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Ed McDonald avait parfaitement réussi son entrée dans le monde de la Fantasy comme naguère avant luiJoe Abercrombie. Mais pour son 1er livre il avait eu tout le temps du monde pour distiller son imaginaire et mettre ses tripes sur la table. Pour son 2e livre le plaisir de la découverte n'étant plus là, il faut faire aussi bien, en temps limité, et en sachant qu'on est attendu au tournant. Ici non seulement il évite la malédiction du « tome de transition », mais il évite également la malédiction du « tome 1 bis ». Toujours est-il que je dois signaler qu'à l'image de presque toute la SFFF anglaise post-moorcockienne, nous sommes dans un roman antisystème, donc amis macroniens et amis nécromanciens passez votre chemin car tout ce qui va suivre ne vous fera pas du bien…
Alors oui il nous refait le coup du roman à complots et à intrigues, mais je dois avouer qu'à un moment j'étais complètement dans la peau de l'inspecteur Finch dans le film V pour Vendetta : je voyais parfaitement l'auteur qui derrière le masque de V disposait ses dominos pour nous amener là où il le voulait… C'était vertigineux certes, mais tellement grisant !


Quatre années se sont écoulées depuis le Siège et la Bataille de Valengrad, et la ploutocratie mondialisée a un peu lâché le grisby pour rétablir la situation (on appelle cela le « Syndrome 1945 », ou « putain on a failli y passer avec nos conneries »), sauf que les mauvaises habitudes ont la vie dure et que les conneries recommencent de plus belle avec des élites déconnectées de la réalité qui après des décennies d'errements ne savent qu'abandonner leurs missions publiques pour servir leurs intérêts privés en inventant des taxes à la con pour augmenter des charges de plus en plus inégalitaires donc de plus en plus injustes. C'est la Marshal Davanheim qui met le feu aux poudres avec une nouvelle taxe d'autant plus conne qu'elle est totalement injuste (pour la précision, sur les enfants cette fois-ci). Et plutôt que d'écouter la colère qui gronde parmi une population désespérée que tous ses efforts et tous ses sacrifices ne servent à rien, elle ne fait que se draper dans sa toge blanche avant de s'enfermer dans sa tour d'ivoire. Là-dessus se greffe le mouvement populaire et révolutionnaire des « Capuchons Jaunes », persuadés que les apparitions de plus en plus fréquentes de la Dame de Lumière est le signe que les astres sont propices à un nouvel ordre mondial comportant plus de liberté, d'égalité et de fraternité (non je ne déconne pas, et en plus l'auteur à conçu et écrit tout cela bien avant le début du mouvement des Gilets Jaunes). Les pèlerins affluent de toute la République, rallient de plus en plus d'habitants à leur cause avant d'organiser un grand rassemblement devant le Soleil de Fer, Tour de Babel symbole de leur mouvement censé remplacer la Machine de Nall, Arme de Destruction Magique qui fonctionne ou ne fonctionne pas selon le bon vouloir du Grand Capital (c'est plus compliqué que cela, comme le savent lecteurs/lectrices du tome 1). Au lieu de calmer le jeu, de parler et d'écouter elle ordonne la dispersion de la foule par la force en tirant dans le tas : c'est une boucherie sans nom, mais le peuple en colère et supérieur en nombre oblige les autorités à démissionner quand elles ne quittent pas Valengrad comme des rats… C'est la version Dark Renaissance / Weird West / Arcane Punk / Post-Apo des événements français du 01/12/2018 !

