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4,33

sur 5766 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
****

Quand on est une fille, qu'on a un père Cherokee et une mère blanche, qu'on vit dans l'Ohio des années 50, on sait forcément que la vie ne sera pas douce et tranquille. Cette petite fille c'est Betty Carpenter. Entourée des ses sept frères et soeurs, elle va découvrir que le quotidien d'une petite indienne est à la fois bercée par la sage voix d'un père aimant et frappée par les rencontres mauvaises et haineuses. Mais Betty va aussi faire la plus belle et la plus chaleureuse des trouvailles : celle des mots et de l'écriture...

Lire un premier roman de 700 pages n'est pas chose aisée. Apprécier cette lecture au point de ne pas vouloir quitter son héroïne est une chose rare...
C'est pourtant ce qui m'est arrivée avec la rencontre des Carpenter. Chacun des membres de cette famille est attachant, enfin presque ! Chacun y joue son rôle en tout cas, le face et le pile...

Les Carpenter n'ont rien de banal. La figure du père est d'une rare luminosité, d'une rare sagesse. Se croyant invisible, insignifiant, il brille et réchauffe le coeur de tout ceux qui cherche à le connaître. C'est un homme profondément bon et qui porte un amour infini à chacun de ses enfants, à l'image de leur visage qu'il a gravé sur sa canne.
Betty est également une petite fille si attachante et émouvante. La perte de son innocence ne se fera pas sans douleur et déception. Elle croisera la route de personnages malveillants, fourbes, pervers ou manipulateurs. Elle ne saura pas toujours faire les bons choix. Mais elle écrira... Tout et tout le temps, pour que le poids des émotions s'allègent avec celui des mots...

Au milieu de la nature et des légendes, ces deux êtres uniques et lumineux nous montrent le chemin d'une sagesse perdue, de la confiance en la vie et de l'amour indestructible...

Une réussite...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2020..
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Difficile de parler d'un livre estampillé «coup de coeur assuré », celui-là même que je piaffais de lire et qui, finalement, ne m'aura pas totalement conquise... Nous sommes à Breathed dans l'Ohio, petite bourgade rurale perdue dans les collines. Années 60, Betty est une enfant quand la famille Carpenter s'installe dans la grande maison réputée «maudite », au bout de Shady lane.
Les anciens habitants ont disparus, ne laissant aucune traces en dehors de plusieurs impacts de balles dans les murs.
Mais en matière de drame les Carpenter n'ont pas à pâlir, puisqu'entre le grand-père incestueux, les enfants morts en bas age, les injures racistes, la pauvreté, les secrets sordides qui rôdent comme des fantômes autour de la fratrie, autant dire qu'il ne sont pas en reste.
Pourtant il y a de l'amour aussi, dans cette famille marginale. La lumière vient du père Cherokee de Betty, qui transforme le quotidien en contes, comme autant de scintillants pièges à misère. Puisant sa force dans la nature qui l'environne et dans son amour pour ses enfants, il leur apprend la dignité.
C'est tragique, fort, émouvant... Cependant j'ai été un peu gêné par la
dichotomie très marquée qu'il y a entre la figure du père, portée aux nues, qui soigne sa famille par les plantes et à grand renfort de poésie, et l'infinie méchanceté de la famille de la mère, elle même vérolée par cette enfance terrible qui l'a abimé.
Alors bien sûr j'ai été très touchée par cette histoire, évidemment, comment ne pas l'être ?
Pourtant, il m'a manqué un peu de nuances dans les portraits, pour rejoindre la majorité des lecteurs enchantés qui l'ont étiqueté « chef d'oeuvre ».
Et si la petite Betty a dû beaucoup idéaliser ses proches pour réussir à grandir parmi tant de cruauté, trop de choses dérangeantes dans cette famille dysfonctionnelle, en dehors des crimes eux-mêmes, m'ont fait frôler l'écoeurement sur la fin.

