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3,46

sur 256 notes
Ecrit en 2005, Quarantaine fut refusé par les éditeurs qui estimaient invraisemblable une épidémie, ses implications (confinement, port du masque, règles de distanciation sociale, couvre feu) et ses drames (mort du premier ministre et de milliers de malades).

Publié en anglais en 2020, traduit de français en 2021, cette dystopie prémonitoire évoque, dans un décor londonien, ce que nous avons subi lors de l'apparition du COVID.

Mais c'est aussi une enquête policière qui piste comment une jeune chinoise est infestée par un virus fabriqué sciemment par un laboratoire pharmaceutique soucieux de commercialiser son traitement FluKill, dévoile les moyens de communication utilisés par son PDG pour prêcher son argumentaire marketing sur les plateaux des chaines d'information continue, et révèle les moyens criminels utilisés pour éliminer celles et ceux qui cherchent la vérité.

Peter May a longuement enquêté avant de se mettre au travail et interviewé des experts, afin de documenter précisément le volet médical de son enquête. le volet «policier » relève de l'imaginaire et pêche peut être, ici et là, par une tendance à l'exagération voire au miracle (grand brulé) mais ce roman noir est addictif et passionnant.

Les héros sont d'autant plus attachants qu'ils sont, comme tout le monde, susceptibles d'être contaminés ainsi que leurs proches, et que l'urgence sanitaire et policière leur impose un rythme haletant.

En refermant ce roman, le lecteur se demande si nous n'avons pas échappé au pire ?
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Si je considère mes attentes, fortes, liées à mon amour pour la trilogie écossaise de ce même auteur, si je prends en compte l'étiquette « polar » , je suis tout de même déçue.

J'ai retrouvé la patte Peter May dans sa capacité à faire vivre des personnages éminemment touchants dans une enquête terrible qui place en son coeur la découverte des ossements d'une enfant martyre. Mais j'ai trouvé l'enquête en elle-même assez simple, manquant de sinuosités, bref trop linéairement orientée. Et je n'ai que peu goûté sa bascule dans une scène grand-guignolesque que j'ai trouvé incongrue, lorsqu'apparaît le tueur engagé à empêcher la découverte de la vérité. Définitivement too much même si j'ai eu envie de poursuivre le roman qui se déroule fluidement sur un tempo plaisant qui s'accélère crescendo.

Si on considère la date de rédaction, 2005, Peter May est un génie ! En 2005, son roman a été refusé par les maisons d'édition, jugé irréaliste, déraisonnable voire ridicule car il mettait en scène un Londres, épicentre d'une pandémie mondiale de grippe ( ici la grippe aviaire H5N1 ), assiégée par cet ennemi invisible. Stephen King, bien sûr, avait déjà imaginé un tel scénario avec le Fléau mais King c'est King, et il est étiqueté fantastique / horrifique / surnaturel.

Peter May a gardé un arrière-plan très très réaliste, à la frontière de la dystopie. C'est ce qui rend ce roman absolument terrifiant, cette prescience prophétique est déconcertante en 2021 et rend la lecture très étrange. Bien sûr, l'auteur pousse les curseurs très loin pour explorer l'emprise d'un virus tueur sur une grande ville ( pillages, loi martiale, létalité à 80%, décès du Premier ministre ) mais tout le reste est terriblement familier : confinement, couvre-feu, rues désertes, masques, gels hydroalcooliques et distanciation sociale, morgue pleine, les précisions des détails du quotidiens sont dingues quand on voit ce qu'il se passe 16 ans après ...
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Ce polar efficace construit autour d'une épidémie imaginaire de grippe avaiaire qui décime la population londonienne confrontée aux affres du confinement, aux destructions et pillages divers, seuls quelques privilégiés non contaminés étant à l'abris ur l'Ile aux chiens, se déroule en moins de 24 heures, avec un suspense soigné, des rebondissements et un dénouement plutôt ouvert.

L'enquêteur, MacNeil est donc très vite confronté à l'horreur à partir de la découverte d'un sac d'ossements qui vont mener scientifiques et policiers vers la recherche de leur origine qui ne peut être que liée à l'épidémie qui sévit sur la capitale anglaise.

