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3,53

sur 124 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On rencontre Marie, fille d'immigrés irlandais qui raconte, par petites touches et dans le désordre, sa vie de fillette, de jeune femme pendant la seconde guerre mondiale et de mère. Des rues de son enfance à une maison de retraite anonyme, le lecteur la suit à pas feutrés. Alice McDermott possède ce talent rare de transformer le quotidien ordinaire des gens ordinaires en une lecture touchante et captivante. En quelques scène d'une apparente banalité mais riches de détails précieux, elle évoque, l'air de rien, des questions sensibles (mort, famille, oubli, etc.) avec beaucoup de justesse.
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Née en 1953, l'américaine Alice McDermott est (comme Marie, l'héroïne de Someone), née à Brooklyn et d'origine irlandaise. En 1998, son roman Charming Billy avait été lauréat du National Book Award, un des plus prestigieux prix littéraires américains. C'est une auteure que j'avais dans mes tablettes depuis longtemps, mais sans l'avoir encore jamais lue. Lorsque j'ai découvert que son dernier roman – sorti au Quai Voltaire en France fin août dernier – parlait de Brooklyn et de la communauté d'immigrés irlandais, ça a tout de suite fait tilt et je me suis lancée.

Someone est une lecture magnifique.

Pourtant au début du roman je me suis un peu inquiétée. Dans la description de certaines scènes d'enfance, de certains personnages, il y a comme un arrêt sur images, une profusion presque diluvienne de détails réalistes. J'ai eu peur que cela nuise au rythme, à la consistance de Marie.

Mais non. On arpente à ses côtés les chemins d'une vie ordinaire ; sans rien de linéaire. Ce roman, c'est comme tenir compagnie à une vieille dame feuilletant l'album de souvenirs de sa vie et l'écouter raconter, digresser, oublier, disserter. Un souvenir anodin de ses dix ans, dans les années 30, resté imprimé dans sa mémoire, se verra évoqué avec une foultitude de détails, suivi de quelques mots sur ses propres filles à dix ans. Ensuite elle revient sur son adolescence, puis à celle de ses filles, barbées de s'être fait raconter mille fois l'histoire de son premier amour ; qu'elle nous raconte ensuite à nous. Et ainsi de suite. Ce n'est pas linéaire mais ça se tient merveilleusement de bout en bout. La construction narrative est vraiment très subtile. On sait par avance les grands événements de sa vie, évoqués par un détail, un tiers, une absence, avant même qu'elle ne nous les ait racontés. Au début ça surprend. Mais étrangement, cette manière de raconter donne au roman une puissance particulière. Les différents personnages acquièrent une densité émouvante, saisis ainsi par la plume de l'artiste, dans la trame de leur existence. J'ai eu cette impression étrange qu'ils prenaient d'autant plus corps et vie. Comme si peut-être, l'écrivain réussissait à bluffer notre propre mémoire de lecteur en nous faisant croire qu'effectivement on savait déjà qu'untel était mort, malade, rencontré, même avant qu'on le sache. On s'approprie intimement le récit.

Les petites et grandes tragédies de la vie, la jeune voisine qui se rompt le cou dans un escalier, la mère de sa meilleure amie qui meurt en couches, son premier chagrin d'amour, son premier emploi chez Fagin, l'entrepreneur de pompes funèbres du quartier (qui même s'il en veut à Dickens, n'en expose pas moins l'intégralité de son oeuvre reliée dans son bureau), des personnages complexes et touchants, l'évolution de la société, le changement de Brooklyn… Toute une vie ; et un plaisir de lecture gigantesque.

Alice McDermott vient de rejoindre la liste de mes auteurs à suivre.
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Etats-Unis, New-York, Brooklyn, 1930, fille d’irlandais, Marie passe son temps à jouer avec ses amis dans son quartier où tout ce qui se passe fait figure d’événement : la mort d’un voisin, les naissances. Son frère Gabe plus âgé qu’elle se destine à devenir prêtre. Les années passent, Marie découvre les peines de coeur. C’est une jeune fille quelconque qui ne cherche pas spécifiquement le bonheur, qui subit ou accepte les évènements qui vont la marquer. Marie raconte sa vie à différents âges et ce qui est lié : l’enfance, la mort de son père, la renoncement de frère à sa vocation, son travail, son mari, la naissance de son premier enfant où elle a failli perdre la vie, sa myopie invalidante qui la rendra presqu’aveugle, la vieillesse, le veuvage. Et elle le décrit avec ces petits détails, ses souvenirs. Un parcours de femme et de son entourage (famille ou voisins) écrit sans fioritures et avec une justesse incroyable mais aussi ce qui fait justement la vie avec ses hauts et ses bas. C'est tout simplement beau, de cette beauté qui laisse une trace et avec elle un sentiment d’avoir eu une lecture marquante.

Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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La scène d'ouverture à elle seule suffit à illustrer la virtuosité d'Alice McDermott: la transcription parfaite d'une ambiance de rue, la gestuelle des personnages, l'enchâssement des dialogues, et ces détails précis mais jamais envahissants, qui, comme de petits touches au pinceau sur une toile de maître, contribuent à générer une puissante fiction - l'impression d'y être.
On se prend très vite d'amitié pour la petite Marie et son destin sans flamboyances. Tout sonne juste; les personnages sont d'une réalité presque palpable (ceux qui m'ont le plus marqué sont Tom et Gabe, le frère de Marie), et la construction du roman, intercalant les différentes périodes de la vie de Marie, s'avère très efficace. N'attendez ni scènes d'action frénétiques ni coups de théâtre, juste un très beau texte, empli de mélancolie et d'humanité. Someone. Quelqu'un de banal et pourtant d'unique, d'irremplaçable.
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Un énième livre sur l'émigration irlandaise aux États-Unis écrit par une auteure dont le patronyme fleure bon le pays du trèfle vert ? Certes, mais de « Someone » se dégage un charme qui tient à sa narratrice, Marie.
Surnommée la « petite païenne » ou encore la « petite effrontée » par ses parents, elle observe le monde du haut de ses 7 ans. Est-ce sa forte myopie et le port de lunettes aux verres épais qui lui font porter sur son entourage un regard aussi pertinent ?
Juchée sur le perron de sa maison du quartier new-yorkais de Brooklyn, elle regarde passer les habitants de cette communauté un peu étouffante où tout le monde se connaît, où tout le monde s'épie, où un simple détail peut être mal interprété et ruiner une réputation, où une veuve qui, avant de se rendre à la messe, achète des pastilles à la menthe, peut être taxée d'alcoolique par la rumeur...
Alcoolique, le père de Marie l'est mais il a le whisky plutôt gai et affectueux et la mère, infatigable travailleuse, ne manque pas d'humour.
Ce couple paradoxalement peu religieux dans un milieu où le catholicisme gouverne les conduites a aussi engendré Gabe qui se destine à la prêtrise. Un engagement destiné à racheter son homosexualité plutôt mal vue dans ce milieu conservateur ?
Avec finesse, délicatesse et légèreté, dans une écriture maîtrisée, Alice McDermott raconte la vie d'une femme ordinaire qui, soudain, sort de sa condition de femme irlandaise mariée avec quatre enfants et devient exceptionnelle par sa perception sans jugement.
Foncièrement bonne, elle ne cherchera même pas à se venger de ce fiancé qui l'a lâchée pour épouser une femme mieux née et plus belle. Et elle aura toujours de la bienveillance et de la compassion pour ce frère mal dans sa vie qu'elle a placé sur un piédestal.
Bref, « Someone » est un joli livre qui, l'air de rien, en dit beaucoup sur les relations humaines.

EXTRAITS
- Il finit sa bouteille en deux ou trois longues gorgées, porta la main à sa poitrine et rota discrètement, comme si nous étions déjà mariés, voire peut-être depuis longtemps.
- Maintenant, j'étais accablée en songeant que le mystère sacré que représentait pour moi mon frère pût se faire chair, une chair ordinaire, incarnée dans l'idée qu'il était simplement un certain genre d'homme.