Une belle écriture pour un beau roman, que j'ai trouvé cependant un peu en deçà de sa réputation.
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Je suis tombée pour ELLE, son indéfinissable charme, sa différence. Elle, c'est Betty, la petite Indienne à la plume légère qui envoie des ballons rouges à son père, enferme ses secrets dans des bocaux, chante et rit avec ses soeurs, cherche des cailloux pour son petit frère, regarde se dessiner les orages,..
Je suis tombée pour ELLE. Si l'amour est encore sur Terre. Rien n'efface les douleurs d'hier.

"Née en 1954 dans une baignoire, Betty Carpenter est la sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la bonne société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s'installent dans la petite ville de Breathed, après des années d'errance, le paysage luxuriant de l'Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et soeurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l'écriture : elle confie alors sa douleur à des pages qu'elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu'un jour, toutes ces histoires n'en forment plus qu'une, qu'elle pourra enfin révéler au grand jour.
Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l'histoire qu'il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne. La Petite Indienne, c'est Betty."

J'aime quand un Auteur me bouscule et m'emmène loin de chez moi dans un endroit connu des seules âmes qui y habitent. Et des âmes, il y en a dans ce roman. Des âmes noires comme le charbon, des âmes pures comme l'enfance, des âmes souillées par les adultes et qui souilleront à leur tour, des âmes douceur, des âmes violence.
Beaucoup de blessures, des pansements au coeur et au corps.
Est-ce la plume de la petite indienne, est-ce le père qui tente vaille que vaille de réparer les bobos de sa tribu et de se réparer lui-même ? Est-ce Fraya, est-ce Betty, est-ce Lint, est-ce Flossie, Nova? Est-ce maman, est-ce papa ?
Au milieu de cette tribu de 9 âmes (et d'autres, celles des ancêtres, celles des enfants disparus, celles des arbres, celles des plantes, celles des étoiles et des ballons qui s'envolent), Betty ou un récit d'une percussion à la limite du supportable, rempli de poésie, de magie réparatrice des plaies béantes de l'enfance, de celles qui laissent des cicatrices indélébiles, des secrets plus douloureux les uns que les autres et de petits bocaux renfermant la parole écrite, celle qui sauve, celle qu'on ne dit pas, celle qu'on écrit soit pour qu'elle s'envole très loin dans les nuages soit pour qu'après avoir été enterrée, elle révèle au grand jour la noirceur de l'âme humaine et toute sa beauté aussi.

Bien sûr, il y a des bémols - parfois à certains moments, quelques longueurs et encore, vraiment, il faut les chercher, les trouveront probablement ceux qui n'auront pas été ensorcelés par le récit;
Bien sûr, il n'y a pas de morale à ce conte et même une amoralité absolue ici.
Bien sûr, c'est un roman de femme pour les femmes (et les hommes aussi, le portrait du père est merveilleux tout comme celui De Lint) et rouge est la couleur du sang à payer, parfois, toujours, souvent, encore aujourd'hui pour appartenir à cette tribu, celle des femmes.
Bien sûr, c'est un couteau, celui qui fait sang et qui tranche les liens aussi, qui rend libre tout en faisant réfléchir.
Bon Sang, ça, c'est un roman, du roman ! du roman universel, du roman populaire au sens noble du terme.

