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sur 5766 notes
Je suis bien embêtée pour dire ce que j'en pense de cette fameuse Betty qui chavire les coeurs et fait s'envoler les âmes cette année. Je dois avoir un peu trop de littérature américaine au compteur,car tout au long de ma lecture j'ai oscillé entre plusieurs ressentis sur ce livre : merveilleux ou surfait? unique ou déjà vu?

Pour le merveilleux, il y a la figure du père extraordinaire d'amour, de poésie et d'abnégation, il y a toutes ses histoires puisées dans ses racines cherokee dont il nourrit l'imaginaire de ses enfants, il y a le lien puissant qui l'unit à sa petite Betty, et ceux qui unissent la fratrie.
Il y a aussi le talent singulier de l'auteur à faire surgir des images saisissantes et inspirantes, des plus belles aux plus horribles; il y a cette construction de l'intrigue en tableaux successifs qui donne l'histoire de Betty et de sa famille à voir autant qu'à lire.

Malgré tout cela, je n'ai pas pu m'empêcher de tiquer sur un sentiment de déjà vu, à commencer par le personnage central si répandu ces dernières années d'une "enfant malmenée par la rudesse de la vie mais résiliente car elle comprend les choses comme une adulte", dans une histoire où l'on croise bon nombre de thèmes en vogue : enfance violentée, racisme, famille dysfonctionnelle.

Mais la plume est belle, vraiment, et si je n'ai pas poussé jusqu'à la cinquième étoile c'est qu'au final ce n'est pas le personnage trop artificiel de Betty qui m'a emmenée dans ce roman mais bien plus les autres : outre le père déjà évoqué, celui de la soeur qui rêve d'étoiles et de l'autre qui en tombe, du petit frère qui tremble de ses démons intérieurs et de l'autre qu voudrait voler, jusqu'au personnage épouvantable de la mère, d'une présence terrifiante.
De beaux éclats de lune dans cette histoire, dont je n'aurai pourtant pas perçu la danse.

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Je suis heureuse d'avoir terminé de lire « Betty ».
Il faut dire que c'est une lecture éprouvante à maints égards ! Viols, incestes, morts d'enfants, racisme exacerbé, et j'en passe. Pfiou ! Beaucoup de longueurs, également, surtout au début, qui donnent l'impression que les personnages n'en finissent pas de se mettre en place.

Cette famille composée d'un père Cherokee et d'une mère blanche, aux nombreux enfants, ne connait que des drames.
Et pourtant, pourtant, Betty, la fille cadette, y puisera toute sa force pour vivre et pour partager son histoire. Son enfance sera enchantée par la douceur et la « magie » de son père, qui conte les nombreuses légendes cherokee, qui trouve toujours la bonne parole, les phrases qui sauvent.
« Un jour, Papa m'a raconté une légende cherokee qui parlait de deux loups. L'un était mauvais, malhonnête, et il avait l'esprit tordu. L'autre était sincère, bon et droit.
- Les deux loups vivent à l'intérieur de chacun de nous, m'avait dit mon père. Ils se battent jusqu'à ce que l'un des deux soit tué.
Je lui ai demandé lequel des deux loups survit. Il m'a répondu :
- Celui que tu nourris et que tu aimes. »

La condition de la femme y est largement abordée : « Parfois, je pense que l'univers est juste une lueur. La lueur d'une cigarette dans le noir. Toutes les étoiles, les planètes, les galaxies, les marges infinies. Tout cela est contenu dans le petit bout rouge d'une cigarette dans la main d'un homme qui, appuyé contre un mur pour suivre des yeux une fille qui rentre chez elle, sait déjà qu'elle n'arrivera jamais jusque-là ».

Betty est forte. Betty n'oublie rien. Betty est prête à devenir une femme qui se bat. Grâce à son père. « Papa était un immense champ de fleurs sauvages à lui tout seul. Les herbes ne cesseront jamais de parler de lui ».
Quoi de plus exaltant pour un Cherokee ? La nature y est magnifiée, l'amour résiste à tout. A tout.

Une langue poétique sert cette histoire vraie, atroce et merveilleuse.
Après cela, je n'ai plus envie de lire « Là où chantent les écrevisses ».

