Je te plumerai la tête

J'ai dévoré cette lecture jeunesse en 2 jours, et ça, c'est plutôt bon signe.

L'écriture est fluide et a maintenu constante chez moi l'envie de découvrir la suite. Au départ, Lilou adule son père, qu'elle voir comme un super papa aux talents et qualités multiples, toujours là pour elle. Peu après le début du récit, le doute fait son apparition, dans un premier temps très discret, avant de s'amplifier, jusqu'à devenir assourdissant. le récit, qui ressemble à un journal, nous transporte dans l'esprit de la jeune fille et nous fait vivre tour à tour ses doutes, ses convictions, ses décisions, ses peurs, ses regrets.

C'est un thème très important qui est abordé ici, et je suis très contente de le voir traité aussi justement dans un livre jeunesse. Je partage l'avis de l'autrice qui propose (par la voix de Lilou) d'éduquer les adolescents quant aux risques de l'emprise psychologique et aux ravages que les personnes atteintes de trouble de la personnalité narcissique causent sur leur entourage. C'est un sujet passionnant et absolument majeur dans la société actuelle.

Le bémol que je formulerais porte sur l'écriture, qui à mon avis ne retranscrit pas toujours avec succès la voix d'une ado de 16 ans. Pareil pour ses camarades et par exemple pour leurs échanges sms, on n'entend pas vraiment des ados parler. Mais cela ne m'a pas empêché de dévorer ce livre.

A mon avis, ce livre est à mettre entre toutes les mains.

Lilou admire son père depuis l'enfance. Avec la maladie de sa mère, leur lien se renforce. Il la connait par coeur, sait tout d'elle, et sait tout ce qui est le mieux pour elle. Il s'occupe également seul d'elle, ce qui est pour elle le cas depuis son plus jeune âge, même si ses parents vivaient ensemble. Elle fait alors tout pour satisfaire son père, victime des jaloux et des envieux.
Pourtant, pour ses amis, sa tante (qu'elle vient de rencontrer, car selon son père elle manipulait sa mère) ses "conseils" vont trop loin. Et au fur et à mesure, elle se rend compte que son "Papa Lou chéri" n'est pas forcément toujours la victime.

Au niveau de l'histoire, elle était vraiment très très bien construite. Tout est plausible, rien n'est trop accentué, et ça dépeint parfaitement le portrait d'une victime de pervers manipulateur. Les relations avec les amis étaient aussi très touchantes, et l'autrice ajoute aussi des petites références littéraires bien sympathiques.
Mais je suis moins emballée au niveau de l'écriture. On aurait dit une tentative de langage jeune, mais un langage jeune de l'ancien temps, ce qui rendait le texte un peu moins ancré dans son temps.

Lilou est une adolescente studieuse de 16 ans. Alors que sa mère est hospitalisée depuis des semaines à cause d'un cancer, Lilou fait son possible pour faire plaisir à son père adoré et lui éviter des tracas supplémentaires.
Mais ses demandes et son comportement sont-ils toujours pour son bien à elle ?

Encore une fois preuve est faite qu'en littérature jeunesse se trouvent des bijoux.

Édouard, "papa Lou", nous apparaît vite comme étant un homme manipulateur et néfaste. Mais Lilou ne voit rien, trop en admiration devant lui.
Et pourtant, les petites phrases assassines sont là et malgré son aveuglement, elle sent un malaise qui s'installe.

Ce roman est remarquablement bien écrit. Nous ressentons les émotions de Lilou, son effarement, son incompréhension. Nous prenons conscience bien plus vite qu'elle de ce qui est en train de se jouer.

Une fois l'histoire commencée, impossible d'arrêter notre lecture. Jusqu'où ira cette manipulation? Lilou va-t-elle s'en sortir ?

L'écriture est simple et fluide, parfois très imagée et ensoleillée pour décrire les lieux. le ton est juste, les personnages variés et crédibles, consistants.

Bien que ce soit une héroïne qui tienne le haut de l'affiche, ce roman est à conseiller à tous les adolescents pour leur permettre de découvrir l'existence des pervers narcissiques et de pouvoir s'en préserver. Il n'y a pas de romance à l'eau de rose qui pourrait rebuter les garçons.