Que vient foutre Ryhalt Galharrow là-dedans ? Au sein des Ailes Noires renouvelées en hommes et en matériels, il n'a jamais été été aussi bien entouré et aussi bien loti. Sa troupe de chasseurs de primes et de sorcières est devenue une armée à part entière et on retrouve avec joie Nell la guerrière et Tnota le navigateur, et on découvre Valiya intendante / espionne en chef a fort à a faire pour faire le lien entre les ancien Corbeaux et les nouveaux Choucas et Corneilles. Et notre anti-héros se retrouve avec une fille et un fils adoptive :
- la fille adoptive c'est Ameira qui comme tant d'autres a tout perdu, qu'il a recueillie et que ne rêve que de suivre les traces de son père adoptif
- le fils adoptif c'est Gleck Maldon qui a perdu ses yeux mais pas la vue, ses pouvoirs magiques mais pas son immortalité acquise au prix de son humanité… Faut d'avenir et de motivation, il se retrouve coincé dans le corps d'un enfant impuissant et il se soûle autant sinon plus que son vieil ami qui se fait passer pour son père...
Il est averti par un vieux navigateur de la désolation qu'un ennemi intérieur fricote avec l'ennemi extérieur : le récit débute immédiatement par une tentative d'assassinat dont le principal suspect a été enterré deux semaines plus tôt. Et en pleine révolution, il découvre qu'un vieux compagnon d'armes est à la tête de l'ordre nouveau, qu'une vieille connaissance réunit une armée de marionnettes peu ou prou zombifiées, et que le camp adverse a décidé de rejouer le Blitz de Londres (c'est criant de réalisme alors que l'auteur explique qu'il n'a fait que passer à la moulinette les souvenirs de ses grands parents, alors que des auteurs prétendument solidement documentés se sont plantés car incapables de se mettre à la place de gens victimes de la peur et de la douleur). Pour effectuer un retrour à la normal, il faut retrouver un artefact maudit, arrêter les bombardements ennemis, stopper un mago-psycho qui veut devenir à la fois le dieu et le grand-prêtre de sa propre religion, mais d'abord et surtout il doit tout faire pour sauver sa peau et celles de ceux à qui il tient encore… Évidemment les défenseurs du monde libre sont une fois de plus aux abonnés absents : la guerre totale se jouent sur plusieurs fronts, et les Rois des Profondeurs et les Sans-Noms (héritiers des super-sorciers de Glen Cook) s'affrontent ailleurs pour hâter ou empêcher le réveil du Grand Cthulhu !!! (non je ne déconne pas, c'est exactement ça, car les astres semblent vachement proches d'être propices mais on ne sait pas pour qui)

Entre guerre et enquête sur fond de survival-horror (certaines scènes semblent sortir tout droit des récits les plus flippants, les plus glauques et les plus malsains d'H.P Lovecraft et/ou de Clive Barker : OMG l'usine à viande de Saravor !!!), on retrouve la narration à la première personne, la structure en page-turner, les parties de poker-menteur entre super-sorciers, le puzzle à reconstituer et les allers-retours dans les terres changeantes et maudites peuplées d'horreurs indicibles sous un ciel fracturé tout le temps en train de hurler… Mais l'équilibre entre le personnage principal et les personnages secondaires est beaucoup plus abouti et permet de développer un chouette relationship drama avec une véritable comédie humaine (dont chacun des membres aurait mérité un roman entier). Autre amélioration l'univers et ses spécificités ont déjà été présentés, donc plus besoin de cogiter pour se les représenter d'autant que les rappels sont courts mais efficaces. Mais surtout dans le tome 1 l'antihéros désabusé peut-être Gary Stu de son auteur croisait une galerie de salauds tous plus haïssables les uns que les autres avant d'être embarqué par Ezabeth Tanza dans une course contre la montre pour sauver le monde, alors qu'ici il croise une galerie de héros tous plus admirables les uns que les autres avant d'être embarqué par ce qu'est devenue Ezabeth Tanza dans une nouvelle course contre la montre pour sauver le monde. Et pour empêcher le nouveau complot contre la Cité de Valengrad et l'Alliance Dortmark, Gleck Maldon le maudit lui offre une power armor arcanepunk pour devenir la Colère de Dieu sur Terre, avant que ne se manifeste à son tour la Colère de la Dame de Lumière : ah ça les bad guys sont obligés de se chier dessus !!!

Si vous ne ressentez pas un frisson de supracooltitude, on ne peut plus rien pour vous : vous êtes déjà morts à l'intérieur !