Peter May a inséré un peu de mélo avec des amours contrariées, qu'elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles, des visions apocalyptiques de ce qu'est devenue Londres au fil des jours, des données médicales intéressantes et même des informations précises sur le London Eye, attraction du troisième millénaire londonien, où il situe la scène finale.

L'enquête de MacNeil revêt les invraisemblances et les facilités acceptables quand la tension monte suffisamment fort pour que le lecteur reste concentré sur l'action qui ne tarit jamais. Les morts aussi se succèdent, pas seulement ceux victimes de la pandémie, mais bien d'autres, gentils ou méchants, liquidés en trois mots et, souvent trois trous au milieu du thorax.

J'ai trouvé l'intrigue assez originale, le style de Peter May allant à l'essentiel, certains personnages ne manquant pas d'un humour qui ne tombe pas à plat malgré le drame vécu tant par l'enquêteur que ses partenaires et l'ensemble de la population. L'ambiance d'une épidémie non maîtrisée et ses conséquences atroces ajoute à la tonalité morbide de cette enquête et donne un polar que j'ai trouvé réussi, sans atteindre bien sûr le niveau de la célèbre trilogie écossaise du même auteur.
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Parfois les artistes sont visionnaires, parfois ils font mieux que Madame Irma et c'est hallucinant !
En 2005, alors que Peter May essayait de faire publier les premiers tomes de ses deux séries policières( maintenant unanimement reconnues et encensées par le public) , il a l'idée du scénario de " Quarantaine. Aucune maison d'édition ne souhaite le publier : ils jugent sa description de Londres assiégée par le virus du H5N1, "beaucoup trop irréaliste, trop improbable"...
Ils se sont tellement plantés !
Aujourd'hui "Quarantaine" parait, juste, prophétique - certes, sombre et un cran au dessus de la pandémie de Covid19 qui nous frappe - mais tellement réaliste.
Peter May reste cependant fidèle à sa prédilection pour le roman policier et mêle habilement les deux genres: le noir et le roman d'anticipation, , une enquête classique "légèrement perturbée" par un virus mortel...
Tout commence par la découverte dans le chantier d'une extension d'hôpital, d'ossements d'enfant. L'inspecteur MacNeil à quelques heures de quitter la police après une démission, est chargé de l'enquête.
Pressé par le temps qui lui reste, assiégé par la mort qui frappe de tout côté, il va simplement essayer de faire son boulot de flic dans un Londres, mis en quarantaine. Un Londres séparé du reste du monde , afin de "contenir" le virus.
Policiers et militaires chargés de tirer sur toute personne sortant et entrant dans la ville, couvre-feu, masques, gants, gestes barrière, on perçoit toutes les nuances et les différences entre cette pandémie, et notre pandémie. On s'y croirait (presque...). Et on s'étonne qu'un écrivain ait pu aussi bien imaginer un monde assiégé par un virus, et on admire la performance, la vision, l'imagination...
Rien que pour cela, ce livre mérite d'être lu.
Et tout cet aspect, je l'ai aimé.
Mais, l'enquête va trop vite, les personnages sont à peine esquissés: le policier qui traverse un drame personnel et qui ne s'arrête pas, l'enquête étant plus forte que tout le reste, j'ai eu du mal à l'accepter...
Sa relation amoureuse, avec ce qu'elle implique de différences, n'est là que pour "asseoir" l'histoire, lui donner de la profondeur, mais elle est traitée de façon superficielle et n'apporte pas grand-chose à l'histoire, de même que le pote gay. On dirait qu'ils ne sont là que pour observer des quotas...
Si vous aimez les romans policiers psychologiques, vous sortirez frustrés de cette lecture. Mais si l'action, le suspens, et le côté roman d'anticipation, le mélange des genres, vous intriguent et vous séduisent, alors foncez. Quarantaine est un roman unique et exemplaire , et Peter May en monsieur Irma, bien meilleur que tous les voyants du monde ...
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Une épidémie de grippe mortelle, un roman prémonitoire écrit en 2005.

