«
Luna » est un roman dont je pensais, au vu de la présentation de l'éditeur et compte tenu des critiques élogieuses aperçues à son sujet, qu'il me passionnerait … mais ce ne fut malheureusement pas le cas (et comme j'ai eu la chance de pouvoir le lire grâce à une opération Masse Critique de Babelio, je ne l'ai pas abandonné en route, ce qui aurait pu sinon lui arriver).
J'ai l'habitude, en SF, des plongées abruptes dans des univers totalement nouveaux et déroutants (c'est entre autres pour cela que j'aime le genre, où l'on s'approprie ce qui de prime abord déconcerte), il faut quelques dizaines de pages pour prendre ses marques, mais je dois reconnaître que, avec «
Luna », j'ai eu un peu de mal, tout m'a au début paru très compliqué, à la fois l'environnement (géophysique et social) et le vocabulaire utilisé (glossaire en fin de l'ouvrage). Mais, bon, j'ai fini par me repérer et le monde
lunaire créé par l'auteur est impressionnant, même si j'ai trouvé que le roman n'était pas assez visuel : l'auteur aurait pu forcer sur les descriptions pour qu'on s'en représente mieux tous les aspects spectaculaires.
On suit les heurs et malheurs des divers protagonistes, tous sauf une sont membres de la famille Corta, le passage constant de l'un à l'autre tissant le fil du récit, procédé rythmé qui m'allait bien. Sauf que, en réalité, je n'ai pas réussi à m'intéresser à leurs petites (= personnelles) ou grandes (= mettant en jeu la famille) histoires et pourtant ce ne sont pas l'action et les péripéties qui manquent (pour aboutir à un dénouement dramatique appelant à lire la suite de ce premier tome). Une exception, quand même, avec Marina, fraîchement débarquée de la Terre et dont le parcours nous permet aussi de mieux découvrir la lune telle qu'elle est par nature et telle que les terriens l'ont aménagée-exploitée. Puis Adriana a retenu mon attention quand elle a commencé à évoquer son passé avec son arrivée quelque cinquante ans plus tôt sur la lune et la manière dont elle a créé son entreprise (narration en pointillé qui aurait pour ce qui me concerne pu être encore plus développée tant elle me convenait).
Si j'essaie d'analyser ce qui n'a pas collé pour moi, c'est l'impression que les choses racontées étaient seulement dites, posées là, du factuel restant à la surface de ce qui est vécu par les uns et les autres, il me manquait un petit supplément d'âme (sans parler d'émotion) qui aurait fait la différence (je mets de côté les deux personnages déjà évoqués et quelques passages, ceux avec la jeune
Luna, ou bien Lucas en proie à la saudade ou encore Rachel Mackenzie voulant sauver son fils, mais ce sont les rares moments où quelque chose a vibré en moi). Voilà, c'est un roman qui m'a la plupart du temps laissée à une certaine distance (
lunaire ?), ça arrive.
Il fait par ailleurs l'objet de nombreuses critiques (souvent plus que) positives, donc je vous invite à ne pas vous arrêter à mon avis/ressenti mais à le mettre en balance avec tous ceux recensés ici.
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