Par pure honnêteté je vais signaler le trou d'air qui accompagne Ryhalt Gallharow qui seul, désespéré et en pleine crise d'identité et en plein crise hallucinatoire tente de regagner la civilisation avant son enlèvement et son évasion. Alors certes plusieurs lectures se sont intercalées entre les tomes 1 et 2 de cette série : je retrouve pas mal des intentions des "Mondes Miroirs" de Raphaël Lafarge et Vincent Mondiot, mais force est de constater que les ombres d'Ibram Gaunt, de Gregor Eisenhorn et de Gideon Ravenor planent sur Ryhalt Galharrow qui semblent tout droit sortir d'un roman noir… Mais les anti-héros « badass epicness to the max » de Dan Abnett avaient-ils vraiment les forces nécessaires pour affronter conjointement les forces du Grand Capital et de la Bête Immonde ? Depuis Arthur Pendragon, voire bien plus loin encore, l'Éternel Champion ne peut triompher sans Éternels Compagnons : le chef des Ailes Noires a trouvé ses « badass normal », et c'est le plus sérieusement du monde que je peux écrire que le nouvel Albator a enfin trouvé les nouveaux membres d'équipage de son nouvel Arcadia. Et c'est avec eux et surtout pour eux qu'il s'enfonce au coeur de la folie et que dans les ténèbres il flamboie d'autant de feux que que la Dame de Lumière qu'il aime de toutes ses forces et qu'il vénère de toutes de ses pensées !

Dans le tome 1 nous découvrions un Ryhalt Galharrow soudard et soiffard qui ne faisait son travail parce qu'il n'y avait pas d'autre alternative. Après tout ce qu'il traversé et après tout ce qu'il a subi, à la fin de ce tome 2 nous découvrons un Ryhalt Galharrow qui a retrouvé foi tant en lui-même qu'en l'humanité, combattant de la liberté, défenseur de la veuve et l'orphelin, et véritable paladin en croisade contre les forces obscures de la crevardise. Désormais rien ne pourra plus l'empêcher de délivrer la dame de ses pensées, Déesse de Justice bannie quelque part entre les barrières du multivers ! Elle est le Messie, et il est son Prophète !!! Pour les peuples opprimés du monde entier elle n'est pas un Nouvel Espoir mais elle est le Dernier Espoir ; pour la ploutocratie mondialisée c'est une Reine en Jaune dont il faut châtier les cultistes factieux et séditieux relevant de la peste brune qui osent remettre en cause l'ordre établi à son seul profit. Quels que seront les choix effectués par l'auteur dans le tome 3 (sur lequel le camarade Apophis est déjà sur le coup, et qui a réalisé une fort chouette chronique du tome 2), il est fort à parier que les Sans-Noms partisans du Grand Capital et les Rois des Profondeurs partisans de la Bête Immonde, ces deux faces de la même pièce, ne laisseront pas faire ceux qui croient en une 3e voie loin du TINA reagano-thatchéro-macronien ! Au fond de la Boîte de Pandore il reste toujours l'Espoir, donc ce n'est pas la fin mais le commencement… (dans sa lutte contre les forces obscures de la crevardise, Ed McDonald a rattrapé Joe Abercrombie en moins de 2 romans : je n'ai qu'une chose à dire et c'est chapeau l'artiste !)


