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Un premier roman sacrément abouti pour un coup d'essai : Ed McDonald nous plonge directement au coeur de l'action avec des mercenaires désabusés et des super-sorciers ! Nous suivons le marshal Ryhalt Galharrow, 50% chasseur de primes 50% chasseur de sorcière, et sa troupe de mercenaires des ailes noires qui traquent un duo de fugitifs dans la Désolation, un lieu aux paysages tourmentés, à la géographie fragmentée, à la géologie torturée, à la faune et à la flore mutante (je ne veux pas savoir ce que sont les slweans, les dulchers ou les gillings), bref un lieu à l'ambiance malsaine où le temps et l'espace sont fluctuants... Une fois cette première mission accomplie, il est missionné par son employeur Corbac pour aller récupérer une magicienne au Poste 12 : à peine arrivés les mutants et les hérétiques de Shavada, le plus cruel des Rois des Profondeurs, lancent l'assaut et les survivants ne doivent leurs pauvres vies qu'à la magicienne en question qui s'avère être la fiancée de notre antihéros qui naguère l'a plaqué sans un mot d'explication...

L'univers sombre et désespéré est excellent ! Autrefois des apprentis sorciers ont délivré les Rois des Profondeurs de leur tombeau sous-marin (remember le tome 1 de "La Compagnie Noire" de Glen Cook, mais ici avec un petit habillage lovecraftien qui va bien ^^), et avec la conquête de l'Empire de Dhojara ils ont obtenu les ressources humaines nécessaires pour alimenter leurs armées d'hérétiques et de mutants (remember JRR Tolkien : c'est la méthode Morgoth, Sauron, Saroumane). Depuis c'est la guerre et les 9 Cités-États désormais 7 ont fondé l'Alliance Dortmark, avant que les Sans-Nom, les super-sorciers de l'Ouest ne lancent sur les super-sorciers sorciers de l'Est le Cœur du Néant (merci Corbac) avant de recourir à la Machine (merci Nall) : la Désolation protège l'Ouest de Dhoraja, et le Cordon protège l'Ouest de la Désolation... On est un peu dans la Guerre Froide avant l'équilibre de la terreur, puisqu'avec la mort de Froid et Aède, les disparations de Bastombe et Nall, il ne reste plus Corbac et la Dame des Vagues qui brillant par leur absence du front se reposent sur leur Arme de Destruction Magique pour empêcher les hordes ennemies de traverser la Désolation et finir le boulot... Canons, fusils, pistolets, chevauchées à cheval, je suis immédiatement passé en mode Weird West (le western SFFF, pour ceux qui ne connaîtrait pas ce terme), mais l'univers fait suffisamment appel à l'imagination de ses lecteurs pour s'incarner dans la Renaissance Dark Fantasy de l'univers Warhammer, dans le sailpunk de Greg Keyes plein de de bruit et de fureur, à une saga steampunk plus gothique tu meurs, voire carrément en un monde post-apo (et quelque on pourrait même penser à un hybride entre "Les Monarchies divines" de Paul Kearney et "Les Poudremages" de Brian McClellan). Reste que dans cet univers arcanepunk où la magie a remplacé la technologie, on retrouve des thématiques dixneuvièmistes avec des usines polluantes, l'exploitation des masses, la lutte des classes, les guerres coloniales... L'auteur nous balance un chouia trop rapidement son vocabulaire spécifique donc explication de texte (et je passe sur le contrecoup / le loi de l'équivalence de la magie qui rappellera de bons souvenirs aux lecteurs / spectateurs de la saga "Fullmetal Alchemist" ^^) :
- les Adeptes = ce sont les cultistes des Rois des Profondeurs, de pauvres hères convaincus que ces derniers sont des dieux et qu'il faut mieux être avec eux que contre eux
- les Promises = ce sont les recruteuses des Rois des Profondeurs, et elle fonctionne comme des démones de Slaanesh dans les univers Warhammer ^^
- les Favoris = ce sont les agents spéciaux des Rois des Profondeurs, des sorcier ayant subi une reconstruction leur offrant des pouvoirs effrayants contenus dans le corps d'un enfant
- les Talents = ce sont des sorciers mineurs qui filent la lumière des trois lunes pour remplir des réserves d'énergie à usage civil ou militaire au sein de l'Alliance
- les Fileurs = ce sont des sorciers majeurs de l'Alliance qui en groupes parviennent à tenir tête à un Favori, à condition de ne pas trop tenir à la vie
- les Sans-Nom = ce sont au sein de l'Alliance des enchanteurs, des sorciers tellement puissants qu'il ont accédé à l'immortalité et qui se gardent bien de dévoiler les secrets qui leur ont permis d'accéder à leur statut particulier (ce n'est pas Aède qui me contredira, lui qui fut cruellement et mortellement puni pour avoir voulu démocratiser l'usage de la magie, ou Saravor à la fois Frankenstein et Créature de Frankenstein qui se sert de simili Favoris comme batteries et amplificateurs, un chouette concept que j'avais déjà vu dans un roman de Dan Abnett pour la franchise Warhammer 40000 ^^)

