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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Cela débute comme un roman de plus sur l'immigration méditerranéenne. Je ne dis pas cela parce que je serais blasé ou que cette thématique a déjà été trop traitée. Je pense que tout roman sur le sujet est nécessaire.

On va suivre une mère et son fils, quittant Tripoli et s'apprêtant à tenter l'impossible. La traversée sur une coquille de noix avec trop peu de carburant, trop peu d'eau, trop de personnes à bord... Premier court chapitre.

Puis on passe sur une autre mère et son fils... et on entame un long chapitre, très intéressant. L'autrice nous conte une épopée familiale, celle d'Italiens envoyés en Lybie pour la coloniser, pour la civiliser et la développer. Puis cette famille sera chassée lors de l'avènement du Raïs. Les Italiens ne sont plus désirés, désirables. Ces personnes font le trajet "retour", sauf que leur pays, c'est la Lybie, pas l'Italie.

Dernier chapitre... fusion des deux destins... chronique d'un drame annoncé. Vito, petit-fils des migrants italiens en Lybie, compose une fresque avec les débris des bateaux échoués en Méditerranée. On y retrouve des objets ayant appartenu à Farid, jeune Lybien qui a essayé la traversée au début du roman.

Triste roman, nécessaire, qui apporte un éclairage tout à fait original sur le déracinement, les migrations, les déplacements. Au-delà de ce point de vue intéressant, et malgré une écriture très maîtrisée, je n'ai pas été entièrement convaincu. Sans doute un problème de balance. le destin de ces Italiens en Lybie méritait encore davantage de traitement, de développement. La comparaison avec les migrants actuels aurait pu être mieux menée également. Une petite déception.
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La mer,le matin est l'histoire de 2 femmes : celle d'Angelina avec son fils Vito, de Jamila avec Farid qui vont traverser une mer qui divise et qui unit, qui va être la partenaire inévitable et redoutable de 2 Pays qui se déchirent !
Jamila et Farid fuient la Libye durant le Printemps arabe : le Raïs veut remplir la Méditerranée de gens désespérés pour faire trembler l'Europe : "une arme meilleure que celle de la chair des pauvres " !
Angelina et sa famille ont été chassés de Libye par l'arrivée de Khadafi , car Mussolini après l'annexion de Benghazi et de la Tripolitaine avait envoyé des italiens pour créer des villages, des infrastructures mais ils ont du revenir en Sicile , abandonner leurs biens, leur cimetière et leurs morts, se réadapter sans soutien , sans argent à leur pays d'origine qui les a mal accueillis mais, le coeur d'Angelina est arabe et, elle rêve de retourner avec Vito et sa mère revoir la terres de son passé.
C'est un roman sur l'émigration, les déchirures dues aux guerres : un sujet qui est malheureusement encore d'actualité ! Un roman émouvant conté par Margaret Mazzantini dans un style direct, simple, ou sur le plan sensoriel : le désert invisible, infini avec ses dunes de sable, ses gazelles décrit par Farid n'a d'égal que l'étendue limpide, sereine de la Mare Nostrum qui engloutit les corps, les embarcations , les drames depuis des siècles, celle qui est témoin de l'histoire de la faim de l'homme et de sa cupidité !
L.C thématique de Mai 2021 : la littérature étrangère.
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Un sujet brûlant, les migrants, une histoire méconnue, les Italiens de Tripoli, sont les deux principales composantes de ce roman. Il faut parfois être un peu plus concentrée pour arriver à suivre les différentes histoires, les différentes époques, puisqu'elles s'entremêlent. Roman émouvant. Et la mer, omniprésente, un personnage, un rôle à part entière.
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La Libye, l'Italie, l'exil, les familles séparées, déchirées et un point commun : la Méditerranée, mer lieu de passage entre l'Orient et l'Occident, haut lieu de culture et d'histoire depuis toujours. L'Italie et la Libye ont une histoire commune, des colons italiens s'y sont installés dans les années 1930 avant d'être chassés par Kadhafi dans les années 1970. Angelina appartient à ces Italiens là, elle est née à Tripoli avant d'être chassée, contrainte à l'exil en Italie où elle a été considérée comme étrangère dans le pays de ces ancêtres. Elle se rend en Libye afin d'y retrouver des souvenirs d'enfance. La Méditerranée, Jamila et son jeune fils Farid la traversent aussi mais en sens inverse, pour fuir le régime libyen et parvenir en Sicile. Tragédie de l'exil, du déracinement et en filigrane, drame candidats à l'immigration à travers cette Méditerranée à la fois fascinante et lieu de tant de naufrages et de drames humains.
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Il y a des recettes qui ne sont pas infaillibles : un joli titre + un style rythmé + un sujet émouvant + une construction élégante...ne font pas nécessairement un bon bouquin.

