ressort et comment rester lucide, clairvoyant sur toutes les choses de la vie, en gardant sa pleine conscience et en se disant qu'on échappe à la folie mais qu'en fait nous ne sommes, à ce moment là que des "hallucinés raisonnant".
Voilà ce qu'a voulu nous expliquer le narrateur à travers ses cauchemars la nuit, ce Horla, cet être invisible qui voulait rentrer dans son corps pour le dominer, le contrôler, le hanter mais dans quel but? Et pour quelle raison? maîtriser l'âme humaine? La réduire à l'état d'esclave? Mais comment s'en débarrasser? La mort est-elle une fin à tous ces phénomènes?
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J'hésite longtemps avant de lire du « vieux » fantastique : certains récits ont pour moi horriblement mal vieillis (certaines nouvelles de Poe notamment), j'ai toujours la crainte de m'ennuyer ferme.

Mais dans ce recueil de nouvelles, Maupassant exploite un sentiment qui n'est pas prêt de passer de mode : la peur du noir, la peur de se retrouver isolé dans la brume sans voir à trois pas, la peur des « phénomènes inexplicables » qui laissent aussitôt libre court à notre imagination débordante. S'enchaînent donc des récits de morts qui viennent se venger, d'esprits insaisissables mais qui tourmentent tout de même les humains, et d'hommes qui perdent la tête et qui sont pris de manies étranges.

Une seule critique à faire : une certaine répétition dans les thèmes, ce qui gâche un peu la surprise dans certaines nouvelles.
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Impressionnante découverte De Maupassant, une sacrée plume qui sait parfois se faire poète et des personnages pour lesquels on ne peut qu'éprouver de l'empathie.

Somnambulisme ou hypnose avec le Horla, folie du garde confiné quatre mois dans le refuge de montagne, stupidité de la baronne racolant malgré elle à sa fenêtre, magnanimité du maire envers un pêcheur énervé ou de vieux bourgeois surpris dans les sous-bois, médiocrité d'une famille bourgeoise tyranisant le grand-père, sacrifice de Clochette pour que son amoureux ne soit pas pénalisé, une vraie diablesse, la Marquet tentant d'accélérer le trépas de la vieille.

Et d'autres amusantes comme ces hussards à la recherche d'une reine ou ces trop désopilantes confidences entre la petite baronne Andrée et la petie comtesse Noëmi toutes deux un peu grises! J'avais l'impression de lire une BD de Reiser!
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Un livre tout rafistolé mais qui réserve bien des surprises. de jolies gravures, un papier de qualité et des textes qui m'ont ravie. Bienvenue chez Maupassant.....

La première, le Horla, une de ses plus célèbres et qui est le symbole de la folie. Tout démarrait bien pourtant, un 8 Mai, le narrateur passait une journée dans sa maison des bords de Seine qu'il aime tant pour finir en Septembre dans la tourmente d'un esprit en proie au  délire.  Cet homme tient un journal et à partir de cette date du 8 mai il y consigne sa lente descente aux enfers. Une présence l'habite, qu'il nomme le Horla, rôde autour de lui, le poursuit, le harcèle, le hante. Il est ici et là et l'obsède.

"Certes, je me croirais fous, absolument fou, si je n'étais conscient, si ne ne connaissais parfaitement mon état, si je ne le sondais en l'analysant avec une complète lucidité. Je ne serais donc, en somme, qu'un halluciné raisonnant.(p43)"

Guy de Maupassant retrace les étapes progressives qui mèneront son héros, malgré ses tentatives de rationalisation des faits, à envisager l'issue finale : Lui ou Moi..... Récit mélangeant les styles, de la douceur d'une journée de printemps, à l'amour d'un lieu où il vit jusqu'à une écriture délirante  : dédoublement de la personnalité, fantômes, hallucinations, schizophrénie, paranoïa etc... tout y passe. Une analyse de la progression d'un trouble, d'une obsession.

Suivent ensuite, dans mon édition, treize nouvelles, assez courtes, variées dans les domaines abordés :

Amour : où l'amour existe ailleurs que chez les humains

Le trou : où qui va à la pêche perd sa place et peut mener à la mort

Sauvée : quand une épouse trompée ruse pour obtenir le divorce

Clochette : où une jeune fille portera à vie la trace d'une chute amoureuse

Le marquis de Fumerol : qui passera de vie à trépas auprès de femmes de petite vertu

Le signe : être à sa fenêtre et lancer des oeillades peut être dangereux

Le diable : quand un paysan avare parie sur l'agonie de sa mère

Les rois : une soirée entre officiers et religieuses qui va mal se terminer

Au bois : un couple voulant revivre leurs premiers émois vont se retrouver entre les gendarmes

Une famille : retrouver un ami de jeunesse et découvrir les joies de la famille

Joseph : entre deux verres de chartreuse, deux femmes esseulées ont bien des secrets à avouer

L'auberge : quand un homme se retrouve bloqué par la neige en pleine montagne (beaucoup aimé)

Le vagabond : il ne fait pas bon vouloir travailler (magnifique et très actuel)

Quel conteur, quelle plume, Guy de Maupassant en de courts récits explorent toutes les couches de la société, de la plus pauvre à la plus bourgeoise et éclaire sur les travers de l'homme sans oublier les femmes, que ce soit pour nous faire sourire ou pas, évoquant à travers ses courtes histoires l'amour, la mort, la peur, la religion, la cupidité et leurs conséquences. Cela se veut gai mais il y a toujours derrière un côté grinçant ou tragique  pour certaines surtout si on tient compte que l'auteur était dépressif et souffrait de troubles qui le mèneront peu à peu à la folie.....