Cela plaira ou cela déplaira, mais la narration à la première personne suit tous les codes du roman Hard Boiled de Dashiell Hammett et de Raymond Chandler : on peut légitimement penser à la série "Garrett" de Glen Cook (et oui encore lui ^^) et "Basse-Fosse" de Daniel Polansky... Noir c'est noir il n'y a plus d'espoir, et les faibles sont exploités par les forts, les puissants roulant des mécaniques mais guettant fébrilement les signes défavorables pour être les premiers à quitter le navire (puissances totalitaires, élites pas claires, Vieux Continent, Nouveau Monde... vous voyiez où l'auteur veut en venir ? ^^) Nous sommes dans le pamphlet au vitriol contre les élites qu'elles soient nobles ou bourgeoises, aristocratiques ou démocratiques : elles sont toutes aussi corrompues et décadentes les unes que les autres ! Donc on a un antihéros plus désabusé que cynique, plus blasé qu'amoral et peu à peu on découvre son passé : On découvre également les secrets de Dame Ezabeth Tanza, et roman Hard Boiled oblige l'antihéros a beau dire que le monde est pourri et que c'est chacun pour sa gueule il accompagne la demoiselle en détresse jusqu'au bout de sa quête de vérité au point d'être dans le dernier carré quand la métropole frontalière capitale Valengrad est rattrapée par ce grand merder qu'est la guerre (remember "Les Fantômes de Gaunt" de Dan Abnett, oui encore lui ^^)... C'est frustrant qu'on enquête à l'arrière tandis qu'on meurt en masse au front, mais le final est epicness to the max ! Car Dame Ezabeth Tanza est persuadée que l'arme absolue de l'Alliance ne marche plus, et que les puissants comptent sacrifier la population pour couvrir leur fuite après l'avoir exploité de manière éhontée : elle serait poursuivie par les agents ennemis pour la faire parler, et poursuivie par les collabos et les traîtres pour la faire taire ! Mais rien n'est moins sûr car nous sommes dans un partie de poker menteur entre les Sans-Nom et le Rois des Profondeurs, chacun essayant de bluffer l'autre, de l'intoxiquer pour mieux le manipuler et mieux le piéger... C'est la guerre psychologique si chère aux services secrets ! blink

Un premier roman aussi abouti c'est assez rare (et je vous conseille de faire un détour par la critique du camarade Apophis pour bien le comprendre) : j'ai carrément adoré, mais désolé je ne lâcherai pas la 5e étoile à cause de petits trucs qui se sont accumulés au cours de lecture...

Je suis presque un peu trop sévère car ce premier roman offre tellement de promesses ! C'est une série mais on peut parfaitement le considérer comme un stand alone. Toutefois la dernière page offre encore plus de promesses : nous sommes dans une guerre mondiale et totale dont le Cordon n'est qu'un front parmi d'autres (jurisprudence Steven Erikson), mais surtout au fond de la Boîte de Pandore il reste l'Espoir désormais incarnée par la Dame lumineuse... Une déesse de colère et de miséricorde est née, et ça va chier pour les bad guys et les crevards ! Oh Yeah !!!