Michael Moorcock figure incontournable de l'Histoire de la SFFF a réussi l'exploit d'extirper peu ou prou le toklienisme bourgeois des genres de l'imaginaire britanniques : le Royaume-Uni est le pays de cette sorcière de Margaret Thatcher qui a été si bien reçue en enfer, mais aussi celui de Robin des Bois qui volait aux riches ce qu'ils avaient extorqué aux pauvres avant de leur redonner… Nombreux voire innombrables sont les auteurs qui comme lui pensent que quand les gens ne croient plus en leurs autorités pour défendre la justice, c'est vers les hors-la-loi qu'ils se tournent pour la faire appliquer. C'est ainsi qu'année après année, auteur après auteur, oeuvre après oeuvre une nouvelle Table Ronde s'est reconstituée autour d'antihéros tous les badass les uns que les autres ! Je vous propose de jouer un peu ensemble : vous devez retrouver le nom de ses nouveaux membres, et pour commencer sachez que désormais Merlin l'Enchanteur est connu sous le nom du Docteur et que désormais Tristan l'homme lune et Yseult la femme soleil sont ont été remplacés par Ryhalt Galharrow et Ezabeth Tanza !!!
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Je retrouve Valengrad et Ryhalt Galharrow quatre ans après les événements du premier tome et le moins que l'on puisse dire est que l'essai est transformé avec ce deuxième tome de grande qualité.
Il s'agit ici de "dark fantasy" d'une extrême noirceur, probablement parmi ce que j'ai pu lire de plus trash, Ed McDonald n'y va pas avec "le dos de la cuiller" et l'on va lire quelques scènes tantôt gores, tantôt cruelles qui sont un cran au-dessus de ce que l'on peut lire habituellement.
Cela-dit, cet univers en particulier et le scénario mettant aux prises des entités n'ayant que peu de rapport ou d'empathie avec le genre humain d'une part, et des personnages assez impitoyables d'autre part font que le tout est cohérent et justifié, ce que je veux dire c'est que ça n'est pas gratuit.
Là encore un nombre restreint de personnages et une intrigue assez linéaire font que l'on va rester centré sur l'histoire sans difficulté. j'aime le fait que les personnages expriment des sentiments forts paradoxalement, car l'humanité est en danger et les acteurs abimés et torturés de cette histoire tentent de s'y accrocher coûte que coûte.
Un scénario là encore brillant et sans failles, pas mal d'action et de rebondissements, de la manipulation, bref tous les ingrédients pour passer un très bon moment pour qui aime ce genre de littérature.
Voilà donc un auteur que je vais suivre avec intérêt en espérant ne pas devoir trop attendre la prochaine fournée !
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Quatre ans ont passé depuis les événements relatés dans « La marque du corbeau », premier tome de « Blackwing », une série prometteuse écrite par Ed McDonald et publiée en France par les éditions Bragelonne. [Si vous n'avez pas encore eu l'occasion de vous pencher sur le premier tome, je vous conseille de passer directement au paragraphe suivant, celui-ci pouvant contenir quelques spoilers.] Nous retrouvons donc Ryhalt Galharrow, autrefois noble haut gradé dans l'armée, puis simple chasseur de prime doté d'un dangereux penchant pour la bouteille, désormais à la tête des Ailes noires, une agence d'espions et de soldats au service de la maréchale du Cordon. En dépit du temps qui s'est écoulé depuis la dernière tentative des Rois des Profondeurs de détruire l'humanité, notre mercenaire reste très affecté par le siège de Valengrad, et surtout par la disparition de la femme qu'il aimait, détruite par la formidable explosion de pouvoir qui lui a permis de mettre fin à l'offensive. Depuis, la paix a été rétablie mais ses bases restent toujours aussi fragiles. Il y a d'abord cette attaque dont Ryhalt est victime juste après qu'on lui ait parlé d'une curieuse expédition menée dans la Désolation. Attaque immédiatement suivie du vol d'une relique appartenant aux Rois des profondeurs et dotée de pouvoirs démesurées. Il y a aussi la maréchale qui s'attire l'hostilité de la population par sa trop grande fermeté et des mesures impopulaires. Et puis il y a cette secte apparue récemment et dont les disciples adorent la Dame lumineuse, une femme prétendument aperçue dans la lumière des phos, et dont le culte prend une ampleur de plus en plus inquiétante. Bref, Valengrad a tout d'une poudrière sur le point d'exploser, et encore une fois c'est notre héros qui se trouve au coeur des événements. Après un premier tome prometteur, Ed McDonald confirme l'essai avec un deuxième volume encore meilleur que le précédent, même si certains défauts persistent malgré tout.

