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Les éditions Jigal publient un des auteurs de polars français les plus originaux et talentueux, Maurice Gouiran, et sont souvent l'occasion de faire de belles découvertes (Janis Otsiemi, Pierre Pouchairet, Gérard Lecas...). Aussi lorsque ce Stavros contre Goliath de Sophia Mavroudis a été proposé lors d'une opération Masse critique, je n'ai pas hésité à candidater.

Stravros contre Goliath est le deuxième tome d'une série conçue autour d'un commissaire grec un peu désabusé, entouré d'une équipe de fortes personnalités. Les personnages ont du être longuement présenté durant le premier tome, car dans ce deuxième roman, les liens entre eux sont sous-entendus et l'auteure se contente de renvois en note de bas de page.

Dans ce tome, l'équipe de Stavros est chargée d'intercepter un terroriste islamique qui s'est mêlé à un navire de migrants partis de côte turque vers une île grecque. L'opération rate. le terroriste s'enfuit quelque part dans la nature, peut-être dans un camp de migrants proche d'Athènes, dans l'attente de poursuivre son voyage vers les pays d'Europe de l'Ouest. Face à cet échec, le chef de Stavros accepte d'associer à l'enquête un officier turc, vieille connaissance de Dora l'équipière de Stavros. La tension monte entre policiers grecs et intervenants étrangers.

L'intrigue se limite à ce que je viens de résumer, sans gros développements. Lorsque Stavros est bloqué dans son enquête, la situation se dénoue miraculeusement grâce aux découvertes de son spécialiste informatique... Pas vraiment d'intrigue, pas de construction d'enquête à proprement parler.

Sophia Mavroudis préfère insister sur la gastronomie grecque, les réactions caractérielles de ses héros, et le sens de l'hospitalité grec, confronté à l'arrivée massive de migrants pris en charge pour le compte de l'Europe, sans que l'Union ne mette les moyens qui s'imposeraient pour traiter dignement les émigrés.

La forme est franchement décevante. La scène d'ouverture avec l'interception en mer du bateau des migrants est bâclée. de manière générale, Mavroudis s'abstient de toute description détaillée des lieux (oubliez toute idée de visite d'Athènes, et les camps de migrants ne sont, selon elle, que des assemblements de tentes). Sur le sujet sensible des migrants, ce livre montre bien la position inconfortable des Grecs, en première ligne par rapport à l'Europe, mais démunis au quotidien. Par contre, on ne sent pas beaucoup de réalisme dans le traitement des migrants eux-mêmes. On est loin du quasi-reportage qu'est d'Entre deux mondes d'Olivier Norek. Les pages s'enchaînent de façon décousue. Mavroudis tient à placer très régulièrement des expressions grecques et des chansons populaires, en version originale, avec renvoi en bas de page pour la traduction. Procédé assez insupportable (la traduction suivant immédiatement la citation serait beaucoup plus digeste). A l'arrivée, l'ouvrage laisse l'impression d'un empilement de notes sur la Grèce contemporaine, placées à l'arraché dans un contexte de roman policier. Tout cela est un peu lourd. Un peu comme un excès de moussaka...
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Stavros contre Goliath est un roman policier de Sophia Mavroudis publié en 2020.
Stavros Nikopolidis est un commissaire grecatypique chargé de traquer un terroriste parmi des migrants. Il doit gérer son équipe qui part en vrille sans négliger son patron, la coopération européenne et la police turque.
Un roman intéressant sur la position intenable de la Grèce. La problématique est bien posée, la description de la vie quotidienne et des repas donnent envie de s'assoir à table avec le commissaire mais l'intrigue est trop décousue. Les événements se succèdent sans liens véritables.
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Dans ce deuxième tome des enquêtes de Stavros Nikopolidis, nous retrouvons le commissaire chargé d'une mission précise : celle d'arrêter un terroriste en pleine mer Egée. Problème : l'ordre vient de l'Union Européenne… Autre problème : il faut collaborer avec les Turcs…
De fil en aiguille, nous suivons donc Stavros et son équipe à la recherche de cet homme de la mer Egée aux camps d'accueil de migrants à Athènes, côtoyant les drames, les brutalités de certains grecs, la violence et une espèce de mafia chez les migrants, jusqu'au dénouement…
C'est une enquête de facture somme toute classique que nous propose Sophia Mavroudis : retrouver et arrêter un potentiel terroriste, arrivé parmi les migrants. Par contre, le grand intérêt réside dans la narration minutieuse de l'arrivée de ces migrants, les camps et l'accueil, parfois compliqué, des Grecs, la crise qui les a frappés de plein fouet, la mise à mal de la « philoxenia » et l'émergence en parallèle de « Chrysi Avgi », le poids injuste de l'Europe et notamment de l'Allemagne, les tensions avec la Turquie. J'ai aimé ce côté du récit, même s'il est parfois très dur. J'aime aussi le personnage de Stavros, plein d'ironie mordante, celui de Dora, complètement atypique… Et pour d'autres raisons, toutes personnelles, ce roman, pour moi, a un goût de nostalgie, d'ouzo, de feta, de gyros kotopoulo…
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J'attendais avec assez d'impatience la sortie du deuxième tome des aventures du commissaire Nikopolidis STAVROS. Il n'est jamais facile d'enchaîner et après un premier opus fort réussi, je peux vous dire que l'essai est largement transformé et même plus. Sophia Mavroudis marche ici avec talent sur les traces d'un maître du genre, grand observateur de la société grecque, j'ai nommé Petros Markaris.

