Polar londonien opportuniste
Je ne connaissais de l'oeuvre de
Peter May que «
Les fugueurs de Glasgow », polar désabusé et nostalgique d'une grande originalité que j'avais vraiment apprécié. Pour «
Quarantaine », ou plus exactement « Lockdown » (confinement), changement radical de décor et de style. Et, en ce qui me concerne, de ressenti !
Londres en plein confinement, masques, couvre-feu, contaminations, rues désertes, morgues pleines… Seule différence avec une situation récente bien connue, le Covid s'appelle ici H5N1.
Alors, visionnaire,
Peter May ?
C'est là que ça se corse. Selon la version officielle,
Quarantaine aurait été écrit en 2005 mais refusé par les éditeurs. Ce n'est que quinze ans plus tard, en 2020 donc, qu'il sera publié, en pleine crise mondiale du covid. Quel sens de l'anticipation ! L'histoire est belle. Trop belle ? Je ne peux m'empêcher d'en douter...
L'intrigue, quant à elle, oscille entre monotonie (les explications incompréhensibles des scientifiques sur la mutation du virus...) et scènes gores ridicules (la – très – longue scène finale, notamment, atteint des sommets dans le genre). Seule la vie sentimentale et familiale du héros, MacNeil, flic désabusé sur le départ, pris entre son ex-femme, sa nouvelle compagne handicapée et son fils gravement contaminé, m'a vaguement tenu en éveil. Sans pour autant provoquer d'insomnies, loin de là.
Vous l'aurez compris, je ne me suis pas régalé et ai même à de nombreuses reprises songé à abandonner la lecture. Ce qui aurait quand même été dommage, ne serait-ce que pour la toute dernière phrase, indiscutablement la meilleure de tout le livre...