Le plus gros point fort de la série tient à l'originalité de son cadre puisqu'elle se déroule dans un décor davantage inspiré du western que du traditionnel « medieval fantastique ». L'autre particularité de l'univers imaginé par Ed McDonald vient du fait qu'il s'agit d'un monde à l'agonie dans lequel l'humanité a, certes, survécu à l'apocalypse, mais qui reste malgré tout menacée par un environnement résolument hostile et par de puissants adversaires qui, bien qu'amoindris, n'en demeurent pas moins dangereux. La cité de Valengrad se trouve d'ailleurs en première ligne, puisqu'elle se situe à proximité de la Désolation, cette vaste étendue désertique apparue suite à l'explosion d'énergie qui a permis, il y a des années, la défaite des Rois des Profondeurs et qui n'obéit plus à aucune règle, qu'elles soient temporelles ou spatiales. Comme dans le premier tome, l'auteur reste relativement flou concernant le fonctionnement de la « magie » mise en scène dans son roman. Celle-ci ne s'en démarque pas moins, elle aussi, par son originalité puisqu'elle repose sur la manipulation de la lumière et de l'énergie, et que ses effets s'apparentent à des phénomènes tels que l'électricité ou encore le nucléaire. le bestiaire aussi est atypique (et fait, à ce titre, beaucoup penser à ce que peut faire China Mieville) et les créatures rencontrées dans la Désolations se révèlent aussi déroutantes et effrayantes que celles du premier tome. Outre son originalité, la seconde grande caractéristique de l'oeuvre d'Ed McDonald réside dans sa noirceur. Si vous aimez la dark-fantasy, vous allez être servis ! C'est gore parfois, désespérant souvent, et toujours extrêmement sombre, que ce soit au niveau de l'ambiance, des thématiques abordées, ou des épreuves traversées par les personnages. Si vous cherchez une lecture légère ou une belle aventure de fantasy « classique », passez votre chemin ! Ici le programme pourrait plutôt se résumer à « amour perdu », « mort tragique », « souffrance » et « impuissance ».

Et justement, les personnages, c'est un peu le point fort du roman, et en même temps son petit talon d'Achille. Impossible de nier que Ryhalt Galharrow est un personnage intéressant et qu'il a pas mal évolué depuis le premier tome. Reconverti en simple chasseur de prime après avoir perdu toute sa fortune, sa famille et le prestige de son nom, le voilà qui renoue avec une position sociale plus élevée qui lui permet d'assumer davantage de responsabilités, et surtout d'assurer le commandement d'une force non négligeable dans la cité. Seulement, si notre héros a pris du grade et ne noie plus (moins) son malheur dans l'alcool, il n'en demeure pas moins profondément déprimé, ce qui le rend particulièrement sujet à auto-apitoiement. Ses raisons sont valables, notez bien, seulement cela finit par devenir un peu agaçant de le voir constamment se déprécier ou écarter d'un revers de main la plus petite lueur d'espoir. Sa volonté de ne pas céder aux avances de sa seconde (alors même qu'il semble éprouver des sentiments à son égard) en est l'illustration et l'avalanche de fausses excuses avancées par le personnage pour justifier son « incompatibilité avec le bonheur » finissent par lasser. Les personnages secondaires qui gravitent autour de Ryhalt sont pour leur part très bien campés, qu'il s'agisse de Nenn, mercenaire particulièrement dure à cuire qui a elle aussi pris du grade sans pour autant rien changer à ses mauvaises manières, ou encore Tnota, le discret navigateur fatigué de la Désolation et doté d'un beau sens de l'humour et de la répartie. Les nouvelles têtes mises en scène dans ce second tome sont toutes aussi convaincantes, quelque soit le camp dans lequel elles se trouvent. Tout juste pourrait-on regretter que la caution « jeunesse » du roman donne trop souvent lieu à des scènes qui frôlent parfois la mièvrerie, et qui jurent donc totalement avec l'ambiance sombre et torturée du roman.