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Betty est restée longtemps sur ma table de nuit : texte un peu long, peur d'être déçue après tant de critiques dithyrambiques, peu d'appétence pour la culture indienne. Et puis j'ai commencé ma lecture un jour de vacances et la magie a opéré : magie d'un père rêveur et bienveillant, magie d'une narratrice attachante, magie d'une écriture poétique, magie d'une famille pas comme les autres.
Malgré les thématiques difficiles (précarité, racisme, violence, inceste), j'ai dévoré ce roman, apprécié sa lumière, me suis laissée bercer par ses légendes. J'ai pleuré aussi (beaucoup) sur cette enfance maltraitée, sur ces personnages inadaptés.
Betty restera longtemps avec moi, petite indienne au coeur tendre et à l'imagination débordante. Landon aussi ; je ne crois pas avoir vu de père de papier aussi magnifique depuis que je suis en âge de tenir un livre entre mes mains.
Un vrai bonheur de lectrice que de débuter l'année 2021 avec ce superbe roman...
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Indéniablement un beau roman !
De ceux qui restent dans nos mémoires.
Des personnages, en particulier Betty et son père bien sûr , extrêmement attachants.
Une belle plume ( d'aigle ?) , de très belles pages pleines de poésie, beaucoup d'amours (du bon, du tendre, du pur et de l'horrible, immonde et violent )
Une Amérique profonde, celle des années 60, qui déteste ceux qui sont différents, par leur culture ou la couleur de leur peau et qui rêve d'Hollywood. ( celle des années 2020 est-elle si différente d'ailleurs ? ) ;-)
Le tout dans des paysages que l'on imagine encore un peu préservés et grandioses.
Beaucoup de thèmes sont abordés dans ce gros pavé et l'ensemble est à la fois très agréable et intéressant. On ne s'ennuie à aucun moment... on rêve juste le nez dans les étoiles !
Une lecture que je recommande chaudement.


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De plus en plus, je suis persuadée que mes ressentis lors d'une lecture sont vraiment subjectifs. Tellement de facteurs sont en jeu, et même l'état d'esprit dans lequel on peut se trouver va avoir une influence. Pour ma part, la combinaison de tous ces éléments, plus ou moins repérés et identifiés, m'ont permis de passer un très agréable moment de lecture.

Comment ne pas être touchée par l'histoire de la petite Betty et de sa famille ? C'est vrai que cette « petite indienne » est terriblement attachante et ses rapports avec ses soeurs et surtout avec son père, ce doux rêveur, sont tellement beaux. J'ai beaucoup aimé le côté poète de son père et en particulier ses contes et explications emmêlées de merveilleux qu'il va raconter à sa »petite indienne ». Cet aspect de l'enfance de Betty est surement ce que j'ai préféré dans cette histoire.
Pour revenir à cette famille, qui est clairement au coeur de cette histoire, comment la qualifier sinon de dysfonctionnelle ? Beaucoup d'autres thématiques sont abordées à travers le cheminement de Betty, au fur et à mesure qu'elle grandit et que sa vision du monde qui l'entoure évolue.
Une écriture lumineuse, qui contrecarre ce que comporte l'histoire de sordide. En effet, j'ai en général beaucoup de peine à lire des livres avec certaines thématiques. Ici, sans oublier certains éléments et leur noirceur, je ressors cependant enchantée de ma lecture.
Je ne peux que saluer le talent et la plume de Tiffany McDaniel. Pour l'instant sa bibliographie n'est pas encore très étoffée, mais je compte bien continuer à suivre cette auteure, et il est vrai que je possède déjà dans ma Pal « L'été où tout a fondu"


Challenge A travers L Histoire 2022
Challenge Pavés 2022
Lecture commune Totem
Challenge Totem
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(Sur un air de "Un garçon pas comme les autres -Ziggy" dans Starmania)

Betty, elle s'appelle Betty
Elle est folle, sa vie.
C'est une fille pas comme les autres.
Elle souffre beaucoup, c'est pas d'sa faute.
Elle n'oublie jamais
Qu'être Indienne n'est pas aisé.