Elle nous immerge dans la Grèce actuelle sans aucune complaisance, mais avec un regard juste et affuté sur les maux qui la secouent, la divisent, la martyrisent. Ce n'est pas celle touristique des eaux cristallines et plages de sables fins, c'est celle d'un pays vivant en sortie de crise, moribond, épuisé et rincé !

Sophia Mavroudis c'est la Grèce chevillée au corps jusqu'au plus profond de son âme et de ses racines. Cette histoire sur fond de géopolitique, d'exode migratoire, et de terrorisme, donne l'occasion à notre auteure de pointer du doigt un système européen à l'agonie où l'on a mis la charrue avant les boeufs.

Stavros amateur d'ouzo et de victuailles typiques finement cuisinées est accompagné dans son enquête par une équipe bien hétéroclite. Il y a toujours Dora, fidèle adjointe 100% dévouée, boule de nerf toujours prête à exploser, Glykas, un gros bras sympathisant de L'Aube Dorée et aimant casser de l'étranger, et Zervénis, l'homme de l'ombre, calme et malin comme un singe. Ajoutez Eugène, le geek à qui aucun système informatique ne résiste, et un supérieur du nom de Livanos, coincé entre la bureaucratie européenne, les obligations de résultats, et la gestion des ressources plutôt limitées.

Tout ce joli monde va devoir collaborer avec l'ennemi turc de toujours sur ordre de Bruxelles en vue d'appréhender un dangereux terroriste.

Plume acérée et débordante d'humanité par moment et de mélancolie parfois, ce scénario habile nous livre quelques scènes incroyables comme le dialogue de sourd entre Stavros le grec et Cengiz le turc. Et que dire de la description de misère et de violence délivrée par l'écrivaine lorsqu'elle nous fait pénétrer de plein pied dans les camps de migrants. Ce pays magnifique est à bout de souffle et submergé par l'arrivée massive des populations en fuite. La mer Egée est un carrefour dangereux où se croisent toutes sortes d'individus et de trafics. Comble de l'ironie, l'Europe de Bruxelles, après avoir étouffé le peuple grec, laisse les autorités du pays se démerder avec les moyens du bord. C'est un constat sans appel et criant de vérité que seul quelqu'un comme Sophia Mavroudis pouvait délivrer. Elle le fait avec empathie mais aussi avec force et conviction. C'est profond, noir, et elle nous emmène dans ce grand tourbillon que personne ne sait comment aborder ou résoudre.

De la Turquie aux îles grecques, c'est une course endiablée et hardie qui va semer son lot de turpitudes et de cadavres. Stavros et son flair légendaire, bien épaulé malgré tout par ses coéquipiers arrivera à tirer son épingle du jeu malgré une multitude d'obstacles et de leurres. La romancière en profite pour nous faire découvrir la cuisine grecque, ses vins, ses chanteurs, et ses citations ; bref tout ce qui fait de ce pays, une contrée particulièrement riche et attachante que l'on aime fréquenter. Sans oublier la légendaire fierté des habitants qui restent dignes même dans la plus infâme des tourmentes.