Ed McDonald confirme avec ce second volume que la série « Blackwing » vaut bien le détour. L'auteur accorde autant de soin au traitement de l'intrigue qu'à celui de ses personnages ou de son univers qui se distingue par son originalité et son influence western post-apo. A réserver toutefois aux amateurs de dark-fantasy qui ne seront pas rebuté par la noirceur et le désespoir qui suinte de chaque page.
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Cette très attendue suite de Blackwing – La marque du corbeau ne déçoit pas, bien au contraire : Ryhalt Galharrow devra à la fois élucider un assassinat lié à une rencontre étrange dans la Désolation, le vol d'une relique d'un des Rois (les ennemis des Sans-Noms), l'afflux vers Valengrad de prédicateurs religieux et autres pamphlétaires révolutionnaires, ainsi que deux femmes bien encombrantes, son intendante et une orpheline sortie de la rue. On pourrait résumer ce tome 2 en une formule : plus d'action, plus de Désolation, plus d'immersion, plus d'émotion. Et un Ryhalt cette fois ultra-concerné par tout ce qui se passe, et qui va aller au bout d'une terrible odyssée dans la Désolation pour sauver ce (et ceux) qu'il aime. Ed MacDonald a établi une connexion directe entre son cerveau, ses tripes et son coeur et ceux du lecteur, et ça fonctionne : même quelques facilités scénaristiques (sans aller jusqu'au Deus ex Machina) et un côté convenu à la fin n'empêchent pas le fait que le bouquin pourra être apprécié par les critiques les plus exigeants et venimeux (*lève la main*). Bref, un deuxième roman encore plus réussi, quelque part, que le précédent (qui était déjà impressionnant en lui-même et surtout pour un premier livre publié), qui abonde en scènes puissantes (la rencontre avec les Sans-Noms, la scène avec Betch, avec la Dame, au point zéro de la Désolation, la fin, l'explication de la source des tremblements de terre, etc). Vivement recommandé et vivement le tome 3 !

Ce qui précède n'est qu'un misérable résumé : retrouvez la critique complète sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.com/..
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La dark fantasy et le western font-ils bon ménage ? Oui, assurément, sauf si l'auteur aurait la mauvaise idée de faire foirer l'attelage.

Pas de panique, ici, le mélange est réussi et c'est un vrai plaisir de refaire une incursion dans la fantasy après autant d'année sans y mettre les pieds.

D'ailleurs, c'était avec le premier tome de Blackwing que j'avais remis le pied dans l'étrier fantasy et l'univers développé m'avait tellement plu que je n'avais pas eu envie de tout foutre en l'air avec un autre titre de fantasy.

Le seconde tome est souvent un exercice difficile car tout le monde vous attend au tournant, cherchant la faute, l'erreur, le manque de profondeur scénaristique ou l'excès de confiance qui fait parfois trébucher les auteurs.

Le plus grand péril est de nous refaire un remake du tome 1. L'autre écueil à franchir est celui de la surprise qui n'est plus au rendez-vous puisque nous avons découvert l'univers fantasy western. Faut être équilibriste de talent pour continuer de passionner ses lecteurs et l'auteur a parfaitement réalisé son marché sur la corde raide, sans chuter ou finir pendu.

Nous sommes 4 ans après les faits et Ryhalt Galharrow est toujours le chef des Ailes Noires. Ses amis Nenn et Tnota sont toujours là, ils sont toujours bourrus et bourrins, dur à cuire et attachants.

Même Ryhalt et ses vagues à l'âme, son entêtement, son blues, est un devenu un ami avec lequel on aimerait aller boire une pinte de mauvais alcool. Avec de bons personnages travaillés, la moitié du job est déjà fait. le méchant est réussi aussi. What'else ?