Betty, elle s'appelle Betty
L'héroïne de Tiffany.
La première fois que je l'ai lue,
J'ai été extrêmement émue.
Roman inouï.
Qui me touche à l'infini.

*******

Tiffany McDaniel est bien plus douée que moi avec sa plume pour nous faire vivre des émotions intenses et inattendues.

Quel roman coup de poing !
Quelle aventure douloureuse tout au long de ces pages !
Quel chemin initiatique décapant à la recherche de l'être précieux qui habite au plus profond de nous !

J'ai observé avec Betty.
J'ai écouté avec elle.
J'ai joué.
J'ai souri.
J'ai aimé.
Mais j'ai surtout pleuré.
J'ai hurlé.
Je me suis révoltée.
Je me suis accrochée au petit coin bleu apparaissant parfois dans le ciel de sa vie, même si je savais que la trêve serait de courte durée... avant de replonger dans les malédictions douloureuses qui ternissent ce coin de terre à Breathed.

Pourtant, au coeur des drames et des souffrances, Betty garde cette force intense qu'elle a reçue de son père et de son peuple.
Elle enregistre les expériences et les offre à la Terre, à celles et ceux qui sont partis avant elle.

La Petite Indienne est devenue grande.
Et moi avec elle !

*******
Betty, elle s'appelle Betty,
C'est ma chère amie.
Depuis ce p'tit coin d'Amérique
Elle livre ses secrets oniriques
On dirait qu'elle vit
Dans une autre galaxie.

*******

Et moi, je suis sur une autre planète au moment de refermer ce livre exceptionnel !
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Betty, c'est l'histoire d'une fratrie, d'une mère vulnérable et d'un père aimant et résilient.
Betty, c'est triste et déchirant. Il est question de racisme, de pauvreté, de viols, d'inceste, de dépression et de solitude.
Betty, c'est aussi la nature, la chaleur de l'été, le parfum de fleurs, le bruit des oiseaux, le goût des légumes et des fruits.
Betty, c'est enfin l'histoire de frères (pas tous) et soeurs qui s'aiment "à la vie à la mort" et d'un père maternant, poète et lumineux.
D'une plume délicate, l'auteure nous émeut, nous transperce le coeur et parfois nous fait entrevoir une lueur, un espoir.
Un roman poignant et brillant.
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« C'est curieux ce besoin de faire des phrases ».Non , je ne parle pas des marins mais des jeunes romancier.e.s américain.e.s
Car Tiffany McDaniel y va fort dans la première partie de son gros roman de 700 pages
La mise en page des personnages est vraiment fastidieuse et assez indigeste .J'ai même failli arrêter la lecture
J'aurais eu tort car la seconde moitié du livre est franchement très forte
Les personnages sont enfin bien campés, certains attachants ( le sublime Landon , le père,quasi mystique ,qui justifierait à lui seul la lecture) , le frère pervers, les soeurs avec leurs beaux rêves et leurs secrets, les autres frères immergés dans leur monde imaginaire et tous les autres que je vous laisse découvrir
L'histoire est celle d'une famille cherokee
C'est Betty qui la raconte
Je n'avais absolument pas aimé My absolute darling de Gabriel Tallent , trop sordide à mon goût
L'histoire de cette famille cherokee est aussi très troublée
Mais ,Tiffany McDaniel évite de tomber dans le pathos larmoyant
Malgré les tragédies, il y'a toujours une lueur d'espoir grâce au charisme du père qui sait toujours trouver une parade imaginaire dans la richesse des histoires du peuple cherokee ou dans sa propre imagination
Cette seconde partie du livre est truffée de fulgurances émotionnelles ou poétiques , de purs moments de grâce ou de littérature
Non, ce n'est pas tout à fait Steinbeck, comme j'ai pu le lire
Il y a encore trop de scories .
Mais le talent est là, indéniable.
Reste juste à épurer le texte pour approcher des plus grands auteurs américains
Un livre que je vous conseille malgré les lourdeurs précitées
Vous serez émus par ce récit tragique mais très beau
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Par souci de conformisme, la nature humaine est parfois bien pourrie (une phrase qui au moment où je l'écris me rappelle tout à coup une de mes précédentes lectures "Humanité" de Rutger Bergman; il aborde précisément ce sujet dans son livre).
Et Betty, l'héroïne de ce roman, y sera confrontée aux conceptions étriquées de la morale bourgeoise, aux comportements moutonniers du racisme, aux idées figées aliénant la capacité à penser par soi-même.