PS :Qu'en disent les blasés d'en face ? Les traditionnels sous-entendu péjoratifs contre l'éditeur contre lequel ils ont une dent pour les raison que l'on sait, les traditionnels sous-entendu péjoratifs sur la fantasy épique pour les raisons que l'on sait, mauvais rythme, personnages forcés, passages outranciers, détours inutiles, style neutre, ensemble sans génie... Et ben heureusement que cela n'est « pas aussi décevant que d'habitude » hein... (Et je passe sur la clique qui se réjouit de détenir la vérité contrairement aux teubés qui ont aimé.)
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Décidément, il y a de belles découvertes à faire parmi les nouveaux auteurs en littérature fantasy, j'ai été enthousiasmé par le premier livre d'Ed McDonald, la "marque du corbeau", comment un premier essai peut-il être aussi abouti ?
Style, ambiance et scénario, tout est parfait et nous aspire très vite dans l'histoire, nous sommes pourtant dans un genre très fourni où se réinventer et imprimer sa marque n'est pas chose aisée.
Le bien contre le mal dans un contexte résolument "dark fantasy", où les gentils ne sont pas très recommandables.
Les rois des ténèbres d'un côté, les "sans noms" de l'autre, et pour séparer les deux camps "la désolation", vestige dévasté d'un précédent affrontement qui dure depuis plusieurs générations.
Ryhalt Galharrow, mercenaire de profession et personnage principal est d'une belle complexité et le suivre et le découvrir plus intimement va être pour beaucoup dans l'intérêt de cette lecture. Pour le reste le scénario est vraiment brillant et solide, une belle intrigue pour tout dire.
Un récit assez centré et qui ne part pas dans tous les sens, un nombre limité de personnages très fouillés, de bons dialogues, de la magie voire de la sorcellerie, des sentiments (et oui !), bref plein de bons ingrédients parfaitement assemblés.
Cerise sur le gâteau, ce tome un est une histoire complète, le tome deux m'attend déjà et j'espère ardemment que le tome trois ne va pas trop tarder !
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Dans un univers brisé par une guerre sans merci entre des êtres presque divins, Ryhalt Galharrow est un chasseur de primes sans merci marqué par l'un d'entre eux, le Corbeau. La population vit dans une crainte constante des monstres créés par les Rois des profondeurs, monstres qui se baladent tranquillement sur la Désolation, immense plaine ravagée dont Ryhalt et ses fidèles coéquipiers connaissent tous les secrets. Lors de l'une de ses quêtes, Ryhalt devra sauver une jeune femme qu'il a bien connu lors de sa jeunesse, cette jeune femme détient des secrets qui mettront en danger toutes la population…

Quand on découvre le résumé de cette histoire, l'intrigue et l'univers nous semblent bien complexes. Et c'est bien le cas, l'univers est complet et offre une intrigue prenante. Néanmoins, l'auteur réussit le tour de force de nous rendre tout cela très compréhensible. Même en laissant le roman en attente pour quelques raisons que ce soit, on se replonge très facilement dedans sans se sentir perdu.

Ed McDonald nous offre un roman de fantasy vraiment prenant. L'ambiance globale est très sombre et pesante. Dès que je reprenais ma lecture, je me sentais tout de suite oppressée par cet univers dur et qui semble sans espoir. On ne peut qu'être curieux tant on a envie d'en découvrir toujours plus. Plus on avance dans l'intrigue, plus on découvre cet univers. Notre héros, bien qu'assez âgé, est loin de tout connaître de son monde et de ce qui se trame. N'étant qu'un simple humain dans un monde où la magie est là et très présente, Ryhalt fera souvent fi de sa propre vie pour découvrir la vérité (bon c'est vrai que les beaux yeux de notre gente dame n'y sont pas pour rien). Ryhalt est l'archétype de l'anti-héros par excellence, il est sans pitié, alcoolique et assez je-m'en-foutiste, mais n'en reste pas moins très attachant et passionnant à suivre. J'ai beaucoup aimé le suivre lors de ses expéditions avec son équipe dont il est très proche. L'intrigue principale du roman n'est pas particulièrement originale et est plutôt déjà vue mais elle reste très prenante grâce à l'univers que l'on découvre.