Dans le tome 1, Ryhalt faisait le boulot parce qu'il n'avait pas le choix, maintenant, on sent qu'il a envie de défendre la cité de Valengrad, que le sacrifice d'Ezabeth ne doit pas rester vain et là, on a des tas de choses qui grouillent, qui rampent, qui attendent leur heure, bref, on s'est reposé durant 4 ans et on a baissé la garde…

Le scénario est copieux entre des zombies, des capuchons jaune qui vénèrent la Dame de Lumière (secte religieuse ?), un Blitz comme Londres en subit un durant les deux guerres, des magouilles, des taxes abusées sa mère, le pouvoir en place qui n'écoute pas ses sujets qui grognent, la révolte qui arrive, les trahisons, le vol d'une relique appartenant aux Rois des profondeurs et un l'envie pour certains d'être calife à la place de tous les califes. Je n'ai rien oublié ?

L'univers développé par l'auteur est un mélange habile entre du western et de la dark fantasy, ce qui change des romans traditionnels à tendance médiévale et lui donne un nouveau souffle : oui, c'est possible de créer un univers à partir d'une Désolation, sorte de désert rempli de saloperies qui vous boufferont, le tout né après une apocalypse dantesque afin de mettre au dodo les Rois des Profondeurs.

Oui, c'est sombre… Oui, c'est violent et même gore. La dark fantasy, ce n'est pas chevaucher des licornes roses bonbons.

Vaut peut-être mieux éviter de lire ce genre de littérature si vous êtes dépressifs car ici, tout n'est que tristesse, désolation, morts violentes, tragique, drame… Ajoutez tous les adjectifs que vous voulez du moment qu'ils sont synonymes de drame. Même Ryhalt se refuse au bonheur car il estime qu'il ne le mérite pas (parfois, on a envie de lui coller des baffes).

Une lecture dépaysante, chahutée parce que dans ce monde, rien n'est tranquille, c'est sombre, rythmé, couillu, alcoolisé et épique.

Ed McDonald n'est pas tombé dans les pièges de la facilité ou du remake de son premier tome, il a su poursuivre son univers et pousser ses personnages encore plus loin, il a continué à développer son monde post-apo western dark fantasy sans se vautrer dans la facilité. Son scénario est élaboré et si tout semble être disparate au départ, tout finira pas se lier, telle une sauce épaisse et goûteuse qui décape le palais.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Alors que j'avais bien apprécié le premier tome, qu'elle déception que celui-ci. on reprend les mêmes et on recommence ! L'univers ne s'étoffe pas, c'est bien dommage pour un second tome. J'aime la dark fantasy, mais à un moment donné faut pas trop pousser dans l'horreur.
Enfin, je préfère m'arrêter dans ma critique...
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Lu en VO.

Cette très attendue suite de Blackwing – La marque du corbeau ne déçoit pas, bien au contraire : Ryhalt Galharrow devra à la fois élucider un assassinat lié à une rencontre étrange dans la Désolation, le vol d'une relique d'un des Rois (les ennemis des Sans-Noms), l'afflux vers Valengrad de prédicateurs religieux et autres pamphlétaires révolutionnaires, ainsi que deux femmes bien encombrantes, son intendante et une orpheline sortie de la rue. On pourrait résumer ce tome 2 en une formule : plus d'action, plus de Désolation, plus d'immersion, plus d'émotion. Et un Ryhalt cette fois ultra-concerné par tout ce qui se passe, et qui va aller au bout d'une terrible odyssée dans la Désolation pour sauver ce (et ceux) qu'il aime. Ed MacDonald a établi une connexion directe entre son cerveau, ses tripes et son coeur et ceux du lecteur, et ça fonctionne : même quelques facilités scénaristiques (sans aller jusqu'au Deus ex Machina) et un côté convenu à la fin n'empêchent pas le fait que le bouquin pourra être vraiment apprécié. Bref, un deuxième roman encore plus réussi, quelque part, que le précédent (qui était déjà impressionnant en lui-même et surtout pour un premier livre publié), qui abonde en scènes puissantes (la rencontre avec les Sans-Noms, la scène avec Betch, avec la Dame, au point zéro de la Désolation, la fin, l'explication de la source des tremblements de terre, etc). Vivement le tome 3 !