Des scènes qui pour nous ont un air de déjà-vu, des rues désertes, des commerces fermés, des hôpitaux et des crématoriums qui débordent, des gens obligés de porter le masque.

Mais il s'agit d'un virus bien pire que celui de la Covid19, car les trois-quarts des personnes touchées en meurent, les jeunes adultes et les enfants aussi.

Un polar difficile à évaluer, parce qu'en le lisant je ne pouvais pas m'empêcher de comparer avec la situation vécue depuis le printemps 2020. On n'avait pas l'armée qui tire sur tout ce qui bouge, mais on avait quand même des barrages policiers aux sorties de la ville. On a eu la distanciation, les masques et on n'a pas échappé à la tristesse des morts envoyés au crématorium sans qu'on puisse leur faire des adieux.

Un roman étonnant par son aspect prémonitoire, mais dans lequel le policier et son enquête qui se déroule à toute vitesse en un seul jour ne sont pas tout à fait crédibles.
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Un roman policier dystopique écrit en 2005 et qui avait été refusé par les éditeurs qui le trouvaient trop irréaliste ! Sauf que 15 ans plus tard, il n'était plus aussi irréaliste et assez proche de notre réalité !

Dans un Londres confiné, en proie à la grippe H5N1, mortelle à 80%, les os d'une enfant morte il y a peu sont retrouvés dans une excavation faite à l'occasion de la construction d'une annexe hospitalière. L'Inspecteur MacNeil est chargé d'enquêter pour son dernier jour dans la police.

Les effectifs policiers et sanitaires sont décimés, tous les commerces fermés, la population apeurée, à juste titre et la violence se déchaîne toutes les nuits dans ces zones de non-droit que son devenues les rues londoniennes ! Sauf l'île aux Chiens qui est transformé en Fort Knox, défendu à coups de tirs réels !

Les personnages sont captivants quels qu'ils soient, très humains ou très inhumains et nous sommes très loin de l'ambiance des Iles Hébrides. Des courses poursuites, des effractions, des difficultés sans nom quoiqu'il faille faire, c'est un roman rythmé et qui m'a tenu en haleine de bout en bout !

Challenge MAUVAIS GENRE 2021
Pioche POLAR juin 2021
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Traduit de l'anglais par Ariane Bataille

La ville de Londres est en deuil, comme le suggère le bandeau noir qui traverse le ciel tempétueux de la couverture.

Quand Peter May a écrit ce roman, en 2005, les éditeurs n'en ont pas voulu. Trop invraisemblable ! Et pourtant, lorsqu'il a enfin été édité, la réalité avait rattrapé la fiction. Nous étions au pire moment du Covid 19.
Il décrit la situation telle que nous l'avons connue, mais poussée à son paroxysme : Londres vidée de ses habitants, livrée aux saccages et aux pillages, "protégée", "surveillée" par l'armée, des morts par milliers, des hôpitaux saturés, des pompes funèbres dépassées par les évènements, le couvre-feu etc...
Le détail des déambulations dans Londres avec le nom des rues, des magasins,etc, m'a lassée, moi qui ne connaît pas cette ville.
Les personnages sont des personnages bateau : le flic alcoolique, dépassé par la vie et la paperasse ; la scientifique, très forte dans sa spécialité, mais à mobilité réduite... etc
Du déjà lu, du déjà vu.
Et pourtant, ils sont tous très attachants et très crédibles.
Le suspense est bien soutenu et la fin délirante, mais pas tant que ça, finalement. Car, qui sait...
Encore une bonne lecture.
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En 2005, Peter May a joué avec une boule de cristal, loin d'imaginer sans doute que la réalité rejoindrait la fiction.

Ce dernier roman sorti des tiroirs et publié opportunément pendant la pandémie de Coronavirus se rapproche de la littérature d'anticipation avec un étrange éclairage de crédibilité. L'auteur s'en explique dans une courte préface.

