Neuf mois après les évènements survenus dans
L'île des chasseurs d'oiseaux, Fin
Macleod, qui a depuis divorcé de Mona et démissionné de la police, laisse la lugubre Edimbourg pour revenir sur son île. C'est déboussolé et plein d'incertitudes que Fin fait son retour à Lewis. Après la mort d'Altair, va-t-il se remettre avec Marsili, son amour de jeunesse ? Est-il encore capable d'assumer le rôle de père auprès de Fionnlagh, si peu de temps après la mort de Robbie ? Comment va-t-il gagner sa vie après avoir quitté son boulot ? Avec ses quelques économies, il a pour but de retaper la vieille ferme de ses parents, mais à peine est-il revenu que la police locale fait une découverte macabre : le corps d'un homme a été retrouvé dans une tourbière.
Dans un premier temps, cela ressemble plus à une découverte archéologique qu'à une affaire policière. En effet, de nombreux corps encore bien conservés ont été retrouvé ces dernières décennies dans les tourbières du nord de l'Europe. Pourtant, lorsque le légiste identifie un tatouage d'Elvis Presley sur le bras du cadavre, plus de doute possible, il s'agit bien d'une affaire de meurtre qui remonte à une cinquantaine d'années. le plus étonnant est que, d'après des tests ADN, la victime a un lien de parenté avec Tormord Macdonald, qui n'est autre que le père de Marsaili et le grand-père de Fionnlagh. Devenu sénile, le vieil homme ne peut révéler qui est la victime, celui que l'on appelle désormais «
l'homme de Lewis ». Fin, en tant qu'ancien flic, sait que lorsqu'un enquêteur va arriver dans les prochains jours, Tormod sera le principal suspect. Il faut donc que notre héros fasse la lumière sur cette enquête le plus rapidement possible.
J'avais adoré
L'île des chasseurs d'oiseaux, je dois avouer que j'ai encore plus aimé
L'homme de Lewis. Tout d'abord, cette histoire d'homme des tourbières que je ne connaissais pas. Ces corps momifiés conservés dans les tourbières (parfois plus de 2000 ans), qui doivent leur état remarquable de conservation à l'acidité de l'eau, le froid et l'absence d'oxygène. Ces paramètres préservent la peau et les organes, à tel point que dans certains cas, il était possible de relever leurs empreintes digitales.
Peter May alterne le récit entre l'enquête et les souvenirs de jeunesse de Tormod Macdonald. J'ai trouvé très habile cette façon de raconter les évènements à travers le prisme de ce vieil homme qui vraisemblablement souffre d'un Alzheimer avancé. Un autre fait que je ne connaissais pas est le destin tragique de ces homers. Des centaines d'enfants sortis d'orphelinats ou de foyers envoyés par l'église catholique dans les Hébrides, chez de parfaits inconnus, pour leur servir d'esclaves la plupart du temps. Je ne suis pas prêt d'oublier Johnny, Peter et Ceit, ces gamins touchants qui ont vu leur vie bouleversée à jamais.
Et que dire de la maîtrise complète du récit, je pensais ce second tome plus posé, moins haletant que le premier avec un dénouement connu à l'avance mais c'était sans compter sur les trente dernières pages qui m'ont laissé le souffle court et le coeur battant. Je n'ai qu'une hâte c'est de me plonger dans le troisième tome,
le braconnier du Lac Perdu, avec la crainte d'être déçu par rapport aux deux premiers livres. Mais je vais faire confiance au talentueux
Peter May, qui ne m'a jamais déçu !