Ce premier tome de Blackwing fut une belle découverte. J'y ai découvert un univers sombre plein de promesses. Bien que celui-ci se termine sur une « véritable » fin, je vais me tenir informée concernant la sortie du deuxième tome.
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Cela fait maintenant des années que le chasseur de prime Ryhalt Galharrow arpente la Désolation, traquant sans relâche les hommes et les femmes ayant renié leur humanité pour rejoindre l'ennemi. Et il en faut, du courage, pour arpenter cette vaste étendue désertique n'obéissant plus à aucune règle et peuplée de créatures aussi dangereuses que peu ragoutantes. Seulement cette fois, la mission qu'on lui confie sort un peu de l'ordinaire : ce n'est pas tous les jours qu'on l'envoie secourir une demoiselle en détresse ! A priori, la chose n'a rien de bien sorcier, il s'agit juste de se rendre à l'avant-poste dans lequel la noble femme a fait escale, et la ramener saine et sauve à Valengrad, la cité la plus proche de la Désolation. Les choses vont toutefois se révéler plus compliquées que prévues. D'abord parce que les travaux sur lesquels planche la femme ne tardent pas à susciter de curieuses réactions chez les grands pontes de la ville qui ne lésinent pas sur les moyens pour la faire taire. Ensuite, parce qu'on s'agite plus que d'habitude dans la Désolation, et que cela ne peut rien présager de bon. Et enfin, parce que la femme que le chasseur de prime doit secourir est loin d'être une inconnue pour lui... Pour son premier roman, Ed McDonald opte pour de la dark fantasy pure et dure, un pari osé mais qui se révèle payant. C'est sombre, violent, pessimiste, mais c'est aussi et surtout intelligemment pensé et remarquablement écris. C'est sur les conseils d'Apophis que je me suis penchée sur ce premier tome (un second devrait suivre d'ici peu même si le roman se suffit tout à fait à lui-même) et le moins qu'on puisse dire, c'est que je ne regrette absolument pas ma rencontre avec cet auteur qui (pour une fois) mérite amplement la comparaison avec les mastodontes du genre, Glen Cook et sa « Compagnie noire » en tête.

Le premier gros atout du roman tient incontestablement à son univers qui se distingue par son originalité et par son ambiance particulièrement sinistre. Il faut dire que les humains vivent en sursis depuis que des êtres immortels et dotés de formidables pouvoirs (les Rois des Profondeurs) ont tenté de soumettre les cités-états du Dotmark à leur autorité. A deux doigts de la défaite, les humains ne durent finalement leur salut qu'à une formidable explosion de « magie » qui détruisit tout sur son passage (y compris des cités alliées) mais qui permis de faire reculer les Rois des Profondeurs et leurs armées. Pour témoigner de cette démonstration de puissance colossale, il ne reste que la Désolation, vaste étendue ravagée par l'explosion qui a totalement détraqué non seulement le paysage mais aussi tous les repères des mortels qui ne s'engagent plus dans la zone qu'à leurs risques et périls. Ed McDonald dresse le portrait d'un monde post-apocalyptique saisissant qui fascine par son ambiance crépusculaire et son décor a mille lieues du traditionnel « médiéval fantastique ». Si les noms des cités ont des consonances slaves, le désert de la Désolation fait pour sa part davantage penser à un décor de western. de même, l'armement va bien au delà des simples lames puisque les soldats sont équipés d'armes à feu et que la machine qui a permis de repousser les Rois des Profondeurs possède un pouvoir de destruction au moins aussi important que notre bombe atomique. Il ne s'agit toutefois pas que de technologie puisque la « magie » occupe une place essentielle dans le fonctionnement de cette société relativement avancée. le système élaboré par l'auteur est élégant et fort bien exposé (et même théorisé) tout au long du roman : des hommes et femmes dotés du talent de manipuler la lumière sont employés dans des usines où ils transforment l'énergie recueillie pour la mettre au service des Fileurs qui, eux, peuvent la manipuler et s'en servir pour combattre ou alimenter la ville.