Betty, "Petite Indienne", raconte la rencontre de ses parents - un père Cherokee, une mère "Blanche" -, sa naissance et celle de ses frères et soeurs au fil des États que les parents traversent - Leland, le premier de la fratrie, puis Fraya, Yarrow et Waconda, Flossie, la soeur aux citrons jaunes, qui voulait devenir plus célèbre qu'Elizabeth Taylor et se faire un nom à Hollywood, Trustin, « un petit garçon qui se servait du rouge à lèvres de Flossie pour dessiner de jolies cavernes sur le mur de notre chambre », et Lint, le petit dernier. Elle nous parle ensuite de leur installation à Breathed dans l'Ohio, l'enfance joyeuse qu'on lui a déposée au creux des mains...puis son désenchantement quand elle prend conscience que l'univers des adultes dans lequel elle entre par la force des choses, est rempli d'ombres. Quand elle comprend qu'il y a des plis dans sa famille et que par ses plis, le diable s'immisce sans vergogne. Quand elle comprend les secrets. Quand elle comprend qu'elle devra se battre et enfouir, enterrer dans la terre, ces histoires vivantes, brûlantes de douleur.

La douleur emplit ces pages, mais rassurez-vous, elles sont aussi inondées d'amour.
Betty, dans ce parcours de vie parfois bien sombre, bénéficie d'une aide précieuse, celle de son papa, d'une bienveillance comme jamais je n'en ai côtoyée, un homme affectueux, doux, aimant, un sauveur ... Il a « dans la tête des cieux remplis des étoiles de ses enfants », il a « construit sa demeure avec du ciel et des étoiles », il s'est « attaché à la palpitation même de la vie et il en avait délaissé les commodités », il vit en symbiose avec la nature et fait honneur à la sagesse, héritée de ses ancêtres, « [son âme] était d'une autre époque. D'une époque où le pays était peuplé de tribus qui écoutaient la terre et qui la respectaient. » Il est très plaisant de valser avec Betty dans les histoires ensoleillées de son père sans se brûler les pieds.

Un roman fluide sur la transmission, la différence, l'intégration, le racisme, l'amour, la nature, les violences, le viol, l'enfance, le sadisme des enfants, la méchanceté gratuite, le passage à l'âge adulte, la famille, la condition de la femme...
Un rendez-vous lumineux et inoubliable à ne pas manquer !
« Non seulement Papa avait besoin que l'on croie à ses histoires, mais nous avions tout autant besoin d'y croire aussi. […] En fait, nous nous raccrochions comme des forcenés à l'espoir que la vie ne se limitait pas à la simple réalité autour de nous. Alors seulement pouvions-nous prétendre à une destinée autre que celle à laquelle nous nous sentions condamnées. »
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Rouge comme le sang sur la robe blanche de l'adolescente.
Jaune comme l'étoile qui se brûle les ailes au soleil.
Bleu comme les yeux de ce frère ravageur et immonde.
Brune comme la peau de son père Cherokee, éternel poète amoureux de la Terre.
Noirs comme ces secrets qui l' empoignent et ne la lâchent plus.
Limpide comme l'eau de roche, palpitante et sournoise, jaillissant de nulle part, pour qu'on y perde le souffle.
Blancs comme ces petits papiers échangés entre soeurs, réconfortants mais si fragiles.
Rose comme le maquillage d'une mère cachant les fêlures de l'enfance.
Gris comme ces petits cailloux qu'on garde en soi, témoins muets d'une vie de famille, parfois joyeuse et légère comme la brise printanière mais le plus souvent tourmentée et ébranlée par de vils coups de bourrasques.

Betty, un roman aux mille couleurs.
Poétique, bouleversant.
Inoubliable.

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