Londres, en plein chaos d'épidémie létale de grippe aviaire, est le terrain de jeu morbide d'un policier à bout de souffle, cherchant à élucider l'affaire d'un tas d'os retrouvé dans un chantier de construction d'hôpital.

Dans une cité épicentre de la maladie, désertée de ses habitants terrés de trouille, où les morts s'accumulent comme des bûchettes à calciner et où les pillages dévastent le centre urbain, le roman suit un parcours nerveux à travers une ville décrite à satiété (il faudrait lire avec un plan de Londres sous le coude !).

La vision d'une grande pandémie est pertinente dans la spirale incontrôlable des contaminations. Elle participe à sa manière à notre compréhension de la gestion de crise que nos dirigeants doivent affronter et démontre que le « laisser faire » et « laisser vivre » face à un virus est une option dangereusement inadaptée.

Lecture sympathique et un brin déstabilisante, en état de confinement.

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Des centaines de milliers de morts sont décomptées à Londres. Suite à une épidémie de grippe aviaire transmissible d'homme à homme, la population est décimée. La ville est contrôlée par l'Armée mais livrée aux pillards qui profitent du couvre-feu et du confinement pour mettre à sac les bâtiments et terroriser les habitants.
Ce scénario vous évoque nécessairement une période récente.
Pourtant, Peter May en a eu l'idée dès 2005. le roman est resté dans un tiroir, les éditeurs le trouvant irréaliste.
Et pourtant.
Le contexte et ses conséquences économiques sont tout à fait crédibles aujourd'hui. Tout est extrêmement bien documenté, de la désolation de la ville aux vecteurs de la transmission, en passant par la peur de chacun et l'incertitude d'une issue.
C'est assez troublant.
Si la construction de l'intrigue est assez classique, elle est menée tambour battant. En effet, elle se déroule sur 24 heures, un peu au rythme de la série du même nom.
Les personnages sont très intéressants, exprimant de façon croisée la situation sous ses différents angles.
Les descriptions sont très précises et évoquent les bâtiments et quartiers de Londres en détail. Je regrette de ne pas mieux connaître cette ville pour me faire un film intérieur des implications matérielles de la pandémie.
Ce n'est pas un grand polar comme L'île des chasseurs d'oiseaux. Cependant, il est très bien écrit et met en scène une situation sanitaire qui ne peut plus nous laisser indifférents.
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Polar londonien opportuniste
Je ne connaissais de l'oeuvre de Peter May que « Les fugueurs de Glasgow », polar désabusé et nostalgique d'une grande originalité que j'avais vraiment apprécié. Pour « Quarantaine », ou plus exactement « Lockdown » (confinement), changement radical de décor et de style. Et, en ce qui me concerne, de ressenti !
Londres en plein confinement, masques, couvre-feu, contaminations, rues désertes, morgues pleines… Seule différence avec une situation récente bien connue, le Covid s'appelle ici H5N1.
Alors, visionnaire, Peter May ?
C'est là que ça se corse. Selon la version officielle, Quarantaine aurait été écrit en 2005 mais refusé par les éditeurs. Ce n'est que quinze ans plus tard, en 2020 donc, qu'il sera publié, en pleine crise mondiale du covid. Quel sens de l'anticipation ! L'histoire est belle. Trop belle ? Je ne peux m'empêcher d'en douter...
L'intrigue, quant à elle, oscille entre monotonie (les explications incompréhensibles des scientifiques sur la mutation du virus...) et scènes gores ridicules (la – très – longue scène finale, notamment, atteint des sommets dans le genre). Seule la vie sentimentale et familiale du héros, MacNeil, flic désabusé sur le départ, pris entre son ex-femme, sa nouvelle compagne handicapée et son fils gravement contaminé, m'a vaguement tenu en éveil. Sans pour autant provoquer d'insomnies, loin de là.
Vous l'aurez compris, je ne me suis pas régalé et ai même à de nombreuses reprises songé à abandonner la lecture. Ce qui aurait quand même été dommage, ne serait-ce que pour la toute dernière phrase, indiscutablement la meilleure de tout le livre...
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