En dépit de cette source de pouvoir, les humains restent démunis face aux effectifs colossaux déployés par leurs ennemis qui disposent d'une magie bien plus puissante. Outre les Rois des Profondeurs (qui s'apparentent en fait à des divinités mal disposées envers les Hommes), on trouve dans les armées adverses un bestiaire extrêmement varié et souvent très perturbant. Pour ce qui est de cet aspect précis, c'est avec China Mieville qu'on peut cette fois faire le rapprochement, Ed McDonald donnant vie à des créatures complètement farfelues mais au fort potentiel horrifique et qui s'intègrent à merveille dans ce décor de fin du monde. Les Favoris sont ainsi particulièrement gênants car prenant la forme d'enfants à la cruauté malsaine, de même que les gillings, créatures froussardes mais adeptes de chair humaine répétant inlassablement les même phrases totalement hors de propos (imaginez entendre « C'est un bon gars, évitez juste de le mettre en rogne » ou « Les routes sont en sale état ! » pendant que vous êtes en train de vous faire dévorer...). Les personnages sont eux aussi à l'image du monde dans lequel ils évoluent : torturés, sombres et, pour la plupart, désespérés. Il faut dire que tous se retrouvent ici au pied du mur, forcés de supporter une nouvelle tentative d'invasion qui, cette fois, a toutes les chances de se terminer par une défaite. La narration est assurée directement par Ryhalt Galharrow, vieux chasseur de prime au passé bien chargé qui ne s'encombre plus de sentiments et noie jour après jour son chagrin dans l'alcool. Si le personnage n'a rien d'un héros, on discerne chez lui une fragilité et un tel désir de rédemption (quoique refoulé) qu'on ne peut s'empêcher de s'y attacher. Ses compagnons d'armes sont un peu dans le même genre, qu'il s'agisse de Nenn ou de Tnota : ni l'un ni l'autre ne sont des enfants de choeur, mais leur humour et les failles que l'on décèle derrière leur bagout nous les rendent aussitôt sympathiques. C'est autre chose pour les gros bonnets de la cité de Valengrad dont les personnalités atypiques suscitent tour à tour le respect ou le malaise, mais jamais l'indifférence.

Premier roman d'Ed McDonald, « Blackwing » met la barre très haut et nous offre un récit de dark fantasy passionnant qui marque surtout par son décor post-apocalyptique et son ambiance résolument sinistre. Si cette noirceur en déstabilisera sûrement plus d'un, les amateurs de Cook ou Abercrombie devraient pour leur part trouvé leur bonheur aux côtés de ces personnages torturés et sévèrement malmenés. Une excellente découverte !
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lu en VO à sa sortie anglo-saxonne

Pour un roman aussi sombre et lugubre, c'est paradoxalement vraiment brillant !

Dans cette (Grim)Dark / Gunpowder Fantasy post-apocalyptique, la lutte sans merci entre deux nations et surtout entre deux groupes de puissants sorciers très inspirés par les Asservis de Glen Cook a mené à l'utilisation d'une arme magique suprême, sorte d'équivalent de la bombe atomique, puis à la mise en place d'une chaîne de stations devant déchaîner les feux de l'enfer sur toute nouvelle tentative d'invasion. Sauf qu'une sorcière met en doute la capacité de l'arme défensive à fonctionner, et que l'ennemi commence à sonder la frontière pour voir si c'est vrai ou pas… Ce sera au Capitaine Galharrow, de l'unité Blackwing (croisement entre un agent fédéral, un policier politique, un Inquisiteur et un Répurgateur à la Warhammer) de protéger cette femme contre toutes les menaces, externes… ou internes, et d'établir la vérité avant que les Cités-Etats de Dortmark ne soient submergés par les Rois profonds et leurs troupes mutantes.

Maîtrise totale des codes de la Dark Fantasy, aspect post-médiéval via une techno-magie et la présence d'armes à feu, aspect post-apocalyptique, écriture et intrigue assez bluffantes pour un premier roman, ambiance lugubre, presque gothique, très particulière mais très réussie, Blackwing (premier tome d'un cycle mais qui peut aussi parfaitement s'envisager comme un one-shot) est une réussite quasi-totale, qui, certes, s'inspire des Grands Maîtres (dont Cook et Abercrombie) mais propose aussi et surtout un univers vraiment très personnel, abouti et solide. Bref, si vous êtes amateur du genre ou cherchez à aller au-delà du médiéval-fantastique pipi-caca, ce livre est pour vous.

Ce qui précède n'est qu'un résumé : retrouvez la critique complète sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.com/..
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Alors que j'ai des piles de livres qui attendent depuis des lustres d'être lus, celui-ci n'a pas fait long feu dans mon HAL.

La couverture superbe me l'a fait sortir un peu plus vite, de plus, j'avais envie de me replonger dans de la fantasy.

Si j'en ai lu assez bien, cela faisait longtemps que je n'avais plus plongé dedans.

De plus, les critiques pour ce roman étaient plus qu'élogieuses, alors, je me suis dit que qui ne risquait rien n'avait rien.

Le voyage fut-il bon ? Non, j'ai manqué de me faire zigouiller par des tas de créatures horribles, je ne compte plus les fois où j'ai eu la trouille, où j'ai dû courir, vendre mon âme en remboursement de dette, manqué de me faire déchirer en deux par des esprits entrés dans mon corps, sans compter que je me suis faite trahir, torturée, et plus, si affinités.