La deuxième enquête de Stavros est un total régal et bien plus que ça. J'ai retrouvé avec plaisir cette Grèce ou je n'ai pas pu me rendre cette année à cause du Covid, mais j'ai découvert d'autres facettes de ce pays et j'ai compris bien des choses grâce à l'exposé de l'auteure.

Bravo pour cette expertise sous forme de roman noir, je vais attendre la suite annoncée (3 autres romans à venir) avec un énorme plaisir.



Pour aller plus loin sur WHOOZONE.COM
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Qui de mieux que Sophia Mavroudis pour nous parler de la Grèce. C'est à travers Stavros Nikopolidis, son personnage principal, commissaire à Athènes que nous allons avoir une vision de la situation économique et politique de la Grèce. le thème de cette nouvelle enquête est l'immigration incessante que la Grèce doit gérer, seule ou presque. A quelques jours de l'incendie du camp de Moria, à Lesbos, la réalité rejoint la fiction. Son supérieur l'inspecteur Livanos va le charger d'une mission extrême. Mettre la main sur un terroriste en pleine mer Egée qui se dissimule parmi les migrants en partance pour l'Europe. Pour cela, ils vont devoir collaborer avec leur voisin Turc. Nous retrouvons toute l'équipe avec en tête Dora, qui a des raisons plus personnelles pour arrêter ce terroriste et sort parfois du cadre. Eugène, le jeune hacker toujours aussi talentueux et utile. Je n'oublis pas Matoula dont la présence est un repère essentiel pour Stavros. C'est un vrai plaisir que de se plonger dans les petits détails culinaires et musicaux proposés par l'auteure. Encore de nombreuses notes de traduction pour les expressions, les poèmes et les chants. Heureusement qu'il y a ce côté et la culture grecque parce que sinon on pourrait se laisser submerger par la désolation des camps, les trafics humains et la triste place des enfants. C'est un point de vue unique qui permet de mieux comprendre les enjeux de cette vague d'immigration sur un pays qui se relève à peine de la crise. Avec quelques rappels historiques non négligeables pour la compréhension. Tout cela enveloppé dans un polar captivant. Les rebondissements s'enchainent à un rythme soutenu, n'épargnant ni les personnages, ni le lecteur. J'ai aimé la dernière page clin d'oeil sous forme de liste, excellente idée. Bonne lecture et ευχαριστώ .
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Ca n'engage que moi : Je l'attendais cette suite avec beaucoup d'impatience.
Dans ce nouveau roman, on retrouve tous les protagonistes de la précédente histoire mais cette fois-ci en plus de l'histoire bien glauque, l'auteure a mis en lumière "Dora". L'auteure m'a encore une fois fait découvrir une face sombre, cachée et oubliée de la Grèce.
Je suis toujours très contente de lire Sophia MAVROUDIS, elle a une écriture et une narration très incisives, coupantes, froides et en même temps elle réussit à transmettre tout l'amour qu'elle a pour son pays.
J'aurai tellement voulu pouvoir échanger avec elle lors de sa venue au salon de l'Iris noir à Bruxelles mais malheureusement la COVID en a décidé autrement.
A très bientôt, j'espère....
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Stravros est un policier grec. Il est sur la piste d'un terroriste dont il est à la recherche et il va devoir pour cela collaborer avec les Turcs. Une des coéquipières de Stravros, Dora, a semble-t-il de la rancoeur envers ce terroriste et cela ne va pas faciliter le travail de Stravros.

