Akira Tachibana, adolescente de dix-huit ans, est en classe de première au lycée. Elle travaille dans un petit restaurant familial « café Garden » géré par Masami Kondô, quadragénaire divorcé, au physique banal, à la personnalité plutôt effacée.
Akira est attirée par Kondô et lui avoue ses sentiments.
Kondô ne la prend pas du tout au sérieux « C'est vrai ? Merci, c'est gentil ! Moi j'étais persuadé que tu me détestais ! »…
Evoquer l'attirance d'une adolescente pour un homme qui pourrait être son père... Un exercice un peu difficile ? Et pourtant, rien de scabreux ni même de douteux dans le manga de
Jun Mayuzuki. Akira attire les regards, c'est une jeune fille grande, mince – Kondô est un homme de quarante-cinq ans, sans ambition qui tient son petit restaurant, s'occupe de son fils. Il est méprisé par les employés parce qu'il présente sans cesse ses excuses aux clients et ne fait pas preuve de beaucoup de personnalité. Pour Akira, Kondô est un homme totalement différent. Elle est très sensible à son empathie.
On en apprend plus sur leur rencontre : Akira étoile montante de son club d'athlétisme au lycée, a dû renoncer à la compétition en raison d'une grave blessure à la cheville. Et c'est une attention de Kondô, totalement désintéressé, qui lui a offert un café et a réalisé un petit tour de magie - alors qu'elle s'était mise à l'abri de la pluie dans petit restaurant, qui a attiré son attention, lui a permis de reprendre goût à la vie. Il se préoccupe d'elle : il la conduit à la clinique alors qu'elle se blesse à la cheville en allant rapporter son portable à un client qui l'avait oublié, et prend de ses nouvelles.
L'attirance d'Akira pour Kondô est décrite de manière très douce ; ses paroles, le regard qu'elle porte sur lui sont empreints de poésie. Kondô, lui, vit dans son monde d'adulte, de personne responsable, de divorcé solitaire qui ne connaît plus depuis longtemps les « codes » de l'amour et ne reconnaît pas ses messages – il passe totalement à côté – ce qui renforce son aspect lunaire et vulnérable… qui plaît à Akira.
La pluie est omniprésente dans ce première tome, où elle peut quelquefois se confondre avec les larmes – mais le titre « Après la pluie » signifie aussi qu'il faut envisager le beau temps…. Les parapluies ont aussi leur rôle à jouer, jusqu'aux « puces » des têtes de chapitre représentées par de tout petits parapluies !
Le soin apporté aux détails, les dessins soignés mettent en valeur les sentiments et nous parlent. Un manga simple, tout en finesse, des héros originaux et attachants.