Pire, j'ai même failli perdre la raison dans la Désolation, zone de non droit, terres ravagées peuplées de trucs pas nets (des slweans, des dulchers ou des gillings), le genre de paysage qui devrait naître après le largage de 10.000 bombes H…

Pas un lieu que je recommanderais pour des vacances tranquilles ! Par contre, le bouquin, vous pouvez l'emmener avec vous en vacances pour oublier le temps qui passe ou bien le lire chez vous pour vous évader à petit prix.

Mes compagnons de voyage étaient un navigateur (Tnota) qui ne pense qu'à la bite (on s'est bien entendu tous les deux, même si on ne la met pas au même endroit), une femme acariâtre (Nenn) qui ne pense qu'à se battre et un chef, limite ivrogne et tête brûlée (Ryhalt Galharrow), sombre, rempli de blessures secrètes, sorte de chasseurs de primes et chef des Ailes Noires au ordre du Sans-Nom Corbac et une Fileuse, sorte de magicienne, la mystérieuse et bizarre Ezabeth.

Pas de doute, j'étais bien entourée ! Les chevauchées et les combats furent éprouvants mais au moins, je ne me suis pas emmerdée.

Ambiance d'apocalypse ou de fin du monde, dans cette histoire car les Rois des Profondeurs commencent à bouger et une seule personne se demande si la Machine de Nall (une arme de destruction magique) sera capable de les repousser une fois de plus. Mais ce genre de questionnement est très mal vu par les autorités de la ville…

Bourré d'actions, de péripéties, d'enquête, de fausses-pistes, de questionnements, de doutes et de personnages épiques, ce roman vous fera planer comme un corbeau au dessus d'un champ de cadavres.

Un véritable festin sous mes yeux ! de la fantasy comme je l'aime, avec quelques personnages emblématiques et d'autres qui fraient dans leur univers sans que l'on sache qui est un traître ou pas, qui ment, qui dit la vérité, qui est fou, qui a raison, de la magie, mais utilisée avec parcimonie car il y a un contrecoup à payer…

Là où cette histoire se démarque des autres, c'est dans son final digne d'un esprit vachement retors ! On visait plus haut que certains livres de fantasy, assurément, et ce fut réussi !

Certes, ce n'est peut-être pas de la haute littérature pour certaines journalistes, mais j'ai passé un excellent moment dans ces pages, j'ai vécu une aventure qui ne m'a pas laissé le temps de savourer des mojitos et j'ai eu chaud mes fesses, croyant ma dernière heure arrivée.

Un roman de fantasy que je recommande à tous les fans du genre ou à ceux qui voudrait tâter de l'épée sans jamais en avoir fait.

Ce n'est pas du 4 étoiles, mais on est plus haut que le 3,5 car il y a de la profondeur et de la justesse dans les dialogues, des situations de notre monde (la lutte de classe, pauvreté, exploitation de l'Homme par l'Homme, guerres, discussion sur le sexe des anges quand l'ennemi est à nos portes, croyances et extrémistes religieux), un scénario bien ficelé et une question : tout ce carnage valait-il la peine ?

Le point qui me fâche le plus, c'est la narration à la première personne. On suit les pensées de Ryhalt Galharrow et j'aurais apprécié avoir les pensées ou les actions des autres personnages. Une narration à la 3ème personne ou un changement de POV (Point Of View) aurait fait monter l'intérêt et donc, les étoiles.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Avec ce premier roman, l'auteur nous plonge dans une Fantasy post-apocalyptique très intéressante.
Comme d'habitude, je ne refais pas un énième résumé du roman, vous le trouverez aisément.
Ce que j'ai le plus apprécié est sans aucun doute l'ambiance du roman et son worldbuilding bien réussi. le roman n'est pas très long, nous n'avons donc pas un univers aussi étoffé que dans d'autres sagas. Toutefois, l'auteur est très efficace et nous plonge dans un univers sombre, glauque, horrifique et déprimant. C'est très, très bien réussi. le bestiaire, bien qu'assez restreint, est un vrai régal. Les Favoris, des "enfants" sorciers très puissants, empruntent parfaitement au genre horrifique. On sent également l'influence de Lovecraft, en particulier avec les Rois des Profondeurs.
Le système de magie n'est pas trop mal non plus, on a quelques explications même si on est pas dans du Sanderson. Les sorciers ont leurs propres limites, et c'est toujours un point important pour moi.
Par contre, le défaut pour moi, ce sont les personnages. On a affaire à beaucoup de stéréotypes du genre, et les personnages secondaires ne sont pas approfondis du tout. A côté, comme je l'ai dit, le roman n'est pas très épais.
En bref, un très bon page-turner, bien qu'imparfait.