"Je te plumerai la tête" est un roman nécessaire et je rejoins l'idée de Claire Mazard sur l'utilité d'alerter les adolescents sur cette pathologie qui fait tant de victimes.

Livre intéressant sur un sujet qu'on n'a pas l'habitude de voir très souvent et pourtant super important.

Avoir dans son entourage quelqu'un de toxique, et même carrément un pervers narcissique, c'est éprouvant pour les nerfs, ça nous consume, et même pire, ça nous détruit petit à petit. Et le pire du pire, c'est qu'on ne s'en rend pas compte. On se sent coupable de tout.

Et pour le coup, c'est vraiment bien retranscrit ici. La relation qu'entretient Lilou avec son père crée le malaise. Une complicité reposant sur la manipulation, le chantage affectif, la mauvaise volonté, et tout le reste.

Une relation malsaine qui a pourri la relation qu'entretenait Lilou avec sa mère, jusqu'à la disparition de cette dernière.

Un peu de drame, un récit dur, mais pas trop dans le pathos, l'auteur a réussi à trouver l'équilibre de façon à ce que le sujet soit abordable sans tomber dans une exploitation superficielle.

Bref, une bonne lecture dans un premier temps. Puis petit à petit, le récit s'enlise dans quelques longueurs. Je pense qu'il aurait été plus percutant avec un récit plus condensé. Mais globalement, ça reste intéressant, et poignant.

En librairie demain :
Je te plumerai la tête, Claire Mazard
Un livre de 500 pages dévoré en moins d'une journée!
Sauriez-vous reconnaître un manipulateur, pervers narcissique?
Et si la personne que vous aimez le plus était celle que vous deviez craindre le plus?
Depuis l'enfance, Lilou voue une admiration sans failles à son père.
Il n'a pas de défauts : tolérant, jovial, patient, compréhensif, souriant, blagueur, bienveillant, attentionné, aimant, …
Bref, le père PAR-FAIT!
Depuis que sa mère est hospitalisée, leur relation est plus forte que jamais.
Mais derrières les apparences et les illusions, que cache t-il?
Pourquoi suggère t-il à Lilou, pour son bien, pour que ce ne soit pas « trop difficile pour elle », de ne pas se rendre au chevet de sa mère, souffrante ? 
Pourquoi leur devise à tous les deux est « Des secrets connus de nous deux mais aucun entre nous. »?
Prend-il sa propre fille en otage ?
Dans cette immense propriété qu'est « La Bastide Bleue » où père et filles vivent en huis clos, la menace proviendrait-elle de l'intérieur ?
Son père est-il cette pieuvre à mille tentacules avec un harpon au bout de chacun d'eux ?
Impossible, il aime Lilou, elle le sait, elle en est persuadée. 
Et si la jeune fille ne connaît pas ses grands-parents, ses oncles et tantes, ce n'est pas de la faute de celui-ci.
Lilou a une chance inouïe d'être entourée d'amis qui la comprennent et l'aideront à déceler le vrai du faux.
Mais si voir, ouvrir les yeux ça signifiait que sa propre vie s'écoulait ?
Lorsqu'elle décide de se rendre malgré tout à l'hôpital, ce qu'elle va y découvrir dépasser l'entendement…
Claire Mazard aborde un thème peu abordé en littérature jeunesse, celui du parent manipulateur (et de la manipulation psychologique, quelle qu'elle soit) …
Elle livre de nombreuses clefs aux enfants mais aussi aux adultes, qui peuvent s'aider de l'ouvrage pour mettre en lumière certaines situations, et voir plus clair.
L'écriture est fluide, sous la plume de Lilou, on assiste à la lecture d'un journal de bord, jour après jour, et on sent sa décomposition, son mal-être qui la ronge, de jour en jour.
Une fois le roman refermé, on a l'impression d'avoir si bien compris les mécanismes de la manipulation mentale que l'on pourrait s'en prémunir.
« Je te plumerai la tête » est un livre plus qu'essentiel!
« Quand on sait : tout s'éclaire, s'illumine. Mais il faut savoir. »
Edité par Éditions Syros, 6 février 2020
17,95 €
Lien : https://www.facebook.com/Lir..