Lien : http://papivore.net/litterat..
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J'ai eu un peu de mal à entrer dedans ( le rythme cassé de l'histoire) mais une fois fait on a du mal à quitter le livre
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Brooklyn, années 30.
Marie raconte sa famille, son quartier, sa communauté irlandaise et elle-même.
Des mots qui donnent corps à l'environnement : les gamins qui jouent au base-ball au milieu de la rue, les enterrements qui défilent dans une salle de pompes funèbres, des appartements étriqués dans des immeubles abîmés par le temps.
D'anecdotes en morceaux de vie, Marie raconte son frère Gabe. Toujours plongé dans ses livres, solitaire, proche de la prêtrise, qui parle si peu. Raconte son père alcoolique mais aimant. Sa mère travailleuse, effacée, dure comme une femme qui tient son foyer dans sa main.

Marie grandit. A des histoires d'amour.
Arrive le temps de guerre.
Le retour des GI blessés.
Marie raconte raconte et raconte.

Et de sa petite histoire, de la petite histoire de son quartier, elle se raconte, et raconte la Grande Histoire. Celle de l'humain qui traverse le temps et les épreuves, essaye de faire au mieux. Des histoires qui se lient et se délitent.

L'écriture d'Alice McDermott, c'est une ambiance avant tout. Elle sait décrire les lieux, les atmosphères, donner l'impression que le lecteur est en plein coeur de Brooklyn, à travers les années. L'impression que l'on pourrait être un personnage de ce livre, un voisins de Marie qu'elle observe du pas de porte de son immeuble.
Ce livre c'est le quotidien de gens comme tout le monde. Ça peut sembler peu. Mais sous la plume de McDermott, c'est juste, plein d'humanité, et beau.
Lien : http://wp.me/p68dQN-91
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La vie de Marie, fille d'émigrés irlandais dans le Brooklyn des années 30.
Dans un temps déconstruit où les époques s'entremêlent, Marie raconte ses parents, son quartier, les voisins, son adolescence, la vocation ratée de son frère pour la prêtrise… Cela pourrait ressembler à une litanie un peu plate, mais c'est toute une époque et une communauté qui prennent vie dans ce roman. Sur un tempo d'une infinie douceur, l'auteur nous mène jusque dans ces années où le pas de Marie s'amenuise et devient moins assuré. Sans tristesse ni déferlement de bonheur, le récit d'une vie.
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Je n'ai pas trouvé le fil conducteur de ce roman. Celui-ci est construit par petites touches en fonction des souvenirs de Marie.

Je qualifierai le personnage de jeune fille un peu écervelée, mais à la tête dure. Elle se laisse porter par la vie, sans forcément chercher à comprendre ceux qui l'entoure.

Il m'a manqué un peu de profondeur pour vraiment adhérer au propos.

Malgré tout, le récit offre un beau panorama de la vie des immigrés à Brooklyn dans les années 30, ainsi qu'un pan de la vie de ce quartier avant sa chute.

L'image que je retiendrai :

C'est le mot « Amadan » prononcée par l'amie de Marie et que celle-ci répète à tout bout de champs, sans forcément comprendre sa signification.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=1815
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J'aime les personnages comme Marie l'héroïne de ce roman. Marie est une femme ordinaire au destin lui aussi ordinaire. Mais l'ordinaire recèle toujours une partie d'extraordinaire. Et c'est à travers ses souvenirs que nous découvrons sa vie.


Dans les années , Marie grandit dans le quartier de Brooklyn entourée d'un père aimant mais qui boit trop, d'une mère occupée par les tâches ménagères et d' un grand frère qui se destine très tôt à la prêtrise. J'ai particulièrement apprécié cette partie du roman, la description de la famille de Marie mais plus encore de la vie quotidienne de ce quartier habité en majorité par des immigrants irlandais.


Nous suivons toujours les pas de Marie, l'adolescence, le premier amour, l'entrée dans la vie professionnelle, le mariage, la maternité, la vieillesse... Nous l'accompagnons dans toutes les étapes de sa vie au fur et à mesure qu'elle nous en raconte les moments marquants.


Marie est un personnage attachant. le genre de personnage auquel on peut facilement s'identifier, le genre de personnage réaliste qu'on s'attend presque à croiser au coin de la rue.


Alice McDermott nous offre la fresque d'une vie ordinaire avec en toile de fond le quartier qui se transforme, le monde qui change. J'ai beaucoup apprécié l'écrite subtile de l'auteur.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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