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La marque du corbeau, premier tome d'une trilogie très prometteuse est une histoire de Fantasy ou plutôt de Dark Fantasy au vue de la dureté de l'histoire et des personnages, saupoudré d'une once de Steampunk, pour laquelle je n'ai pas lâché les pages seulement à contrecoeur et avec une envie de reprendre à chaque instant.

L'ambiance, ténébreuse à souhait, dans un monde de désolation et de violence nous place avec un vieux briscard, acceptant des missions très périlleuses afin de survivre et de pouvoir payer ses hommes. Il est doué au combat et en stratégie mais aussi assez inconscient sur les risques dans le feu de l'action. Ici il va devoir accepter une mission pour un être immortel et puissant qui lui ordonne d'escorter une magicienne, cette rencontre va changer sa vie.

Cela faisait bien longtemps qu'un roman de Fantasy ne m'avait pas autant emballé, il a même réussi à me réconcilier avec le genre que j'avais un peu mis de côté depuis quelques mois.

Entre "La compagnie noire" de Glen Cook et "La tour sombre 1, le Pistolero" de Stephen King, les passionnés apprécieront forcément cette histoire diabolique avec ses personnages écorchés dans un monde à l'agonie.

À lire d'urgence !

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Le plus hard chasseur de primes connu de désolation, Ryhalt Galharrow, une Aile Noire, un des sept représentants, mains et yeux de Corbac, l'un des "sans Nom", protecteur et mage immortel contre les Rois des profondeurs, anciennes divinités corrompues qui asservissent et transforment en monstres tout être humain sur leur route.
Sa mission: protéger une femme, Dame Tanza, une fileuse au pouvoirs redoutés par ses ennemis et défendre par tous les moyens les cité-états grâce à l'aide de la machine de Nall, la grande arme secrète qui a provoqué la vaste étendue de terre ravagée nommée Désolation.
Je vous laisse découvrir l'intrigue car on ne s'ennuie vraiment pas à la lecture de ce roman de fantasy épique digne d'un héritier de Gemmel.
Vous souffrirez jusqu'au bout, soyez en sûr, mais cela en valait la peine!
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En Résumé : Au final j'ai passé un bon voir un très bon moment de lecture, même si cela n'a pas été non plus l'excellent moment que certains retours laissaient présager. Ed McDonald nous offre ici un roman de Fantasy qu'on pourrait qualifier aussi de post-apocalytique qui, malgré deux ou trois premiers chapitres avec un peu trop d'informations, va se révéler rapidement prenant, entraînant et plutôt efficace. le gros point fort du récit vient clairement de l'univers qui est construit, de ce patchwork d'idées, d'influences prises à droite à gauche mais auxquelles l'auteur vient apporter sa touche personnelle, mixer le tout, et rendre ainsi l'ensemble réussi, intéressant et surtout cohérent. Que ce soit dans son ambiance sombre, sanglante, son bestiaire à la fois intrigant et angoissant ou bien encore dans cette idée de fond sur la guerre entre les immortels que sont les Sans-Noms et les Rois des Profondeurs il y a un truc qui se dégage de ce monde et qui donne envie d'en apprendre plus. Concernant les personnages, trois se détachent, Ryhalt, Ezabeth et Nen, se révélant intéressants à suivre, à découvrir et à voir avancer, même si c'est vrai parfois on a un peu trop envie de secouer Ryhalt par son côté limite un peu trop dépressif. Concernant les autres protagonistes, j'ai trouvé qu'ils manquaient de profondeur ce qui est un peu dommage. Je regretterai aussi quelques longueurs vers le milieu, avec principalement la mission concernant le frère, ainsi qu'une conclusion, qui, même si elle ne manqua pas d'attrait et s'avère percutante et épique, m'a paru en grande partie devinable rapidement. le tout est porté par une plume simple, efficace et entraînante, et dans l'ensemble, même si tout n'est pas parfait, j'ai passé un très bon moment avec ce premier tome. Je lirai la suite sans soucis.


Retrouvez la chronique complète sur le blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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