La mer le matin a toutes ces qualités-là...et pourtant la sauce ne prend pas. Trop d'effets tue les faits. Trop de faits tue l'effet, aussi. Je vais essayer de m'expliquer.

Dans ce court récit aux parallélismes soigneusement étudiés -deux mères, deux fils, deux traversées entre Italie et Libye- la matière prolifère : d'abord, en toile de fond, une fresque historique sur les rapports complexes entre la Libye et l'Italie- quelque peu allusive et brouillonne, j'ai dû recourir à quelques recherches pour remettre tout ces éléments en place!- .
On passe de la colonisation italienne menée par le régime de Mussolini à la décolonisation conquise d'une main de fer par un certain Khadafi. On glisse très vite sur les rapports tendus entre Aldo Moro et Khadafi, puis sur la lune de miel entre Berlusconi et le dictateur . On surfe sur la guerre de déstabilisation et l'exécution du tyran, on effleure l' exode majeur des populations civiles libyennes que nous connaissons aujourd'hui , avec ces sinistres bateaux-poubelles qui larguent leur cargaison de chair humaine au large des îles siciliennes...

Il y avait là la trame d'un roman complexe, approfondi, documenté . Mais chez Mazzantini, c'est seulement une référence historique qui sert à planter - ou à crédibiliser ?- le récit. Ou plutôt LES récits: deux histoires se côtoient, réfléchissant leurs images en de savants jeux de miroir.

La première est sûrement la plus authentique: l'auteure est née ou a vécu en Libye, sa famille c'est un peu celle de Vito..Malheureusement, là encore, qui trop embrasse mal étreint: incapable de limiter la narration à la mère et à son fils, l'auteure se lance dans de larges flash-backs évoquant la famille de Vito sur trois générations...

Last but not least, il y a le deuxième récit: celui qui concerne le petit Farid et sa mère sur une barge pourrie, vers l'Italie. Pourquoi ce troisième fil rouge , dans un récit aussi court? Sans doute pour la recherche d'une structure mais la bipolarité n'a rien d'original: Laurent Gaudé dans son très bel Eldorado et, avant lui, Le Clézio dans le magnétique Désert avaient déjà usé de ces récits parallèles ou croisés sur le même sujet: la colonisation et l'émigration..Il y a sans doute une autre raison.

J'ai bien une réponse mais elle ne va pas plaire à tout le monde et je vais passer pour la méchante empêcheuse de pleurer en rond: j'y flaire une envie pas très saine de "séquence émotion" ( d'ailleurs j'ai moi-même marché: la seule partie du livre où j'ai été vraiment émue était celle du petit Farid et de sa gazelle...).

Bilan: quand on cherche les ingrédients d'un succès littéraire et qu'on fait un livre comme on lance un produit publicitaire avec tête de gondole et coeur de cible, on rate ce qui aurait pu être un beau livre, et on dupe son public , sensible qui, à une histoire familiale, qui, à un conte triste sur notre terrible époque de migrations désespérées, qui, à une page d'Histoire - la colonisation- qui commence seulement à se dire, et bien laborieusement. Le roman devient, dès lors, une auberge espagnole où chacun peut grappiller quelque intérêt mais où rien n'est vraiment travaillé, vraiment abouti.