Une intrigue très intéressante sur la géopolitique grecque ainsi que les relations entre la Grèce et la Turquie. Les relations sont très tendues et un grain de sable peut tout faire basculer à tout moment. Cette intrigue traite aussi de la crise des migrants et met l'accent sur leurs conditions d'accueil mais aussi de vie dans ces camps. Ces camps qui se gèrent comme des petites villes où malheureusement les vols, viols , meurtres sont tendance. Ces camps ont leur propres lois et leurs propres règles. Les conditions pour arriver au pays espéré sont aussi difficiles et bien expliquées entre les sommes pharamineuses pour être entassés dans des bateaux ou payer son droit de passage avec ses organes. J'ai aussi trouvé intéressante cette facette de la Grèce décrite par l'auteure (elle est elle-même franco-grecque), bien loin des images de cartes postales que l'on peut voir ici et là. La Grèce est un pays qui a fortement souffert lors de sa dernière crise économique et le pays peine à se relever. Des magasins fermés, une activité économique ralentie, des ouvriers qui peuvent manger grâce au secours populaire, leurs salaires n'étant pas suffisants. Malgré cela, on sent au travers de ces personnages que les grecs sont très conviviaux et solidaires. J'ai beaucoup apprécié également les découvertes oenologiques, culinaires et musicales qui m'ont fait connaître un peu plus cette culture. J'ai juste été un peu déstabilisée par le comportement de ces policiers grecs pour lesquels la violence est tout de même assez présente, en espérant que ce ne soit que de la fiction.

Bref, une belle découverte pour laquelle je me procurerais prochainement le premier tome afin de connaître un peu mieux les personnages.

Reçu lors d'une masse critique Babélio.
Lien : https://labelettestephanoise..
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Sophie Mavroudis nous fait découvrir des vins , des plats , des musiques de la Grèce. Mais là s'arrête toute ressemblance avec une destination touristique. A travers son roman , on navigue entre les camps de migrants, les tensions avec la Turquie, les relations délicates avec l'Europe, la crise économique , etc.
En cohérence avec ce décors noir, l'équipe du commissaire Stravos (composée de "brebis galeuses" indisciplinées) cherche à attraper un terroriste en pleine Mer Egée.
J'ai reçu ce livre grâce à l'opération "Masse critique" et j'en remercie les éditions Jigal et Babélio.
Cependant, je ne lirai pas les prochaines enquêtes du commissaire Stravos . Je ne me suis pas attachée à cette équipe d'enquêteurs coupable de dérives, délits et crimes .
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Stavros et son équipe sont des flics hors contrôle. Lui, électron libre désabusé, aimant la bonne chère, les bons vins -la liste de ceux qu'il boit est en fin de volume, très tentante, je ne connais pas les vins grecs- et les alcools en général. Eugène, ex-hacker reconverti en adjoint qui n'hésite pas à renouer avec ses démons pour le bien de ses collègues. Dora, ex des forces spéciales au parcours douloureux, totalement incontrôlable sauf par Stavros. Glykas, partisan de l'aube dorée, part d'extrême droite, déteste les migrants. Zervenis, flic discret, silencieux et taciturne. Ils vont devoir trouver le terroriste qui fait le vide sur son passage et menace la Grèce d'un attentat. Dans un contexte particulier : le pays sort à peine d'une crise sans précédent qui l'a laissé affaibli et doit faire face à des arrivées nombreuses de migrants, étant aux portes et aux frontières de l'Union Européenne. Union qui laisse la Grèce se débrouiller seule, la sommant même de régler le problème. Des fois que des migrants viendraient jusque chez nous en nombre... La Grèce entre ses difficultés économiques, sa dette à payer et les conflits qui naissent fatalement d'une arrivée massive de réfugiés est une véritable pétaudière. Et la Turquie, en face, qui joue avec l'Europe, qui menace et marchande et c'est encore son plus proche voisin européen qui trinque.

Sophia Mavroudis écrit un roman dur, noir, très noir. Un polar qui va vite, totalement ancré dans une situation géopolitique tendue et explosive. Ses personnages sont eux-mêmes abimés et sentent que l'ambiance n'est pas au beau fixe. Ils doivent faire avec leurs petites ressources et avec le chapeautage de l'Europe très bureaucratique, qui juge sans apporter de moyens supplémentaires. Ça part parfois vite, c'est violent. Même entre les flics : Stavros a de plus en plus de mal à bosser avec Glykas, le facho qui ne se contente pas de proférer des propos haineux -ce qui est déjà insupportable. Aucun d'eux n'a de vie personnelle ressourçante. Chacun est nostalgique à sa manière de la Grèce antique ou ancienne, des traditions, des us et coutumes. C'est sans doute la raison pour laquelle, Stavros s'arrête souvent au restaurant et que l'autrice nous détaille les vins et mets qu'il déguste, une manière pour lui de garder racines (il m'invite quand il veut