- Lecture du 10/09/2020 -
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J'ai choisi la photo de Betty, mère de Tiffany McDaniel, parce que son regard est extraordinaire et que franchement, la couverture de Gallmeister est abominable. Elle prouve qu'un bon roman n'est jamais disqualifié par une mauvaise couverture (l'inverse n'étant pas vrai).
Célébrant le retour à la nature et les vertus du matriarcat, ce livre s'inscrit dans l'air du temps. Tiffany McDaniel avait commencé son livre il y a 20 ans et il avait été refusé. Comme le Docteur Jivago de Pasternak, ce sont les Italiens qui l'ont édité les premiers sous un titre plus inspiré que « Betty » (il caos da cui veniamo).
« Betty » est un grand roman parce que ses personnages sont bien campés et que l'auteur prend le temps (en 716 pages) de donner à son histoire la profondeur nécessaire.
La relation « père-fille » est touchante mais ce qui m'a le plus intéressée, c'est la malédiction qui pèse sur la famille Carpenter. Étymologie de malédiction : « paroles par lesquelles on souhaite avec véhémence tout le mal possible ». Les habitants de Breathed ne vont pas s'en priver d'autant que le père de Betty est cherokee. Avec ses histoires extraordinaires et bienveillantes qui protègent de la cruauté du réel, il s'emploie à dissiper les mauvaises paroles.
« Betty » parle aussi de transmission, de résilience et du pouvoir de dire non. Les passages émouvants et/ou marquants sont nombreux (pages 54, 114, 213, 285, 298, 382, 410, 438, 515, 536, 580, 693).
Si je cherchais la petite bête à « Betty »… Trois choses m'ont gênée : 1. Une impression de répétition dans les drames familiaux. Alors, il va mourir de quoi celui-là ? 2. le sentiment que l'auteur a coché toutes les cases avec du blasphème, du viol, de l'inceste, du suicide… 3. Les limites de la sagesse indienne. Jusqu'aux cent dernières pages, je me se dit, non, elle ne va pas sortir l'histoire « du loup qui sommeille en chacun de nous » qu'on lit sur Internet depuis dix ans… et bah si.
Bilan : 🌹🌹

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Poésie, tendresse, chants… Amertume, larmes, cris, rage, haine, viol…

Cette histoire se passe dans les contreforts des Appalaches, au début des années 1910, dans le sud de l'Ohio,où vit une famille composée de huit enfants, dont le père est cherokee.

Betty et ses frères et soeurs seront bercés toute leur enfance et leur adolescence par les histoires que leur racontent leur père, par les légendes du peuple cherokee, de l'importance des femmes qui étaient cheffes. de l'importance que la terre procure aux hommes pour vivre, qui lui paraît bien plus important que toutes les richesses du monde. Les enfants seront nourris par la poésie, la tendresse de leur père.

Mais voilà, ce n'est pas que ça, c'est aussi la perte de l'innocence, de l'amertume, des larmes, de la rage, des cris, de la haine, du sang, des viols. Viols que les mères consentent pour certaines. Betty sera confrontée au racisme et dès l'âge de 9 ans, à la violence faite aux femmes. Elle devra taire les secrets qu'elle découvre ou qu'on lui confie. Comment vivre avec toutes ces atrocités ? Alors elle écrit, elle écrit et met les pages dans des bocaux qu'elle enterre pour qu'on oublie pas. C'est sa façon de pouvoir continuer malgré les horreurs.

Et aussi, les histoires que son père lui racontait, ancrées en elle, qui lui permettra d'avancer dans la vie.

La force de Tiffany McDaniel est de nous offrir une fresque familiale, forte et poignante, tirée des histoires que sa mère cherokee lui a transmises, et tout cela dans une écriture très poétique.

Ce livre m'a arraché bien des larmes.
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Une très belle et très touchante fresque familiale, une rencontre entre la poésie des mythes amérindiens (transmis par le père Cherokee de Betty) et l'abomination des drames sociaux et intimes qui traversent cette famille mixte, nombreuse, dysfonctionnelle, aimante.

Certains points concernant le féminisme et le racisme sont un peu trop appuyés à mon goût, certaines métaphores un peu trop évidentes, mais je garde principalement en mémoire les trésors d'amour déployés par le père envers ses enfants, et la combativité de ces derniers.

Les noms des personnages forment une litanie qui résonnera encore longtemps en moi...
Alka, Landon, Leland, Waconda, Yarrow, Fraya, Flossie, Betty, Trustin, Lint.