Pas même le style, souvent poétique, mais artificiellement, comme le reste. C'est joli, bien tourné, mais sans chair. La ponctuation hache la phrase pour donner le halètement de l'émotion. Mais l'émotion est absente, elle est juste très habilement feinte.

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Attirée par le titre, qui inspire le calme et le bonheur, déjà la 1 ère de couverture nous invite au drame. C'est parfois touchant, mais j'avoue avoir décroché par moment. Je me suis donc parfois perdue dans ces 2 histoires mêlées.
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J'ai lu ce livre à l'occasion du prix des lecteurs de la médiathèque à laquelle je vais.
Je n'avais aucune connaissance de ce qui s'est passé dans le années 30 durant lesquelles les Italiens ont été incités à aller en Libye, pour en être chassés par la suite dans les années 70 par Kadhafi.
Ce sont deux histoires en parallèle que nous livre Margaret Mazzantini dans un récit court et plutôt bien construit.
Le petit Farid et sa maman tentent de fuir la Libye en bateau avec toutes leurs économies.
Vito, 18 ans trouve un sens à sa vie en découvrant peu à peu le passé de sa mère qui retourne sur ses terres d'origine.
Je n'ai pas réussi à plonger totalement dans ce roman qui est très bien construit.
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Un livre d'une tristesse infinie sur les liens entre Italie et Libye. Dur, dur...J'avais largement préféré "Venir au monde" du même auteur.
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Le roman de Margaret Mazzantini mêle deux histoires, deux souvenirs de mères contraintes à l'exil.

Jamila et son fils, Farid prennent la mer pour fuir un pays en guerre. Omar, le père vient d'être abattu par les loyalistes.

Des années auparavant (années 70), Angelina a dû elle aussi fuir ce pays avec ses parents, colons italiens appelés Les Tripolini. Son fils, Vito né en Italie se souvient devant la mélancolie de sa mère et face à cette mer qui rejette encore aujourd'hui des objets des exilés.

Ces deux histoires n'ont que quelques points communs : la mer, un pays, une enfance, un exil. Au travers de ces deux récits, l'auteur évoque le passé et le présent de la Libye.

De manière noble et sensible, le lecteur ressent la souffrance des colons rejetés par un pays qui les avait appelés, l'oubli et l'absence de reconnaissance de l'Italie.

" Les années passèrent dans cette lutte vaine parce que les paroles deviennent inutiles quand on les répète trop souvent. Les pensées sont un gaz nocif."

Et comme un pays se souvient parfois mal de son histoire, les réfugiés pâtissent encore des enjeux commerciaux et politiques des pays.

" S'il n'y avait pas eu cet or noir sous le désert aucun dictateur n'aurait eu envie d'imposer sa loi, et aucun étranger ne serait venu les défendre en lançant des missiles Cruise."

Margaret Mazzantini livre un très beau texte sur l'histoire et le présent de la Libye. Je regrette un peu le trop subtil mélange des deux histoires qui m'a donné une vision un peu obscure des évènements. L'histoire et le présent se mêle, l'oppression des peuples se ressemblent, la douleur des mères se répètent. Mais, le message m'a semblé moins percutant à cause de la douceur ou de la brièveté du texte.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Deux histoires se croisent dans ce bref roman. Celle de Jamila, libyenne que les évènements vont pousser à émigrer en Italie. Et celle d'Angela, italienne qui a grandi en Libye mais en a été chassée par l'arrivée au pouvoir de Kadhafi. Mais ce livre nous narre aussi le destin de leurs enfants, Farid et Vito, et plus généralement évoque l'Histoire dans toute sa cruauté à travers ces parcours individuels qui ont été ou sont encore aujourd'hui proches de ceux de tant de gens.

La Mer, le matin ne cherche pas à sublimer l'histoire de ses personnages, ni à en faire des modèles, ce qui rend ce roman d'autant plus poignant qu'il bénéficie du très beau style de Margaret Mazzantini. Nul besoin de longs discours, lisez simplement le premier paragraphe de ce livre : vous ne pourrez que vous laissez emporter…
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