La plupart des nouvelles paraissaient dans un premier temps dans différentes revues entre 1885 et 1887 dont Gil Blas, soit 8 ans avant sa mort à 42 ans.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Je tenais à relire cette nouvelle fantastique De Maupassant avant d'en faire la critique, c'est chose faite grâce à RoroBouquine qui me l'a envoyée.

Le souvenir que je gardais de ma première lecture, lorsqu'adolescente mon professeur de français nous l'avait imposée, était plutôt bon mais après cette deuxième lecture, mon ressenti d'adulte s'avère plutôt tiède.

Côté style, que dire ? C'est du Maupassant, ça suffit à exprimer la parfaite maîtrise d'une narration séduisante et entraînante.

Côté récit, je laisse le monopole de l'adjectif "fantastique" à la nouvelle sans qu'il englobe l'impression qu'elle m'a laissée. Peut-être aurais-je dû davantage soigner mon environnement de lecture, attendre d'être au fond de mon lit et que mon horloge sonne minuit pour m'y plonger ? Ma perception aurait alors peut-être été tout autre que cette sorte d'ennui teinté d'impatience que ne m'a pas quittée de la première à la dernière page. Cette fois, pas de frisson à la lecture, mon esprit cartésien recherchant sans cesse des preuves de folie et de schizophrénie chez le narrateur plutôt que s'ouvrant obligeamment à l'hypothèse d'un être spectral invisible débarqué d'un navire en partance pour le Brésil.

Sans doute ne peut-on toujours être charmé(e) par un auteur même si on l'affectionne ? Je retenterai ma chance plus tard, sans doute avec des nouvelles sociales plutôt que fantastiques.
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"Le Horla" De Maupassant est un texte que je voulais lire depuis longtemps. Il fait partie d'un recueil de plusieurs nouvelles plus ou moins courtes avec un côté fantastique, abordant la peur et la folie sous divers aspects. Ce recueil paraît à l'origine en 1887 et les histoires qui en font parties sont publiées dans les journaux français "Gil Blas" et "Le Gaulois" dès l'année 1886.

Il existe deux versions du "Horla". Celle que l'on retrouve dans l'ouvrage est la plus récente, et est présentée sous forme de journal intime daté débutant un 8 mai. le récit s'étale sur quatre mois. Un homme se confie.

Cet homme habite à Rouen, au bord de la Seine. Il semble venir d'un milieu plutôt aisé. Il est rêveur, observateur, sensible aux sons et au monde qui l'entoure.

Un jour de mai, il se sent souffrant, faible et triste, en proie à une petite déprime. Mais, au fil des jours, la situation ne s'améliore pas. Les symptômes s'accentuent surtout le soir. Une angoisse pesante et incompréhensible l'envahit. Aller dormir, trouver le sommeil sont des moments qui le tétanise. Puis viennent les cauchemars et les crises de panique.

Finalement, il décide de s'éloigner de Rouen. Un voyage pourrait lui faire du bien, lui changer les idées et lui permettre de respirer un autre air. Son choix s'oriente pour le Mont Saint-Michel et le littoral. Au bout de quelques semaines, il revient chez lui, en pleine forme. Mais, le mal revient, encore plus fort.

Nous sommes dans les années 1880. Maupassant s'intéresse beaucoup au thème de la folie. C'est l'époque des grandes écoles, celle de Charcot et de ses expériences de l'hypnotisme sur des patientes de la Salpêtrière est la plus connue. L'auteur évoque les grands savants de l'époque. Son personnage rencontre des médecins reconnus de l'école de Nancy et s'intéresse aux maladies nerveuses.

On suit progressivement la descente en enfer de son personnage qui se rend compte de la dégradation de son état. Il perd la raison, croit en un invisible, devient fou.

J'ai beaucoup aimé lire ce texte. Il s'agit d'un thème qui m'intéresse particulièrement dans la littérature. J'ai aimé ce personnage que l'on ne nomme pas et qui explique son ressenti, ses émotions, essaie de comprendre ce qui lui arrive, mais ne trouve finalement aucune explication. Il parle de ce "Horla", cet invisible qui le persécute. Une présence oppressante.

A la fin de l'ouvrage, on trouve la toute première version qui est présentée, non pas sous forme de journal, mais sous forme d'un récit ou conte plus détaillé, plus condensé et bien plus long. Cette structure me convient mieux, je l'ai finalement plus appréciée.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Petite relecture du Horla aujourd'hui pour accompagner mon fils (je ne me souvenais d'ailleurs pas qu'il y avait 2 versions et j'ai trouvé intéressant de les comparer).
Je suis toujours frappée par la justesse des nouvelles De Maupassant. Tout est dit, décrit, en quelques pages, rien à ajouter, rien à soustraire, c'est tout simplement parfait.
Ce recueil regroupe les nouvelles fantastiques, qui ne sont pas forcément mes préférées à la base, mais il faut bien avouer qu'elles n'ont pas pris une ride.
C'est donc une bonne approche des classiques que de commencer par Maupassant.
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Dans cette nouvelle de Guy de Maupassant, nous sommes plongés dans la lecture d'un journal intime, dont le récit est emprunt de fantastique. En effet, le narrateur est la proie d'une présence malfaisante qui, toutes les nuits, le tourmente et le hante. Nous ressentons de l'angoisse car nous ne savons pas à quoi nous avons affaire. On ne sait si la folie le guide ou s'il est véritablement victime d'un phénomène surnaturel. Maupassant, lui-même, ayant écrit cette nouvelle alors qu'il souffrait de syphilis, avait des hallucinations et vivait des désincarnations.
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