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Betty, c'est la mère de l'auteur qui s'en inspire pour nous raconter son enfance dans les années 60 à 70.
Un très bel hommage à sa mère, cette petite métisse à l'enfance particulière,sixième de huit enfants.
Si tout fut loin d'être facile, racisme, pauvreté, deuils, incestes de membres de sa famille........., tout fut magique en même temps.
Magique grâce à son merveilleux père cherokee qui baigna ses enfants d'amour, de rêve, d'enchantement.
Un père splendide qui leur offrit plus que tout argent pourrait offrir.
Une mère un peu absente, blessée par son passé.
J'ai beaucoup aimé Betty, son père, ses soeurs et ses frères (sauf un).
J'ai beaucoup aimé la vie de cette petite fille.
La solidarité familiale et l'amour font des miracles.
Ce fut le cas pour Betty.
L'auteure raconte avec une grande tendresse.
Sans doute tient-elle ses talents d'écriture de sa mère qui adorait écrire.
Par contre, j'ai trouvé souvent que c'était long.
Bien qu'intéressée et émue, j'étais pressée d'en finir.
716 pages en petits caractères, ce n'est pas rien.
Et pourtant en même temps j'aurais aimé continuer pour savoir comment Betty poursuivait sa vie.
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Un roman très émouvant que ce Betty.
Betty nait la sixième dans une fratrie de 8 (deux enfants nés avant elle décèdent en bas âge). Les autres enfants se nomment Leland, Fraya, Trustin, Flossie et j'ai oublié le nom du petit dernier, bègue et un peu « simplet ».
L'action se passe aux USA dans les années 50-60.
J'ai réellement été immergée dans le monde à la fois très violent de Betty et à la fois poétique et proche de la nature.
Le père d'origine Cherokee est attachant (mais comment peut-on être aussi aveugle ?) , la mère traumatisée par une enfance martyr fait de son mieux (comment peut elle être aussi aveugle?)

Et Betty ? Betty raconte leur vie entre ses 8 ans et ses 18 ans, de sa compréhension du racisme, de la pauvreté, de la difficulté d'etre femme dans un monde d'hommes, de la cruauté d'un de siens jusqu'à sa libération… entre temps que d'émotions (très bien racontées)
Pour aérer l'histoire, des interludes du journal local racontent quelques faits divers, en particulier des mystérieux coups de feu tirés dans la campagne.

Un roman envoûtant
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Betty, Petite Indienne, je viens de terminer la lecture de ton histoire, ta jeune vie et j'en suis encore toute remuée. Comment se peut-il qu'un gros nuage noir flotte aussi longtemps sur ta famille? Loin d'être invisible et comme il faut, chaque membre de cette famille porte une croix dès la naissance.
« Les Carpenter, cette famille bizarre qui portait son cercueil au milieu de la rue. »

Je crois bien que tout a déjà été dit au sujet de ce magnifique roman. La mixité, Betty naît d'un père Cherokee et d'une mère blanche mal aimée. L'amour de la nature et des contes et légendes indiennes qui enveloppe tous les événements d'un aura de mystère. Chaque enfant qui verra le jour de cette union aura un destin incroyable mais surtout, obtiendra plein d'amour de la part du père aimant.
La mère, un peu névrosée, offre ce qu'elle peut à son clan, au rythme des saisons et des aléas de la vie.

Les enseignements du père de Betty me rappelle un peu ceux du mien, un brin philosophe; des parcelles de connaissances des plus vieux mélangées à de l'apprentissage personnel « -Souvenez-vous de tout cela, disait Papa. Quand vous aurez votre propre jardin un jour, vous ne ferez pas de buttes trop hautes pour vos haricots. »

Les personnages sont vrais et l'histoire est bouleversante. La nature est très présente et le village de Breathed avec son journal local, The Breathanian complète le tableau parfait pour des histoires d'anges et démons états-unien. Les secrets hantent tellement de vies…
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Très beau livre.
Dense, poétique, émouvant...
Des portraits de femmes désespérées, des histoires de vie cruelles, des abus... Mais aussi de la force et de l'espoir
Et un portrait masculin très marquant, un père de famille intense et bon.
Bref difficile d'en sortir indemne... même le livre refermé, l'histoire vous hante toujours l'esprit !
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