Ce qui précède n'est qu'un résumé : retrouvez ma critique complète sur mon blog.
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Que dire que dire... Deuxième tome d'une trilogie et deuxième roman de son auteur, dont le premier (et du coup premier tome de cette trilogie) était une franche réussite.
Nous retrouvons nos protagonistes 4 ans après la fin du premier tome. le récit est a la première personne, vu et raconté par Ryhalt Galharrow le chef des Ailes du Corbeau. L'univers reste très sombre. La guerre contre les Rois des Profondeurs étant loin d'être fini, ils sont toujours là a agir en arrière plan, de même que les Sans-Noms.
Le mécontentement gronde dans la cité, la nouvelle Marshall prenant des décisions très controversées, celle-ci commence a s'aliéner le peuple alors qu'un culte vénérant une "divinité" de la Lumière s'impose de plus en plus auprès des citoyens.
Les personnages sont très intéressants et on aime les voir évoluer et en savoir plus sur eux.
La fin, dont je ne parlerais pas (je reste d'ailleurs très vague sur tout ^^), est très intense.
Je lirais très rapidement le dernier tome, histoire d'avoir le fin mot de cette histoire qui mériterait largement des spin-off !
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Salut les Babelionautes
Je viens de refermer le tome deux de Blackwing d'Ed McDonald et je ne suis pas aussi enthousiaste qu'Alfaric.
Et c'est encore une lutte des Dieux et ou un super-sorcier va tenter de devenir un Sans Nom pour gagner l'immortalité et le pouvoir suprême.
Et qu'y at'il en fasse pour le combattre? Un antihéros désabusé, essayant d'être toujours ivre, pour ne pas s'appesantir sur le vide qu'est sa vie.
le récit est Noir de Chez Noir, et même la Dame de Lumière n'arrive pas a éclairer Valengrad, qui reste une triste ville, ou il ne fait pas bon vivre.
Sans conter que le périple de Ryhalt Galharrow dans la désolation m'a parut trop long et la façon dont il en réchappe trop facile.
Bien entendu la fin est une apothéose et le passage ou il est déchargé de son commandement des Corbeaux Noirs au profit d'une Gamine, laisse entendre une suite a écrire ou a traduire.
Je suis content d'avoir découvert Ed McDonald, au travers de la traduction par Benjamin Kuntzer de ces deux tomes, mais je ne lirai sa prose que si elle est plus gaie.
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J'ai toujours pensé que le Tome 2 d'une trilogie était le plus difficile à écrire car il est soumis à 2 contraintes principales: Ne pas refaire du Tome 1 d'une part, et continuer d'autre part, à intéresser le lecteur puisque l'effet de surprise est passé: La solution peut être "simple": Construire une intrigue n'ayant pas grand chose à voir avec le Tome 1 et ne pas y avoir tout dévoilé.

Et ce Cri du corbeau y répond parfaitement ! Nous retrouvons donc Valengrad 4 ans après. Certains personnages ont vu leur carrière boostées suite aux événements décrits dans le tome précédent, d'autres veulent raccrocher mais certains dirigeants s'y opposent. La tranquilité de la ville est également menacée de plusieurs côté: Une marshall nouvellement nommée qui veut appliquer une taxe très injuste sur les enfants et qui fait s'exciter la population contre elle, des pèlerins venu des 4 coins de l'empire attendre la venu de la Dame Lumineuse (a priori on sait qui elle pourrait bien être), sans compter le vol d'une relique d'un Roi des Profondeurs

Et dans cette atmosphère délétère ces mêmes rois des profondeurs qui veulent "Coventry-ser" la ville depuis la Désolation qui sera effectivement l'élément "nouveau" du Tome 2 (j'avais regretté qu'il n'y s'y passe plus de chose, la vous allez être servi)

Le ton à la fois sombre et désabusé est toujours présent, aucun temps morts, de nouveaux personnages intéressants, bref si vous avez aimé le Tome 1, celui-ci ne vous décevra absolument pas

Et le T3 ? Ben je suis déjà dedans :)
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