Sophia Mavroudis n'omet ni n'amoindrit les défauts et côtés obscurs de ses personnages et du pays dans lequel ils vivent, elle n'en trace pas des portraits angéliques, loin s'en faut, et c'est cela qui donne à son roman une force et une crédibilité incroyables. J'avais aimé le tome 1, sobrement intitulé Stavros, j'ai davantage apprécié Stavros contre Goliath et trois autres sont promis.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Sophia Mavroudis continue de parler de la Grèce actuelle, porte d'entrée de réfugiés venus du Moyen-Orient. Parmi ces réfugiés démunis, un terroriste se cache et la mission de Stavros et de son équipe est de le démasquer. Il est fiché S dans son pays d'origine et les autorités européennes le soupçonnent de préparer un attentat.

Nous sommes en janvier 2019 ( Un an après la première enquête du commissaire Stavros Nikopolidis ) la menace des attentats reste forte, les Européens ferment leurs frontières. le Grèce est en première ligne, les migrants s'entassent dans des camps qui de provisoires deviennent permanents. La Grèce n'est pas encore sortie de la crise de 2008 : « le secteur économique et celui de la santé sont ravagés. le chômage reste élevé et les salaires très bas. La société est inquiète et s'interroge sur son avenir. Et les jeunes ont fui le pays par dizaine de milliers ». Aube Dorée, mouvement d'extrême droite, est encore active, dans la clandestinité, et voudrait mettre fin à l'arrivée des migrants, y compris par la violence.

Le contexte politique et social grec jalonne le récit de Sophia Mavroudis. L'enquête de Stavos est solidement ancrée dans la réalité de son pays et c'est un point fort qui renforce la véracité d'un polar que j'ai trouvé particulièrement instructif. Stavros est secondé par Dora une ancienne des forces spéciales. Avec elle il y a de l'action. Il y a aussi Glykas un excellent flic aux idées xénophobes et des seconds rôles très utiles pour les filatures et les infiltrations et toujours représentatifs d'une société grecque multiethnique. Et puis il y a Eugène le hackeur hors-la-loi condamné et dont la peine de prison a été commuée en aide informatique au profit de la police.

L'arrestation du terroriste ne se passe pas comme prévu. Il a profité de renseignements et tiré parti d'une collaboration difficile avec la Turquie ( pour la Turquie tout ce qui peut déstabiliser son voisin grec est bon même au risque d'un conflit armé ). Il s'est perdu dans un camp de réfugiés surpeuplé que Stavros et son équipe vont devoir fouiller de fond en comble. Stavros ne doit pas échouer. Il faut être bon élève, ne pas décevoir l'Europe de Bruxelles qui ne veut pas connaître de nouveaux attentats. Il faut collaborer avec Frontex. L'auteure est fidèle à la réalité et cela lui permet de confronter son héros à des situations complexes ou rebondissements et suspense tiennent le lecteur en haleine.

La situation des réfugiés dans les camps est tragique, ils survivent comme ils peuvent, dans le froid et la boue. Les bases ethniques, sociales et religieuses sont reproduites et c'est la porte ouverte au racket et à l'exploitation des plus faibles, c'est-à-dire des femmes, des enfants et des vieillards. A ce titre l'histoire du jeune Hamid est particulièrement émouvante.

Ce deuxième roman de Sophia Mavroudis est un exemple réussi de réalité sociale servant de socle à un polar plus vrai que nature, passionnant et instructif. le challenge n'était pas facile mais la réussite est là, le récit est équilibré, agréablement enrichi de références culturelles et historiques bien choisies. le dépaysement est garanti et ne cache rien de la réalité de la Grèce actuel.

Sophia MAVROUDISStavros contre Goliath. Parution en septembre 2020, un polar des Éditions JIGAL. ISBN 978-2-37722-109-7.
Lien : http://romans-policiers-des-..
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