Un roman très prenant, l'un des premiers en littérature jeunesse/jeune adulte à aborder le sujet de la relation toxique entre une adolescente et son père, pervers narcissique. L'aspect psychologique de cette histoire est bien fouillé, et on sent que l'autrice s'est documentée et a recueilli des témoignages. On voit donc très bien les rouages qui se mettent en place dans l'emprise du père sur sa fille, et la détresse de Lilou est touchante. Il y a parfois un peu de longueurs et de redites, mais cela correspond bien au parcours de Lilou, marqué de prises de consciences douloureuses et de rechutes. Un roman fort et émouvant, à découvrir à partir de 15 ans.

Un récit très bien construit et un personnage particulièrement effrayant ! On comprend progressivement les mensonges de ce manipulateur, l'engrenage dans lequel Lilou est entrée, quasiment dès sa naissance. La relation à la mère est aussi questionnée, et évolue également énormément. Deux femmes victimes d'un même homme, qui n'ont d'abord pas voulu y croire. Croire qu'il leur « plumerait la tête ». le roman dénonce, il informe le lectorat ado en alertant sur ce qui doit être considéré comme anormal dans le comportement de ce type d'individu. Je recommande ce roman !

Je m'appelle Lilou, j'ai 16 ans et j'adore mon PapaLou. D'ailleurs je l'admire et mes amis aussi ! Il est tellement gentil ! Ma mère est beaucoup plus sévère et beaucoup moins gentille. Quand j'étais petite, PapaLou m'avait acheter deux pains au chocolat pour le goûter et il m'avait dit de ne pas le dire à ma mère. Un jour ma mère eu le cancer. Je l'a trouvais fatigué et PapaLou et moi étions plus proche que jamais. Je passais mon bac de français à la fin de l'année et mon père m'avait conseillé de ne pas aller voir ma mère car ça me faisait souffrir ; mais j'y suis allé quand même.
Entre histoire familiale et amitié, je vous conseille ce livre !

En referment le livre, je me suis dit "Waouh ! C'était trop bien !"
Quand je dis "bien", je ne parle évidemment pas de la situation de Lilou, mais du roman lui même et de toutes les émotions que j'ai pu ressentir à sa lecture.
Au fil des pages, on découvre Lilou, sa vie, et surtout la relation qu'elle a avec son père. Presque comme une petite fille en plein Oedipe, elle l'idolâtre. Seulement, Lilou n'est plus une fillette. C'est une adolescente de 16 ans qui devrait être à même de prendre ses propres décisions. D'emblée, cette relation nous semble étrange. Mais pour elle, tout est normal. Malaise...
C'est avec une grande finesse que Claire Mazard nous entraîne dans les abîmes de la perversion narcissique. On assiste, impuissants, à l'aveuglement de Lilou. On découvre comment sournoisement (et depuis bien longtemps) son père à tissé les fils de la manipulation pour faire d'elle son jouet. Elle a tellement peur d'être en désaccord avec lui ou de le décevoir qu'elle se rallie toujours à son opinion. On perçoit aussi ces petites phrases, lancées l'air de rien, mais qui vont aller s'enraciner dans l'esprit de l'adolescente pour la déstabiliser, la faire douter.
J'ai été complètement happée par ce roman ! Non seulement l'histoire est prenante, mais en plus elle nous montre les "dessous" d'un pervers narcissique. On voit comment il s'est construit son image publique mais aussi comment il manipule son entourage. Un peu comme un serpent, c'est un spectacle à la fois captivant et effrayant. C'est sûr que ce n'est pas la lecture la plus fun du monde (j'ai d'ailleurs eu les larmes au yeux à plusieurs reprises) mais je vous recommande vivement cet excellent roman !

Les relations toxiques entre père et fille, relation exclusive ne laissant pas de place à la mère. A faire froid dans le dos, tellement réaliste hélas. le pervers narcissique un sujet fort pas souvent lu.